Mes yeux picotent. Mes paupières se ferment. Mes gestes se font plus lents. Et si l’envie d’écrire ce blog demeure très forte, mes sens m’emportent vers un univers ouaté et doux ce soir. Hé oui, le Marchand de Sable est passé plus tôt que d’habitude, après quelques semaines professionnelles intenses (qui vont encore se prolonger un peu d’ailleurs), où j’ai souvent dû bouder ledit Marchand pour terminer mon travail au lieu de rejoindre mon petit nid douillet à des heures décentes.
Mais hors de question de vous abandonner à une page blanche pour ce dimanche matin. Alors, que diriez-vous d’un court billet pour découvrir la légende de notre Marchand de Sable et quelques belles images glanées ce WE sur ... les plages de ma chère Mer du Nord ? « Comme un halo de la lune
© Photos - Rêvesdemarins ( Nieuport)
Il était une fois... un marchand et sa femme.
Le Marchand et sa femme habitaient en bord de mer, dans une petite maison blanche aux volets bleus avec un minuscule jardinet et une chèvre dont ils tiraient leur pitance. La femme était couturière de son état et l'homme se levait très tôt chaque jour pour se rendre au marché où il vendait les quelques jolis coquillages ramassés au bord du rivage de l’océan tout proche. Ils travaillaient dur tous les deux et vivaient chichement mais étaient heureux avec le peu qu’ils possédaient. Et chaque jour, ils allaient ensemble admirer le coucher du soleil sur les flots, en rentrant de leur dur labeur. Ils aimaient à y mélanger leurs ombres grandissantes dans le soleil, comme deux géants sur la plage. L'or que leur offrait ainsi l'astre éternel reflétait leur seul trésor et ils ne désiraient rater ces moments pour rien au monde. Ils se sentaient les plus fortunés de l'univers dans la lumière dorée qui berçait la grève de sable fin.
© Photos - Rêvesdemarins ( Nieuport)
Un beau jour, son épouse tomba longuement malade et dût rester alitée. Elle se désolait jour après jour. Et leurs balades en bord de mer lui manquaient cruellement. Elle dépérit au point de ne plus du tout trouver le sommeil, faute de pouvoir admirer le crépuscule avec son mari. Elle y pensait sans cesse. Cet état ne faisait que retarder sa guérison. Le pauvre homme se dit donc qu'il lui fallait à tout prix trouver un remède à son mal-être.
Le marchand aimait son épouse par-dessus tout. Il ne savait que faire pour la consoler durant son alitement. A grands frais, il avait fait venir un médecin, qui l'avait rassuré sur l'état de sa bien-aimée : "elle guérira. Il ne s'agit là que d'une question de temps. Mais, il lui faudra beaucoup de repos, de la patience et beaucoup d'amour surtout... "
© Photos - Rêvesdemarins ( Nieuport)
La souffrante ne pouvait se déplacer pour aller voir la mer. Et il était impossible à l'homme de déplacer le soleil ! Alors, le marchand imagina un stratagème pour rendre le sommeil, et le sourire à sa chère épouse : à chacune de ses marches quotidiennes au bord de l'eau, il emplissait ses poches de sable doré, qu'il ramenait ensuite à sa bien-aimée dans une petite fiole de verre, qu'il transposait ensuite dans un sablier. Le matin, comme le sable était mouillé, la teinte de ce dernier restait donc relativement foncée et s'écoulait lentement. Puis au fur et à mesure qu'il séchait, il reprenait sa couleur dorée, et glissait de plus en plus vite vers la partie basse du sablier. Ce faisant, elle savait alors que le temps passait vers sa guérison et ensoleillait sa journée. Ainsi, le soir venu, tout le sable s"étant écoulé dans le sablier posé sur sa table de nuit, tous les grains s'illuminaient alors d'une douce lumière orangée. Un peu comme s'ils avaient absorbé des milliers de particules de soleil couchant.
Le Marchand de Sable était donc passé, lui apportant ainsi l'apaisement et elle put ainsi enfin retrouver le sommeil réparateur qui la conduisit vers sa guérison.
Et je crois que le Marchand de Sable vient juste de m'apporter, à moi aussi, son sablier... Je vous souhaite une nuit paisible, en attendant de lire ce petit billet.
Bon dodo ! Et bon dimanche !
0 Comments
Un billet un peu plus intime. J'ai longtemps hésité à parler de ce sujet. Et puis, flûte... Pourquoi pas après tout.
Les aléas, circonstances et choix rationnels de vie ont voulu que je fasse partie de cette nano-minorité de femmes sans enfants alors que je portais en moi le profond souhait d'en mettre au monde et de partager ma vie avec une famille nombreuse. Je vous rassure, ce billet n'est ni une complainte ni encore moins un larmoiement sur ma condition. Non seulement parce que c'est loin d'être dans mon caractère mais en outre car je vis bien ma situation. Passé un certain âge, lorsque le corps et le contexte de vie ne le permettent plus de toute manière, la réalité devient évidente et tellement plus simple à vivre. On trouve toujours un chemin. Et j'ai trouvé le mien à travers un autre avenir, qui n'est franchement pas désagréable même s'il s'avère différent de ce que j'avais envisagé étant jeune femme. Cela dit, une existence sans enfants demeure une condition passablement atypique à assumer aux yeux de l'environnement social. Lors de nouvelles rencontres ou de retrouvailles de longue date, la première question que l'on vous pose après avoir dit bonjour demeure inlassablement : "Et comment vont les enfants ? "(sujet supposé facile pour entamer la conversation). Et à chaque fois, ma réponse s'ensuit d'un bref silence de la part de mon interrogateur, souvent accompagné d'un regard empli d'incompréhension. Puis, la question qui succède revient inévitablement : "Et quoi de neuf au boulot ? "(sujet tout aussi bateau pour éviter les sujets personnels). Un rituel social auquel j'échappe rarement et qui me laisse toujours un sentiment bizarre. Le statut de femme sans être mère passe clairement comme un entrave à la norme. Et pourtant...
© Photos - Rêvesdemarins
Pour bien des gens (et souvent de la gent féminine), le fait de ne pas avoir de progéniture semble immuablement socialement incompatible avec celui d'être une femme à part entière. Cependant, je revendique pleinement ma féminité. Je peux ainsi vous assurer qu'on peut totalement assumer sa nature même sans personne qui nous appelle "maman" (ou "papa"). D'ailleurs, à ceux qui en douteraient encore, la passion, l'amour et la tendresse d'un partenaire peuvent, à mon sens, faire se sentir une personne parfaitement bien dans sa peau. Si une relation amoureuse ne peut remplacer une m/p-aternité, elle peut par contre indéniablement donner un sens prodigieux à une existence et emplir une vie de bonheur. Tout comme des célibataires sans enfants peuvent incontestablement trouver un magnifique équilibre de vie, sans pour cause être injustement considérés comme des frustrés mélancoliques ou encore comme des égoïstes désinvoltes en marge de la société.
En outre, le fait de ne pas être parent amène parfois même le privilège d'être étiqueté par son entourage comme quelqu'un qui ne comprend ni la complexité des priorités logistiques, ni la gestion d'un agenda bien rempli, ni les besoins ou l'éducation des enfants et qui ne sait gérer à peu près que son métier. Quel triste label... Heureusement que tous les parents ne pensent pas ainsi. Mais regardons l'autre côté de la médaille : le statut de non-parent comporte en réalité d'innombrables avantages pratiques dont pas mal de parents seraient envieux : temps, culture, enrichissement intellectuel et social, moyens, forme physique, activités, espace, intimité, espace pour le couple, voyages, modération de sujets de discorde, sommeil et bien d'autres éléments qui adoucissent le manque d'un berceau dans une vie. Jamais je ne pourrais aujourd'hui me permettre le mode de vie qui est le mien en termes de temps, de rencontres, de diversité d'activités (de voile notamment... ) et de fabuleuses découvertes si j'avais une ribambelle de petits poussins à qui consacrer mon existence. Il n'y a malheureusement jamais que 24h dans une journée, on n'a qu'une seule santé et on n'a pas encore inventé les porte-monnaies sans fond... Donc, la vie est ainsi faite de priorités.
"Bah, tu pourrais jouer la jeune grand-mère ad interim à la place ! ", me rétorque-t-on de plus en plus souvent, vu l'âge de mon entourage, souvent déjà passé à l'étape parentale suivante. Mais j'avoue que - c'est peut-être idiot - le sentiment d'avoir sauté la première étape ne peut, à mon sens, aussi aisément être remplacé par le statut d'une seconde. Par contre, le rôle de "Tata" (en language adulte: "tante" ou "tantine") ou de Marraine, m'apporte beaucoup de bonheur, car plus naturel en termes d'âge et de philosophie. Et j'ai ainsi l'immense chance d'avoir une filleule et des neveux adorables, dont je suis très fière.
Mais le sujet de la maternité n'a absolument rien à voir avec le thème de ce site web (la mer et les voyages), allez-vous me dire... En fait, si... J'y viens.
En effet, la prochaine destination de voyage sur mon planning sera Göteborg (Suède), pour y rencontrer... des petits Hongrois. Non, non, je ne suis pas totalement ignare en géographie. Mais, je peux vous assurer qu'il y a bien des Magyars au pays du smørrebrød, des élans et des fjords glacés. Et ceux que je compte aller visiter tiennent une place toute particulière dans mon coeur.
Et qui sait, peut-être deviendront-ils bientôt des futurs mousses lors d'une de nos prochaines sorties en mer... Les harnais de sauvetage et pulls marins pour enfants, cela existe, non ? En outre, je sens que l'inspiration ne manquera pas pour écrire et raconter quelques jolis contes et légendes à ces futurs « P'tits Loups (de Mer) ».
En attendant de rencontrer ces petits anges, merci aux parents de me faire cet inestimable cadeau... Et puis, je souhaite "Bon Vent" à cette nouvelle petite famille dans ce magnifique voyage qu'ils viennent tous quatre de débuter cet été dans leur vie de parents/enfants. Aucun doute que la traversée sera passionnante, même si parfois mouvementée. Mais jamais elle ne sera ni morne, ni déçevante, ni regrettable. Le voyage en vaut la chandelle !
Un excellent dimanche à tous. "Mer des Sargasses" : zone de l'Océan Atlantique Nord, découverte par Christophe Colomb, tenant son nom des algues dites Sargassum, qui ont la particularité d'y flotter, et de s'y accumuler en surface. Le mot même de « Sargasse » vient du mot italien "Sargazzo" qui signifie varech.
La Mer des Sargasses est une zone calme, sans vent ni vagues. Les navires de Colomb naviguèrent ainsi parmi ces herbes qui ralentissaient leur progression durant trois semaines à la vitesse d'un escargot de mer et leur donnant le sentiment qu'ils n'en sortiraient jamais... Malgré la prolifération de ses algues, cette mer est souvent considérée comme sans vie, car très salée et au milieu pauvre (notamment en chlorophylle) sous sa surface.
Plasticsphère
Dans cette étendue nommée "Jungle flottante" ou encore "Désert flottant", a été découvert en 2010 un tourbillon de déchets, portés par les eaux depuis les rivages de l'Europe et de l'Amérique. Sous l'effet de la force de Coriolis, trois courants y font converger les détritus flottants, transformant l'endroit en une imbuvable "soupe" de plastique. Un septième continent plastique d'une taille plus grande que la France... Il existe cinq gyres de pollution au monde où s'agglutinent les déchets. La Mer des Sargasses en est une. Selon la fondation Ellen Mc Arthur, il flotterait plus de 150 millions de tonnes de détritus plastiques dans nos océans et ce chiffre pourrait bien doubler d'ici à 2050. Cela signifierait que nos mers contiendraient plus de plastique que de poissons !
La fondation Ellen Mc Arthur milite en faveur d'une transition vers une économie circulaire qui recyclerait un maximum de matières, à commencer par le plastique. Et je ne peux que lui donner raison... Mais les habitudes ont la vie dure. Et modifier les comportements sociétaux sans que le consommateur n'aie à fournir d'efforts financiers, économiques ou de facilité comporte un défi de taille. Sans parler du lobby des fabricants de plastique ou encore des enjeux politiques. Le premier forum sur l'Economie circulaire (WFCE) a d'ailleurs eu lieu en juin de cette année en Finlande. Plus de 1.500 experts s'y sont réunis pour y débattre des problématiques et tenter de trouver ensemble une ébauche de solution. Notamment, un premier pas vers la disparition des sacs plastiques, à travers leur taxation ou leur recyclage. Certains pays ont d'ailleurs déjà pris des mesures dans ce sens (France, Mauritanie, Mali, Haïti, Danemark, Bengladesh, Italie... ). Chacun d'entre nous peut ajouter sa petite pierre à l'édifice vers des océans plus bleus et l'éradication progressive de zones de pollution. Bien entendu, il s'agit là d'un exercice global et où tous les acteurs mondiaux ont un rôle à jouer, à commencer par les plus gros pollueurs. Mais, tout effort, même minime, en vaut la peine. Alors, la prochaine fois que vous allez faire vos emplettes, si cela ne fait pas encore partie de votre rituel, n'oubliez pas votre sac réutilisable ou vos bocaux de verre !
© Photos - Wikipedia
Métamorphose des Sargasses
La Mer des Sargasses n'est pas toujours aussi loin que vous pensez... Elle peut surgir dans nos vies, à n'importe quel moment.
La Mer des Sargasses, ce sont aussi ces moments où nous n'avons plus l'impression d'avancer. Ces instants où nous nous enlisons dans une mer de pensées négatives, d'interrogations, de découragement, de douleur (qu'elle soit physique ou morale) et où nous ne voyons plus la sortie de ce labyrinthe gluant qui nous paralyse. Cet état second où nos démons nous poursuivent, où nous nous sentons traqués par des monstres imaginaires. Ces heures que nous voudrions voir passer en un éclair, mais qui durent et durent encore. Ces nuits où le plafond n'a jamais paru si clair malgré l'obscurité nocturne. Ces jours où nous prions le ciel que tout s'arrête enfin pour que la douleur cesse. Et c'est alors que les effets de ce Désert Flottant font de nous quelqu'un d'autre... Cette Mer-là possède ce pouvoir terrifiant de nous transformer en un autre nous Et selon les personnes, la métamorphose qui s'opère ainsi prend les formes les plus diverses. Chez l'un, elle fera de lui un ours bourru, qui ne dit mot mis à part borborygmes, renfermé sur lui-mème, ou une plante, muette, incapable du moindre geste. Chez l'autre, elle le transformera en lion enragé, agressif et mordant pour son entourage. La Mer des Sargasses fera poser à un troisième des actes émotionnels, déraisonnables et parfois incompréhensibles. Elle transfigurera le dernier en pantin injustement irascible avec ceux qui prennent soin de lui, par faute de ne pouvoir traduire sa souffrance autrement qu'à travers maladroitesse des mots, ingratitude et reproches. C'est notre manière d'exprimer notre désir profond de nous échapper enfin de cette Mer des Sargasses qui nous retient prisonniers de notre corps, de notre esprit ou de notre vie. Et plus la Mer s'épaissit, plus ses eaux sont profondes, plus nous nous éloignons de nous-mêmes. (...) Atlantique nord, 26° nord, 65° ouest : la Mer des Sargasses, une position qui terrifie les marins... La légende dit en effet que les varechs géants peuvent bloquer gouvernails et hélices et que les navires s'y retrouvent pour toujours prisonniers, formant comme une cité flottante à la merci des bêtes monstrueuses qui grouillent sous les algues (...) (Sargasses, Al Coutelis/Rodolphe)
Alors, si vous êtes un jour confronté à un marin englué dans sa Mer des Sargasses, ne lui en voulez pas. Soyez tolérant, patient et doux. Il a besoin de vos soins et de temps pour mener son navire hors de ce bourbier. Ne lui en voulez pas de son language un peu vert ou de ses gestes malhabiles pour se sortir de son océan marécageux.
Je vous souhaite un excellent dimanche, sur une mer bien bleue, translucide et paisible, sans plastiques, ni Sargasses.
Lectori Salutem !
Comme tous les chemins mènent à Rome, la route de la cité antique s'est avérée relativement aisée à trouver par les millions de pèlerins et de touristes qui la parcourent chaque jour. L’affluence des visiteurs n'a cessé d'y croître depuis des siècles. Et je n'ai fait que confirmer cet adage en y passant moi-même quelques jours le WE dernier. Je vous emmène donc aujourd'hui faire un petit tour dans ce que beaucoup (à commencer par les Romains eux-mêmes) appellent "la plus belle ville du monde".
Mais comme d'habitude, d'abord un tout petit peu d'histoire pour débuter ce billet.
Selon l'historien Tite-Live, Rome, une des plus anciennes cités d'Europe, aurait été fondée en 753 av. JC par Romulus. Vous connaissez sans doute la légende de la louve (ou plus probablement "Lupa", la femme d'un berger) qui recueilla deux jeunes jumeaux: Romulus et Remus, fils de Mars, abandonnés à une mort certaine dans la nature. Un village se serait alors implanté sur le Palatin et les Romains s'uniront aux Sabins jusqu'à ce qu'il soit pris par les Etrusques. C'est sous la domination de ces derniers que Rome deviendra alors une véritable ville. La cité latine se rebellera ensuite pour se muer en République. S'y succèderont ensuite divers rois, empereurs et consuls, dont quelques règnes seront plus tard qualifiés de dictatures. Ce sera notamment le cas du règne d'un certain... Jules... vers 45 av. JC. Le christianisme y fera son apparition, faisant de Rome le foyer principal de la nouvelle religion. Après un déclin durant le Moyen-Âge, la cité reprendra son éclat au XVe siècle à travers l'avènement de la Renaissance, jusqu'à ce qu'elle devienne en 1870 la capitale d'une nation tout juste unifiée : l'Italie.
Histoire de Plumes
Rome semble étrangement liée à une histoire de plumes...
Primo, comment ne pas oublier que, selon la légende, la ville fut autrefois sauvée par l'intervention sonore de nobles volatiles : les Oies du Capitole, avertissant ainsi les habitants réfugiés dans l'ancienne citadelle du Capitole, d'une invasion gauloise.
Secundo, vous vous souviendrez sans doute que les milices romaines arboraient souvent une "aigrette" (qui vient du mot "aigron", ou "héron") sur leurs casques rutilants. Bien entendu, cet appendice de plumes n'était réservé qu'aux militaires d'un certain rang (généraux, commandants, officiers supérieurs et certains centurions).
© Photos - www. Asterix.com
Tertio, un noble oiseau représentait autrefois le symbole de la cité antique : l'aigle ("aquila" en latin). Il reflétait la force, la puissance et la majesté. Il se retrouvait sur toutes les bannières des légions et des troupes militaires. D'une seule, il passa à deux têtes pour figurer la domination de l'Empire sur les territoires de l'Ouest et de l'Est. Bien des siècles plus tard, d'autres monarques reprirent d'ailleurs ce symbole de puissance, telle que Charlemagne, Napoléon 1er, ou encore des nations telles que l'Autriche, la Prusse, la Pologne, l'Allemagne, la Russie ou encore les Etats-Unis d'Amérique.
Quarto, et enfin, l' aigle impérial romain semble avoir aujourd'hui été détrôné par un autre royal volatile. Ce dernier étant originaire de la mer, à savoir... hé oui : la mouette ! Toutes les Mouettes Mènent à Rome...
En lieu et place de légionnaires, c'est bien de cohortes de volatiles marins que la cité millénaire s'est vue assaillie depuis ces dernières années. Manifestement, nos pêcheurs à plumes apprécient les belles et bonne choses (surtout là où les touristes sont... légion). La fameuse phrase de Jules César (dans son rapport au Sénat romain après sa victoire rapide à Zéla, Asie Mineure, sur Pharnace II, roi de Pontelimon en -47), pourrait donc se transformer quelque peu aujourd'hui...
"Volavi, Vidi, Vici... " (J'ai volé, j'ai vu, j'ai vaincu... )
Nos amis Yves et Yvette, rencontrés au Mont Saint Michel (voir le billet "Au Gré des Marées" , Sept 2016), auraient-ils donc décidé d'hiverner cette année et de gagner le Sud pour se réchauffer au soleil romain ? Qui sait, existe t-il une compagnie low cost aviaire faisant la publicité pour la ville de César. En tout cas, nos mouettes ont rassemblé leurs troupes. Je les ai ainsi rencontrées un peu partout, à commencer par les passages stratégiques et historiques de la capitale italienne. Jetons donc un coup d'oeil à quelques endroits qui me plaisent particulièrement à Rome.
Pas de Poules Mouillées au Colisée
Impossible de vous balader dans la ville sans passer par l'imposante bâtisse aux deux-cent dix arcades, le symbole de la Rome antique. Un méga théâtre de plein air pouvant accueillir plus de 70.000 spectateurs. A peu près l'équivalent du stade de France à Paris. Plus de six millions de visiteurs par an ! Avis aux âmes en mal de compagnie, vous ne vous y sentirez jamais seul ! Un stade autrefois protégé du soleil et des intempéries par une bâche tendue au-dessus des gradins, le "Velum". Un système de voiles ingénieux et surtout tellement complexe qu'il était à l'époque manoeuvré par ... des marins ! Hé oui ! Et devinez comment se nommaient les gradins supérieurs (l'endroit où se tenait le petit peuple) ? ... "Le Poulailler"... Nous voici revenus à nos histoires de plumes !
© Photos - Revesdemarins
Les jeux, spectacles et combats de gladiateurs s'y sont succédés avec les souverains. Et pas de poules mouillées dans l'arène ! Le film "Gladiator" plaira certainement aux amateurs de drames historiques (à condition de ne pas avoir peur du sang et des tripes ). Le décor romancé vous replongera dans l'ambiance de la Rome de l'empereur Commode. Musique de film excellente par Hans Zimmer. Acteur principal de charme pour les lectrices qui aiment les taiseux aux gros muscles et au grand coeur (Russell Crowe).
A propos de poules mouillées... Les fameuses reconstitutions de batailles navales narrées par l'historien Dion Cassius (vers 200 après J.C. ) sembleraient ne jamais avoir eu lieu au Colisée (ce qui aurait noyé toutes les galeries du centre de la bâtisse servant à amener les acteurs des jeux, hommes ou bêtes). Les spécialistes pensent aujourd'hui que ce genre de spectacle aurait plus vraisemblablement eu lieu dans la Naumachie d'Auguste, une arène aquatique située dans le Trastevere, sur la rive opposée du Tibre, alimentée par un aqueduc. Encore une merveille de la fabuleuse ingéniérie romaine de l'époque.
Domaine des Dieux
Le Forum Romain, le coeur politique, commercial et judiciaire de la cité républicaine. Temples, basiliques, arcs, colonnes et marchés s'y serrent sur un espace en plein centre de la ville, juste en contre-bas du Palatin, origine de la cité. Il comprend notamment le Temple de Romulus, qui sert de vestibule au premier édifice païen transformé en sanctuaire : l'Eglise de Saint Cosme et Damien, aux fabuleuses mosaïques.
Sans oublier, un peu plus au Nord-Ouest dans la ville citadine, le Panthéon, un des plus grands édifices de l'architecture européenne et temple de tous les dieux. Un des symboles de la Ville Eternelle. Temple antique transformé en église, au splendide chapiteau et inscriptions latines. Seule source d'éclairage de la bâtisse : un oculus, au faîte du dôme, qui donne une atmostphère très particulière à ce sanctuaire renfermant les tombeaux de nombreux rois d'Italie et d'artistes tels que Raphaël. Un retour dans le temps, à travers les plus anciennes rues pavées de Rome. Je ne m'en lasse pas.
© Photos - Revesdemarins
Ville aux Mille Volets
Ce qui me frappe toujours à chacun de mes séjours dans la cité romaine, c'est sa chaleur : que ce soit à travers la couleur de ses maisons aux volets lamellés de bois, l'animation de ses rues, la splendeur de ses bâtisses ou encore l'accueil convivial de ses habitants (à deux ou quatres pattes ! ). Partout où l'on regarde, l'histoire est présente, sans jamais rien enlever au charme de sa beauté simple. J'adore. Il me reste encore tellement d'endroits à y découvrir (à commencer, bien évidemment, par son port antique : Ostie). Il va falloir prévoir une prochaine visite !
© Photos - Revesdemarins
Non Canimus Surdis (Rien n'estsourd à nos chants)
Enfin, qui dit Rome antique, dit Latin. Et j'avoue être totalement ignare à ce sujet ayant boudé les gréco-latines pour un autre choix d'études. Mais, la langue m'attire et les inscriptions dont la cité romaine grouille à chaque coin de rue m'interpellent toujours. Voici donc l'occasion de vous faire découvrir un groupe actuel de choeurs féminins qui chantent dans une langue imaginaire aux consonances latines : Adiemus, Karl Jenkins (notamment un des thèmes du film "Avatar"). Le résultat est, à mon sens, pas mal réussi.
Alors, revenons à nos mou... ettes !
Nos petites mouettes romaines ne sont que le reflet du changement sociétal en train de s'opérer : là où va l'homme, suit la mouette car ce dernier est synonyme de nourriture aisée à obtenir. Et Rome n'échappe malheureusement pas au déferlement de plus en plus intense des visiteurs, qu'ils soient pèlerins ou touristes. Mais, je vous parlerai de ce phénomène sociétal et de la globalisation dans un billet ultérieur. Histoire de ne pas faire de ce billet tout un roma(i)n !
Sur ces réflexions, si vous vous rendez à Rome, faites comme les Romains et n'hésitez pas à découvrir aussi les endroits moins courus de la ville. Vous ne serez pas déçus.
Auguro a tutti una bella Domenica ! |
AuteurArchives
August 2023
Catégories
All
Suivez Rêves de Marins sur Twitter
|