V comme...
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V, c'est aussi comme... Veiller tard
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines
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Et si nous mettions un peu de poésie dans ces ciels sombres de l'hiver, ce dimanche ?
Vagues d’ébène, sillonnées d’azur charbonneux
Je vous souhaite à tous un excellent dimanche, avec un petit grain de ciel pour y réchauffer vos ombres hivernales. Prenez bien soin de vous.
Qu’est-ce rime avec “Trempette” chez vous ce WE ? Chez moi, c’est ceci...
Soufflette
Gros Beaufort à ma chère du Nord mer De quoi sur la digue se tenir aux réverbères Faire les cabines de plage se renverser Et tous vos chapeaux se faire envoler Baignette Des vagues de plus de quatre mètres Des marées d'écume blanche qui s’enchevêtrent Comme du rivage pour atteindre les invisibles monts Et de l’eau qui monte à l’assaut des pontons Sablette Un désert saharien envahissant les pas de portes et les rues Des grains dorés qui s'infiltrent aux endroits les plus incongrus Des dunes mouillées qui collent au visage et aux pieds Des géants de silice et de vent aux longs doigts argentés Silhouette Des ombres qui dansent dans la pluie qui s’épuise Visions floues d’une réalité prisonnière de bulles grises Les regards plissés dans la tourmente des éléments Des hommes aveuglés par la force du ruissellement Mouillette Les visages souillés de tant d’eau qui s’envole Les pardessus lourds et moites des flots qui s’affolent Les chevelures détrempées des gouttes turgides Les vents transformés en rivières translucides Odette... Jolie tempête au prénom de présage Baptisée en nos lieux pour ton remue-ménage Tu laisseras quelques souvenirs de ton bref passage De quelques jours bien frais sur nos locaux rivages
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Si Odette ne m’a pas laissée trop fermer l’oeil ce WE à la côte belge, elle m’a par contre, donné de jolies images de Nieuport. Je vous souhaite une excellente semaine et un beau début d’automne humide et venteux à souhait.
J’aime ces matins qui virent à présent peu à peu vers les teintes de l’automne, les herbes parées d’une douce rosée. Un peu comme si la mer prenait possession de la nature avant que le soleil ne reprenne ses droit sur le sol mouillé. Une bulle d’eau, pure et étonnante, pour nous faire rêver. Cela vaut bien un poème...
Bulles de vie, au temps volées
Je vous souhaite quelques unes de ces bulles de vie qui la rendent tellement pétillante. Un excellent dimanche à tous !
La chaleur des derniers jours nous fait rechercher la fraîcheur de l’eau. Et ces derniers jours, j’ai découvert une petite créature ressemblant à un scarabée qui semblait se noyer dans un point d’eau. J’ai attrapé une feuille pour la sortir avant de réaliser que cette petite merveille de la nature était en réalité tout à son aise dans le milieu aqueux, écrivant et dessinant des lignes à la surface de l’onde, telle un minuscule poète aquatique.
Alors, pourquoi ne pas revenir à ma formation d’origine à travers une interprétation linguistique libre d’un superbe texte d’un grand auteur de chez nous qui a tellement bien décrit l’eau et ses étranges habitants...
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Un excellent dimanche à tous. Et bon vent si vous êtes sur l’eau ! Écrivez-y de jolis vers marins.
La mer n'a pas d'âge. C'est en elle que tout a débuté. C'est avec elle que tout finira.
Et pourtant... Selon que l'on la côtoie avant ses vingt, quarante, cinquante ou après ses soixante ans, elle nous parle quelquefois différemment... Le premier âge de la mer débute au commencement de tout... C'est "l'âge du mousse".
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Le second âge de la mer est celui où l'homme devient "homme de mer". Celui où il commence à la comprendre, la cerner. Un âge où l'homme la défie de temps à autre aussi... Il commence à maîtriser un peu plus son art. Avec des hauts et des bas. Des succès et des erreurs. Il s'aventure un peu plus loin. Se risque au-delà des côtes, écoute sa voix et se laisse enchanter par ses mélodies. C'est aussi l'âge où il doit parfois l'abandonner durant des années en raison de sa vie terrienne, qui exige de lui bien du temps et des sacrifices loin de ses vagues.
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Le troisième âge de la mer est celui "des rugissantes et des hurlantes". Celui où le marin la comprend suffisamment que pour prêter attention à ses moindres murmures, ses envies, ses désirs. Le moment où le marin, grâce à son expérience, s'élève à sa maturité et en jouit infiniment. Son sens des courants, des vents et de l'écume lui donne la liberté de naviguer au-delà des mondes connus, au-delà des dangers, au-delà de lui-même. Sans crainte ni regrets. Celui qui tient le monde dans sa voile. Et où tous les rêves sont permis. Où les plus grands bonheurs sont à portée de ses mains.
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Le quatrième et dernier âge de la mer enfin, est celui "des apaisantes". Celui où le marin peut enfin profiter des étendues turquoise, de la caresse de la brise et de la douceur du soleil couchant. C'est celui où il a navigué tant et tant qu'il connaît les vagues et les ressacs dans tous leurs états. Au point de les prédire, de les sentir. Sans plus les redouter. C'est celui où la mer lui parle en silence et sa voix lui procure un sentiment de sérénité et de quiétude. Celui où la mer n'est plus un combat, plus un ennemi. Elle ne fait plus qu'un avec l'homme de mer. Et si ses sillons sont douces rides, elle reste infiniment jeune.
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Je vous souhaite à tous un excellent dimanche à tous, empli de douceur sans âge.
La seule chose qu’on ne puisse pas nous enlever, ce sont nos souvenirs. Même lorsqu’on pense en avoir oublié les méandres les plus reculés, ils nous retrouvent toujours au détour d’un bord en mer (ou ailleurs). C’est pour cela que les voyages font partie de nos biens les plus précieux. Et cela, les marins l’ont compris depuis toujours.
"La mer n'a pas de mémoire... Le sillage est la seule trace du marin, éphémère... L'arrivée n'est que le retour à la terre des humains, c'est tout..." (Large - Sensations de Marins, A. Guillaume)
Une trace, un peu d’écume, quelques remous. C’est tout. Et la trace s’efface.
L'eau se referme. Et le souvenir s’égrène peu à peu. Ne reste que la mémoire. Ensuite, la mémoire s’embrume, jusqu’a devenir brouillard, léger puis plus épais Le flou s’installe, les couleurs s’étiolent, une à une comme une étoile qui s’éteint Et lorsque le vague se dissipe, il laisse un immense vide derrière lui. Comme si cela n’avait jamais existé... Les souvenirs s’évaporent, comme des bulles d’eau les images se fanent comme de vieilles photos Et le doute s’installe... Et la crainte de n’avoir que rêvé Et l’interrogation de ses navigations passées Suis-je réellement passé ici ? Mon navire a -t-il donc croisé ces eaux ?
Parfois, les sillages se croisent, s'entrecroisent ou se mêlent
Dans les plus belles navigations, ils vont jusqu'à fusionner et ne plus former qu'un Unis en une seule même trace dans les flots bleutés Mais dans tous les cas, la mer qui les a réunis, fnit par les séparer Dans la houle, brusquement ou au fur et à mesure, lentement, imperceptiblement Le sillage sombre, inexorablement, sans bruit, sur la pointe des pieds nacrés "Un morçeau de mer vierge, sans mémoire" (Jules Supervielle)
Le temps, les milles et les vies passent
Jour après jour, quart après quart, nuit après nuit Du vacarme des ouragans au sifflement des typhons Du silence de la pétole à celui de la douceur des alizés Des ciels sans étoiles aux firmaments infinis Des obscurités sans lune aux levers de Vénus sur l’horizon bleuté La peur d’oublier les vagues, les crêtes nacrées et les rochers La crainte du vide, de soi et des autres. Le spectre de l’amnésie Et certaines parties de vie disparaissent de l’esprit conscient Et certains morceaux d’existence se volatilisent de la réalité Le présent renie le passé, le futur et le conditionnel Et tout d’un coup, l'obscurité s’installe L’esprit a beau tenter de se remémorer Le corps se désespère de ne plus se souvenir Les mains ne retrouvent pas le chemin Les doigts ont perdu les sens Les yeux ne revoient plus les horizons lointains Et le cœur ne sait plus s’il a jamais réellement battu ou s’il a simplement rêvé Puis un jour, au gré du parfum d’une brise, d’une terre, d’une goutte de pluie La mémoire refait soudainement surface, du fond des abysses, des profondeurs marines Le cœur se souvient et les yeux revoient La route se clarifie et le cap reprend ses certitudes Le marin sait qu’il est déjà passé par là et retrouve ses repères La trace du sillage a disparu mais son empreinte profonde remonte à la surface, indélébile La mer, si elle l’efface, n’oublie jamais un sillage...
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Je vous souhaite de très beaux sillages en ce dimanche.
« Un barbu sachant barrer borda son bord dans une barquette... »
L’été vient tout juste de s’installer. Pour nombre d’entre vous, le décompte des vacances a peut-être déjà commencé. Et pour les plus chanceux d’entre vous, vous êtes sans doute déjà en (bord de) mer. Alors, histoire de varier les plaisirs et de célébrer la fin des classes ou du travail toute proche, pourquoi pas un peu de diction ce dimanche ? Allez, zou ! Répétez après moi: Barre, Ber, Beer, Bord, Burent...
Tout débute sur un ber...
Le long d’une berge dans l’ombre de quelques réverbères. Une barge, une barquerole, une barque qui hiberne Gabare ou ramberte, embarcations que le quai héberge durant les mois barbares Et puis revient la saison de barboter Que ce soit de la Barbade au Bermudes, de Barcelone à Zanzibar Que les rêves soient ibères ou berbères, de Bergen au Subarctique Et enfin revient le moment de sur les flots se laisser bercer Et les marins embarquent pour de belles embardées Qu’ils se nomment Albert, Bernard, Bartholomé ou Robert, Berenice, Barbara, Gilbert, Norbert ou même Hubert Barbus, imberbes ou barbichés Bergers des mers, ils prennent le large en baroudeurs Peu importe le baromètre et les isobares De houle barbouillés, de pluie trempés ou d’algues emberlificotés Rien n'arrête leur barque. Rien ne leur fait barrage Le vent Schubert, les vagues Weber De Mare en Mer, de Mire en Moor(ing) De Ber en Barre, De Bord en Beer Et tout cela rarement en Bure... Faute d’un camembert bien débordant La baraka d’une barbue ou d’un beau bar Des berniques toutes grandes face au barracuda éberlué Ne reste plus qu’à le débarbouiller et de ses antres débarrasser Qu’ il soit bardé de barrettes bariolées ou barefeet Toujours, il a du gabarit pour débarquer Et dans la baraque à bar, suivront parfois bobards ou baragouin Aberrations, cabaret ou même libertinages Et sans s'embarrasser de baratin Suivront barils de Cabernet, Bordelais ou Bardolino Et pour les grands biberons, un Gevrey Chambertin Avant le lendemain de reprendre la barre...
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Sur ces quelques bords de dictionnaire, je vous souhaite un très agréable dimanche ensoleillé, en mer ou ailleurs.
Petit Papillon de Mer,
Dehors, fragile et frêle comme une feuille prête à s'envoler Dedans, solide comme un roc, un phare balayé par les embruns nacrés Et si tu plies l'échine et dans le silence t'enfuis, tu n'abandonnes jamais Et si dans la Mer des Sargasses parfois tu plonges, c'est pour mieux à la surface remonter Battu par les vents, les vagues et les embruns incessants, par leur brouillard figé Tellement las et fourbu. Et pourtant tu t'accroches solidement à la clarté Ereinté et pourtant tu trouves encore la force de porter le poids du sort Sans plaintes ni soupirs, tu pousses ton vol au bout de tes ressorts D'un navire à l'autre tu virevoltes, sans jamais de foyer trouver Ton refuge est celui-là où l'on t'ouvre les bras pour brièvement te laisser te reposer Mais tu n'en n'as cure. Ton monde est celui de partout, celui de nulle part Et tu remercies les hôtes qui contre froid et solitude t'offrent ainsi remparts Du monde tu t'enquiers, généreux même à tes heures les plus sombres Des veilleurs tu t'inquiètes, leur salut t'important, sans appétit ni ombres Sans relâche, ainsi sans compter tu donnes, comme un bon capitaine Sans honte ni regrets, de chacun des présents tu acceptes l'aubaine Petit Papillon d'Automne, Fripé, fané, plissé, inexorablement, ton petit corps lentement s'écoule Tes couleurs pâlissent avec les heures qui passent et les saisons qui coulent Un peu plus pelotonné chaque jour, un peu plus recroquevillé chaque nuitée Tu n'as plus de saisons, mais ton automne à toi vient juste de débuter Je voudrais tant te retenir dans l'été, le soleil et la chaleur mais ne le puis Je voudrais tant te rendre la lumière mais sans ta nuit pouvoir détourner Je voudrais tant te garder encore un peu plus longtemps à mes côtés Mais ces pouvoirs divins-là dont je rêve ne me sont pas acquis Bon sang qu'il sera éprouvant de te laisser t'en aller vers un autre port Mais telle semble-t-elle, inéluctable destinée et implacable sort Alors, vole, Petit Papillon, lorsqu'il sera temps pour toi de t'envoler Elance-toi vers un plus bel été, une île éloignée, havre de paix Tu comptes parmi les brefs bonheurs imprévus Qui restent dans les âmes, grands, vrais et inattendus De ces êtres qui tout donnent en lieu d'être quêteurs De ces rencontres impromptues qui comptent dans les cœurs Un jour, tu décideras, le plus tard possible, qu'il est ton temps D'ici-là, comment te remercier de ton cadeau bienveillant De tes teintes et tes regards qui enjolivent nos existences Reste encore un peu dans nos jardins de clémence Donne-nous encore ton incomparable sourire d'enfance Car peu comme toi ont réellement fait telle différence Tes mots simples et pourtant tellement intenses Laisseront leur marque indélébile dans nos sens Et le moment venu, bon vent, Petit Papillon de Mer, bon vent....
© Photos Revesdemarins & Armand Burguet
Que l'Automne prenne encore bien son temps avant d'emporter ces quelques petits papillons vers l'Hiver...
A Guy, Jean-Pierre, Annie et les autres... Bon dimanche à tous. "Amer" : (Définition) Un amer est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime. Un phare, un château d'eau, un clocher, un pignon ou un arbre remarquable peuvent constituer des amers. Ils jouent un rôle important dans la navigation côtière (...) et permettent de positionner le navire sur la carte, de le tenir écarté des dangers peu visibles (écueils, hauts fonds) et de le guider dans les chenaux menant à un port ou à un mouillage. (...) Le plus célèbre amer de l'Antiquité est certainement le phare d'Alexandrie, construit sur l'île de Pharos, d'où vient son nom (...). (Réf. Dictionnaire Sensagent, Le Parisien.fr) "Du bout de ton rocher, ta solitude fait pleurer l'écume... "
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"Tu les vois s'éloigner, vers d'improbables mondes. Tu leur fais signe en leur souhaitant vents favorables et bonne fortune dans leurs voyages lointains. Et tu sais bien, toi, quelles tempêtes il va leur falloir affronter. Mais tu n’en dis mot. Tu crois en eux, simplement. Et parfois, si tu as de la chance, ils te reviennent, des mois ou des années plus tard, les voiles en lambeaux, le corps et le cœur brisé, mais vivants, sous ta bienveillante lueur. Tu es leur dernier signe de vie, leur tout dernier lien à la terre avant l’inconnue immensité. Et longtemps, ils te chercheront encore des yeux en avançant vers le large.
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A tous les marins soldats, que le destin a un jour enrôlés de force en mer. Quelque part à terre brûlera toujours la lueur d'un phare pour vous secourir de la noyade. Et même si son halo s'avère parfois difficile à distinguer à travers les embruns, les remous ou les vagues dantesques, ne doutez pas : il est bien là, à vous attendre. Alors, clignez des yeux une fois encore et vous parviendrez à l'apercevoir pour retrouver votre cap.
A vous surtout aussi, fidèles Sentinelles des Mers, guérisseurs phares, au service de ces marins soldats. A vous qui leur prouvez sans relâche votre formidable dévotion médicale et humaine, et en particulier face aux mers infestées de petits crabes-cancers (voir le 45e billet "Le Petit Crabe"). Merci de demeurer leurs indéfectibles Amers à travers leurs tempêtes... |
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August 2023
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