À l’aube d’un nouveau printemps le mois passé, j’ai eu la chance d’une petite escapade de quelques heures entre deux journées de travail. Ce week-end, je vous emmène en bord de mer Baltique… Cap sur Helsinki !
Port baltique
Têtes au teint blond-blanc, regards d’azur en amande, profils taiseux ou conversations dans une langue aussi exotique qu’incompréhensible pour mes oreilles pourtant à présent habituées aux consonances nordiques. Mais le finnois s’apparente au hongrois et non à ses voisines. Le mystère finnois a titillé mon intérêt. Et je suis partie explorer ces quelques endroits que j’avais entrevus en venant de l’aéroport. Quelques mâts de bois discernés entre les buildings. Bleu baltique brillant sous un ciel du même ton. Murs colorés aux fenêtres à croisillons. Et des températures estivales !
© Photos – Rêvesdemarins
Au pays de Freyja
Freyja est la fille de Njörd, dieu de la mer et des océans dans la mythologie scandinave. De longs cheveux blonds, des yeux couleur d’océan, elle se déplace sur un char tiré par deux chats des forêts nordiques.
En vieux norrois comme en islandais moderne, Frú a pour sens « maîtresse, dame, femme ». Dans les autres langues modernes, le vocable est devenu Frue (danois), Fru (suédois), Frau (allemand), Vrouw (néerlandais). (Source : wikipédia)
Les attributs de Freyja ont également un lien avec la mer dans son nom "Mardöll". Tout comme les sirènes, Freyja est réputée pour voler le cœur des marins et les attirer irrésistiblement vers elle. A ce point, elle est souvent désignée comme représentante de l’amour, la luxure, le désir, mais également de la guerre, les prétendants ayant guerroyé pour obtenir ses faveurs.
Les marins finlandais, amoureux des belles dames de bois blond (et aux vingt couches de vernis pour les protéger de l’eau salée… ) n’ont donc pas hésité à doter leurs navires du nom de cette déesse de beauté nordique hors du commun.
© Photos – Rêvesdemarins
St Petersburg scandinave
Un petit air slave plane sur la capitale finlandaise. Une architecture citadine qui replonge entre Prague, Paris et St Petersburg. Des bâtiments imposants entre des rues aux maisons colorées. Les coupoles dorées de la cathédrale orthodoxe d’Uspenski, en bord de mer. Un bijou architectural aux allures moscovites, ayant souvent servi de décor à des films sensés avoir lieu en Russie. Une ville en bord de Baltique au charme indéniable.
Par contre, y trouver un restaurant libre un premier vendredi soir d’été, par beau temps après les mois de confinement, et surtout un tant soit peut payable, est une autre affaire… Pas une seule place de libre. Des établissements et des terrasses bondés. De la musique partout, comme lors d’un festival estival. À la carte traditionnelle : du renne et… de l’ours au menu. En souvenir de mon Teddy en peluche, j’avoue ne pas avoir tenté l’aventure. J’ai fini par dénicher une petite cave à vin espagnole où la charmante serveuse originaire de Barcelone (non, je n’y ai pas vu Manuel ;-))) pour les adeptes de Fawlty Towers) a accepté de me servir ses derniers tapas avec un excellent vin de sa région. Pas très finlandais comme repas, mais plus sympa pour les Paddingtons locaux. Et surtout, une addition moins salée.
© Photos – Rêvesdemarins
Art moderne aquatique
Enfin, ma balade le long du port entre les navires boisés m’a paru un peu comme une visite dans une exposition de peinture contemporaine. Le soleil de fin de journée y jouait sur les eaux du port et le transforme en musée d’art moderne géant en plein air. Ses palettes surréalistes étaient fascinantes de beauté.
© Photos – Rêvesdemarins
Kippis !
« Kippis », c’est le nom que j’ai décidé de donner à cette sympathique petite mouette locale qui a pris la pose sous mon objectif pour un photoshoot, pas impressionnée pour un sou. Je vous arrête déjà vous imaginant la raison de son sobriquet. Et non, ce n’est pas ce que vous pensez… « Kippis! » signifie tout simplement « Santé ! Cheers ! A la bonne vôtre ! Salute ! » en langue finlandaise. (Oui, toutes ces photos m’avaient clairement donné soif ;-)). Ce mot est le seul terme local que je sois parvenue à comprendre et à surtout à retenir!
© Photos – Rêvesdemarins
Je vous laisse donc découvrir cet endroit que je tenterai de revoir pour une visite privée plus longue. Et vous souhaite un excellent dimanche, en mer ou ailleurs, en bonne compagnie. Kippis !!!
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Quelques semaines de silence du blog. Horaires de galérien, courtes nuits, manque de temps, fatigue intense. Même si l’envie était bien là de pousser quelques lignes. Alors un petit billet tout de même, ce week-end, pour partager quelques impressions de mes derniers voyages.
Agoraports
Cette semaine, j’ai littéralement louvoyé entre les diverses grèves et les retards du secteur aérien pour parvenir à remplir mes obligations professionnelles à Copenhague. À Helsinki, début juin, je suis probablement passée à la télévision locale qui filmait un aéroport bondé, avec une file de quasi 3 heures d’attente, s’étendant jusque dehors, pour passer un portail de sécurité où seulement trois des onze entrées étaient staffées avec du personnel totalement dépassé par les événements et au bord de la crise de nerfs.
Quelques semaines auparavant, c’était entre les caprices et les facéties du secteur ferroviaire que j’avais dû redoubler d’ingéniosité pour rejoindre la ville d’Hambourg pour mon travail et rentrer chez moi après plus de 11 heures de pérégrination suivant plusieurs journées de travail intense. Partout, les mêmes images de halls bondés, de valises en tas, de passagers énervés et de personnel éreinté qui tente bon gré mal gré de garder son calme et sa gentillesse face aux foules qui l’agresse en raison des circonstances. Partout, les mêmes scènes désolantes d’un secteur en pleine crise. Manque de personnel. Logistique qui flanche. Incapacité des services à recruter suffisamment de volontaires prêts à travailler des horaires compliqués. Et pourtant, ce n’est pas le nombre de mains sans travail qui manque dans de nombreux pays. C’est souvent la difficulté à trouver les bonnes personnes, ou du moins celles prêtes à mettre la main à la pâte.
© Photos – Rêvesdemarins
Digiports
Sans oublier le souci des sociétés à réduire leurs coûts en digitalisant à outrance le service. Nous finirons pas avoir des aéroports et des gares glaciales sans plus aucun visage humain, où tout est informatisé. J’ai expérimenté à Copenhague un magasin « digital », sans personnel, où j’ai espéré que la porte se rouvrirait bien après mon paiement électronique. Il est vrai que tout va plus rapidement et que ces nouveaux systèmes permettent une certaine efficacité. Mais jamais des machines ne pourront remplacer la chaleur d’une voix, la gentillesse d’un regard ni le service au client. Il en est de même dans les banques pour particuliers dont les guichets ont disparu depuis bien longtemps et les horaires sont réduits au strict minimum. On n’y répond même plus au téléphone, remplacés par des répondeurs automatiques. Plus aucun service au client, sensé tout opérer via son smartphone ou son pc… Une déshumanisation affligeante. Ce monde tourne tout de même dans une drôle de direction.
Bref, les mois d’été s’annoncent « intéressants » en matière de déplacements professionnels entre les vacanciers en mal de bains de foule (je deviens très asociale lorsqu’il s’agit de grands groupes et je recherche avidement à quitter les troupeaux). J’avoue que je me prends parfois à regretter la période juste après la crise du covid où les gares et les aéroports étaient quasiment vides.
Sur ces quelques lignes, je vous souhaite un bon dimanche et bonne chance dans vos projets de voyage cet été. On se croisera peut-être dans une file d'attente ;-) ?
La mer peut prendre des formes et des teintes multiples. Et tout l’art consiste à parvenir à capter ces moments fugaces où l’eau se transforme en un être de couleurs et de géométries variables. De gouttes en géants, de vagues en glaciers, de cratères de lave aqueuse en miroirs dorés, jusqu'aux ardoises d'acier, en passant par des lacs turquoises ou des chaudrons infernaux de lait en ébullition.
Un petit billet découverte d’un autre photographe ce week-end. Je vous emmène dans la voie lactée de l’univers marin surréaliste de Delaney Allen.
Delaney Allen est né au Texas aux Etats-Unis. Allen a créé son propre langage visuel, jouant souvent avec la notion de confusion et de camouflage pour perturber les perceptions du spectateur. Il a exposé à l'international, notamment au FOAM Museum et au Crystal Bridges Museum of American Art. Sa première publication, Between Here And There (auto-publiée, 2010), est rassemblée dans diverses collections de bibliothèques du monde entier, dont le Museum of Modern Art (MoMa) de New York. Il est aujourd’hui basé à Portland, en Oregon.
Ce jeune photographe est fasciné par la nature. Il en capture l’essence d’une manière hors du commun. Ainsi, dans ses images de la mer, l’océan apparaît résolument sauvage, rugueux, éblouissant. Allen capte ses explosions souvent en gros plans qui tirent vers l'abstraction. Le spectateur n'est alors pas toujours très sûr de ce qu'il regarde. Un zoom sur l'écume laiteuse et elle se transforme en montagne enneigée. Une autre sur l'explosion de la vague et elle se transforme en geyser. Ses clichés sont surprenants de perspective croisée entre fiction et réalité. « Parfois, le sujet du portrait peut se fondre dans l'arrière-plan. Dans d'autres, la nature morte apparaît comme un découpage fusionnant avec d'autres éléments de l'image. » (Delaney Allen)
© photos- Delaney Allen
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
© photos- Delaney Allen
Je vous invite à aller consulter son site web (www.delaneyallen.com), ou son compte Instagram (Delaney_Allen), pour admirer son oeuvre artistique au style particulier.
En espérant que ces quelques clichés vous aient mis l’eau (ou plutôt le lait dans ce cas-ci;-)) à la bouche. Un excellent dimanche.
Ces dernières semaines, un air voisin souffle dans l'air. Toute une série d'évènements me portent de retour vers les Pays-Bas, où j'ai travaillé avec plaisir durant plus de quatre ans dans le passé. Alors, si nous partions à la découverte d'un petit trésor de nature pas si loin de chez nous : la Frise, ce week-end ?
Les Îles Wadden
Tout débute à chacun de mes voyages mensuels vers Copenhague pour mon travail. Je m’arrange toujours pour obtenir un siège côté hublot pour avoir le bonheur de voir le coucher du soleil, et en particulier lorsqu’il se pose sur les îles de la Frise. Petites taches sablées et dorées éparpillées dans les flots, brillant sous les derniers rayons du jour. Une image magique. Par temps clair, c’est un peu comme si je regardais un atlas de géographie en direct. Un plaisir que j’avais oublié depuis quinze ans mais dont ma mémoire avait enfoui le souvenir pour le faire réapparaître plus vif encore après ces longues années d’ombre. Des formes fantasmagoriques à souhait. Et à chaque fois, je me dit qu'y naviguer à la voile devrait être une belle aventure (y compris pour y slalomer entre les divers bancs de sable... ).
Huit îles sauvages reconnues comme patrimoine de l'Unesco, dont cinq sont habitées, situées entre la Mer du Nord et la mer de Wadden, sur la route du Danemark : Texel, Vlieland, Terschelling, Ameland, Schiermonnikoog - inhabitées: Noorderhaaks ou Razende Bol, Rottumerplaat et Rottumeroog. Un archipel hors du commun et des sentiers battus pour les amoureux de nature : vieux phares, zone aux activités de marées intenses, faune riche et églises marines, villages de pêcheurs, parcs naturels, phoques, oiseaux marins, moutons, balades dans les dunes... Sans, je l'espère, trop de touristes... (Même si ceci n'est plus gagné d'avance nulle part de nos jours). « Friesland... Not suitable for couch potatoes, box-set binge-watchers, landlubbers, speed demons, city slickers, Sunday drivers, homebodies and people who don’t like nature. » (source : www.friesland.nl)
La semaine dernière, ma nouvelle personne de contact pour une plateforme informatique de recrutement se présente : sa voix, mélangeant des accents résolument danois, néerlandais et allemands, me rappelle subitement que cette région du Nord des Pays-Bas, demeure encore sur ma liste de régions à visiter (plutôt que de me contenter de la survoler... ). Elle explique être danoise du Sud, mais aux origines frisonnes et au dialecte reflétant un subtil mélange de trois régions limitrophes, aux tonalités que j’aime (même si ce dernier - tout comme le danois - semble absolument incompréhensible pour la plupart des gens normaux ;-)).
© Photos – www.Friesland.nl
Tjalks
J’avais déjà poussé ma voile d’Amsterdam à l’IJsselmeer et l’envie de rejoindre le cap Hoorn néerlandais avec des amis gantois, il y a des années. Une adorable petite ville typique, maisonnettes aux façades en escaliers volutés le long de charmants canaux, bordées de ponts basculants. Et une ambiance chaleureuse pour une brève relâche. Sans oublier les innombrables vélos. Un amarrage à couple contre un de ces magnifiques navires « Tjalks » locaux, ces navires de transport à fond plat, aux dérives latérales extérieures, à voile aurique et dont le mât est amovible pour le passage de ponts grâce à un treuil. Manoeuvre qui peut s'effectuer seul ! De véritables petits bijoux de conception.
© Photos – www.Friesland.nl & wikipedia
Mais la Frise, c'est également le terrain de jeux des voileux en mal de compétition. Un ami kiné, voileux acharné (et surtout très doué), de qui nous avions d'ailleurs acquis un F18 il y a quelques années, m'a récemment raconté avoir participé à la plus grande régate de catamarans de sport au monde : le Tour de l'ïle de Texel. Cette régate existe depuis 1978. La prochaine aura lieu ce 18 juin 2022. Plus de 600 catamarans sur la ligne de départ en mer du Nord, piaffant et hennissant pour parvenir à franchir les rouleaux (ou non... ) qui leur fera faire le tour de l'île frisonne en ruant dans les brancards marins sur plus de 100 km en un temps donné. Les écoutes de voiles au bout des doigts, tels des coureurs de chars romains, les rênes en main, qui se croisent dans un stade nautique, penchant dangereusement plus leurs coursiers prennent de la vitesse. Beaucoup de casse et d'embouteillages à prévoir. Départ donné en hélicoptère. Une compétition à ne pas manquer pour les passionnés de cette voile sportive (petite voile, d'accord, mais rapide ! On y monte à plus de vingt noeuds au raz de l'eau, voyez plutôt dans la vidéo ci-dessous). Cela me tenterait bien... Mais pour se faire, il va falloir sérieusement retravailler les abdos et dérouiller les muscles pour se mettre au trapèze (dixit mon kiné ci-avant ;-) ).
Pour terminer ce billet, je ne pouvais m'empêcher de partager quelques extraits d'un groupe local dont les mélodies m'ont souvent fait rêver : le groupe Twarres. Un jeune duo aux harmonies rafraîchissantes en dialecte frison (notamment). Ils remportèrent un prix musical pour leur interprétation de "Wêr bisto" en 1999. J'espère que leur musique vous plaira autant qu'à moi.
Je vous souhaite un excellent dimanche, et comme on dit en frison " lokkige snein en goed gelok ! ".
Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux. (Marcel Proust, A la recherche du Temps perdu)
Et si la petite Madeleine de Proust avait été la caresse d'une jolie brise au parfum de la mer ?
Une très belle semaine à tous, emplie de succulentes petites Madeleines.
Alors que nombreux sont ceux et celles qui rêvent de voyages, d’autres rêvent parfois de déposer leurs valises. Je me trouve à l’intersection de ces deux mondes. Je voyage régulièrement pour le travail, et cela convient bien à mon besoin d’exploration. Ce billet aurait tout aussi bien pu s’intituler “Office with a view 2”, en suite au billet précédent sur le sujet "Office with a view"…
Dans mon métier, je dois rencontrer et m’entretenir avec un grand nombre de personnes, de préférence de visu. Et la pandémie a irrémédiablement reporté certains de mes voyages. Alors, je me rattrape un peu ces derniers mois. Ma dernière destination fut Londres cette semaine. Et à chaque découverte d’un nouveau bureau, une surprise m’attend derrière la porte d’entrée.
Un petit partage de la vie d’un globe-trotter professionnel, ce week-end.
Office with a view 2
Départ en train sous la Manche, ce qui n'est jamais pour me déplaire. Charmantes conversation avec des voisines qui, le hasard est toujours étonnant, s'avèrent œuvrer dans le service d’oncologie où je fais du volontariat depuis de nombreuses années. It’s a small world…
Arrivée au bureau londonien que je visite pour la première fois, le tourniquet d’entrée me réserve une surprise plutôt agréable : celle d’un bureau aux accents résolument nautiques, au bord de la Tamise, avec une vue imprenable sur Tower Bridge et les navires. L’architecte d’intérieur du bâtiment est sans aucun doute un fervent passionné de voile. De la réception aux lampes, des noms de salles de réunions au design des portes et des plafonds, jusqu’aux tasses et aux motifs des bouteilles d’eau, tout sans exception, a été pensé en relation à la voile et la navigation. Les propriétaires ont poussé le jeu jusqu'à se faire représenter en uniforme de pirate d'époque dans une galerie de tableaux. Que demander de plus au travail… Une douce consolation pour les réunions difficiles et les longues heures de travail des voyages d’affaires.
© Photos – Rêvesdemarins
Good save the Queen’s barge
Le soir, une collègue m’emmène dîner en face du St Katharina dock, la charmante (mais ô combien prisée) marina au cœur de Londres, près des anciens chantiers navals. Encore de quoi adoucir mon séjour fatigant. Le lendemain matin, je décide de troquer la demie heure du petit déjeuner contre une petite balade photos avant de recommencer mes réunions. Pas idéal pour l’estomac mais tellement nourrissant pour le moral :-). Un petit tour entre la foule de Londoniens pressés du petit matin que recrachent les sorties du métro (la mode britannique n’en finit pas de m’étonner ! ). Détour par la fameuse tour de Londres et ses murs crénelés, ses barrières de dentelle métallique et ses lampadaires vintage. Une girouette de rouille et de cuivre pas comme les autres attire mon objectif. Devinez à quoi elle ressemble…
Découverte ensuite de la barge royale Gloriana, offerte à la reine Élisabeth II tout spécialement pour son jubilé de diamant en 2012. Toute d’or et de pourpre vêtue, la célèbre barque se repose au bout de la petite marina intérieure. Entourée de quelques voiliers endormis et de péniches aux ponts amoureusement décorés. Nul doute que les Britanniques aiment bichonner leurs navires.
© Photos – Rêvesdemarins
Havre de paix
Pour terminer ma promenade matinale, je fais une courte pause dans un havre de paix juste en face de mon bureau : les ruines de l’Eglise de St Dunstan-in-the-East. L’église gothique datant du XIIe siècle fut largement détruite durant le grand incendie de Londres en 1666. Reconstruite, elle fut à nouveau la victime du temps lors du bombardement Blitz de 1941. Ensuite, la ville décida de transformer ses ruines en jardin public et y planta des arbres. Ce petit coin de paradis et de verdure est situé sur la colline de St Dunstan, entre le London Bridge et la Tour de Londres. On n’a qu’une seule envie, c’est de s’y asseoir sous les arbres sur un banc de bois, y écouter le chant des oiseaux tout en admirant les fenêtres aux arches et ogives gothiques millénaires ornées de lierre rougeoyant. Le temps s’y arrête brièvement, avant de reprendre son cours infernal dans les bâtiments modernes qui le juxtaposent. Et je n’ai pas manqué telle opportunité !
© Photos – Rêvesdemarins
Alors, une petite visite à Londres vous tente ? Et pourquoi ne pas y aller à la voile, remonter la Tamise, y aller vous amarrer au St Katharina dock et découvrir ce petit havre de paix ? Un excellent week-end !
Parce qu’aimer écrire débute souvent par aimer lire…
Quelques bribes marines composées par un bel auteur québécois du siècle des poètes. A découvrir, ce week-end. Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
© Photos – Rêvesdemarins
Que cette journée vous soit aussi douce que ces quelques vers océaniques.
Aimez-vous les belles moustaches ?
Préférez-vous celle du très célèbre Hercule Poirot, de Sherlock Holmes ou encore de Salvatore Dali ? A moins que vous ne craquiez pour la Nietzschéenne, la Freddy Mercurienne ou l’Offenbachienne. Et portées par un fringant marin en uniforme, elle devient alors irrésistible. Mais, celle qui me rend, moi, complètement gaga, c’est celle de l’équipier aux pattes de velours et au nez en forme de cœur.
Les Neufs Vies des Chats Marins
Les chats, cela n’aime généralement pas l’eau. Et pourtant, entre les félins et les navires, c’est une longue histoire d'amour… Depuis la nuit des temps, les petits monstres à coussinets rosés et moustaches ont été les fidèles compagnons des hommes et des marins dans leurs traversées. La présence de chats à bord était indispensable pour garantir un contrôle de la vermine en mer. En prévention des maladies et préservation des vivres et matériaux nautiques tels que les cordages, fortement appréciés des rongeurs.
Depuis des millénaires, les chats ont été considérés comme des animaux aux pouvoirs quelque peu magiques ou sacrés. De l’Egypte antique aux grandes découvertes en passant par les navigations des Vikings, ils ont fait partie intégrante des équipages maritimes. Les superstitions des marins concernent également les aptitudes particulières de ces petites bêtes. On leur confère ici des pouvoirs surnaturels. On pensait ainsi à bord que les félins pouvaient tenir en équilibre sur leurs pattes par n'importe quel temps, y compris dans la houle la plus féroce. Les chats polydactyles (ayant un nombre de doigts plus élevé que la normale en raison d'une anomalie génétique) étaient d'ailleurs recherchés comme des créatures rares aux dons précieux dans leurs prouesses d'équilibristes. La croyance dans les milieux nautiques s'étendait à leurs capacité de prédire la météo. Les chats sont en effet capables de détecter de légers changements de temps, grâce à la grande sensibilité de leur oreille interne. Les basses pressions atmosphériques, précurseurs du temps orageux, rend souvent les chats nerveux et agités et les font réagir aux changements de pression barométrique. Lorsque le chat s'agite, le grain rapplique...
Chez les Vikings, les légendes prétendaient que la déesse Freya elle-même se déplaçait sur un chariot tiré par des "Wegies" ou chats des forêts norvégiens, une race de chats aux longs poils, aux oreilles assorties d'un plumet et à la taille et résistance hors normes. Un de ces spécimens m'a "adoptée" il y a des années en choisissant ma demeure et venant tout simplement s'y installer jusqu'à sa 26e année (un vie extraordinairement longue pour un animal de ce type). Une peluche géante au caractère bien trempé. Et son souvenir me demeure extrêment doux (voir photo ci-bas en noir et blanc).
A Ch’abordage !
© Photos – Wikipedia
Dans l’histoire moderne, de nombreux navires célèbres ont emmené leur mascotte dans leurs odyssées. Pour ne vous en citer que quelques uns :
Sam, l’insubmersible
Quelques souvenirs ci-après de chats marins rencontrés au cours de mes navigations.
© Photos – Rêvesdemarins
Alors, chers marins, toujours pas envie d'emmener un minou à bord pour vos prochaines navs ? Une excellente semaine à tous.
Une fois n’est pas commune, un petit billet en honneur d’une œuvre cinématographique, ce week-end. Si vous avez besoin de repos et de détente, pour quelques heures d’évasion du monde réel, ce billet est pour vous ! Je vous emmène en mer sur une frégate anglaise pour une odyssée délassante avec une relâche aux Îles Galápagos pour une découverte un peu en avance sur Charles Darwin.
Inspiré du roman de Patrick O'Brian de 1969, le film reprend une quête nautique, faite d'honneur, de courage, de batailles et d'explorations du monde comme seuls les siècles des grands marins ont pu en initier...
Batailles Napoléoniennes
1805. Quatre ans avant la naissance du père de la théorie de l’évolution. Nous sommes à bord de la frégate britannique de guerre HMS Surprise dans les eaux du Cap Horn. Son capitaine, Jack Aubrey, a été nourri de ses rencontres en Égypte avec le grand Lord Nelson. Sa mission : arrêter un navire français, l’Acheron, par tous les moyens. Ce dernier étant suspecté de vouloir saboter la flotte baleinière de sa Majesté.
Le navire ennemi semble intouchable. Tel un navire fantôme, il apparaît puis disparaît régulièrement dans leur sillage sans jamais se laisser rattraper. Il échappe plusieurs fois à ses poursuivants britanniques à la faveur du brouillard, du Cap Horn aux Galapagos. Ils sont alors pris dans la pétole durant de longs jours. La tension monte à bord du navire du capitaine Aubrey. L'équipage suspecte l'aspirant de marine Hollom de leur porter la poisse. Le jeune homme n'est pas populaire à bord, trop doux pour le travail... Ce dernier choisit de disparaître en mer. Et, contre toute attente, le vent reprend... La superstition a la vie dure dans le milieu marin. A bord se trouve Stephen Maturin, le chirugien de bord. Maturin est en réalité un médecin naturaliste, passionné par les découvertes qu'il pourrait faire aux îles Galapagos et bien peu intéressé par les projets militaires de son capitaine.
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Les musiques du film sont particulièrement agréables et bien choisies dans le décor d'époque. Splendides duos d'archers dans une cabine marine en pleine mer. Je vous laisse juger.
Juste avant Darwin
Blessé dans un accident de tir à l'albatros, Maturin se meurt. Et le capitaine Aubry décide enfin de mettre un terme temporaire à sa poursuite du navire français pour pourvoir à sa guérison. Il fait alors relâche aux Galápagos pour permettre une opération chirurgicale à terre. Une pause pour reprendre des forces et enfin répondre au souhait du médecin naturaliste de découvrir une nouvelle faune. Les îles sont un sanctuaire unique au monde pour certaines espèces. Il est ainsi un des précurseurs fictifs de Charles Darwin qui fera escale dans ce petit paradis terrestre pour cinq semaines en 1835 et y en déduira la théorie universelle de l’évolution sélective. Mais nous prendrons le temps de narrer cette épisode majeur de l’histoire et celle du navire HMS Beagle, qui emmènera Charles Darwin vers la découverte scientifique qui changera la face du monde, dans un billet suivant, dont les fameux carnets de notes viennent d'être récemment retrouvés.
Durant ses observations de la nature fabuleuse de ces îles, le médecin remarque les capacités étonnantes de certaines espèces en matière de camouflage (notamment, celle des "phasmes", insectes à l'aspect de branche de bois). Il en fait part au capitaine Aubrey. Et c'est la révélation... C'est alors que Jack Aubrey s'en inspire pour déguiser son navire en bateau de baleinier et se faire aborder par l'Acheron, tendant ainsi une embûche à son ennemi. Il prend alors enfin pouvoir du navire ennemi qu'il poursuit depuis de nombreux mois. La nature n'en finit pas d'inspirer les plus grands. Elle est source d'inspiration universelle.
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Je le visionne et le re-visionne sans jamais m’en lasser… Les images, le récit, le contexte historique, le langage nautique de l ‘époque et la musique continuent inlassablement de me charmer. J’espère vous avoir quelque peu sorti de vos tracas journaliers à travers cette fresque marine.
Un excellent dimanche à tous !
Pour ce week-end de Pâques, un petit billet de circonstance. Partons à la découverte des traditions de Pâques dans mon pays de cœur, le Danemark. Une de ces traditions locales comporte un charme tout particulier, celle du « Gækkebrev « , ou de la « la lettre qui rend fou ».
Je vous rassure, il ne s'agit nullement d'une lettre à l'anthrax ou au produit des frères de Kih-Oskh (Tintin et les Cigares du Pharaon ou le Lotus Bleu). Il s'agit d'une lettre bien plus innofensive et surtout plus mystérieuse !
Missive d’un auteur inconnu
La « gækkebrev » est une vieille tradition danoise datant du début du XVIIIe siècle, encore perpétuée par quelques rares enfants aujourd'hui dans ce pays du Nord. Elle pourrait découler du folklore séculaire danois, qui stipule que lorsque les « vintergække » (perce-neiges) émergent du tapis immaculé hivernal, il est alors temps d'envoyer un message à quelqu'un qu’on aime. Le mot "gæk" fait référence à la notion de "rendre fou, taquiner, plaisanter". Comme le perce-neige taquine l'été en fleurissant en hiver. Les danois sont friands de mots d'esprit, d'humour et de divertissement.
Le principe en est simple. Un inconnu envoie une lettre à un être qui compte pour lui. La missive est faite de papier fin, fabriquée à partir d'un morceau de papier carré, plié 4 fois, habilement décoré de formes découpées dans le papier (cœurs, carrés, rayures, hexagones et triangles, etc.). Lorsqu’on déplie la lettre, apparaissent alors de jolis motifs élaborés. Certaines de ces lettres ont l'aspect d'un véritable chef d'oeuvre de dentelière. La lettre est parfois accompagnée d'une fleur, un perce-neige ou une autre des premières fleurs de l'année. Sur la lettre est écrit un poème dont le texte doit rimer. La lettre doit demeurer non signée. Seul indice pour le destinataire : un point pour chaque lettre du nom ou du prénom de l'expéditeur. Si le destinataire parvient à deviner l'identité de l'expéditeur, l'expéditeur doit alors lui offrir un œuf en chocolat. Le délai pour deviner l’identité de l’expéditeur et l’appeler est généralement d’une semaine environ. Faute de quoi, l’expéditeur de la gækkebrev prendra les devants pour révéler son identité. Dans ce dernier cas, ce sera alors au destinataire de devoir un œuf au chocolat à l’auteur de la lettre. Certaines de ces lettres se révèlent de véritables petites merveilles. Délicates, sensibles et inspirantes. Avec ce piment de mystère pour rendre l’expérience encore plus enivrante. Une recette de Pâques gagnante à tous les coups. "En Giæk lader hun sig kalde, det monne mit Hjerte befale, min Giæk skal hun være fra Vintren til Somren med Ære."
© Photos – simplylivingdanish.com - videnskab.dk - wikipedia
Dans les campagnes danoises des années 1800, cette tradition n'était pas réservée aux enfants à Pâques ; c'était en fait une manière de faire sa demande en mariage... Les lettres n'étaient pas toujours décorées mais contenaient à la place un long poème et un perce-neige. De ce cas, la missive était rarement véritablement anonyme :-).
Puis, à la révolution industrielle, lorsque la population rurale s'est déplacée vers les villes, ces types de lettres ont été commercialisées. Et au lieu d'un œuf de Pâques, le prix à obtenir en en devinant l'auteur s'est transformé en une invitation à prendre un café ou à aller à un bal.
Lettre de Liaison
Dans un registre similaire, il existait également la tradition de la « lettre de liaison ». Un autre exemple de lettre en rimes, comportant une énigme à résoudre. Celle-ci était le précurseur de la "gækkebrev". Cette tradition originaire d'Allemagne au départ, avait été reprise au Danemark entre 1600 et 1800.
La lettre de liaison se lisait comme un poème, contenant généralement une énigme, qui était envoyée aux personnes le jour de leur fête nominale ou l'un des jours des quatres temps (Sainte-Croix, Sainte-Lucie, Mercredi des Cendres, Pentecôte), jours de jeûne entamant chaque saison dans la tradition chrétienne. Les deux personnes étaient alors déclarées "liées entre elles" jusqu'à ce qu'elles aient résolu l'énigme, soit en personne, soit en s'invitant à une fête. Typiquement adressées à des adultes, les énigmes de ces dernières lettres étaient plus sophistiquées que celles des "gækkebrev". Dans les recueils de poèmes des XVIIe et XVIIIe siècles, on trouve de nombreuses lettres de ce style aujourd''hui encore visibles au musée de la poste danoise. Au lieu d'une énigme, certaines requéraient de leur destinataire de défaire une série de nœuds sur une ficelle de soie ornant la lettre. Des noeuds marins, bien entendu... Jolies traditions, non ? "Jeg binder dig hverken med baand eller bast
© Photos – Enigma.dk - wikipedia
Alors, si vous recevez une lettre anonyme énigmatique, bordée de noeuds marins, ce dimanche, dites-vous que quelqu'un vous veut du bien. A moins que son expéditeur n'aie simplement envie d'un bon festin en votre compagnie !
Bonne fête de Pâques ! Un excellent dimanche à tous. |
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July 2022
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