Le lever du jour, un de mes moments préférés, à la voile ou ailleurs - même si mon cycle biologique me catégorise parmi les oiseaux de nuit plutôt que ceux du petit matin. Et novembre est la saison où les levers de soleil sont les plus fabuleux en termes de teintes. Alors pourquoi pas un petit billet pour le célébrer ce dimanche...
Aurore, Aube et Crépuscule
Leurs lueurs diffèrent... L’aube (de alba, blanche en latin) est la première lueur du soleil qui commence à blanchir l’horizon. Sa durée varie beaucoup selon la latitude. Dans les régions polaires, elle peut ne jamais apparaître, voire durer jusqu'à soixante-huit jours en plein hiver. Cette semaine, au nord de la Norvège, le petit port de Mehamn est entré dans la nuit polaire. Le soleil s'y est levé à 10:24am pour se coucher 59 minutes plus tard... Et il ne se lèvera plus avant le 22 janvier, soit 65 jours plus tard ! Je sais, certains diront qu'ils ne comprennent décidément pas mon attirance pour les pays nordiques...
L’aurore est la lueur brillante et rosée qui suit l’aube et précède le lever du soleil. Lorsque le bord supérieur du disque solaire apparaît au-dessus de l'horizon. En anglais “Dawn”, du vieil anglais “Dagian” ou “to become Day” (devenir jour). Un terme qui révèle tellement de douceur et de lumière... “Aurore se lève après l’aube“.
Le crépuscule du matin, quant à lui, peut être différent selon la position du soleil.
Sans précision en français, Il s’agit du crépuscule du soir.
© Photos – Rêvesdemarins
(...) L’aurore s’allume, L’ombre épaisse fuit
Un prénom qui sonne doux
Dans la mythologie, Aurore était une divinité chargée d'ouvrir les portes du ciel au char du soleil. C'est également l'héroine de la Belle au Bois Dormant de Charles Perrault ou encore de la fille du chevalier de Lagardère dans "Le Bossu" (avec l'excellent Daniel Auteuil). Bref, elle représente à tous les coups, la beauté, la douceur et une jolie dame qui illumine les rêves de ces messieurs.
En navigation, plusieurs frégates ou navires français et russes ont été nommées d'après le point du jour. En outre, les éphémérides - ouvrages périodiques indispensables pour faire le point en mer avec des moyens traditionnels tels que le sextant et le chronomètre - sont basées sur les horaires des astres célestes, dont le soleil. "L'aurore se levait, l'aurore instable d'un navire en marche, née légèrement sur le dos d'une vague sans nom" (Le voleur d'enfants, Jules Supervieille)
Quel bonheur de voit pointer les douces lueurs du petit matin sur la mer après une longue nuit (surtout si cette dernière a été sans étoiles). Mon quart de navigation préféré : celui où l'on peut apprécier le lever du soleil, lentement, peu à peu et sentir sa clarté nous réchauffer. Ou encore, larguer les amarres au moment où le ciel s'illumine après une nuit de grain, encore parsemé de nuages noirs en contre-jour de l'orangé de l'horizon. Un moment de grâce où les âmes et les coeurs s'ouvrent. Le rêve du marin !
C'est à la lumière du lever du soleil que les les âmes se révèlent...
Enfin, le petit jour est souvent synonyme de la fin d'un sortilège. Avec le chant du coq et le lever du soleil, les enchantements prennent un terme. Qu'ils soient bons ou maléfiques.
Et je vous passe les fabuleuses aurores australes ou boréales, que je n'ai pas encore eu l'occasion d'admirer (sur ma liste à tous les coups ! Dès que je serai parvenue à convaincre mes compagnons de voyage de partir dans le Grand Nord en plein hiver par moins 20°-c ! ) (...) "L'aurore est un lac de vin d'or" (...) (Aumône, Stéphane Mallarmé)
Bref, l'aurore demeure incontournable... Et lorsque que je l'admire, je ne peux m'empêcher de me dire que j'ai beaucoup de chance de la voir chacun matin à nouveau. (Pour l'anecdote, le lever du soleil demeure une des rares motivations qui parviennent à m'arracher de ma couette bien chaude spontanément avant le petit matin, pour en prendre une bonne dizaine de photographies malgré le froid piquant).
Alors, je dédie ce billet à une amie chère, qui porte le nom du lever du jour et le porte admirablement bien... A very happy birthday, Dawn !
Un excellent dimanche à tous.
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Un billet un peu tardif, mais le WE n'est pas encore terminé... Je vous emmène dans un sujet d'actualité ce dimanche. La presse en déborde... Au sens littéral. Toutefois, le sujet m'interpelle. Préparez donc vos bottes en caoutchouc ! Je vous emmène une seconde fois à Venise.
Les Grandes Marées vénitiennes
L'Acqua Alta", littéralement les "hautes eaux" ou les grandes marées. Un phénomène bien connu des Vénitiens depuis près d'un millénaire entre l'automne et le printemps en bordure d'Adriatique. Une période qui provoque la submersion des zones basses de la cité, dont notamment sa célèbre place St Marc.
Depuis des centaines d'années, les marées insufflent un mouvement de va-et-vient dans la lagune et la cité, avec plus ou moins de force selon les circonstances naturelles sous l'influence de la lune, du vent, de la pression atmosphérique et de la mer. En soi, rien de très particulier. Si ce n'est son intensité ces derniers temps. Mais voilà, une combinaison de facteurs semblent avoir précipité la ville dans des inondations sans précédent. En 1996, on a relevé une hauteur d'eau extrême de pas moins de 1,94m. Ce WE, on prévoit qu'elle monte à 1,6m, inondant 75% de la ville.
© Photos – www.ilpost.it
Vouée à s'engloutir
La ville fut érigée sur des millions de piliers de chêne, de mélèze et d'aulne immergés dans le sol sablonneux de la lagune, créant ainsi une plateforme de madriers sur laquelle bâtir les constructions de pierre et de briques. Les architectes d'antan ont ainsi réalisé un travail titanesque pour créer une ville "sur pilotis" d'une incroyable ampleur (et beauté sans précédent). Cependant, le relèvement du niveau de la mer, que nous connaissons depuis un certain temps, contribue jour après jour à son enfoncement dans les flots. La ville s'est ainsi afaissée d'environ 23 centimètres depuis 1897.
Les autorités locales ont entrepris en 2003 un projet d'envergure nommé MOSE (Module expérimental électromécanique) qui prévoit l'installation de trois barrières (sortes de pont-levis) au bord de la lagune, permettant de repousser les eaux en dehors de la lagune en cas de hautes marées. Les travaux ne sont malheureusement toujours pas achevés à ce jour. "Le projet MOSE suscite aujourd'hui de nombreuses polémiques notamment par son coût pharaonique et par le doute de plus en plus répandu parmi les scientifiques et les spécialistes des marées quant à l'efficacité de ce système qui ne serait réellement utile que pour les très grandes marées. Ce projet, surtout, ne résoudra pas l'autre grand problème de la ville, celui des vagues en lagune. " (Source : Wikipedia)
© Photos – MOSE Venezia
Victime de sa Beauté
Ensuite, l'influence de l'homme a quelque part déréglé les forces de la nature à coups de construction de ponts et de zones portuaires, d'élargissement et d'agrandissement des canaux pour y permettre la navigation de plus grands navires et surtout un volume plus conséquent de passage. Principalement pour l'industrie et le tourisme de masse...
Agora Alta... (*)
(*) Les puristes hurleront à l'ânerie... "Agora", c'est du grec pour "endroit public" - de ma libre interprétation "foule". Alors que "alta" vient du latin et signifie "haut" - de ma libre interprétation "grande, trop nombreuse".
Trente millions de touristes par an affluent dans la cité italienne... Que ce soit par avion, train ou bateau. Mais ces dernières années, ce nombre ne fait qu'augmenter, accru par le tourisme de masse des croisières. Les autorités locales ont d'abord laissé faire... Du tourisme, après tout, cela remplit les caisses de la ville. Mais aujourd'hui, plus que d'en vivre, la cité des Doges est en train d'en mourir... Les paquebots géants (tels que le MSC, Norwegian Beauty, Queen Elizabeth, etc. ) ont littéralement défiguré la cité. Et la mettent en péril à chacune de leurs escales dans la lagune. La ville, déjà victime du sur-tourisme, souffre de la présence de ces monstres de la lagune. Les mouvements maritimes ne faisant qu'accentuer la lente desctruction des piliers immergés soutenant la structure architecturale des bâtiments. Sans compter les méfaits du débarquement de leurs milliers de voyageurs.
Suite à divers incidents avec des méga-navires de croisière, les autorités locales ont fini cette année (après pas moins de treize ans de manifestations... ) par interdire leur amarrage dans le centre-ville historique. "Interdire leur amarrage...", ce qui n'interdit par contre en rien leur passage ni leur rejet d'un flot démentiel de passagers (trois à quatre mille par navire) en une fois dans la ville déjà noyée de touristes... Cette année a été instaurée une taxe d'entrée dans la ville (de 2,5 à 10€/personne). Une goutte d'eau dans un océan comparé aux dommages irréparables causés par le tourisme de masse... La cité n'est pas prête d'être sauvée tant que le tourisme ne sera pas régulé de manière plus drastique... Il semblerait, hélà, que c'est là le sort réservé aux villes de beauté dont les revenus sont générés principalement grâce à cette industrie du rêve. Encore une dichotomie de plus entre économie, politique et environnement (et culture dans le cas de Venise ! ). Selon la Cruise Lines International Association, les navires de croisière prévoient le transport de 30millions de touristes en 2019, soit près de 70% de plus qu’il y a dix ans. Le fléau n'est donc pas prêt de disparaître, à moins d'agir rapidement.
© Photos – Wikipedia
Je vous suggère de jeter un coup d'oeil à un article du journal italien Panorama de 2014 reprenant des photos de Gianni Berengo Gardin de l'exposition "Mostri a Venezia" (cliquez sur le titre pour visualiser l'article) à propos de cette problématique. Ses photos en noir et blanc sont plus que parlantes...
Un Coup dans l'Eau des Politiques locaux
Et pour comble, les membres siégant à la chambre du conseil régional de Venise ont dû être évacués hier à cause des inondations, alors qu'ils refusaient de voter pour des mesures de protection du climat... L'homme peut-il être à ce point aveuglé par ses propres intérêts...
Enfin, les médias sociaux regorgent de commentaires déplacés de touristes furieux des conséquences de l'acqua alta et du fait que les locaux n'ouvrent pas leur boutique ou leur hôtel durant ces moments critiques. Comme si "leur accueil dans la ville leur était dû peu importe les circonstances"... Une preuve de plus que ces touristes-là ne devraient jamais être tolérés, ni à Venise ni ailleurs... (Désolée, il fallait que je le dise... )
Alors, si le patrimoine culturel et la nature vous importent, ne jouez pas le jeu des touristes tout puissants, ni celui des grandes croisières, svp... Quant à moi, je rêve de retourner un jour à Venise, plus tard, mais en tout petit voilier alors...
Je vous souhaite une excellente semaine, pas trop humide.
Un titre digne d’un album de Bob et Bobette... Alors histoire de vous préparer à l’hiver qui approche, je vous emmène dans une de mes régions de coeur - le Danemark - ce dimanche pour une mini-aventure, si très brève, du moins hors du commun.
Au Bord du Gouffre
Il regardait fièrement la Mer du Nord. Haut de sa tour de 23 mètres, perché au bout de la côte. Et chaque jour, il se disait... “Le sable monte, monte et finira par m’emporter au large dans les vagues glacées... Et l’on n’y peut rien faire. La nature peut parfois se montrer impitoyable, même avec ses gardiens... “
Le phare de Rubjerg Knude voyait le sol se dérober sous ses fondations sous les assauts de l’érosion, du sable, du vent et de la mer, Construit en 1900 à deux cent mètres du rivage, il se trouvait cette année à seulement 6 mètres du gouffre. Il n’était plus en activité depuis bien longtemps. Mais sa beauté et sa localisation à Hjørring (Jutland, ouest du Danemark) avaient fait de lui un musée et une attraction touristique auxquelle les Danois tenaient précieusement. C’était donc sans compter sur la passion et le génie des ingénieurs et maçons scandinaves... (Aah, ces vikings... )
Un phare à roulettes...
Les autorités locales avaient ainsi décidé de sauver leur phare symbole de la montée des eaux. Ne restait plus qu’à trouver le moyen de faire reculer le colosse au poids plume de plus de 700 tonnes, quelques dizaines de mètres plus loin vers l’intérieur des terres. En octobre cette année, à l’aide de roues et de rails, les ingénieurs danois ont alors entrepris de faire glisser le géant sur une distance de 70 mètres vers son havre de sauvetage. En seulement quatre heures et demies, le Titan avait rejoint sa nouvelle position. Une opération du même type avait déjà été entreprise pour le déplacement d’une poudrière (un projet à plus petite échelle), à Skagen, à grands renforts d ‘ingéniosité des maçons et pas moins de cinq millions de couronnes danoises de subsides gouvernementaux,
© Photos – Wikipedia
Un pas de géant pour un refuge temporaire car dans trente à quarante ans, il faudra le re-déplacer à nouveau un peu plus à l’intérieur des terres pour reculer face aux éléments qui, inlassablement, grignotent peu à peu la côte danoise.
Un peu plus loin, tout au Nord, une petite église se bat contre les avancées du sable. L’église Saint Laurent (patron des marins) de Skagen. Ne reste de l'édifice du XIVe siècle que son clocher, émergeant des dunes. Un endroit magique, mais qui finira un jour, lui aussi, englouti par la nature. L’occasion d’aller la visiter avant qu’il ne soit trop tard.
La Montée des Eaux
Selon un rapport du GIEC, pas moins de 190 á 640 millions de personnes seront victimes d’inondations côtières d’ici à la fin du siècle selon les pronostics les plus alarmants. Les régions asiatiques seront les premières touchées et en particulier huit pays : la Chine, le Bangladesh, l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines et le Japon. Cependant, le Nord de l’Europe ne serait pas épargné non plus...
L’exemple danois nous rappelle que le temps presse et que les solutions aux modifications du climat se doivent permanentes et surtout globales...
Alors, je vous laisse ajouter le Danemark et ses beautés ensablées sur votre liste de voyages à venir (il est en tous les cas sur la mienne). Et qui, sait, nous nous y croiserons peut-être au détour d’une dune. Un excellent dimanche à tous.
Pourquoi pas un petit billet de saison, ce WE ?
Dans les chaumières ces derniers soirs, on voit une apparition inhabituelle de légumes sur les pas des portes, de silhouettes fantomatiques et de bougies à la flamme vacillante. Les magasins sortent leurs meilleurs slogans, les fleuristes leurs plus beaux pots et les enfants préparent leurs grands paniers pour les remplir de pétales ou de bonbons. Bref, une période particulière.
Halloween, Fête de la Toussaint, Fête des Défunts. Trois célébrations qui se suivent en une et seule même période de trois jours consécutifs ou « triduum». Une célébration religieuse devenue opportunité commerciale, se plaindront certains. Une commémoration importante, affirmeront d’autres. Rien à voir avec la mer ni les voyages, me direz-vous ? Détrompez-vous.... Ces traditions nous emmènent en Irlande, Ecosse, Bretagne ou encore en Amérique latine... A d’autres dates et sous d’autres formes, on retrouve leurs équivalents locaux en Chine, au Japon ou en Inde notamment.
Et puis, si nous transformions le mot « Hallowtide » en « Hallow Tide » en le traduisant librement en « Marée des Souvenirs »... Traduction très très libre, j’en conviens. Mais plus joli, non ?
Samhain
Halloween. Le 31 octobre, c’est le moment de retrouver ceux qu’on a aimé. Les Celtes croyaient en une nuit où une porte s’ouvrait entre le monde des vivants et celui des morts (gardé par le dieu Samhain). Un peu comme une mer qui s’ouvre pour laisser remonter à la surface les marins engloutis dans son linceul d’azur, pour une nuit à bord avec leur équipage. Une seule nuit enchantée qui s'échappe une fois par an entre les méandres du temps pour permettre aux deux mondes de se réunir. C’est pourquoi nos ancêtres laissaient leur porte ouverte, une place à table et une lanterne allumée pour les guider.
Par tradition, les villageois celtes éteignaient le feu de cheminée dans leur foyer puis se rassemblaient en cercle autour du feu sacré de l'autel, où le feu était aussi étouffé pour éviter l'intrusion d'esprits maléfiques dans le village. Après la cérémonie, chaque foyer recevait des braises encore chaudes pour rallumer le feu dans leurs maisons pour ainsi protéger la famille des dangers de l'année à venir. (Source Wikipedia)
Imaginez une seconde... Une nuit où nous pourrions retrouver un instant ceux qui nous ont quitté, qui nous manquent. Une nuit où nous pourrions les serrer une fois encore dans nos bras, entendre leur voix, toucher leur main... Combien d’entre nous donneraient tout pour bénéficier d’un moment de grâce pareil. Un remake de "Ghost", sans Patrick Swayze ou Demi Moore avant la lettre. Comment ne pas souhaiter croire à une tradition permettant tel miracle. Pas étonnant que tant de populations aient perpétré la tradition.
Le mythe de la citrouille ne fut importé que des siècles plus tard par les immigrants irlandais aux Etats-Unis. Cependant, au départ, ce furent navets, raves, rutabagas ou betteraves qu’on vidait pour y placer la flamme d’une bougie.
À l’origine, le symbole d’Halloween était un navet contenant une bougie pour commémorer la légende de Jack-‘o - lantern (Jack à la lanterne), condamné à errer éternellement dans l'obscurité entre l'enfer et le paradis en s'éclairant d'un tison posé dans un navet. (Source Wikipedia)
La fête des Défunts, un rite joyeux
Personnellement, les films d’horreur et déguisements macabres qui font aujourd’hui foison lors de Halloween (« le soir avant la Toussaint ») ne me tentent pas trop lorsqu’ils exacerbent le côté lugubre de l’événement. La plupart des célébrations catholiques de la Toussaint me semblent souvent sinistres ou du moins sombres. Les cimetières me rendent triste et je n’y trouve pas la paix d’âme qu’ils sont censés apporter. Mais je respecte ceux qui les visitent et l’opportunité pour les familles de se retrouver à cette occasion. Ceux qui y dorment pour un sommeil éternel sont absents de leurs allées pour moi. Ceux que j’aime sont partout avec moi, dans mon cœur, et surtout ailleurs que sous une pierre gravée : en mer, en montagne, en forêt... Ils sont dans les endroits croisés ensemble ou ceux où ils aimaient jadis se rendre. Et très rares sont mes visites en ces officiels lieux funéraires, même pour des êtres adorés. Ce n’est pas là un manque de respect ou d’intérêt mais juste une sensibilité différente vis à vis du souvenir. Et à quoi bon y reposer si personne ne vient jamais en visite. Donc, probablement pas un endroit que je choisirai pour mon long repos le jour venu.
En Amérique latine. au Mexique, par contre, cette célébration représente une fête joyeuse, festive et mémorable. Elle est l’occasion de danses, chants, repas et costumes dignes du carnaval. Elle constitue, elle aussi, une réminiscence du passé et des traditions aztèques. En 2003, l'UNESCO ira jusqu’à déclarer les fêtes indigènes dédiées aux morts « chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité ». Finalement, pourquoi pas. Le Grand Jacques n’a-t-il donc pas un jour chanté de très jolis vers en ce sens ?
Marins perdus en mer
Et que faire pour les marins perdus en mer? Ceux qu’on n’a pas retrouvés, ceux qui sont loin de nos terres. A Ouessant, dans le Finistère breton, existait jadis un rite particulier pour célébrer ses gens de mer. Les « Croix de Proêlla ». Une menue croix de cire que l’on donnait à la famille pour symboliser le disparu en mer, puis qui était déposée dans un petit oratoire dans le cimetière local où reposaient emblématiquement tous les marins disparus. Une manière de les rapprocher de leurs proches à terre.
Moi, je proposerais de leur faire une belle fête avec du champagne symbolisant l’eau de mer et ses bulles et où tout le monde entonnerait des chants de marins égayants pour leur rendre hommage. Ne serait-ce pas bien ainsi ? Le plus bel hommage auquel j’ai jamais assisté à été celui d’un marin, disparu, lui à terre. Émouvant, réunis autour de son bateau. Gai dans les mots et dans le souvenir de sa joie de vivre et sa passion pour les flots. Autour de cette date automnale (période toujours étonnamment faste pour les départs ou annonces funestes), je boirai donc un bon verre à sa santé et à celle de tous ces anges qui veillent sur moi (à commencer par mon grand-père adoré qui, de tout là-bas lit peut-être ce billet et par ma grosse peluche à quatre pattes qui est partie le rejoindre il y a deux semaines). Mon Hallowtide à moi, ma « marée du souvenir » sera résolument un moment lumineux et festif. À votre santé, mes anges !
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August 2023
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