Et si nous nous en faisions un petit dernier avant la fin de l'année ? Et un dernier billet de l’année sans rétrospective ne serait pas un billet digne de ce nom. Alors, c’est parti. Et si les Chinois ne l’ont pas considéré digne de faire partie de leur calendrier astrologique, en y réfléchissant un peu, l’animal qui me semble avoir représenté le plus fidèlement cette année pour moi n’est autre que... le Roi des Animaux en personne.
J’ai Mangé du Lion
Pour changer un peu, 2018 a été une année bien remplie, dévorée à pleines dents.
© Photos - Rêvesdemarins
Cela navigue les Lions ?
Et la voile dans tout cela ?!? Me direz-vous...
Peu de voile en termes de fréquence en 2018. Pas de nav en Mer du Nord. Juste des réunions à la côte belge. Pas encore le temps matériel non plus pour étudier ni passer mes examens de Yachtman comme j'en avais fais le voeu au départ. Mais tout de même la réalisation de quelques mémorables projets marins :
© Photos - Rêvesdemarins
La Part du Lion (de mer... )
Cependant, la part du lion (de mer... ) de cette année revient à la découverte d'un continent à demi-englouti qui m'a complètement ensorcelée : les Açores. Une région où je rêve de retourner, n'en ayant exploré qu'une infime partie. Un voyage au centre de la mer, au centre de moi-même aussi... Avec un coeur de lionceau...
Un coeur de lionceau parce qu'il y a encore beaucoup de choses à apprendre dans la savane marine. Qu'on y est dépendant des éléments et de la nature et que mon premier essai de demi-Transtlantique à la voile a été contrecarré par un estomac et surtout une météo capricieuse obligeant tout l'équipage à faire halte et reporter la traversée. Un coeur de lionceau parce que je n'ai pas voulu rester sur une note triste et que j'ai pris l'occasion au bond lorsqu'elle s'est présentée de repartir faire un nouvel essai, le coeur serré, quelques mois plus tard dans de meilleures conditions, avec succès cette fois. Et la satisfaction d'avoir grandi un peu (juste au figuré... ) sous la protection de la horde des autres lions de mer. Un coeur de lionceau, parce que ce genre d'expérience nous montre notre vraie nature, nos limites mais également nos ressources insoupçonnées.
© Photos - Rêvesdemarins
Quoi de neuf pour l’an dix-neuf ?
D'abord, revoir et passer un peu plus de temps de qualité avec ceux qui me sont chers. Reprendre les dialogues interrompus, en recréer là où ils se sont perdus. Ces amis ou membres de la famille que nos vies m’empêchent de voir à ma guise que ce soit aux quatre coins du monde ou tout simplement à quelques kilomètres de chez moi. A commencer par un WE à Prague avec ma chère filleule. Et une visite à mon filleul Viking à coup sûr ! Une escapade en visite chez des amis de longue date : qu'elle soit bulgare à la Mer Noire, écossaise dans les Highlands en bordure de Skye, normande au Crotoy ou pyrénéenne à Carcassonne ? Une visite à Vienne, au château de Reinhardstein, aux Grandes Marées à St Malo ? Et pourquoi pas enfin une navigation à la voile un peu plus au Nord... ? Qui sait également, l'édition d’un livre de contes pour enfants à illustrer par un ami artiste ? Des reportages pour l'ébauche d'un nouvel article journalistique, à Venise avant qu'elle ne soit submergée par le tourisme de masse et à Paris pour découvrir les collections de cartes marines de la BNF ? La wishlist est longue.
2019 continuera en tout cas sur sa lancée avec au moins un train-train qui en rythmera les mois : mon autre job à l'hôpital, tellement bénéfique pour mon équilibre moral (et physique), le journalisme chez Yachting Sud, la musique et le blog du dimanche... Et puis, de la voile, s'il vous plaît... De la belle voile... Tant que possible. Peu de voyages ou navigations planifiés encore, mais il ne s'agit que d'une question de temps. Sans oublier de laisser quelques plages de libres pour un peu de travail pour ce nouveau client et ses projets passionnants vers une énergie plus verte...
Sous Quel Signe Sera 2019 ?
De quel animal sera donc votre année 2019 ?
Je la souhaite du dauphin, de la baleine ou du poisson volant aux marins avec des navigations fabuleuses ! Du condor, du lama ou du Yéti aux fans de grimpette et grands espaces. Ou encore du mouton ou du chat pour les amoureux d’une année paisible et douillette. Quant à moi, il y a quelques chances que 2019 devienne peut-être l’Année de l’Ours... En vue d'un voyage un peu particulier prévu début d'été, histoire de célébrer mon demi-siècle de manière originale (merci Z, I cannot wait to go ! ). Un périple pour lequel j’ai reçu ce Noël un présent tout aussi particulier (un bonnet extra chaud, une écharpe et des gants thermiques, cadeau logique pour partir en plein été, non ? ! ). Mais, patience... Je vous en dévoilerai plus dans quelques mois.
Je terminerai sur une note canaille avec ces quelques animaux bien repus (message subliminal pour les festoyeurs invétérés de cette période de fin d'année).
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Dimanche passé, je vous dévoilais quelques sources d’inspiration de ce blog. Ce WE, je vous propose un récit inspiré d’une série TV belge de ma jeunesse, lui-même illustrant un roman de Nelly Kristink, dont certains se souviendront peut-être.
Les traditions ayant la cote dans ma famille. Et le 25 décembre approchant à grands pas, alors c’est parti pour un petit Conte de Noël. Et puis tout le monde sait que les contes, c’est aussi écrit pour les grands :-).
Et pour se faire, je vous emmène aujourd’hui dans mon cher pays des Hautes Fagnes... Et plus précisément à Ovifat, près de Waimes (Robertville) sur la route de l’Allemagne. Un endroit en pleine nature, où se dresse un château médiéval aux allures quelque peu germaniques, qui me fascinait dans mon enfance et où la petite fille que j’étais rêvait en secret de se marier un jour à la lueur de cierges et flambeaux, avec un prince charmant dans la minuscule chapelle vieille de sept siècles aux bancs de bois. Depuis lors, le château a été rénové; j’ai grandi (juste un peu...); et les armoiries de mon prince charmant sont finalement devenues des ancres et vagues en lieu d’estocs et sapins, bien loin du pays de Renastène (nom wallon pour « Reinhardstein »), que j’aime à nommer comme le pays des Renards des Fagnes. Cependant, l’endroit n’a jamais cessé de titiller mon imagination.
La neige tombe à gros flocons sur la forêt. La bise chante dans les branches chauves et les aiguilles des sapins scintillent sous leur costume de givre. Le manteau blanc qui recouvre les collines et la glace ont étouffé les derniers murmures de la Warche, le ruisseau tout proche qui coule dans la vallée. Bien tapis au chaud au fond de son terrier, Kila se repose sur un lit de feuilles blotti près de sa fratrie. Leurs pelages roux et argentés se soulèvent doucement au rythme synchronisé de leurs respirations. À travers les branches de chênes centenaires, on peut apercevoir les tours du château de Reinhardstein et ses volets aux triangles colorés. Qu’il fait bon, bien à l’abri du vent glacial.
De la cheminée de pierre s’échappent d’odorantes effluves de la cuisine. Malgré la froidure et le vent, elles n’ont pas échappé aux petits goupils dont le terrier ne se trouve qu’à une centaine de mètres. Les alléchantes odeurs de viande viennent ainsi chatouiller leurs narines. Kila se relève. Il sort prudemment de la tanière. Il hume l’air hivernal. Il peut entendre des voix venant du château. Et ces parfums de délice... Il n’en faut pas plus pour attirer le renardeau vers la demeure des hommes.
© Photos - Armand Burguet
Kila se fraye un chemin à travers la neige. Très discrètement, il se glisse dans l’entrée. Le cuisinier vient de sortir prendre de la neige dans son grand chaudron de cuivre. Les deux mains prises, il laisse la porte entr’ouverte en rentrant dans la bâtisse. Kila en profite pour se faufiler à l’intérieur. Sur la longue table de chêne, des victuailles et des volailles fraîchement plumées. Il se cale dans un coin sombre en attendant que la voie se libère vers son butin. Après une longue attente, le cuisinier quitte enfin la pièce. Kila sort de sa cachette. Méticuleusement, il inspecte la pièce et s’empare d’une petite caille. Vite, il lui faut ressortir pour la ramener dans sa tanière et la partager avec sa famille. Les proies aisées sont rares durant cette saison dans la région.
Au moment de parvenir à la sortie, la porte s’entr’ouvre... Il est coincé, trop tard pour se dissimuler ! Il reste ainsi, pétrifié. De crainte, il laisse choir son butin de sa gueule. La silhouette féminine qui vient d’entrer reste un instant sur place, étonnée de la rencontre et l'observe d’un air empreint de curiosité. Ses yeux, cernés de longs cils, sont d'un gris profond, ses cheveux couleur de l'ambre. A son cou, une chaîne d'or à laquelle pend un menu anneau. Elle porte une robe de jade sertie de broderies argentées le long des manches. Le renardeau reste un moment subjugé par les prunelles humaines qui le fixent. Ils se dévorent longuement des yeux sans pouvoir détourner leurs regards respectifs. Un long frisson les parcourt de la tête aux pieds (et pattes... ). Puis son instinct reprend le dessus et Kila s'enfuit dans l'embrasure de la porte. Il rentre ventre à terre, et ventre vide... rejoindre les siens, un peu penaud de sa déconvenue. Mais la nuit venue, Kila ne trouve pas le sommeil. Non seulement parce que la faim lui tenaille le ventre, mais bien plus encore par cette rencontre avec cette créature à la chevelure de feu, qui lui ressemble quelque peu. Il se promet alors de la retrouver, ainsi que son repas.
Une fois remise de sa surprise, la jeune fille s'accroupit. Elle ramasse la volaille délaissée par le renard et la dépose dans une besace qu'elle emporte avec elle. Le lendemain matin, Aël se lève aux aurores, s'habille en toute hâte alors que toute la maisonnée dort encore et se rend dans la forêt, bien emmitouflée dans un manteau de laine. Elle a pensé à Kila toute la nuit et s'est promise de lui rapporter la pitance qu'il a laissé choir lors de leur rencontre. Cette petite boule de poils roux l'a attendrie et elle espère bien la retrouver. Elle marche toute la journée dans la forêt, sans succès. Pas de trace du renardeau. Alors, elle finit par déposer le contenu de sa sacoche dans un arbre creux. Qui sait, le renardeau la découvrira-t-elle... A la tombée de la nuit, Aël se décide à rebrousser chemin, dépitée de n'avoir pas retrouvé son ami. Elle a froid. Il fait sombre. Au loin, on entend des branches craquer. En réalité, Kila l'a suivie sans se faire remarquer. Il a débusqué la nourriture et ramenée à son terrier. Au moment de rentrer au château, la jeune fille aperçoit une silhouette à la longue queue touffue. Kila est là : il la regarde de ses grands yeux dorés. Elle croit percevoir un signe de sa tête, comme pour la remercier de lui avoir ramené son repas. Puis, il disparaît sous les branches gelées. Elle ne sait trop si elle a rêvé.
© Photos - Armand Burguet
Aël a décidé de rendre visite quotidiennement à son ami et de lui apporter de la nourriture. Elle revient donc à l'endroit où elle a vu Kila pour la dernière fois, et après quelques heures, il finit par apparaître. Au fur et à mesure de leurs rencontres, le renardeau semble moins farouche et finit par accepter de prendre les offrandes qu'elle lui fait, jusqu'à venir les chercher dans la main de la jeune châtelaine. Elle s'assied sur une pierre et parle à Kila. Il reste là, à distance, et la regarde de son air coquin et doux à la fois. Une amitié improbable s'installe entre les deux compères et grandit chaque jour un peu plus.
Mais, les années passent et la jeune femme atteint l'âge de se marier. Le comte de Waimes annonce un matin à sa fille qu'il a promis sa main à un noble gentilhomme aux coffres bien remplis et que leurs noces seront célébrées la semaine suivante, dans un royaume voisin. Une alliance avec sa famille sera parfaite pour étendre leur domaine et renforcer leur position. Elle doit donc préparer ses effets pour entamer le voyage vers sa future maisonnée. Aël est désespérée. Elle n'aime pas l'homme à qui elle est promise. Il pourrait être son père; il est très fortuné, il est vrai, mais c'est un homme dur et la chasse (au renard notamment) constitue son seul loisir. Et rien que pour cela, elle le déteste déjà sans même l'avoir jamais rencontré. En outre, quitter sa région lui perce le coeur. Mais, son père a parlé et ses ordres ne se discutent pas... Alors, le soir précédant ses noces, alors que le soleil vient de se coucher, elle s'enfuit rejoindre son gentil goupil. En larmes, elle lui raconte son malheur. "Je ne te verrai plus jamais, mon ami... Mon futur époux va m'emmener dans ses contrées pour toujours... Oh, que je suis malheureuse... Si seulement, je pouvais toujours vivre avec toi, ici, dans mes Fagnes adorées... Toi, au moins, tu me comprends et tu m'aimes à ta façon". Kila la regarde de ses grands yeux brillants. Son regard est triste. Il semble comprendre ce qu'elle lui raconte et partager son chagrin. Pour la première fois, il s'approche alors d'elle et vient se coucher à ses pieds. Aël tente un geste inattendu : elle retire la chaîne d'or qui orne sa poitrine et l'enroule très délicatement au cou de l'animal. "Nous resterons toujours ensemble, mon doux renardeau. Je ne t'oublierai jamais. Et qui sait, cet anneau te protègera-t-il des chasseurs. " Un peu effrayé du geste, Kila recule subrepticement d'abord, puis finit par se laisser caresser et glisser l'anneau doré autour du collet. Puis, comme toutes les autres fois, il s'enfuit ensuite entre les arbres, ne laissant de lui qu'une trace dans la neige fraîchement tombée et une lueur dorée.
Le lendemain, le convoi nuptial se met en branle. Aël a beau scruter les rebords du chemin dans la forêt, pas de trace de Kila. Il a neigé toute la journée. Les chevaux sont épuisés de marcher dans la haute neige. Il fait à présent nuit noire et le brouillard est descendu dans la vallée. On n'y voit plus à deux mètres. Il faut faire une halte pour la nuit en espérant que la brume se lèvera le lendemain matin pour leur permettre de repartir. Le bois est trempé. Le feu ne prend pas. C'est alors que les loups se font entendre. D'abord des hurlements lointains, puis plus proches et enfin des grognements distincts. Aël et ses compagnons de route tremblent soudain. Autour d'eux, des petites lumières jaunes semblent s'allumer dans la nuit. Ils sont encerclés. Et soudain, c'est l'attaque. Impitoyable, surprenante, rapide. Les bêtes affamées ne font pas de quartier. Son futur époux est tué sur le coup. Les serviteurs suivent rapidement.
Aël parvient in extremis à s'enfuir. Elle court et court encore. Comme elle peut à travers la neige et les congères. Elle court sans s'arrêter, en direction de la vallée, sans se retourner. Derrière elle, le tumulte d'une bataille sans pitié. Elle sent une présence derrière elle. Ils vont la rattraper. Elle se sent perdue. Elle trébuche et tombe face contre terre. Elle peut alors sentir une respiration sur son cou. Elle ferme les yeux. Elle attend le coup de grâce. Mais il ne vient pas. Le silence est retombé sur la forêt. Le brouillard se dissipe. Au lieu de la morsure de crocs, c'est la douceur d'une fourrure dont elle sent la présence sur sa peau. Les yeux embués, il lui semble décerner une teinte chaude dans la pénombre. En lieu de gris ou de noir, de l'ambre vif. Mais, les loups ne sont pas de cette teinte... Serait-ce le reflet de sa propre chevelure sur l'immaculé de la glace ? Elle repousse le poitrail animal qui se presse contre elle avec ses mains. Ses doigts rencontrent alors un métal froid. Malgré l' épouvante qui l'étreint de ce qu'elle va découvrir, elle ouvre les paupières, ne comprenant pas ce à quoi elle fait face. Elle tient dans sa main un anneau d'or... Son anneau d'or. Deux yeux de la même teinte que le métal la dévisagent d'un air narquois et immensément doux...
© Photos - Wikipedia & Weyrich
Je vous souhaite de douces fêtes de Noël. Pour que, où que vous soyez, qu'il y ait toujours un petit renard qui veille sur vous, et vous aide à retrouver votre chemin lors de vos périples.
Merry Christmas to all !
Déjà 136 billets...
Mes proches me demandent où je trouve les idées pour un article hebdomadaire. Et je ne sais quoi répondre. Alors, un tout petit billet ce dimanche pour y répartir.
Les Muses
Chaque jour amène son lot d’événements, de rencontres et d’émotions. Chaque nuit (surtout lorsqu'elle est blanche) se veut propice aux idées et aux rêves.
Ma liste d’idées se rallonge chaque jour, au fur et à mesure qu’elles me viennent à l’esprit. Certaines resteront des mois au stade d’un simple titre de billet. D’autres naissent d’une image, une photo prise que je voudrais décliner en récit. D’autres encore viennent dans les conversations ou les rencontres. Des textes du passé que je voudrais faire revivre. Ou encore l’envie de faire voyager des lecteurs potentiels vers de nouveaux horizons. Cette liste d’idées compte actuellement plus de quatre-vingts lignes dont je raye régulièrement certaines pour en rajouter de nouvelles. Mes muses ? Il y en a de nombreuses. Certaines qui m'inspirent en particulier et me font donner le meilleur de moi-même, voire parfois me dépasser. Des anciennes, des actuelles, des récentes, des que j'avais presqu'oubliées et qui ressurgissent à la mémoire. Des proches, des inconnus, des célébrités... Et même de celles que je n'aime pas trop. Toute muse est bonne pour l'inspiration du moment qu'elle interpelle l'esprit.
Le temps, principalement, manque pour approfondir chaque thème, chaque sujet. Certains (la plupart d’ailleurs) me réclament des recherches, des lectures, l’appel à une certaine diversité de sources pour étayer certaines explications et éviter de raconter trop de bêtises. Et donc, dépendant de cette nécessité, les thèmes sont souvent choisis en fonction du nombre d’heures disponibles (et de mon état de fatigue) pour rédiger l’article du week-end.
"Une goutte d’encre dans un océan de lettres... "
Qu’en est-il de l’angoisse de la page blanche ? Bien entendu, moi aussi, je la connais. Mais, entre nous, il ne s’agit que d’un blog... Ni mon avenir, ni l’appréciation des autres, ni même ma réputation n’en dépendent. L’enjeu demeure simplement ma satisfaction personnelle d’avoir pu tenir ma promesse hebdomadaire de délivrer un billet régulier, et de qualité si possible. En fait, cela devient ainsi une sorte de jeu auquel je me prends et dont je me saoule quelque peu. Une manière de libérer le stress, les peurs, les émotions. Un moyen de partager des idées, de confronter des opinions. Une distraction avec les mots. Un peu comme on étale ses lettres au scrabble, moi j'étale mes idées à l'écran. Une goutte d’encre dans un océan de lettres.
© Photos - Rêvesdemarins
« A quoi bon écrire si l’on n’est pas lu ? »
Enfin, la raison d'écrire répond tout d'abord à un besoin ou une envie de coucher des mots - et des photos - sur le papier (euh... l'écran). Mais - et il est plus honnête de l'avouer - à quoi sert-il donc d'écrire si ce n'est pour ne pas être lu... Heureusement, un seul lecteur suffit à satisfaire ce besoin. Il n'est pas désagréable de susciter la curiosité ou l'intérêt chez les autres. Alors, chaque dimanche, je me dis qu'il y a probablement (je l'espère du moins) au moins une bonne âme, qui prend la peine de lire ce petit billet hebdomadaire. Merci à tous ces bons samaritains !
Sur ces quelques lettres insoutenablement légères, je vous souhaite un excellent dimanche de lecture.
La voile, une activité passionnante, mais coûteuse lorsque l’on souhaite en vivre. Sans le soutien financier d’un portefeuille bien garni, faire de la voile son métier demeure souvent une utopie. Les coûts d’entretien, de réparation et de transformation d’un voilier (même lorsqu’on exécute la plupart des travaux soi-même) dépassent fréquemment de bien loin les limites de la tirelire.
Restent alors plusieurs solutions.
La quête sans fin
Les voileux n’en ont jamais eu fini de poursuivre leur quête de mécènes. Toutes les grandes compétitions de voile le démontrent aujourd’hui plus que jamais. Au point que les journalistes en réfèrent au nom du sponsor plutôt que celui du bateau ou de son skipper. Ainsi Alex Thomson est devenu Hugo Boss, Tanguy De Lamotte - Initiatives Coeur ou encore Ben Ainslie - Emirates, Jaguar Land Rover ou Ineos (les sponsors ont varié selon les récents besoins du portefeuille)... Seuls les très grands sont demeurés immuablement dans l'histoire de la voile des héros qu'on appelle seulement par leur nom : Eric Tabarly, Robin Knox Johnston, Bernard Moitessier ou encore Ellen Mc Arthur...
Cela passe ou ça casse
Evidemment, les budgets nécessaires pour entretenir une écurie de voile sont gigantesques. Surtout lorsque l'on joue dans la ligue des Titans (Foilers, Trimarans, Ultims... ). D'ailleurs les sponsors sont souvent eux-mêmes des monstres financiers du monde économique et de l'industrie du luxe (Louis Vuitton, Rolex, AB Volvo... ). Et le risque de casse n'est pas qu'une simple clause théorique dans un contrat... Le dernier sponsor de l'America's cup (Ineos) n'a d’ailleurs pas hésité à injecter la coquette somme de 110 millions de GBP dans la prochaine coupe prévue pour 2021. Alors, gare à la casse... Lorsqu'on voit toutes les avaries des voiliers rien que dans la dernière Route du Rhum...
Un Volet se Ferme
Récemment, je vous racontais arriver en novembre en phase terminale de mission professionnelle après de longues semaines de travail intense. En réalité, la fin de cet ouvrage finalisait un projet long de presque trois ans et demi pour deux clients passionnants dans le secteur de l'énergie et de l'environnement. Et de plus, des mécènes de la voile ! Et voilà. C'est fait. Je viens d'arriver à cette phase qui apporte la satisfaction d'avoir mené une combinaison de missions ardues à bien avec succès. Le moment idéal pour un peu de repos avant de nouveaux projets et clients. Je devrais donc logiquement me réjouir. Et pourtant... En réalité, le sentiment de manque soudain l'emporte sur celui de l'allégresse. Bizarre. Le deuil de bons moments ? La crainte du vide? Ou celle de l’inconnu ? Pourtant la gestion du changement et la variation font justement partie intégrante de ce quotidien qui me plaît et que j’ai choisi. Alors pourquoi ?
© Photos - America’s cup - Route du Rhum official photographers
La raison ? Je l'avoue : probablement parce que, contrairement à d'autres qui l'envisagent comme une sorte de jeu et leur font monter l'adrénaline, je n'aime pas cette phase récurrente de recherche d'un nouveau sponsor. La vente me pèse et encore bien plus lorsque le produit à vanter les mérites est ma propre personne. (Je vous rassure, mon budget de sponsoring est bien plus modeste que celui de Ben Ainslie... ). Mais on n'a rien sans rien... Je n'ai ni le(s) charme(s) ni le talent d'une Florence Arthaud pour décrocher un sponsor sans trop d'efforts. Alors, je me suis remise en quête avec énergie. Et je remercie mes anciens clients pour leurs recommandations lors de ces démarches ainsi que mes quelques coachs informels pour leurs judicieux conseils.
© Photos - Rêvesdemarins
Un volet se ferme. Une page de mon histoire se tourne. Mais une autre fenêtre va, qui sait, très bientôt s'ouvrir vers de nouvelles aventures professionnelles, encore plus belles, différentes. Avec un nouveau sponsor (dont un bureau avec vue sur le... BRYC et ses voiliers... ), qui m'a très récemment laissé savoir qu'il souhaiterait partir voguer en mer ensemble à partir de mi-décembre pour une longue nav en clientèle. Reste encore à finaliser la transaction. On croise les doigts pour qu'elle se concrétise. Episode à suivre !
En attendant mon nouvel envol, je vous souhaite à tous un excellent dimanche. Et pour battre le manque de lumière, la pluie, le vent et la froidure, rien de tel qu'une vieille bande dessinée ou un bon livre, sur une belle musique de fond.
La célébration de Noël, comme chaque année approche à grands pas. Et au lieu de s’en réjouir, on se surprend parfois à l’appréhender de plus en plus chaque année. Serions-nous donc en train de nous transformer en petits nains grincheux, anxieux ou pire, aigris ? Pourquoi donc ce sentiment pesant qui devrait se vouloir réjouissance. Un petit billet pour tenter de redécouvrir la magie de Noël dans ce monde qui tourne parfois un peu carré en cette période de frénésie "noëlienne".
Réunions de Masses et Masses de Réunions
Les obligations sociales, les règles de bienséance et de bonne éducation qui nous forcent malgré nous à passer des heures en compagnie dont on n’a rien à faire ou qui nous fait nous sentir seuls ou perdus au milieu d’une masse de gens... Le nombre démultiplié de réunions ou de célébrations se succédant sur une courte période. Au boulot, en famille, avec les amis, avec les activités annexes. Tout le monde semble attendre fin décembre pour se décider à organiser les fêtes, repas et soirées à ne pas manquer. Résultat ? Un agenda sur-bondé en plus des traditionnelles urgences de fin d’année à l'école ou au boulot. Comme si tout dépendait de cette fameuse date limite du 31 décembre. Et que seule cette période valait la peine de se réunir.
Mass & Mess Planning
Les plannings familiaux qui se veulent de véritables casse-têtes chinois pour parvenir à accommoder tous les agendas. Les participants respectueux des arrangements communs. Et puis les autres... dont le calendrier semble être le dernier souci et qui viennent allègrement tout chambarder au dernier moment sans vraiment comprendre le mal que les autres se sont donné pour organiser quelque chose qui convient à la majorité. Les urgences de fin d’année, qui s’amoncellent et font monter la pression. Les délais fiscaux, financiers, légaux ou sociaux à respecter (avez-vous remarqué que la pile des factures a toujours tendance à s'agrandir intensément en fin d’année ? ).
Consommation de Masse
Halloween, Black Friday, Thanksgiving, Saint Nicolas, Noël, St Sylvestre, Nouvel An... Certaines traditions locales, sociales, religieuses ou ancestrales deviennent trop souvent commerciales. Pousser à la consommation, encore et toujours plus. Nos boîtes de messagerie se remplissent à une vitesse vertigineuse de publicités de vente en cette période de fin d'année. N'y a-t-il donc plus que cela qui compte ? Le gain, la vente et la surconsommation ?
J'avoue, j'aime déambuler dans les magasins, faire des présents et gâter les miens. Un peu trop parfois. Mais, là, cela dépasse de loin mes envies d'emplettes (et mon portefeuille). Cela excède mon courage et ma patience pour me frayer un chemin à travers les foules en mal d'achats en cette période. Aller à Londres ou Paris à Noël ? Cauchemar d'agoraphobe... Vivement les petits magasins hors du monde. Ces endroits insolites. Ces étrennes personnelles, ces idées un peu folles. Les cadeaux de Noël, je les trouve au fur et à mesure de l'année, en pensant aux miens à chaque instant. Souvent simples, parfois insignifiants, mais toujours affectueux et venant du coeur. Je conserve ainsi un grand panier qui se remplit au fur et à mesure des mois lorsque je croise sur mon chemin une attention qui atterirra finalement dans la grande hotte du père Noël.
Et puis, en ces temps chahutés par les remous sociaux et un fossé qui se creuse entre les parties de la population malgré les nombreuses initiatives pour accomoder les plus vulnérables, voir des foules s'agglutiner et se bousculer devant la devanture d'un magasin pour les meilleures affaires me laisse perplexe. J'avoue que je ne saisis pas vraiment ce qui les pousse à tel acte. Le désespoir ? S'il s'agissait de denrées alimentaires ou de première nécessité (mais nous vivons ici dans des régions relativement épargnées), je comprendrais à la limite. Mais pourquoi ces combats de rue pour une TV, des vêtements, le dernier modèle de téléphone portable ou des articles de luxe. Ceux qui ont réellement besoin, ceux-là restent souvent silencieux et parfois même trop humbles pour demander. Et c'est avec ceux-là que je partage mon sandwich en rue ou à qui je refile ma paire de gants et mon bonnet lorsque je les croise sur leur matelas de carton. Ceux-là ne cassent pas les devantures ni ne mettent le feu aux voitures. Ils s'y réfugient. Parfois ils jouent ou chantent leur misère au lieu de la hurler. Et ceux-là devraient être écoutés.
Noël à l'Ancienne
Les repas interminables, et l'obligation de faire très bonne chère, alors que nous avons le privilège de manger à notre faim chaque jour ici... Et puis tous ces papiers cadeaux qui finissent à la poubelle après cinq minutes... Peut-être l'occasion cette année de sauver quelques arbres en économisant sur le papier et les rubans ? Finalement, c'est le cadeau (et surtout l'intention ! ) qui compte, non ?
Je rêve d'un Noël à l'ancienne.... De la neige. Des crêpes de ma région ("des bouquettes"). Du cidre peut-être... Un cadeau ? Pourquoi pas, mais sans tralalas ni emballage multicolore (un vieux chiffon et un ruban de tissu, cela peut faire de jolis paquets aussi). Des chants de Noël, une belle histoire, quelques notes de musique (même un peu fausses), le son d'un minuit chrétien. Un feu de bois qui crépite dans la cheminée. Un sapin illuminé ? Oui, mais de préférence plus un vrai : cela me rend trop triste de le savoir coupé ou jardiné pour seule raison de trôner dans mon salon à Noël puis de filer dans la poubelle. Et puis... Seulement les gens qui comptent vraiment pour moi, y compris ceux dont les vies ou les années nous séparent, et dont je ne peux plus que rêver de la présence. Un Noël vrai, simple, sincère, profond. Peu importe la date. Peu importe l'endroit. Un Noël loin des masses... Qui sait, ce Noël-là reviendra-t-il un jour... Qui sait, cette année déjà ?
© Photos - Rêvesdemarins
Je vous souhaite un bon premier dimanche de préparations de fin d'année. Simple, pas trop hectique et loin des masses (sauf si cela vous plaît ! ).
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August 2023
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