Ces dernières semaines, un air voisin souffle dans l'air. Toute une série d'évènements me portent de retour vers les Pays-Bas, où j'ai travaillé avec plaisir durant plus de quatre ans dans le passé. Alors, si nous partions à la découverte d'un petit trésor de nature pas si loin de chez nous : la Frise, ce week-end ?
Les Îles Wadden
Tout débute à chacun de mes voyages mensuels vers Copenhague pour mon travail. Je m’arrange toujours pour obtenir un siège côté hublot pour avoir le bonheur de voir le coucher du soleil, et en particulier lorsqu’il se pose sur les îles de la Frise. Petites taches sablées et dorées éparpillées dans les flots, brillant sous les derniers rayons du jour. Une image magique. Par temps clair, c’est un peu comme si je regardais un atlas de géographie en direct. Un plaisir que j’avais oublié depuis quinze ans mais dont ma mémoire avait enfoui le souvenir pour le faire réapparaître plus vif encore après ces longues années d’ombre. Des formes fantasmagoriques à souhait. Et à chaque fois, je me dit qu'y naviguer à la voile devrait être une belle aventure (y compris pour y slalomer entre les divers bancs de sable... ).
Huit îles sauvages reconnues comme patrimoine de l'Unesco, dont cinq sont habitées, situées entre la Mer du Nord et la mer de Wadden, sur la route du Danemark : Texel, Vlieland, Terschelling, Ameland, Schiermonnikoog - inhabitées: Noorderhaaks ou Razende Bol, Rottumerplaat et Rottumeroog. Un archipel hors du commun et des sentiers battus pour les amoureux de nature : vieux phares, zone aux activités de marées intenses, faune riche et églises marines, villages de pêcheurs, parcs naturels, phoques, oiseaux marins, moutons, balades dans les dunes... Sans, je l'espère, trop de touristes... (Même si ceci n'est plus gagné d'avance nulle part de nos jours). « Friesland... Not suitable for couch potatoes, box-set binge-watchers, landlubbers, speed demons, city slickers, Sunday drivers, homebodies and people who don’t like nature. » (source : www.friesland.nl)
La semaine dernière, ma nouvelle personne de contact pour une plateforme informatique de recrutement se présente : sa voix, mélangeant des accents résolument danois, néerlandais et allemands, me rappelle subitement que cette région du Nord des Pays-Bas, demeure encore sur ma liste de régions à visiter (plutôt que de me contenter de la survoler... ). Elle explique être danoise du Sud, mais aux origines frisonnes et au dialecte reflétant un subtil mélange de trois régions limitrophes, aux tonalités que j’aime (même si ce dernier - tout comme le danois - semble absolument incompréhensible pour la plupart des gens normaux ;-)).
© Photos – www.Friesland.nl
Tjalks
J’avais déjà poussé ma voile d’Amsterdam à l’IJsselmeer et l’envie de rejoindre le cap Hoorn néerlandais avec des amis gantois, il y a des années. Une adorable petite ville typique, maisonnettes aux façades en escaliers volutés le long de charmants canaux, bordées de ponts basculants. Et une ambiance chaleureuse pour une brève relâche. Sans oublier les innombrables vélos. Un amarrage à couple contre un de ces magnifiques navires « Tjalks » locaux, ces navires de transport à fond plat, aux dérives latérales extérieures, à voile aurique et dont le mât est amovible pour le passage de ponts grâce à un treuil. Manoeuvre qui peut s'effectuer seul ! De véritables petits bijoux de conception.
© Photos – www.Friesland.nl & wikipedia
Mais la Frise, c'est également le terrain de jeux des voileux en mal de compétition. Un ami kiné, voileux acharné (et surtout très doué), de qui nous avions d'ailleurs acquis un F18 il y a quelques années, m'a récemment raconté avoir participé à la plus grande régate de catamarans de sport au monde : le Tour de l'ïle de Texel. Cette régate existe depuis 1978. La prochaine aura lieu ce 18 juin 2022. Plus de 600 catamarans sur la ligne de départ en mer du Nord, piaffant et hennissant pour parvenir à franchir les rouleaux (ou non... ) qui leur fera faire le tour de l'île frisonne en ruant dans les brancards marins sur plus de 100 km en un temps donné. Les écoutes de voiles au bout des doigts, tels des coureurs de chars romains, les rênes en main, qui se croisent dans un stade nautique, penchant dangereusement plus leurs coursiers prennent de la vitesse. Beaucoup de casse et d'embouteillages à prévoir. Départ donné en hélicoptère. Une compétition à ne pas manquer pour les passionnés de cette voile sportive (petite voile, d'accord, mais rapide ! On y monte à plus de vingt noeuds au raz de l'eau, voyez plutôt dans la vidéo ci-dessous). Cela me tenterait bien... Mais pour se faire, il va falloir sérieusement retravailler les abdos et dérouiller les muscles pour se mettre au trapèze (dixit mon kiné ci-avant ;-) ).
Pour terminer ce billet, je ne pouvais m'empêcher de partager quelques extraits d'un groupe local dont les mélodies m'ont souvent fait rêver : le groupe Twarres. Un jeune duo aux harmonies rafraîchissantes en dialecte frison (notamment). Ils remportèrent un prix musical pour leur interprétation de "Wêr bisto" en 1999. J'espère que leur musique vous plaira autant qu'à moi.
Je vous souhaite un excellent dimanche, et comme on dit en frison " lokkige snein en goed gelok ! ".
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Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux. (Marcel Proust, A la recherche du Temps perdu)
Et si la petite Madeleine de Proust avait été la caresse d'une jolie brise au parfum de la mer ?
Une très belle semaine à tous, emplie de succulentes petites Madeleines.
Alors que nombreux sont ceux et celles qui rêvent de voyages, d’autres rêvent parfois de déposer leurs valises. Je me trouve à l’intersection de ces deux mondes. Je voyage régulièrement pour le travail, et cela convient bien à mon besoin d’exploration. Ce billet aurait tout aussi bien pu s’intituler “Office with a view 2”, en suite au billet précédent sur le sujet "Office with a view"…
Dans mon métier, je dois rencontrer et m’entretenir avec un grand nombre de personnes, de préférence de visu. Et la pandémie a irrémédiablement reporté certains de mes voyages. Alors, je me rattrape un peu ces derniers mois. Ma dernière destination fut Londres cette semaine. Et à chaque découverte d’un nouveau bureau, une surprise m’attend derrière la porte d’entrée.
Un petit partage de la vie d’un globe-trotter professionnel, ce week-end.
Office with a view 2
Départ en train sous la Manche, ce qui n'est jamais pour me déplaire. Charmantes conversation avec des voisines qui, le hasard est toujours étonnant, s'avèrent œuvrer dans le service d’oncologie où je fais du volontariat depuis de nombreuses années. It’s a small world…
Arrivée au bureau londonien que je visite pour la première fois, le tourniquet d’entrée me réserve une surprise plutôt agréable : celle d’un bureau aux accents résolument nautiques, au bord de la Tamise, avec une vue imprenable sur Tower Bridge et les navires. L’architecte d’intérieur du bâtiment est sans aucun doute un fervent passionné de voile. De la réception aux lampes, des noms de salles de réunions au design des portes et des plafonds, jusqu’aux tasses et aux motifs des bouteilles d’eau, tout sans exception, a été pensé en relation à la voile et la navigation. Les propriétaires ont poussé le jeu jusqu'à se faire représenter en uniforme de pirate d'époque dans une galerie de tableaux. Que demander de plus au travail… Une douce consolation pour les réunions difficiles et les longues heures de travail des voyages d’affaires.
© Photos – Rêvesdemarins
Good save the Queen’s barge
Le soir, une collègue m’emmène dîner en face du St Katharina dock, la charmante (mais ô combien prisée) marina au cœur de Londres, près des anciens chantiers navals. Encore de quoi adoucir mon séjour fatigant. Le lendemain matin, je décide de troquer la demie heure du petit déjeuner contre une petite balade photos avant de recommencer mes réunions. Pas idéal pour l’estomac mais tellement nourrissant pour le moral :-). Un petit tour entre la foule de Londoniens pressés du petit matin que recrachent les sorties du métro (la mode britannique n’en finit pas de m’étonner ! ). Détour par la fameuse tour de Londres et ses murs crénelés, ses barrières de dentelle métallique et ses lampadaires vintage. Une girouette de rouille et de cuivre pas comme les autres attire mon objectif. Devinez à quoi elle ressemble…
Découverte ensuite de la barge royale Gloriana, offerte à la reine Élisabeth II tout spécialement pour son jubilé de diamant en 2012. Toute d’or et de pourpre vêtue, la célèbre barque se repose au bout de la petite marina intérieure. Entourée de quelques voiliers endormis et de péniches aux ponts amoureusement décorés. Nul doute que les Britanniques aiment bichonner leurs navires.
© Photos – Rêvesdemarins
Havre de paix
Pour terminer ma promenade matinale, je fais une courte pause dans un havre de paix juste en face de mon bureau : les ruines de l’Eglise de St Dunstan-in-the-East. L’église gothique datant du XIIe siècle fut largement détruite durant le grand incendie de Londres en 1666. Reconstruite, elle fut à nouveau la victime du temps lors du bombardement Blitz de 1941. Ensuite, la ville décida de transformer ses ruines en jardin public et y planta des arbres. Ce petit coin de paradis et de verdure est situé sur la colline de St Dunstan, entre le London Bridge et la Tour de Londres. On n’a qu’une seule envie, c’est de s’y asseoir sous les arbres sur un banc de bois, y écouter le chant des oiseaux tout en admirant les fenêtres aux arches et ogives gothiques millénaires ornées de lierre rougeoyant. Le temps s’y arrête brièvement, avant de reprendre son cours infernal dans les bâtiments modernes qui le juxtaposent. Et je n’ai pas manqué telle opportunité !
© Photos – Rêvesdemarins
Alors, une petite visite à Londres vous tente ? Et pourquoi ne pas y aller à la voile, remonter la Tamise, y aller vous amarrer au St Katharina dock et découvrir ce petit havre de paix ? Un excellent week-end !
Parce qu’aimer écrire débute souvent par aimer lire…
Quelques bribes marines composées par un bel auteur québécois du siècle des poètes. A découvrir, ce week-end. Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
© Photos – Rêvesdemarins
Que cette journée vous soit aussi douce que ces quelques vers océaniques.
Aimez-vous les belles moustaches ?
Préférez-vous celle du très célèbre Hercule Poirot, de Sherlock Holmes ou encore de Salvatore Dali ? A moins que vous ne craquiez pour la Nietzschéenne, la Freddy Mercurienne ou l’Offenbachienne. Et portées par un fringant marin en uniforme, elle devient alors irrésistible. Mais, celle qui me rend, moi, complètement gaga, c’est celle de l’équipier aux pattes de velours et au nez en forme de cœur.
Les Neufs Vies des Chats Marins
Les chats, cela n’aime généralement pas l’eau. Et pourtant, entre les félins et les navires, c’est une longue histoire d'amour… Depuis la nuit des temps, les petits monstres à coussinets rosés et moustaches ont été les fidèles compagnons des hommes et des marins dans leurs traversées. La présence de chats à bord était indispensable pour garantir un contrôle de la vermine en mer. En prévention des maladies et préservation des vivres et matériaux nautiques tels que les cordages, fortement appréciés des rongeurs.
Depuis des millénaires, les chats ont été considérés comme des animaux aux pouvoirs quelque peu magiques ou sacrés. De l’Egypte antique aux grandes découvertes en passant par les navigations des Vikings, ils ont fait partie intégrante des équipages maritimes. Les superstitions des marins concernent également les aptitudes particulières de ces petites bêtes. On leur confère ici des pouvoirs surnaturels. On pensait ainsi à bord que les félins pouvaient tenir en équilibre sur leurs pattes par n'importe quel temps, y compris dans la houle la plus féroce. Les chats polydactyles (ayant un nombre de doigts plus élevé que la normale en raison d'une anomalie génétique) étaient d'ailleurs recherchés comme des créatures rares aux dons précieux dans leurs prouesses d'équilibristes. La croyance dans les milieux nautiques s'étendait à leurs capacité de prédire la météo. Les chats sont en effet capables de détecter de légers changements de temps, grâce à la grande sensibilité de leur oreille interne. Les basses pressions atmosphériques, précurseurs du temps orageux, rend souvent les chats nerveux et agités et les font réagir aux changements de pression barométrique. Lorsque le chat s'agite, le grain rapplique...
Chez les Vikings, les légendes prétendaient que la déesse Freya elle-même se déplaçait sur un chariot tiré par des "Wegies" ou chats des forêts norvégiens, une race de chats aux longs poils, aux oreilles assorties d'un plumet et à la taille et résistance hors normes. Un de ces spécimens m'a "adoptée" il y a des années en choisissant ma demeure et venant tout simplement s'y installer jusqu'à sa 26e année (un vie extraordinairement longue pour un animal de ce type). Une peluche géante au caractère bien trempé. Et son souvenir me demeure extrêment doux (voir photo ci-bas en noir et blanc).
A Ch’abordage !
© Photos – Wikipedia
Dans l’histoire moderne, de nombreux navires célèbres ont emmené leur mascotte dans leurs odyssées. Pour ne vous en citer que quelques uns :
Sam, l’insubmersible
Quelques souvenirs ci-après de chats marins rencontrés au cours de mes navigations.
© Photos – Rêvesdemarins
Alors, chers marins, toujours pas envie d'emmener un minou à bord pour vos prochaines navs ? Une excellente semaine à tous.
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May 2023
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