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Hospice de Marins

20/9/2020

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Et si nous partions de l’autre côté de la Manche ce WE ? Je vous emmène à un des endroits historiques de l’empire britannique, près de Londres, pour une visite pas comme les autres. Si nombre d’entre vous ont développé une allergie aux hôpitaux pour y avoir passé trop de temps à leur goût, je vous promets que celui que nous allons visiter ce dimanche ne vous laissera pas de mauvais souvenirs. Je vous emmène à l’Hôpital Royal des Marins de Greenwich.

Un des bijoux de la couronne
Greenwich. 51° 29′ 01,2″ N, 0° 00′ 21,4″. Nous sommes dans les dernières années du XVIIe siècle. Un architecte britannique nommé Christopher Wren est commissionné par la reine Mary II pour la construction d’ un nouveau chef d’œuvre : l’ ensemble de Greenwich. Wren est un polymathe, astronome, anatomiste, mathématicien, physicien et artiste en plus de ses talents d’architecte. Après la cathédrale St Paul et de très nombreuses autres églises, Wren participe à la reconstruction de Londres après le grand incendie. Il débute ainsi la création de l’Observatoire Royal de Greenwich ainsi que de l’Hôpital Royal de la Marine. Les deux bâtiments seront plus tard nommés patrimoines de l’UNESCO.

L’Hôpital naval est conçu dans un but charitable pour l’accueil de membres de la marine royale britannique invalides ou en fin de carrière. Une maison de repos pour vétérans de la mer en quelque sorte. Dans cet esprit, Wren propose ses services gracieusement pour cet ouvrage. La taille et la magnificence de l'ensemble sont sensés représenter la puissance maritime de l’empire britannique.
© Photos – Wikipedia & ornc.org

Pension pour vétérans de la mer
A cette époque, de nombreux marins souffrent de carences alimentaires et sont invalides des suites de fortunes de mer ou de batailles navales (A l'époque, il était plus aisé d'amputer que de soigner... ). La plupart d'entre eux n’ont pas les moyens financiers pour une vie décente à leur retour à terre et se voient contraints de vivre de l'aumône. La reine Mary II est personnellement touchée par leur situation et décide ainsi de pourvoir à leurs besoins en faisant construire un hospice naval. L'hôpital leur offre ainsi un refuge providentiel pour leurs vieux jours. Ils y reçoivent couvert, repas, divertissements (criquet... ) et même une petite monnaie pour de la bière en échange de menus services tels que celui de remonter les horloges, de servir de guide pour les visiteurs ou encore d’aider en cuisine. La vie y est réglée et réglementée un peu comme sur un navire. Et si leur chambrette n’est pas grande, elle leur permet cependant d’y garder quelques effets personnels dans un espace privatif déjà bien plus vaste que leurs habituels quartiers de bord en mer. 

Yet still I am enabled
To bring up in life's rear
Although I am disabled
And lie in Greenwich tier
The King, God bless His Majesty
Who saved me from the main
I'll praise with love and loyalty
But ne'er to sea again!
​
(Royal Hospital for Seamen - pensioner' song)

Chapelle sixtine britannique
L'hôpital renferme un joyau artistique : son grand hall. Richement décoré par James Thornhill, peint en l'honneur du roi William III et de la reine Mary II. J'ai eu l'improbable chance de pouvoir le visiter lors d'une session de rénovation et d'en voir ainsi - au départ des échafaudages des rénovateurs - l'incroyable plafond de vraiment tout près. Ce plafond renferme un grand nombre de références à des instruments de navigation de l'époque, que vous reconnaîtrez peut-être sur les photos ci-après. Jugé trop flamboyant pour servir de réfectoire aux pensionnaires, le grand hall fut finalement utilisé à des fins touristiques. 
© Photos – Rêves de Marins
Le grand Lord Nelson fut gardé dans ce hall en 1806, avant que sa dépouille ne soit déplacée pour des funérailles dans la cathédrale St Paul. L'hôpital ferme définitivement ses portes en 1869, les développements sociaux et médicaux ayant rendu ses services obsolètes. 

Il se trouve à côté du Musée Maritime de Londres, de la réplique du navire Cutty Sark et de l'Observatoire Royal de Greenwich (trois lieux d'exception dont nous reparlerons d'ailleurs plus en détails dans un billet ultérieur). Un ensemble de bâtiments remarquables qui valent bien d'y passer toute une journée si l'histoire et la marine vous intéressent quelque peu.  

Alors, lorsque les méchants virus nous auront enfin laissé tranquilles, peut-être l'occasion d'une petite visite à Londres ? Je vous souhaite un excellent dimanche. 
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Cathédrales d'eau

7/6/2020

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Après les billets sur les cathédrales des mers et de Notre Dame dans ce blog, si nous parlions des cathédrales d'eau ce WE ? Au lieu d'eau salée, c'est l'eau douce qui sera à l'honneur cette fois-ci. 

L'eau, l'or transparent
L'eau, une denrée de grande valeur. Si les touaregs et autres peuples du désert en sont de fervents protecteurs, dans nos pays occidentaux, on l'oublie cependant trop souvent de nos jours. Cela dit, nos ancêtres en connaissaient le véritable prix. Ils ont ainsi bâti des merveilles architecturales pour préserver et conserver ce bien précieux.
Les civilisations de l'Antiquité l'avaient compris depuis bien longtemps... L'eau était la richesse par excellence. Il n'est dès lors pas étonnant que les civilisations les plus brillantes aient toujours cherché à s'installer près de la mer, de fleuves ou de sources d'eau. Pas uniquement pour des raisons d'échange commercial, mais tout simplement par souci de survie. Trouver de l'eau, c'est une chose. Mais la transporter et surtout la conserver en est une autre. Les romains, entre autres, ont été particulièrement doués en termes de techniques d'ingéniérie hydraulique : ponts-acqueducs, techniques de captation, adduction, transport, évacuation et purification, citernes et réservoirs... Leur savoir et leus réalisations sont impressionnants. Rome et ses provinces regorgent de trésors où l'eau fut un point central. D'ailleurs, y a-t-il ville au monde où les fontaines sont plus belles qu'à Rome ?

En anecdote, saviez-vous que la célèbre "bocca della verita" de Rome n'était ainsi en réalité au départ probablement qu'une plaque d'égoût ? Elle semble représenter Oceanus, un des dieux titans de la mer et on suppose qu'elle se trouvait au départ dans le temple d'Hercule.
© Photos – Wikipedia, 

Merveilles sous-terraines
Mais revenons au sujet de la conservation de l'eau ailleurs qu'à Rome. Trois cités possèdent de véritables joyaux en cette matière. 
Le Palais enfoui, Istanbul
La cité des mille et un rêves aux croisées des cultures cache un joyau de plus dans ses entrailles, un palais enfoui : la basilique citerne (Yerebatan Sarnici). Une forêt de trois cents trente six colonnes de marbre décorées. Le réservoir possède une capacité de contenant d'environ 100.000 mètres cubes d'eau. Elle date de l'ère de Justinien Ier (VIe siècle). Quelques colonnes sont ornées en leur base d'une tête de méduse posée de côté. La légende affirme que leur position vient de la volonté d'éviter le regard de la Gorgone. En réalité, on suppose qu'elles ont été posées ainsi en fonction de leur grandeur pour une position plus approriée à la taille de la colonne qu'elles soutiennent. Une ambiance millénaire magique et fraîche dans la torpeur d'une ville qui ne dort jamais. 
© Photos – wikipedia

El Jadida (Mazadan), Maroc
El Jadida, en bord de mer. Une ville mauresque conquise par les Portugais au XVIe siècle. Sa forteresse de Mazagan compte parmi l'héritage culturel de l'Unesco. Encore un endroit du monde au croisement des cultures... (ces endroits multi-culturels me fascinent toujours). Cette dernière cache un diamant au fonds de ses sous-terrains : un réservoir d'eau douce. Bien plus humble que celui d'Istanbul, il est vrai : à peine cinq colonnes. Mais là également, l'eau reflète les formes du plafond et de ses voûtes en arcades. Un endroit envoûtant. 

© Photos – wikipedia
Enfin... Paris 
La ville lumière est magique. Mais en plus de tous ses atouts que vous connaissez probablement déjà, elle recèle une merveille sous-terraine peu connue des touristes : le réservoir d'eau douce de Montsouris dans le XIVe arrondissement.  Il s'agit d'une construction de 1873 et toujours en service aujourd'hui comme un des cinqs principaux réservoirs de la cité. Ce réservoir a été réalisé sur d'anciennes carrières et conçu pour éviter aux parisiens de continuer à utiliser l'eau de la Seine, devenue trop polluée pour la consommation. Elle recueille l'eau de pluie ainsi que celle de diverses sources jusqu'à cinquante km de la capitale. Si l'endroit vous tente, vous trouverez plus d'informations sur ce site hors du commun via le lien www.eaudeparis.fr.
© Photos – Huffpost.com, www.eaudeparis.fr
J'avais déjà exploré celui d'Orviéto en Italie, mais ces trois chefs-d'oeuvres d'architecture se trouvent encore sur ma liste de souhaits de visite, ainsi qu'une série d'autres tels que le réservoir du Palais de las Veletas à Cáceres en Espagne ou encore celui de Silves au Portugal. Des sites insolites, mais à la beauté incroyablement attrayante. Et je compte bien un jour les découvrir autrement qu'à travers les photos.
© Photos – www.portugalvisitor.com, www.listarojapatrominio.org, www.italy-travel-vacation.com (de gauche à droite : Silvès, Cáceres, Orvieto)

Alors, si vous vous  désolez de la météo pluvieuse ce week end, souvenez-vous que le ciel nous envoie ainsi de l'or liquide...  Un excellent dimanche à tous. Prenez bien soin de vous. 
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La Cité Engloutie

8/12/2019

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Nous partons pour la baie de Naples ce WE. À la recherche d’une autre Pompéi. Engloutie, non pas sous les cendres, mais dans les eaux cristallines au pied du Vésuve, Je vous emmène à à la découverte d’une cité fabuleuse, la somptueuse Baiae, ce dimanche.

La Sodome romaine
Baiae, du grec “Baîos”, le barreur du navire d’Ulysse dans la fameuse odyssée narrée par Homère. Dans la baie de Naples et sa partie ouest du golfe de Pozzuoli, gît une cité fabuleuse sous les eaux limpides de la mer thyrrénienne. Une cité autrefois vénérée des empereurs et des grands de la Rome antique.
La cité se targue de recevoir les faveurs de l'élite (fortunée) de Rome : de Pompée à César, en passant par Auguste, Hadrien, Septime, Sévère, Tibère, Caligula, sans oublier le très célèbre Néron. Tous ont un faible pour cet endroit en bord de mer où tous les luxes et les plaisirs semblaient possibles et permis. Loin de Rome et de ses obligations, cependant avec toute l'opulence, la richesse et le raffinement de la capitale.

Etonnamment, elle ne compte aucun bâtiment public. Pas de temples, ni d'agora. Toutes les constructions sont strictement privées et réservées à de très riches propriétaires. Un Beverly Hills ou Las Vegas romain avant l'heure, en soi. On y trouve absolument tout pour le divertissement : thermes, jardins, terrasses, maisons des plaisirs (avec des hôtesses de standing), banquets, fêtes sur les bateaux et casinos. Une ville de décadence sur 177 hectares de pur délassement. Trois fois la taille de Pompéi. Certaines villas représentent des mini-villes en soi avec des étangs, parfois même comportant un port privé, des viviers, un théâtre et jusqu’à une piscine sous-terraine (dans la villa de l’empereur Claude).
Les demeures y sont richement décorées de marbres, mosaïques et fresques aux couleurs vives (le bleu et le vert sont prédominants, teintes particulièrement chères à la fabrication). Elles dépeignent dauphins, sirènes, monstres et animaux fantastiques. Une ville de rêve.
© Photos – Wikipedia - Moriarti atlasobscura.com

Ville d’intrigues
»What happens in Baiae, Remains in Baiae... »
Tous les grands de Rome viennent prendre villégiature, moments de plaisir et repos à Baiae. C’est également l’endroit idéal pour les complots, intrigues et conspirations. On y trouve ainsi la demeure de Lucius Piso, un riche aristocrate complotant contre l’empereur Néron. Villa que Néron fait naturellement confisquer. Je vous laisse deviner ce qu’il est advenu de son propriétaire...
Nous sommes à la fin de la république romaine et l'empereur Néron, le cinquième et dernier empereur romain des Julii, a succédé à son grand-oncle et père adoptif Claude. Néron a non seulement un égo, une ambition et une soif de pouvoir et de luxure sans fin. Et la cité de Baiae est l’endroit idéal pour ses projets. Sa tante Domitia y possède une villa de rêve en bord de mer que Néron convoite. Il organise l’empoisonnement de sa tante et obtient ainsi sa demeure.

Agrippine, la mère de Néron, y séjourne également. Elle a un rôle prédominant et son pouvoir agaçe son fils. Néron l’invite à un banquet organisé en son honneur. À la fin du repas, Agrippine reprend le bateau. Mais une fois en mer, l’embarcation se démembre. Néron a tout organisé pour qu’on puisse croire à un accident. Sa réputation ne pourrait souffrir qu’on sache qu’il a tenté de faire disparaître sa propre mère. Mais Agrippine est sauvée par des pêcheurs passant par là. Une fois à terre, Les hommes de Néron tuent sa mère. La ville emportera son terrible secret.
​
Une ville de secrets bien gardés..


Enfin, Néron projette de faire construire un route entre Baiae et Puteoli (le port commercial le plus important vers Rome à l’époque). Mais le projet est dantesque et refusé par le Sénat. Ses ambitions de faire de Baiae sa seconde Rome n’aboutira pas...
© Photos – asterix.com

Construite sur un chaudron du diable
La zone locale y est extrêmement volcanique. Pas moins de 24 volcans dans la région. L'activité du magma intense et les secousses sismiques fréquentes. Toute cette effervescence des entrailles de la terre ont également leurs avantages : qui dit activité volcanique, dit sources d'eau chaude. Et donc, l'endroit idéal pour y bâtir des thermes. Et en matière d'eau, les ingénieurs romains n'ont pas leur pareil. Ils y construisent ainsi le plus grand réservoir d’eau douce artificiel du royaume, la piscina mirabilis.

Les stars du mode romain aiment leur poisson frais et très frais ! Ils y font dès lors créer des viviers d’eau salée avec un ingénieux système d’apport d’eau pour éviter que la salinité de l’eau n’augmente avec son évaporation. Pour l’anecdote, ils y pêchent l’huître avec des techniques utilisées jusqu’à aujourd’hui (le long d’une corde). Les chefs cuisiniers y rivalisent de créativité pour satisfaire les besoins de luxure de leurs maîtres et organiser des banquets-orgies sans limites.
On a également découvert à Baiae, des tunnels menant à des parties sous-terraines mystérieuses, où la chaleur devient intenable (dû à l'activité volcanique). On prétend que ces tunnels mèneraient au Styx, le fleuve passage vers l'au-delà...
Mais au fur et à mesure des siècles, la nature prend le dessus... ou plutôt, le dessous.... Sous l’effet de l’activité volcanique - des bradyséismes -, la ville s’affaisse et 50% de la cité basse s’engloutit dans les flots, pour se retrouver ensuite pratiquement complètement submergée. Une invasion maure au VIIIe siècle puis une épidémie de malaria achèvent la destinée tragique de la ville des plaisirs, qui termine sa vie dans les profondeurs bleutées de la mer toute proche.
© Photos – W. M. Turner & atlasobscura.com

Pour en savoir plus sur Baiae, jetez donc un coup d'oeil à un superbe documentaire de la VRT https://vrtnu.page.link/jiRY.
Alors, si l’histoire de Baiae vous a plu, il ne vous reste plus qu’à enfiler votre combinaison de plongée pour aller visiter cette mystérieuse ville engloutie et découvrir ses merveilles passées.

Je vous souhaite un excellent dimanche... tout de même pas trop décadent (ni trop submergé par les pluies diluviennes qui passent actuellement sur nos régions).

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Gloire d’Antan

1/12/2019

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Puisque la navigation et la mer ne sont pas sur mon programme de cet hiver (vivement 2020... ), pourquoi ne pas vous proposer une promenade, ce WE. Une fois n’est pas coutume. Nul besoin d’aller à l’autre bout du monde pour découvrir des merveilles. Et voilà bien longtemps que je passe chaque jour à côté de coins fabuleux sans jamais prendre le temps de les contempler. Je vous emmène donc dans une ville dont la gloire d’antan n’a rien perdu de son charme pour celui qui prend le temps de le chercher. Nous partons, en images surtout, pour la cité proche de mon domicile : Enghien.

Debout sur la Frontière
Enghien ou Edingen en néerlandais. Dans les deux cas, un nom souvent écorché, voire imprononçable pour beaucoup (le “h” est muet et le g est dur). Une cité littéralement à la frontière de deux régions : le Hainaut - auquel elle appartient officiellement et le Brabant flamand. Autrefois, totalement néerlandophone, elle est aujourd’hui bilingue avec des facilités pour les néerlandophones. De nombreuses familles y sont mixtes (linguistiquement parlant), les indications de voirie bilingues et il y règne un sentiment de tolérance, ce qui me convient parfaitement bien. Enfin une ville paisible. La ville se situe à environ 50km au Sud-Ouest de Bruxelles, entre Halle et Ath, sur la route vers Tournai et la France.

Une cité en pleine verdure avec un parc de pas moins de 182 hectares... Presque aussi grand que la ville. Un endroit classé dans le patrimoine remarquable de Wallonie. Un écrin de nature qui vaut vraiment la peine d'un détour. Et un décor incroyable pour les amateurs de golf (même si la voile me sied bien mieux que la petite balle blanche... ).
© Photos – Rêvesdemarins , carte - Wikipedia
Fondée au XIe siècle par Englebert d’Enghien, la ville compte un passé prestigieux dont je vous passerai les détails historiques. Connue à l’origine pour ses tapisseries et sa dentelle, elle est à présent mise en lumière pour son magnifique parc et son château (ayant appartenu aux Ducs d’Arenberg et à la famille Empain), qui sont le terrain de jeu de nombreux festivals d'artisans, d’art et de musique (classique surtout). Sans oublier sa fameuse bière...
© Photos – Rêvesdemarins

Gloire d’Antan
Ce qui frappe à première vue, c’est le nombre de bâtiments qui témoignent du riche passé de la cité. Et de la quantité d’entre eux, qui auraient bien besoin d’une rénovation. La ville n’est plus la dame fortunée d’antan. Elle porte encore tous ses bijoux, mais ses vêtements sont usés, mités et rapiécés. La grande dame tient debout, digne dans son histoire. Ses commerces ferment peu à peu, remplacés par des magasins temporaires sans trop d'intérêt. Et il faut tous les efforts pour ramener des écus dans les caisses pour la réfection de son architecture.

Nous vivons à quelques kilomètres de la ville, entre les vaches, les chevaux et les fermes en plein dans les champs. Et je ne passe dans la ville que pour le strict nécessaire, résidant la plupart de mon temps chez les clients, à Bruxelles ou ailleurs. Et aujourd’hui, j’avais du temps d'attente au garage local, alors j’en ai profité pour un petit reportage photos sur cet endroit que je côtoie depuis presque treize ans déjà, sans jamais vraiment le regarder en détails. Et j’y ai fait quelques magnifiques trouvailles.
© Photos – Rêvesdemarins
J’ai ainsi notamment retrouvé le couvent des capucins, son prieuré et ses trésors cachés dans une des ruelles étroites, où un adorable guide (a l'allure presqu'aussi antique que sa demeure avec sa longue barbe blanche) m'a ouvert les portes qui ne grincent presque plus jamais pour des visiteurs. Des sols en pierre bleue, des jardinets cossus, des plafonds en bois, une crypte impressionnante et un parfum de paix et de douceur à travers les fenêtres à croisillons. Une de ces bâtisses avec une très belle âme mais dont les murs défraîchis n’attirent pas les touristes, ni encore moins les habitants du coin. Je me suis laissée emporter par la beauté du passé et compte bien la partager autour de moi. Une visite vaut la peine ! J'y retournerai.

En parcourant les rues, j’ai vu des hiboux un peu partout, comme les gardiens des vieux murs du château et de la ville. Et sans oublier la présence bienveillante du patron des bateliers... Notre très cher St Nicolas, à qui sont dédiés l'église sur la grand’place et son clocher (dont les carillons sont fameux) ainsi que l’ancien hôpital, aujourd'hui reconverti en maison de repos. En parlant du grand Saint, je l’ai rencontré sur le parvis... un peu trop tôt sur son horaire de distribution des cadeaux mais en pleine forme. Les enfants, il se prépare à venir dans vos cheminées. Mettez vos chaussures devant l'âtre et surtout soyez sages ! Tout cela dans le froid piquant et le soleil doré de fin d’automne. Une bien jolie balade.
© Photos – Rêvesdemarins

Bref, la morale de ce billet est qu’il est simple d’ouvrir les yeux autour de soi et que les belles choses sont souvent tout près de nous. Il suffit de prendre la peine de les regarder.

Je vous souhaite un excellent dimanche avec de jolies promenades et qui sait, quelques plaisantes découvertes tout près de chez vous.
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La Dune Gloutonne

10/11/2019

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Un titre digne d’un album de Bob et Bobette... Alors histoire de vous préparer à l’hiver qui approche, je vous emmène dans une de mes régions de coeur - le Danemark - ce dimanche pour une mini-aventure, si très brève, du moins hors du commun.

Au Bord du Gouffre
Il regardait fièrement la Mer du Nord. Haut de sa tour de 23 mètres, perché au bout de la côte. Et chaque jour, il se disait... “Le sable monte, monte et finira par m’emporter au large dans les vagues glacées... Et l’on n’y peut rien faire. La nature peut parfois se montrer impitoyable, même avec ses gardiens... “
Le phare de Rubjerg Knude voyait le sol se dérober sous ses fondations sous les assauts de l’érosion, du sable, du vent et de la mer, Construit en 1900 à deux cent mètres du rivage, il se trouvait cette année à seulement 6 mètres du gouffre. Il n’était plus en activité depuis bien longtemps. Mais sa beauté et sa localisation à Hjørring (Jutland, ouest du Danemark) avaient fait de lui un musée et une attraction touristique auxquelle les Danois tenaient précieusement. C’était donc sans compter sur la passion et le génie des ingénieurs et maçons scandinaves... (Aah, ces vikings... )
Un phare à roulettes...
Les autorités locales avaient ainsi décidé de sauver leur phare symbole de la montée des eaux. Ne restait plus qu’à trouver le moyen de faire reculer le colosse au poids plume de plus de 700 tonnes, quelques dizaines de mètres plus loin vers l’intérieur des terres. En octobre cette année, à l’aide de roues et de rails, les ingénieurs danois ont alors entrepris de faire glisser le géant sur une distance de 70 mètres vers son havre de sauvetage. En seulement quatre heures et demies, le Titan avait rejoint sa nouvelle position. Une opération du même type avait déjà été entreprise pour le déplacement d’une poudrière (un projet à plus petite échelle), à Skagen, à grands renforts d ‘ingéniosité des maçons et pas moins de cinq millions de couronnes danoises de subsides gouvernementaux,
© Photos – Wikipedia
Un pas de géant pour un refuge temporaire car dans trente à quarante ans, il faudra le re-déplacer à nouveau un peu plus à l’intérieur des terres pour reculer face aux éléments qui, inlassablement, grignotent peu à peu la côte danoise.
Un peu plus loin, tout au Nord, une petite église se bat contre les avancées du sable. L’église Saint Laurent (patron des marins) de Skagen. Ne reste de l'édifice du XIVe siècle que son clocher, émergeant des dunes. Un endroit magique, mais qui finira un jour, lui aussi, englouti par la nature. L’occasion d’aller la visiter avant qu’il ne soit trop tard.

La Montée des Eaux
Selon un rapport du GIEC, pas moins de 190 á 640 millions de personnes seront victimes d’inondations côtières d’ici à la fin du siècle selon les pronostics les plus alarmants. Les régions asiatiques seront les premières touchées et en particulier huit pays : la Chine, le Bangladesh, l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines et le Japon. Cependant, le Nord de l’Europe ne serait pas épargné non plus...

L’exemple danois nous rappelle que le temps presse et que les solutions aux modifications du climat se doivent permanentes et surtout globales...
Alors, je vous laisse ajouter le Danemark et ses beautés ensablées sur votre liste de voyages à venir (il est en tous les cas sur la mienne). Et qui, sait, nous nous y croiserons peut-être au détour d’une dune. Un excellent dimanche à tous.

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Skye is the Limit

11/8/2019

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Ce WE, j'étais censée vous écrire d'un voilier voguant aux alentours du pays de Nessie, de William Wallace et des Highland Cows. Mais nos vacances se sont finalement transformées en une odyssée quelque peu différente cet été. 

Mais, peu importe. Cela ne devrait pas m'empêcher de vous faire rêver tout de même à cette petite île du bout de la Mer des Hébrides intérieures. Un petit endroit de paradis que j'ai découvert par la terre, il y a quelques années, chez des amis écossais. Et surtout, que j'espère bien explorer à la voile dès que les circonstances de vie le permettront à nouveau. Je vous emmène ce dimanche à... l'île de Skye.

L’Île des Brumes
Son nom est originaire du vieux norrois (*) "Skið", lui-même issu du picte dont les premières traces furent retrouvées sur des cartes anciennes, notamment celle de Ptolémée et de Ravenne. En gaélique, il se dit "Sgiath", ce qui signifie "ailé". Cependant, au XIXe siècle, l'île prend le surnom d 'Île des Brumes ("Eilean a'Cheò" en gaélique écossais). Et ce dernier qualificatif lui sied à merveille... 

(*) N.B. Le norrois est une ancienne langue nordique et viking. Trop tentant que pour ne pas m'en inspirer pour le nom de ma société professionnelle.
Située au Nord-Ouest de l'Ecosse, l'île de Skye complète l'archipel des Hébrides intérieures, avec sa consoeur Lewis & Harris. Un paradis perdu composé de réminiscences volcaniques (Storr) et de péninsules aux caps les plus fantômatiques les uns que les autres (Sleat, Waternish, Troternish... ). Un véritable régal pour les yeux et les amoureux des paysages vierges et sauvages.
© Photos – isleofskye.com
A première vue, l'île donne d'elle une image rude, abrupte, à la limite du rogue. Mais une fois qu'on s'efforce d'apprendre à la connaître et qu'on fait fi de son climat (très) passablement variable, elle révèle alors ses trésors cachés, comme un diamant brut. Il en est de même pour ses habitants. De très grands coeurs et un grand sens de l'humour derrière leur façade et leurs airs parfois un peu bourrus.
Des reliefs escarpés avec la chaîne du Cullin. Des roches noires (basalte ou granit) aux pics acérés contrastant avec de larges étendues d'herbe et pâtures doucement verdoyantes. Des falaises plissées aux allures de kilt et des rivages sortis tout droit du roman du Seigneur des Anneaux. Bref, un endroit qui m'attire !

Seigneur des Îles
Les îles des Hébrides dont Skye fait partie, appartiennent successivement aux Pictes, puis aux Romains (qui appellent "Calédonie" tous territoires au nord du mur d'Hadrien), ensuite aux Vikings norvégiens. 

Les "Gall-Gàidheal" (habitants de Gaels) résultent donc d'un brassage de cultures et de traditions nordiques et gaéliques. Un mélange pour me ravir. D'ailleurs, la domination nordique a poussé ses pérégrinations jusqu'en Irlande, où certains noms sont dérivés de leurs origines gaélo-scandinaves
 : Doyle et Dougal (de dubh + Gall, ou étrangers aux cheveux noirs), nom qui désignait les vikings danois en vieil irlandais. Et Fingal (de Fionn + Gall, ou étranger aux cheveux blonds), nom qui désignait les vikings norvégiens et suédois (source : wikipedia).

Ce n'est qu'au XIIIe siècle que les Ecossais prennent possession de Skye et où les territoires des Hébrides et de l'île de Man sont accordés à l'Ecosse. Les Norvégiens gardent alors la main mise sur les Orcades et les îles Shetland.
C'est dans ce contexte que le clan MacDonald va défendre son titre de "Seigneur des îles".  La clan MacDonald constitue un des clans les plus anciens et les plus grands des Highlands. Il fait remonter son ascendance au roi Somerled des îles au XIIe siècle. En 1380, dans le but de préserver son titre de "Seigneur des îles", le clan MacDonald se confronte aux trois autres clans, qui se sont alliés contre lui : Mac Lean, Mac Leod et Mac Kinnon. Et il gagne la partie. 
Picture
"Per mare per terras" ("par mer par terre", devise du clan Mac Donald)
Vous connaissez probablement la suite... Viendra alors au XVIIe siècle le temps de la rébellion jacobite et des "Highland Clearances", époque où les clans et leurs populations des terres du nord sont déportés ou forcés à vendre leurs terres et troupeaux à prix bas. En suit une militarisation de l'Ecosse et de nombreuses émigrations vers l'Amérique. C'est à cette époque que sont construits de nombreux forts de garnison sur le continent écossais, dans le grand Glen dont notamment à Fort William. Le maintien de la paix dans les Highlands s'avère un défi sur fond de guerre avec la France et imposition britannique. Des années pénibles.
Skye demeurera ainsi, écossaise, jusqu'à aujourd'hui, faisant partie du Royaume britannique, au grand dam de sa population (ainsi, 44,7 % des Ecossais rêve encore et toujours d'indépendance depuis l'époque de William Wallace). D'ailleurs, l'Ecosse a majoritairement voté contre le Brexit... Et ne semble donc pas trop ravie des projets de la nouvelle direction britannique... Mais, le but n'est pas de faire de la politique dans ce billet. 

Tartan, Premier du Nom
Entre balades dans les lochs, montagnes et prairies, vous n'y croiserez pas de grandes foules en basse saison. Sauf en été, un peu plus à Portree, charmant petit port coloré et principale ville de l'île. Châteaux ancestraux (Dunvegan, Armadale, Duntulum) et distilleries locales (Talisker) valent la peine d'une petite visite bien arrosée (et pas que d'eau de pluie).

Skye possède également son propre tartan (vert et pourpre). L'occasion d'une petite session de mode si le style local vous tente. Mais attention, le port du tartan est loin de constituer un accessoire de mode abilité à tout un chacun ! Il reflète en effet une tradition et un rang social particulier. Vous ne pourrez le porter que si un local vous fait l'insigne honneur (et ô combien rare) de vous inviter comme membre de la famille (ou tout comme) à une célébration familiale tel qu'un mariage, baptême ou autre. En outre, tel privilège n'est accordé qu'aux messieurs et à condition qu'ils soient les premiers fils aînés du nom. Et nous avons eu cette incroyable chance grâce à des amis très proches, originaires de la région... Je ne vous révèlerai pas si l'heureux élu de cet honneur portait ou non quelque chose sous son kilt pour l'occasion ;-).
© Photos – rêvesdemarins
Skye est reliée au continent par le pont de Skye sur le loch Alsh. Il existe toujours un service de petits ferries, qui vaut le détour pour une navigation délassante égayée par un babillage avec le passeur du coin (que nous n'avons, bien entendu, pas manqué). Et si vous avez de la chance, vous pourrez aperçevoir quelques phoques patibulaires ou dauphins en mer toute proche.
© Photos – rêvesdemarins
Et la gastronomie locale, me direz-vous ? Rien à voir avec les récits d'horreur dont certains vous feront part. Crustacés, poisson, agneau, angus... D'ailleurs, je vous recommande vivement un excellent et chaleureux restaurant local au bord de l'eau : Plockton shores face au loch Carron. Même le haggis (panse de brebis farçie) s'y révèle un délice !
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Désert de Pierres et d'Eau
Si Skye en vaut vraiment le détour pour ses paysages du bout du monde, elle le vaut un peu moins pour ses richesses historiques. Mais, celles présentes laissent certainement de beaux souvenirs (par ex. les Brochs/Dunns, des habitations mésolithiques ou encore ses anciens ponts de pierre perdus en pleine nature... )
© Photos – rêvesdemarins
Par contre, pour les fans de peluches en tous genres ou pour les avides de décors marins (comme moi), c'est l'endroit idéal ! Seuls les Midges ne sont pas trop à mon goût. Vous savez, ces petites mouchettes qui piquent et qui piquent fort ! Et de préférence en nuées. Inutile d'essayer les anti-moustiques traditionnels. Seuls les jours très venteux ou les produits locaux (par ex. Smidge) produisent quelqu'effet bienfaisant contre leur appétit vorace. Le paradis parfait n'existe pas !
© Photos – rêvesdemarins

Skye en Musique et en Lecture
En lecture
  • Si vous aimez les romans palpitants, alors, courez bien vite vous procurer la trilogie du roman de Peter May "L'île des chasseurs d'oiseaux", "L'homme de Lewis" et "Le braconnier du lac perdu", pour y découvrir le récit de Fin McLeod et sa quête du passé dans les îles Hébrides. L'occasion de vous emmener pour une aventure hors d'haleine dans le décor mystérieux mais somptueux de cette région nébuleuse. 
En musique
  • Quoi de plus envoûtant que la voix pure d'un chant gaélique, le son mélodieux du whistle ou nostalgique de la cornemuse. Les traditionnels vous arracheront - qui sait, comme à moi - quelques larmes d'émotion. A commencer par "The Skye Boat Song" ou "the Bonnie banks of Loch Lomond" par Ella Roberts. Et si la musique ne vous tente pas, le clip devrait au moins satisfaire les amoureux de jolis minois ;-).​ ​
  • Bon, d'accord, le trad et la cornemuse vous tapent sur les nerfs ? Alors, tentez plutôt le rock local de Skye en découvrant le groupe Runrig.

Et pour terminer en beauté (ou du moins en sourire), je vous offre un clin d’oeil aux écossais à travers la vision de Walt Disney/Pixar. Ceux qui ont déjà découvert cette merveilleuse région et sa culture sauront à coup sûr l’apprécier. Vous y reconnaîtrez peut-être les voix d’Emma Thompson et Kelly... McDonald entre les Highland games et les couleurs des clans.

Alors, j'espère que ce billet vous aura donné l'envie de mettre Skye sur votre liste de prochaines destinations, malgré son climat et ses midges ! 

Je vous souhaite une excellente fin de WE emplie de rêves calédoniens. Et bon courage pour la semaine qui recommence. 
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Le Grand Feu

21/4/2019

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Peut-être avez-vous déjà une indigestion des articles sur le sujet. Moi aussi, entre nous. Cependant, je ne résiste pas à la tentation de vous offrir un dernier et différent point de vue sur la question.

Elles m’ont toujours fascinée. Leur cocon de pierre m'apporte toujours quelqu' admiration et une certaine dose de sérénité. Et où que j'aille aux quatre coins du monde, j'y dépose toujours une petite flammèche pour un voeu. Et celle-ci plus que toutes ses sœurs... Leurs bâtisseurs ont toujours éveillé mon respect, mon admiration et mon émerveillement. Elles ont traversé les siècles, les combats et les catastrophes (qu’elles soient naturelles ou non). Et celle dont je compte vous entretenir ce dimanche vient de défier le sort... Elle est, à mon sens du moins, la plus Grande Dame de Paris.


“Fluctuat Nec Mergitur”
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"Fluctuat Nec Mergitur" (Elle est battue par les flots mais ne sombre pas... ). Le titre d'un billet précédent de mai 2016 à propos de la Ville Lumière et de sa fière devise. Et vu les circonstances, j'aurais pu renommer ce billet-ci du même titre...

Lundi 15 avril 2019. La nouvelle de l’incendie de Notre Dame de Paris me frappe de plein fouet. Il ne s’agit que de vieilles pierres, me direz-vous. Il y a tant d’autres sujets... brûlants... qui requièrent notre attention et notre soutien bien plus urgent au monde : le climat, la famine, la crise des migrants, la guerre, l’extinction des espèces, la pauvreté, les droits de l’homme et tant d'autres encore... C’est vrai.

Et pourtant, les images de son toit en flammes me touchent profondément malgré moi. Un sentiment bizarre. Un peu comme si une partie de moi s’envolait en fumée. Pourquoi ce malaise ? Alors qu’il ne s’agit rationnellement que d’un bâtiment (et heureusement, l'accident n’a causé aucune victime). Pourquoi cet événement a-t-il ému tant de personnes (avec l’aide subliminale des médias...) tandis que tant d’autres sujets méritent bien plus de considération ? Alors, j’ai cherché la réponse.

God help the Outcasts
Tout d’abord, Notre Dame, pour certains, c’est un navire, un refuge, un sanctuaire où pauvres hères et infortunés pouvaient jadis demander l’asile. C’est une nef, une mère, des bras de pierre où l’on pouvait venir se blottir et épancher ses larmes sans honte ni crainte. C’est une maison où l’on se sent chez soi... C’est une arche de Noé, un vaisseau à bord duquel toutes les couleurs de peau, langues et même religions peuvent monter s’ils le désirent. Au diable les différences de religions. La culture et la beauté architecturale, les vraies, n’ont pas de frontières ni d’opinions politiques. Tous ceux qui l’ont visitée sont tombés sous son charme ensorceleur. Ses tours et sa flèche comme des bras tendus vers le ciel. Ses vitraux comme un hymne à la lumière. Ses arcades comme un défi à la gravité. Ses gargouilles comme un clin d’oeil aux démons. Son parvis comme une ode à la pierre. Ses cloches comme un psaume à l’oreille. Sa silhouette comme un cantique à la ville... Sans oublier le fait que Victor Hugo (et Walt Disney....) ont fait d’elle une héroïne millénaire.
© Photos - Rêvesdemarins


Le Grand Feu
Ensuite, le fait que ce soit le feu qui l’embrase. Quoi de plus banal pour un vieux bâtiment ? Elle n'est ni la première, ni la dernière à subir ce péril. Bien d'autres églises, palais ou sites culturels d'exception sont passés par là : les illustres Troie, Rome, Alexandrie (et sa merveilleuse bibliothèque) et Constantinople, le Temple de Jérusalem, les cathédrales de Nantes, Chartres, et Reims, le Palais des Doges à Venise, le Mont St Michel, les villes de Rouen, Rennes, Londres, Lisonne, New York, Boston, Montréal, Chicago, Bergen, Hambourg, Troyes, St Malo, Heidelberg, Copenhague, le Théâtre du Globe à Londres, le Reichstag à Berlin, le magasin Printemps Haussmann à Paris ou l'Innovation à Bruxelles, le Grand Bazar de Constantinople,  le Grand Théâtre de Marseille, le château royal de Stockholm, le Palais Royal et l'Hôtel-Dieu à Paris, les Palais de Westminster à Londres jusqu' à celui de Bruxelles, les tours du WTC à New York et des centaines d'autres encore. Et certains d'entre eux ont eu le privilège de brûler plus d'une fois !

Toutefois, ce détail me renvoie à des souvenirs d’enfance, ceux d’un autre lieu où je me sentais chez moi et qui fut étrangement détruit exactement de la même manière : mon école secondaire. Notre Dame de Jupille. Un bâtiment classé dont une tour (la Tour Charlemagne) datait du XVIe siècle mais dont on soupçonnait des origines du VIIIe déjà comme étant un des endroits favoris de Pépin Le Bref. Une bâtisse de charme, recoins et mystères, où j’ai même eu l’occasion de découvrir les parties les plus secrètes lors de quelques séjours en internat. Planchers de chêne centenaires, portiques à l’odeur de cire, greniers sombres et surtout combles aux charpentes alambiquées. Une chapelle majestueuse, un péristyle de colonnes et des orgues au son enchanteur. Bref, une mini Notre Dame, sans les touristes...

Le soir du 30 avril 1990, le feu prend dans les combles et les chambres de bonnes de l’école dirigée par les chanoinesses. La bâtisse est heureusement vide. Les pompiers sont rapidement sur place, mais le brasier s’avère incroyablement destructif et les endroits touchés difficilement accessibles vu la hauteur du vieux bâtiment. La toiture succombe, les étages supérieurs aussi. C’est ensuite au tour de sa grande chapelle. Notre professeur de musique, désespéré, doit assister à l’agonie de ses chères orgues dans la chapelle, venant juste d’être restaurées. Les flammes dévorent tout l’intérieur sauf l’ancienne tour Charlemagne et l’aile attenante. Mes souvenirs s’envolent en fumée. Mes années et bonheurs de mon adolescence s’effacent soudainement sous l’éponge calcifiée du tableau de mon passé. Une page se tourne sur mon histoire. Des années durant, jusqu’à aujourd’hui encore, cette ancienne bâtisse continue de peupler mes rêves et ceux de mes anciens compagnons scolaires. Ce bâtiment d’exception nous a tous marqués.

© Photos - INDJ - Stephanegilson.be

Nothing can be destroyed...
J’ai peur pour elle. Je crains que ses cendres n’emportent avec elles une partie de mes souvenirs, de mes émois, de mon passé. Mais la Grande Dame de Pierre tient bon les flammes. Ses cheveux boisés se consument mais elle ne faiblit pas. Sa robe de tuiles se découd mais elle reste debout, telle un fier et preux chevalier millénaire à présent nu pieds et dévêtu de son bliaud. Et puis, personne ne peut me voler ma mémoire, mes bonheurs, cet émerveillement et ce ravissement sans fin face à ses trésors sculpturaux. Son image restera à jamais gravée dans ma pierre à moi, celle de mon cœur.
Ne soyez pas triste. Mon heure était venue. J'étais lourde de milliers de prières. J'ai traversé les siècles. Sans bouger, j'ai voyagé la terre entière grâce à vous. J'ai vu tous les visages et entendu toutes les langues. En attendant de renaitre de mes cendres, je reste dans vos images et vos souvenirs. Gardez à l'esprit que je suis dans toutes les pierres, le sol sur lequel vos pieds se posent, l'air que vous respirez et aussi dans l'odeur d'encens. La pluie terminera de diffuser ma mémoire dans toutes les artères du monde. (Nuit étoilée)
Les endroits se modifient. Les objets disparaissent. Les repères déménagent. Les sentiments se fanent. Les images ternissent. Les gens changent... Tout dans ce monde n’est que mouvance. Cependant rien ne peut détruire notre passé. On peut le renier, le bannir, l’oublier, l'enfermer, le mettre derrière nous. Mais il ne cesse d’avoir réellement existé. Tous ces évènements réels, émotions, sentiments et monuments de l’histoire d’antan continuent ainsi d’exister à travers notre mémoire, nos récits et nos cœurs. C’est pour cette raison qu’ils demeurent immortels. Ceux qui ont démantelé des temples pour en rebâtir de nouveaux avec les anciennes pierres ne l’ont pas compris. Ceux qui ont bombardé les merveilles construites par leurs ennemis sont des ignares. Ils n’ont pas réalisé qu ‘en croyant les faire ainsi disparaître, qu’en réalité, ils sublimaient leur souvenir et les rendaient impérissables.

Et quand bien même le brasier t’aurait consumée ce soir-là à Paris, Notre Dame, tu continuerais d’être là, en moi...

« La jeune femme déroule alors l’écharpe de laine noire qu’elle porte, lui enroule et lui noue autour du cou avec une cajolerie déconcertante. La silhouette de la Cathédrale se profile dans son ombre. Le parvis est désert. Les pavés gris reluisent dans la lumière des lanternes. » (L’Autre Mer, P. M. )

Maîtres Bâtisseurs
Si les récits médiévaux et en particulier ceux à propos des bâtisseurs de cathédrales et maîtres verriers vous tentent, ma collection de romans historiques sur ce sujet vous tiendra encore souvent éveillés avant d’aller dormir (non, je ne lis pas que des ouvrages de mer). Quelques exemples : “Les Pilliers de la Terre” (Ken Follet). “Aubertin d’Avalon” ou “le Passeur de Lumière” (Bernard Tirtiaux), “le Grand Feu” (Jeanne Bourin), Le Printemps des Pierres” (Michel Peyramaure) ou encore l’indétrônable “Notre Dame de Paris” (Victor Hugo). Et j'ose espérer que la comédie musicale de Luc Plamondon vous plaira autant qu’elle ne m'a ravie pour invoquer la magie de la cathédrale dans le récit d'un grand auteur.

Alors, je vous partage ici quelques uns de mes souvenirs forts de Notre Dame. Peu importe les médias, peu importe l'image que la presse t'a donnée et peu importe tes détracteurs. Tu restes en moi une grande dame en souvenir, qui défiera les siècles à venir.

Je vous souhaite un excellent dimanche et de très joyeuses Pàques !
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Office with a View

17/3/2019

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J’ai eu l’immense chance de pouvoir travailler au départ d’endroits fabuleux, un peu partout en Europe et un peu plus loin même. Et si ces dernières années, j’ai beaucoup moins voyagé pour mon travail qu’auparavant, pour diverses raisons, je garde néanmoins un souvenir et une tendresse toute singulière pour ces endroits où j’ai bénéficié d’un bureau à la localisation particulièrement idéale et que j’aime ainsi à nommer « office with a view ». Alors, j’ai eu envie de vous les faire partager dans ce billet.

Vue sur Mer et Navires
Indubitablement, certains endroits m’ont charmée plus que d’autres, à commencer par ceux avec une vue sur mer et navires... Et mon lieu de travail favori, qui a remporté la palme d’or à mon palmarès demeure sans conteste ma chère ville des Vikings... La sublime Copenhague. Quatorze mois de pur bonheur dans un bâtiment en forme de navire, et dont la proue (le réfectoire... ) se profilait au-dessus d’un des bras de mer entrant dans la cité danoise. Le rêve ! Avec une terrasse sur le toit en prime et la vue des bateaux durant toute la journée. Que vouloir de plus ?
Plus récemment et encore aujourd’hui, deux clients localisés au port de Bruxelles, face au yacht club (BRYC) et au pont Buda. Voiles, péniches et mouettes au menu de mes réunions. De quoi me distraire des discussions sans fin ou des dossiers quelque peu ennuyeux.
Mais l’endroit le plus fantastique où j’ai pu travailler très brièvement se trouve face à la East River, à New York. Un des bureaux des Ressources Humaines se trouvant à Water street, juste en face du très fameux Pier 17 et ses anciens trois-mâts. Une vue tout simplement époustouflante.
© Photos - Rêvesdemarins

Lieux de Prestige et Corner Office
Un tout premier poste de travail dans un temple grec d’un architecte de la démesure néoclassique, à l’atrium de verre où poussaient de magnifiques bambous jusqu’au plafond, dans un parc de plusieurs hectares. Et une vue, par jour de chance, sur des biches venant se coucher nonchalamment derrière les vitres teintées des bureaux. Puis dans un second et un troisième temple, de verre cette fois. Pour terminer ensuite dans un bâtiment classé tout en rondeur, puis un bureau de coin dans une tour d’argent.
Une époque où mon employeur se targuait encore d'avoir pignon sur rue, pas moins qu'au numéro 1 de Wall street à New York... Des années suivantes où le business lunch se prenait face à l’Arc de Triomphe ou celui de La Défense à Paris, ou même dans une brasserie parisienne de renom sur les Champs-Elysée : la joie de pouvoir passer de longues heures dans un décor somptueux de la Ville Lumière. Les réunions dans une charmante auberge face à un des nombreux lacs de Rotterdam (encore des bateaux... ) ou dans un cottage typiquement britannique en pleine campagne du Sud de Londres, au jardin ombragé où venaient gentiment gambader un couple de renards sous le nez des employés locaux au flegme indécrottable. 
Sans oublier mon séjour à la Big Apple pour mon métier, qui m’a également apporté le sentiment incomparable de me promener le matin tôt dans Manhattan pour rejoindre mon autre bureau, se trouvant, lui, sur Wall street. Costume classique et brodequins de mise. Avec une vue imprenable de la skyline du haut de la tour de mon employeur de l’antan. Petit déjeuner paisible dans un coffee shop au Pier 17 en admirant les séances de tai chi des maîtres asiatiques à l’oeuvre dans la lumière du soleil levant, avant de rejoindre la foule grouillante de Wallstreet. Le rêve...
 © Photos - Rêvesdemarins et Wikipedia
Et comme les voyages d’affaires forment la jeunesse, j'ai poursuivi par des étapes mémorables aux quatre coins de l’Europe et même un peu plus loin : Dubai, Tokyo, Los Angeles (meetings à Anaheim Disney ! ), Barcelone, Madrid, Milan, Rome, Zurich, Stockholm, Malmö, Düsseldorf, Francfort, Versailles, Oslo, Amsterdam, Den Haag, Luxembourg, Chypre, Londres, Manchester, Coventry, Glasgow et quelques autres... 

Et si les voyages d'affaires sont rarement de tout repos (je me souviens entre autres de réunions budgétaires à 2h du matin en plus du décalage horaire à Tokyo.... ), je suis reconnaissante à tous ces employeurs et clients de m'avoir permis de jouer au pigeon voyageur car ces séjours m'ont laissé des souvenirs impérissables.


To Travel or not to Travel, that is the Question...
Dans la problématique actuelle du climat, certains argumenteront qu’il faut idéalement réduire drastiquement nos déplacements. Ou dans les cas où ces derniers s’avèrent absolument nécessaires, il devient urgent de les rendre plus verts. Tout d’abord, les trajets domicile-travail. Ensuite les voyages d’affaires. L’avènement des nouvelles technologies de communication permet en effet de tenir des réunions et communications sans bouger de sa chaise, derrière un écran.

Cependant, si l’on veut être consistant, il faudrait aussi à notre société moderne revoir drastiquement ses pratiques commerciales, touristiques, jusqu’à celles de nos loisirs. Si les voitures personnelles ou professionnelles constituent indéniablement une source de pollution, les modes de transport par camions, cargos maritimes et aériens ou méga-navires de croisière représentent à eux seuls une proportion bien plus large encore des sources d’émissions polluantes pour la planète. Cependant, les habitudes, le confort et le progrès ont la vie dure... Les défenseurs de l’environnement hurlent sur les voitures de société, mais consomment régulièrement des bananes, des ananas ou des denrées en provenance de lointaines contrées. Ils ne rechignent pas de prendre des vacances de manière extensive aux quatre coins du monde avec des lignes aériennes low-cost. Et ne prennent rarement leur vélo pour gérer la logistique complexe et exigeante de leurs multiples activités privées et familiales.

Bref, modifier son mode de vie en matière de déplacements demeure un défi de taille. Cependant, en matière d'humain, rien ne vaut une bonne discussion face à face pour régler les problèmes ou consolider de bonnes relations. A mon sens, les voyages d'affaires ne sont donc pas encore prêts à être remplacés par Skype, Whatsapp ou l'email (du moins, je l'espère).

Et même lorsque mon travail me garde près de chez moi en Belgique, j'ai tout de même souvent des vues épatantes, le soir au coucher du soleil, même sans voyager... An Office with a View...

 © Photos - Rêvesdemarins

Je m'en vais donc rêver de la destination de mes prochains voyages d'affaires  - il faut absolument que mon prochain client compte des bureaux aux Açores, aux Bahamas, en Finlande ou en Islande, où il aura absolument besoin de m'envoyer en mission ;-)). Mes amis dont le métier est le voyage (marins, pilotes et autres oiseaux migrateurs), ont, quant à eux, déjà trouvé le bon filon !

Je vous souhaite un excellent dimanche et, qui sait, d'aussi belles prochaines destinations de travail.
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Aux Berges Espagnoles

10/3/2019

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Quoi de mieux que d’un peu de soleil pour nous consoler du froid et de la grisaille des mois d’hiver... Alors, je vous emmène dans le Sud ce WE, au pays des tapas et des castagnettes. Et plus précisément dans le grand Sud pour y découvrir quelques unes des merveilles de l’Andalousie.

Tout commence à Gibraltar...
Septième siècle après JC. Détroit de Gibraltar. Tariq Ibn Ziyad inspecte l’horizon. Un gigantesque rocher se dresse dans la mer, tel un magistral portique ouvrant la route vers le monde occidental. Le fameux rocher tient son nom de l'arabe « Djebel Tarik », qui signifie « La montagne de Tarik ». Après les Ibères, Celtes, Tartessiens, Phéniciens, Carthaginois, Romains, Wisigoths et Byzantins, les Maures prennent ainsi possession de l’Andalousie. La culture et l’art mauresque exerceront une influence majeure sur la région. Les arabo-berbères y demeureront jusqu’en 1492. Les chrétiens, dont Ferdinand III de Castille, reprendront Cordoue en 1236, Séville en 1248 et Grenade en 1492.

Les cités andalouses comptent un lien indéniable avec la mer... Les Phéniciens, marins expérimentés, fondent Cadix. Christophe Colomb, autre marin mémorable, découvre ce qu’il croit être les Indes et Séville devient alors le principal port espagnol pour les voyages avec le Nouveau Monde, car il est le seul à avoir le droit de commercer avec les Amériques, jusqu’à ce que Cadix le remplace trois siècles plus tard. En 1802, c’est au large de Cadix, encore, qu’aura lieu une des plus grandes batailles navales, à savoir, celle de Trafalgar (sous le commandement de Sir Horatio Nelson pour la flotte anglaise).

Au Carrefour des Cultures
L’Al-Andalus, devient le lieu des croisées des cultures par excellence. Philosophes, mathématiciens, scientifiques, poètes, architectes de toutes obédiences se côtoient et échangent. Juifs, chrétiens et musulmans y vivent en communauté pacifique. Cordoue devient la plus grande ville d’Europe au Xe siècle et brille par son essor scientifique. La période médiévale dans la péninsule ibérique constitue un épanouissement culturel et intellectuel sans précédent.

Les vestiges architecturaux y sont un des seuls au monde où les diverses cultures et religions cohabitent et sont encore visibles sur un même site. Alors, que partout ailleurs, les architectes commandités par les divers pouvoirs religieux ou politiques ont successivement toujours eu grand soin de détruire toutes traces des religions ou régimes antérieurs, anéantissant ainsi des merveilles architecturales. Rien que pour ce point précis, l'Andalousie constitue un joyau universel.

© Photos - Rêvesdemarins

L’Alhambra, Palais de Légendes  - Grenade
La Forteresse rouge au pied de la Sierra Nevada devrait son surnom dû à la teinte de ses murs (à moins que ce ne soit à celle de la barbe de son fondateur Mohammed Ben Nasr). Elle était réputée imprenable. Arcades, colonnes, azuléjos, fontaines, plans d’eau, jardins luxuriants, architecture d’une finesse extrême. D’après des écrits arabes datant du XIVe siècle, le Mexuar présentait à l'origine un toit entièrement fait de cristal, reflétant la lumière du soleil andalou. Seule une fenêtre en demeure encore visible, au plafond du mirador de Lindaraja. Si les diverses bâtisses n’ont pas été élues au rang de la huitième merveille du monde, elles en valent toutefois entièrement leur réputation. On raconte que les émirs nasrides cherchèrent à y recréer un paradis sur terre (probablement pour se consoler de leur pouvoir déclinant). Un endroit exceptionnel, digne d’un conte des mille et une nuits. Impossible de ne pas tomber sous le charme. Washington Irving y écrira d'ailleurs ses "Contes de l'Alhambra ".
"Perhaps there never was a monument more characteristic of an age and people than the Alhambra; a rugged fortress without, a voluptuous palace within; war frowning from its battlements; poetry breathing throughout the fairy architecture of its halls." (Washington Irving, Tales of the Alhambra)
Sur la colline en face, le mirador de St Nicolas. La montée à travers les ruelles blanches en vaut plus que la peine, pour atteindre le parvis de l’église donnant une vue imprenable sur l’Alhambra et les montagnes enneigées a l’arrière-plan, sa petite place ombragée et l’occasion d’une pause pour goûter à la gastronomie locale dans un décor féerique.
© Photos - Rêvesdemarins

Les Trois Grâces
Cordoue, la ville des cordonniers. Sa Mezquita (mosquée/cathédrale) et sa forêt de colonnes bariolées. Plus de 850 colonnes de granit, jaspe et marbre, qui convolent en noces architecturales avec le mirhab (niche à prière) richement décorée, Son charmant quartier juif (Juderia) et sa synagogue. En passant par l'Alcazar de los Reyes Christianos et ses jardins rafraîchissants. Ici encore, un exemple de mélange subtil de cultures. Réminiscences d'une époque d'ouverture.
© Photos - Rêvesdemarins
Séville, la cité aux milles balcons. Les loggias colorées y ont pignon sur rue. Sa cathédrale fabuleuse, ses innombrables cafés, ses rues couvertes, son Barrio Santa Cruz, son Museo Palacio de la Condesa de Lebrija et puis, un endroit moins connu - La Casa Pilatos - mais époustouflant si vous aimez les endroits insolites et les azulesjos... Et enfin, son Alcazar (amoureux de l'art mauresque, à ne manquer sous aucun prétexte ! ).

Encore une référence à la mer et aux navigateurs... Qui sait, y rencontrerez-vous, comme moi, peut-être Christophe Colomb et Rodrigo de Triana (voir le billet du blog "Frère Rodrigo, ne vois-tu rien venir ? " ) au détour d'une asbide de la cathédrale ou d'une place citadine.

© Photos - Rêvesdemarins
Cadix, enfin, pour ceux en manque d'air marin et de calme, Une perle de sérénité. L'occasion de flâner dans le plus vieux marché couvert d'Espagne, celui aux poissons (avec des exemplaires de bébètes marines sortant tout droit d'un roman de Jules Verne ! ). La certitude d'une promenade le long de la mer (par exemple au départ de la Caletta en passant par son château de Santa Catalina), les pieds dans l'eau salée au soleil couchant, entre les nombreuses petites barques colorées de pêcheurs locaux. Pour ceux qui veulent faire un peu de sport, la Torre Tavira avec ses centaines de marches pour atteindre la Camera Obscura. Mais qui vous donnera une vue imprenable à 360° sur la ville. Son hôpital des femmes, sa cathédrale ou son Oratorio de la Santa Cueva. Bref, impossible de s'y ennuyer. Et une bonne idée de fin de séjour après un bain de foule dans les autres villes andalouses. Pour plus de photos, jetez donc un coup d'oeil à l'onglet "rêves andalous" de ce site web.

Alors, peut-être l'occasion ce week-end, d'une bonne auberge espagnole ? Que vous soyez chez vous ou que ce billet vous ait convaincu de prendre un vol de dernière minute pour l'Andalousie. Au son du flamenco et devant un bon plat de tapas... Un excellent dimanche à tous !
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Désertitude

17/2/2019

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Qui dit mer, dit parfois dunes... Dans un lointain billet précédent, je vous parlais d’un autre rêve encore à devenir, qui demeure sur ma liste de souhaits depuis bien longtemps sans pourtant encore y larguer mes amarres. Alors, je vous emmène pour une traversée différente ce dimanche : une traversée du désert...
Histoire de vous mettre dans l'ambiance, cliquez donc sur une des musiques ci-dessous au hasard, fermez les yeux un instant et imaginez-vous dans un décor de circonstance pour lire la suite de ce billet... Si vous ressentez déjà les premiers signes du mal de mer, c'est normal, c'est le vaisseau du désert (de son petit nom "dromadaire") qui vous (em)porte !

Désertitude, Infinitude
Mer de soleil avec pour seul azur, celui du firmament
Mer de terre, sous le brasier de l'air et le vent ondulant
Mer de mouvance à l'aspect sans cesse variant
Mer de vagues et de brises aux formes et au jeu incessant

Désertitude, Longitude
Caps de milles et de millles avant la terre ferme revoir
Equipages de sables et de voiles au gré du vent du soir
Capitaines de navires de bleu vêtus, de lin masqués
Vaisseaux bossus et haut perchés à l'allure lente et balancée

Désertitude, Solitude
Mer sableuse de réflexion, introspection
Rendez-vous avec soi-même en discussion
Voyage de rêve éveillé, émerveillé
Dans un désert voguer pour se ressourcer

Désertitude, Incertitude
Inconnu du sort du lendemain
Crainte du corps, de la soif, de la fin
Des méandres du cœur turpitude
De sa propre endurance aptitude

Désertitude, Quiétude
Nuitées étoilées, rassurante mâture
Plénitude du silence, tête à tête avec dame Nature
Béatitude de liberté et de vivant se sentir
Et à la fin du voyage, de vers le rivage vert revenir

Désertitude, Plénitude
Pour quelque temps une traversée quelque peu différente
Malgré des tempêtes le souffle doré éblouissant
Une mer de vagues, sans eau, ni ports
Un havre de pierre, îlot de paix dans une mer d'or...
© Photos - Armand  & AM Burguet
Un souvenir, c'est comme un mirage dans le désert de son esprit, une oasis dans les dunes de son cœur... (P. M. )

Un peu de poésie pour terminer ce dimanche en attendant de vous lancer (si ce n'est encore fait) dans une magique traversée du désert. Une excellente fin de WE à tous.
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