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Crossing the Line

25/4/2020

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Au lieu d'attendre frénétiquement la conférence de presse du conseil de sécurité belge, j'ai pris le parti de m'évader en mer, hier soir. A travers le petit écran... J'ai ainsi rejoint la très jolie Vaiana sur son catamaran dans les océans du Sud. Et ce fut une très belle nav ! Alors, pourquoi pas un petit billet sur un des thèmes de son récit, ce WE (clin d'oeil à mon petit filleul qui vit sur le littoral suédois et semble beaucoup aimer l'histoire de Vaiana ;-)). 

Le récit
Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, le récit a lieu dans l'île polynésienne de Motunui, au nord de la Nouvelle Zélande. Vaiana, une petite vahiné aux longs cheveux bouclés, ne rêve que de mer et de navigation. Elle semble entretenir un lien tout particulier avec l'océan depuis sa plus jeune enfance. Un peu comme si les flots l'avaient choisie comme une des leurs. Elle regarde avec envie le récif coralien tout proche qui entoure l'île verdoyante comme d'une ligne infranchissable, synonyme de tempêtes, vents aux humeurs imprévisibles et grands dangers. L'eau l'attire inexorablement malgré la crainte que le grand large provoque en elle. Elle se sent incroyablement intime et proche de ce grand bleu. Elle s'y sent complète, accomplie. La mer lui donne enfin le sentiment d'être elle-même. Cependant, ce même océan a englouti de nombreux habitants du village s'étant aventurés au-delà du récif. Et nul ne sait jusqu'où la mer se poursuit dans son immensité et sa force. Son désir de se laisser aller à son rêve est immense, elle ne peut réprimer un étrange sentiment de peur face à l'idée de suivre ses envies.
© Photos – Disney
Vaiana est la fille du chef du village. Son père lui interdit de naviguer et la destine à reprendre son rôle à terre, en fille modèle. Partir en mer serait considéré comme une trahison, un abandon des siens. Vaiana ne veut pas les chagriner. Durant des années, elle suit à la lettre les instructions des siens et s'abstient de poursuivre ses rêves de voyage. Elle a peur. Elle hésite. Elle sait que l'horizon bleuté est implacable. Et elle se résigne alors à suivre son destin terrestre. Mais au fond d'elle, son coeur continue irrémédiablement de battre pour la grande bleue.
Un jour, les réserves naturelles de l'île dépérissent et le poisson disparaît des eaux toutes proches. Les anciens affirment qu'il s'agit là d'un mauvais sort infligé par les dieux maoris. Elle découvre ainsi que ses ancêtres étaient de grands navigateurs, exploreurs de l'océan. Les Polynésiens étaient des maîtres dans la science des vagues et du ciel. (Leurs incroyables techniques de navigation astronomique ont d'ailleurs été brièvement introduites dans le billet du blog "wayfinders". Et elles feront - avec un peu de chance et de patience - bientôt l'objet d'un article détaillé dans mon magazine de voile favori. )
 
​Vaiana décide alors d'aider son village contre l'avis des siens. Elle s'empare en cachette d'un des catamarans de ses ancêtres et franchit le récif coralien pour aller affronter les dieux et tenter de renverser le sortilège. Pour tout équipier à bord au départ : juste une poule (non, elle ne s'appelle pas Monique). Mais, au-delà du récif, de nombreux périls et écueils attendent la jeune fille, qui, malgré son amour passionné pour l'océan, ne sait pas vraiment comment naviguer... ​​(Et la poule non plus... ;-))
© Photos – Disney
Je ne vous raconte pas ici la suite du voyage en mer de notre héroïne, histoire de vous donner envie de voir ce film un soir où, comme moi hier, vous aurez une envie irrépressible de retrouver le murmure du vent, le chant de la houle et les sensations véliques, même en virtuel.

Franchir la ligne
"To cross the line or not to cross the line... "
Il y a des jours qui passent. Et nos peurs nous retiennent prisonniers. Peur de ne pas savoir où cela va nous emmener. Plus loin, trop loin, sans possibilité de retour... Peur de l'inconnu, peur de faire mal, de casser quelque chose, de souffrir. Peur de soi-même ou des autres, et dix mille motifs raisonnables ou irrationnels de ne pas faire le pas.
Et puis un jour, le coeur se décide à prendre les devants. Et il se lance pour franchir la ligne, peu importe les conséquences. Parce qu'il sait au fond de lui que c'est ce qu'il veut, ce dont il a besoin pour battre, ce par quoi il doit passer pour se sentir vivre. Sans plus d'hésitations, ni regrets. Et le récif coralien se trouve soudainement sous nos pieds. On a franchi la ligne. On a tout offert. Surmonter sa crainte, c'est se donner inconditionnellement en cadeau, peu importe le prix à payer. On a osé rejoindre le grand large, la pleine mer et ses sensations incomparables.
Le bonheur est à la hauteur de la peur...
Les alpinistes et marins de haute mer doivent parfois faire ce choix cornélien (ou coralien dans le dernier cas), pour suivre leurs rêves d'ascension ou d'odyssée. Même s'ils ont peur, même s'ils savent qu'il vont devoir affronter des tempête de neige ou des vagues scélérates. Mais, à un moment, ils prennent la décision de tout de même se lancer. Et ils comptent sur leur bonne étoile pour les guider dans leur épopée. Et si quelques fois, quelques uns se perdent en voyage, beaucoup en reviennent le sourire aux lèvres.

Alors, en attendant de découvrir Vaiana en vidéo, je vous offre un autre moyen de vous changer les idées en bord de mer tout en restant bien confiné à la maison. Il s'agit de "Piper", un véritable petit bijou de Pixar sur le thème de ce blog. A visionner sans... crainte, ni modération ! 

Un excellent dimanche à tous. 
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Les Hommes Bleus

19/4/2020

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Histoire de varier les sujets et les plaisirs, pourquoi pas un peu d'anthropologie ce WE ? On parle souvent des petits bonshommes verts de mars, habitants de la planète... rouge! Alors, comme nous sommes sur la planète des océans, je vous emmène à la rencontre des hommes... bleus, ce dimanche. Et faute de pouvoir vous dire encore les mots bleus, je vous offre les "homo" bleus ;-).

Les Hommes Bleus
Les hommes bleus, cela n'existe pas, me direz vous ! Détrompez-vous...  Examinons-ceci par ordre chronologique.
Au Moyen Âge et durant leurs diverses pérégrinations de conquète, les Scandinaves ont eu l'occasion de rencontrer de nombreux hommes à la peau sombre, voire très sombre. Les Vikings sont allés jusqu'en Espagne et en Mauritanie.  Ils appellent d'ailleurs l'Afrique "Bláland", le pays bleu. Avaient-ils donc déjà rencontré les personnages d'Avatar ? Peu vraisemblablement. La perception et l'interprétation des couleurs était différente à cette époque. Et le bleu représentait des couleurs sombres allant du bleu-verdâtre au brun-noir. Les couleurs de peau de ces contrées étant radicalement plus foncées que celles des peuples nordiques. 
"Alors que les Danois et les Norvégiens organisent des raids dans toute l’Europe Occidentale, d’autres groupes se dirigent vers l’est et, remontant les fleuves russes, atteignent Constantinople, la mer Caspienne et le califat Abbasside, que les sources scandinaves appellent Serkland. Ils y rencontrent des « hommes bleus » : blámenn, au singulier blámaðr". (Tomas Boestad, Actuel Moyen Âge, août 2019)
Dans la mythologie norroise, les peuples des contrées du Sud ou de l'Orient ("des pays dévastés par le soleil") sont souvent représentés commes des hommes à la barbe noire et la peau foncée - les "blámenn" - et venant de mondes démoniaques ou malfaisants. Cette différence d'aspect (parce que les différences de religions n'empêchaient pas les échanges commerciaux ou culturels à l'époque) expliquait donc l'association de ces hommes "bleus" à des valeurs négatives chez les Scandinaves. Les Vikings étaient-ils donc racistes ? A débattre...  Charles Perrault, en tout cas semble être demeuré sur ces impressions si l'on en croit sa fameuse légende de Barbe Bleue.

Navigateurs du Désert
Restons donc un peu plus au Sud. Et allons voir ces fameux hommes bleus dont les Vikings parlaient. Nous voici en Afrique, dans le Sahara central et ses bordures (Algérie, Libye, Niger, Mali, Mauritanie, Tchad, et Burkina Faso). Les habitants sont des Berbères et se font appeler les Kel Tamasheq. Leur origine remonterait à 1.000 AC en Libye. A l'origine nomades, ils aident fréquemment les convois à travers le désert, grâce à leurs qualités de guides, leur connaissance de la topographie locale, des points d'eau, des étoiles, leur courage et patience légendaire.

Ils forment une société reconnue comme matriarcale. De façon générale, les femmes touarègues ont un statut élevé par rapport à leurs homologues arabes. 

Si les femmes ne portent pas le voile, les hommes si... Les hommes touaregs sont vêtus d'une longue tunique, le takatat, et d'un turban de quelques mètres de long enroulés autour de la tête et du corps pour les protéger des ardeurs du soleil et du vent, ne laissant apparaître que leurs yeux. Ils prennent le voile comme signe de passage à la virilité. Ce dernier est nommé "chèche". 
Sa teinture tend à se déposer peu à peu sur la peau, ce qui explique que l'on donne parfois aux Touaregs le surnom d’« hommes bleus ». Cela dit, la couleur de leur voile varie selon les circonstances et les occasions et ne se limite pas au bleu indigo.​​
© Photos kwekudee-tripdownmemorylane.blogspot.com

Du Bleu sur la Toile
Le bleu, que ce soit celui des peaux ou des tenues vestimentaires, a d'ailleurs inspiré les plus grands artistes de tous les temps... Une couleur tout simplement magique. Saurez-vous les reconnaître ? 
© Photos wikipedia (de g à d :  Van Eyck, Vermeer, Gitar, Degas, Renoir, Derain, van Dongen, Van Gogh, Derain, Chagall, Picasso, Magritte)
D'ailleurs, la langue ne prouve-t-elle pas que les hommes bleus existent bel et bien ? Ne dit-on pas : bleu de toi, bleu de frousse, avoir des bleus à l'âme, être fleur bleue... Et bien d'autres nuances de bleu encore à (re)découvrir dans un billet précédent de ce blog "Vous avez dit Schtroumpf ? ". 

Hommes Bleus des Temps Modernes
Enfin, les créateurs modernes de rêve n'ont cessé de fabuler et spéculer sur l'existence de ces hommes bleus. Avec brio et humour.... Que ce soit James Cameron, Leloup ou Peyo... 
© Photos wikipedia 

Alors, si ce billet ne vous a pas encore convaincu de l'existence des hommes bleus, il ne vous reste qu'à passer la nuit dans un bon bain d'eau glacée ou encore dehors, mais sans pyjama. Demain matin, vous verrez... Vous y croirez certainement en regardant la couleur de vos lèvres dans le miroir :-) ! 

​Un excellent dimanche à tous.
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L’Arbre et la Fleur

12/4/2020

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Les cloches étant confinées à Rome, je vous propose un petit conte en lieu et place d’œufs en chocolat. De quoi faire rêver les enfants (petits et grands) confinés à la maison en ce WE pascal et sans risque de crise de foie ;-).

Il était une fois un arbre et une fleur...
Il était une fois un arbre en bordure de mer et une fleur des champs.

L’arbre était grand et fort. Large de carrure et robuste de son tronc. Sa chevelure de feuilles volait au gré de la brise et lui donnait des airs de géant. Dans le zénith de l'âge, il resplendissait de toute sa taille dans l'ombre des vagues toutes proches. On le disait invincible, sans peur de rien. Ni les vents tempétueux, ni les rafales iodées n'avaient eu raison de sa stature. Il avait résisté aux assauts du temps et de la mer. Et pour cela, on parlait de lui comme d'un arbre de raison, solide et sage.

​A quelques mètres seulement du rivage, commençait la ligne des champs. Des pâtures allant du vert fluorescent au blond mordoré des blés. En bordure des champs, quelques herbes folles avaient bravé l'air marin et tenaient bon la brise salée. Ainsi y trouvait-on de jolies fleurettes aux tons doux, entre les graminées, là où les épis dorés n'avaient pas poussé.
© Photos – Rêvesdemarins
Les vents dominants venant de l'océan, poussaient les branches de l'arbre en direction de la terre. Et il ne pouvait apercevoir sur le champs tout proches que les tiges des nombreuses plantes et de la flore qui lui tournaient le dos pour se protéger de la bise maritime. Et des fleurs, il y en avait des milliers... Des milliers qu'il regardait sans jamais vraiment les voir... Jusqu'à ce matin-là.

Ce matin de printemps, le vent est tombé. C'est exceptionnel sur cette côte. Les champs demeurent i
mmobiles, silencieux, dans les rayons du soleil levant. L'arbre peut enfin observer les environs qui le séparent des domaines un peu plus loin. Pour la première fois, il pose son regard sur l'horizon terrien. Il s'aperçoit alors qu'à quelques mètres de lui à peine, se trouve un petit trésor de la nature, dont il n'avait encore jamais encore réalisé la présence. Il écarquille les yeux et l'inspecte de ses grands yeux ronds.
Là, à seulement quelques pieds de ses racines se trouve une kyrielle de fleurs champêtres. Elles se ressemblent toutes. Sauf une... Cette dernière petite fleur semble frêle et fine. Ses pétales d’azur renvoyent les teintes du ciel. Et son cœur doré celui du soleil. Elle attire son attention. Elle est différente du reste. Si fragile et si forte à la fois pour résister aux assauts des bourrasques et des intémpéries.

Séparé d'elle par quelques mètres de distance, il la regarde sans pouvoir la toucher ni lui parler. Jusqu'alors, le vent marin les amenant à se pencher inlassablement dans la même direction et lui tourner le dos. Elle l'intrigue et titille son intérêt.
© Photos – Rêvesdemarins
Au milieu des milliers d'autres, elle est là, discrète et à peine visible... La petite fleur, si proche de lui, ses pétales de velours discrètement éclairés par rayons de l’astre du jour. Pour la première fois, il aperçoit son regard de feu et la douceur de ses pétales. Le choc de cette vision lui est tellement fort qu'il en perd quelques feuilles et s'en retrouve tout ébouriffé. Il ne sait trop ce qui lui arrive. Le vent s'est calmé depuis quelques jours mais l'arbre ne parvient plus à fermer l’oeil. La petite fleur occupe toutes ses pensées. Après quelque temps, l’arbre se rend à l'évidence : il est éperdument amoureux de cette petite fleur. Mais que voudrait bien une petite fleur d'un arbre, géant, qui ne pourrait que l'écraser par sa taille et son âge ? Il peut vivre des siècles et elle quelques jours à peine. C'est là pure folie. Une chimère, sans plus.

L'arbre tente de se faire une raison. Mais les jours passent et il pleure alors toutes les nuits en silence. Il voudrait tellement l’effleurer, ne fut-ce qu’une seule fois.
© Photos – Rêvesdemarins
​Une nuit de pleine lune, alors que l'arbre sanglote en silence, une luciole, qui passe par là s'arrête sur une de ses branches... 
- Sèche tes larmes, mon ami... 
- Quoi ? Pardon ? 
- Sèche tes larmes, mon ami... Je comprends ton chagrin. Je peux t'aider, si tu le souhaites... J'ai des pouvoirs, disons... spéciaux... Mais comme moi, ils sont de très courte durée. Je peux réaliser tes rêves pour un jour. Un seul.
- Quoi ? M'aider ? Mais c'est impossible, voyons, je suis un arbre, enchaîné à mes racines. Et ma fleur, elle n'a pas de jambes. Elle ne peut me rejoindre. Et puis, qui me dit qu'elle m'aimerait ? Un titan de ma sorte, elle aurait peur que je l'écrase sous le poids de mes branches ? De plus, je dois lui paraître affreux.
- Aie confiance... Je vous offre à tous les deux un moment unique... Après quoi, vous retrouverez vos états respectifs. Accepte mon soutien pour réaliser ton rêve. Le temps presse. Ne laisse pas passer cette exclusive chance. 
Et la luciole reprend son envol, laissant l'arbre tout pantois et surtout incrédule. Et pourtant, la petite bête à lumière tient parole : cette nuit-là, elle les libère de leur terre pour une brève trêve en dehors de leurs mondes respectifs.

Il dort longtemps d'un sommeil de plomb. Lorsqu'il rouvre les paupières, l'arbre se sent soudainement libre comme l'air. Pour la première fois de son existence, il peut enfin se mouvoir et se déplacer loin du rivage. La petite fleur est toujours là. Au lieu de lui tourner le dos comme à l'habitude, elle le regarde à présent d'un air timide. Elle ne s'enfuit pas. Sans un mot, leurs regards se croisent. Sa sève ne fait qu'un tour en lui. Il voudrait la prendre dans ses grandes branches mais il a tellement peur de la casser. Alors, il s’approche doucement d'elle et caresse ses pétales du bout de ses feuilles. Sa longue chevelure jade vole dans le vent du jour qui s'éteint. Ses yeux brillent du doré du soleil couchant. De la douceur de son bois, il caresse prudemment la beauté qui s’offre ainsi à lui. Il y butine et glane le nectar du bonheur avec une tendresse infinie. Elle le laisse faire, sans le repousser. De quelques branches fines, il s’enfonce très délicatement dans la terre jusqu’à ses racines pour se rapprocher d’elle. Et contre toute attente, il sent alors ses racines à elle enserrer ses longs doigts de bois. Ils restent ainsi enlacés, longuement. Tout est devenu silencieux. Même la mer s'est tue. Il ne sait s'il rêve. Mais si c'est le cas, il donnerait tout pour ne pas se réveiller. 
© Photos – Rêvesdemarins
​
Le lendemain à son réveil, l'océan a recommencé à murmurer et les vagues à chanter. Le vent a repris sa course. L'arbre a retrouvé sa place près du rivage. Et la petite fleur, la sienne près des champs. Aucune de trace de la luciole. En jetant un regard emplein de mélancolie en direction des prairies, l'arbre se dit qu'il a simplement dû faire un songe... Un beau songe... Mais tout au fond de lui, au tréfonds de la terre, quelque chose a changé. Le long de ses larges racines, de minuscules boutons floraux viennent de faire leur apparition...

Je vous souhaite un excellent dimanche, empli de jolis rêves de lucioles.
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Raz de Marée

5/4/2020

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Après les dragons des mers de notre billet de la semaine passée, peut-être certains d'entre vous affrontent-t-ils à présent un autre géant des mers : le raz de marée.

​Le vent ne s’est pas même levé. Une brise légère, à peine une averse
Au début, la mer était calme, limpide. L’horizon paisible et serein
Quelques vaguelettes tout au plus, venant s'échouer sur le bord marin
Et tout d’un coup, le ciel est tombé dans la mer. Ou était-ce l’inverse ?

La ligne bleue de l’océan a remplacé celle du firmament

Le doux rivage en montagne de pierre liquide s'est transformé

Les fonds marins se sont soulevés comme jamais auparavant
Et le monde s'est soudainement arrêté de tourner...

Sous l'écume bleuetée, un géant silencieux
Qui avance sans bruit, dans une chasse improbable
Sous la vague inopinée, des remous pernicieux
Aux longs bras invisibles, tentacules pendables

Un ennemi qui frappe dans le dos, insaississable
Comme des brisants dans le brouillard

Un ressac inattendu, adversaire redoutable
Un raz de marée titanesque, surgissant de nulle part

Il balaie tout sur son passage, sans faire de distinction
Qu'ils soient marins, terriens ou pêcheurs
Capitaines, mousses, équipiers ou promeneurs
Impartial pour tous, il ne fait pas de préemption

Il entraîne, emporte, charrie et submerge
En silence, sans un mot, à bout de souffle
Il ne laisse nul et nulle part sur les berges
Et l'espoir de revenir un jour à terre étouffe...

Le raz de marée balaie tout sur son passage
Mais sans l’espoir parvenir à ruiner
Sans pourtant parvenir à miner nos courages
Ni nos cœurs au large pouvoir emmener...


​
© Photos – Rêvesdemarins

Semaine triste. Deux départs de parents d’amis ces deux derniers jours. Même si l’âge était un facteur aggravant, c’est toujours terrible de voir partir ceux qui comptent pour nous, et parfois sans même pouvoir leur dire adieu à leurs côtés au moment du grand départ. Des nouvelles qui me rappellent à mes propres peurs de savoir souffrir ou de perdre ceux que j’aime, qu’ils soient proches ou éloignés de moi, en temps passé ou présent, ou en distance.

Ce billet est pour vous mes amis et tous ceux qui ont vu
leurs aimés emportés, trop tôt, par le raz de marée... Je vous souhaite de la douceur et du soleil ce dimanche, pour réchauffer vos pauvres âmes meurtries. De tout coeur avec vous. V.

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