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Femmes d’Airain

4/4/2021

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En ce dimanche de fête, quelques jolies filles ont malgré tout bravé les vilains microbes et trouvé le moyen de venir de Rome pour venir délivrer de précieux colis dans nos jardins ou devant nos portiques. Alors, je vous ai pondu un petit billet en leur honneur ce WE.

Femmes d’airain
Elles se prénomment Marie, Anne-Geneviève, Bertha ou encore même Denis, Marcel, Étienne, Maurice, Emmanuel ou Ben... Elles portent le patronyme de saints patrons, bienfaiteurs, anges ou de leur créateur. A l’époque médiévale chrétienne, elles recevaient un baptême avec un parrain ou une marraine et une bénédiction en bonne et due forme pour lesquelles elles étaient même vêtues de robes, aspergées d’eau bénite, puis ointes d’huile sainte. On les trouve partout au monde et virtuellement dans toutes les religions. Elles ne font pas de politique. Elles existent depuis la nuit des temps, depuis que l’homme a appris à durcir l’argile à l’aide du feu.

Femmes d’airain, fer, cuivre, bronze ou laiton, elles se parent parfois même d’argent, d’or, de porcelaine ou de cristal. Elles portent une robe taille extra small à extra large, de quelques grammes à plusieurs centaines de tonnes (la « Tsar Kolokol » avec ses 200 tonnes, fondue à St Petersbug). Certaines sont des solitaires, d’autres aiment la compagnie de groupe. Mais toutes possèdent une et même qualité : elles chantent merveilleusement bien, du soprano à la basse. Du tintinnabule au gong. Et leur son enchanteur résonne dans toutes les têtes. Quel beau métier que celui de carillonneur... 
© Photos – Rêvesdemarins  (croisée au port de Cowes) - Wikipedia

Grandes voyageuses
Sur les bateaux, les cloches sont appelées cloches de bord ou de marine. Elles portent le nom du navire, la date de construction et parfois celui de son constructeur. Avant la mise en place de lentille de Fresnel, la navigation nocturne côtière et fluviale était guidée par des cloches. Elle est encore utilisée aujourd'hui sur des navires de plus de 20m de long, le plus couramment pour transmettre l'information concernant le nombre de maillons de chaîne de mouillage à l'eau, ou de signaler que l'ancre a bougé. Elle peut se prouver utile par temps de brouillard également. On les retrouve aussi sur certaines bouées.

Durant des siècles, les dames de fer avaient ainsi pour mission de sonner l’alarme (tocsin, glas), de donner l’avertissement (clochettes des lépreux, conciergerie, cloche du repas, sonnaille des bêtes d’élevage pour les repérer dans le brouillard... ), de célébrer les événements et cérémonies (matines, mariages, baptêmes, enterrements... ) et bien entendu, de ponctuer le passage du temps (comme les Suisses qui sonnent toutes les demi-heures, au grand plaisir de ceux qui logent près de leur clochers et ont le sommeil léger ;-)).

Mais avant tout, nos demoiselles des campaniles ont toujours eu pour vocation de rassembler les hommes, de les protéger, peu importe leurs origines et leurs différences. Il en est de même pour les cloches romaines qui, inlassablement, siècle après siècle, quittent la ville sainte pour parcourir le monde et y déposer leur présent Pascal, en signe de printemps, de renouveau et d’espoir. Et là où les cloches ne peuvent passer, ce sont les lapins qui se chargent de cette mission à leur place. Et cette année, elles n’ont pas manqué à leur tradition.

De nombreux artistes ont choisi leur son comme introduction musicale ou comme thème. Je vous partage ici quelques morceaux qui me font toujours vibrer un peu à leur écoute. Un son magique... Et si la lecture vous tente plus, essayer donc le roman "The Bell" d'Iris Murdoch.
... Une cloche sonne, sonne
Elle chante dans le vent
Obsédante et monotone
Elle redit aux vivants
Ne tremblez pas, cours fidèle
Dieu vous fera signe un jour
Vous trouverez sous Son aile
Avec la vie éternelle
L'éternité de l'amour...

(Les trois cloches, Edith Piaf - Les Compagnons de la Chanson)
Picture

Je vous souhaite une très heureuse fête de Pâques si vous la célébrez. Et si ce n’est pas le cas, c’est toujours une bonne excuse pour déguster quelques petits œufs en chocolat (attention à la crise de foie...) ! Un excellent dimanche à tous.
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Café du Voyage

21/3/2021

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Tous les beaux voyages débutent souvent par un bon café brûlant avant de larguer les amarres. C'est aussi la petite tasse qui nous réchauffe à bord ou nous aide à tenir l'oeil ouvert durant les quarts. Alors, si nous partions ce dimanche à la quête de cette boisson qui ouvre le sillage vers l'aventure à travers le monde ?

Café ou Thé ?
Originaire d'Ethiopie et du Yémen, les confréries Soufies de l'Arabie utilisèrent le café pour faciliter les veillées de prière. La boisson se diffusa dès le début du XVIe siècle dans les grandes villes du monde arabe du Caire jusqu’à Damas, Istanbul et Ispahan, sans oublier la Turquie ottomane.

"L’art du thé", similairement, a été introduit de Chine par les moines bouddhistes de la secte Zen dans le même but : celui de maintenir l’état de veille pour la méditation. Au Japon, la "cérémonie du thé, "cha-no-yu" ou "sadô", un partage ritualisé d'un boisson chaude non alcoolisée et revigorante, a pris une fonction sociale importante à travers les siècles. Elle touche toutes les classes sociales et tous les milieux, hommes comme femmes. Bien au-delà de sa fonction de bienvenue et d'hospitalité, cette cérémonie joue un rôle majeur dans la cristallisation d'une série de valeurs fondamentales pour les Japonais, telles que la sobriété, la discrétion et le respect.
Le choix du café ou du thé dépend de l’endroit de la planète où nous nous trouvons. Si vous voyagez chez les Bédouins d'Arabie ou de Syrie, en Turquie ou encore au Moyen-Orient, vous aurez beaucoup de chance d'y déguster les grains nord-africains. Par contre, si l'envie vous prend de pousser une tête dans les déserts berbères, en Asie ou tout simplement dans les eaux anglo-saxonnes, vous n'échapperez pas aux fameuses herbes dans de l'eau chaude. 
Qu’ils sont doux les levers de soleil dans le fond d’une baie irlandaise… Le bateau, l’équipage dort encore, l’eau limpide est parfaitement calme et le soleil tiède inonde déjà les collines boisées et descend vers les berges de granite. Tout est calme. La bouilloire vient de siffler, la table du petit déjeuner est dressée, les équipiers les plus courageux ouvrent l’oeil et se préparent à une courte baignade dans l’eau fraîche avant d’attaquer l’ « Earl Grey », la marmelade d’orange et le lemon curd.

​(Mots de Mer, Alexis Guillaume - Juillet 2019, Schull Bay, juste au Nord du Fastnet, Irlande, à bord d’Amalia.)
© Photos – Rêvesdemarins (1-3) - A. Guillaume, Mots de Mer (4) 

La Tasse du Faste 
La célèbre "türk kahvezi" ou "cérémonie du café" en Turquie ottomane allait jusqu'à un niveau de détail engloblant toute une série d'objets d'art lié au rite du café : cafetières, poêles à griller les grains, cezve (tasses), plateaux, réchauds, étoffes assorties, souvent en métal précieux richement décoré ou en porcelaine... Bien entendu, au départ, ceci était réservé au classes sociales supérieures dont le mobilier raffiné décrit ci-avant servait notamment à quelque peu affirmer la puissance et l'attachement à un ancien régime. 

On retrouve les mêmes éléments pour la cérémonie du thé asiatique. Les objets, le lieu et les gestes entourant le rituel du thé revêtent une importance primordiale dans la tradition de la petite boisson herborisée. 
Olfactif, visuel, gustatif, le partage du café, dans ce contexte très hiérarchisé de la société ottomane, relevait aussi d’une véritable recherche esthétique : ameublement, les motifs des tapis en particulier, s’accordaient à ceux des étoffes et des vêtements portés par les servantes. L’odeur du café, accompagnée parfois de celle de parfums ou d’encens que l’on brûlait participaient à la délimitation d’un espace (même provisoire) réservé au café avec lequel on honorait ses hôtes.
(Institut de recherches et d'études sur les mondes arabes et musulmans, J. Cobbi & H. Demet-Grégoire)
Ce n'est qu'à partir du XVIIe siècle que l'ancêtre du cappucino fait son chemin hors des salons privés, des tentes du caravansérail et des riches demeures vers les coins de rue (les "maisons de café") ou échoppes ambulantes, y compris en Italie et en France, où la tradition du café est restée bien présente jusqu'à nos jours.

Le Breuvage du Dialogue
Les deux boissons, si différentes soient-elles, ont fréquemment été sources d'accueil, rencontres et échanges. Elles constituent un petit havre de paix le temps d’une pause, d’une écoute de l’autre, de l'hospitalité autour d'une tasse et d'un rituel de respect mutuel. Elles facilitent et accompagnent les rapprochements, les voyages, les ouvertures au monde.

Les plus grandes négociations entre nations de ce monde l'ont souvent été autour d'un de nos deux breuvages. La petite tasse y a rempli son rôle de facilitation, de créateur de trêve, le temps d'un dialogue entre belligérants ou nouveaux alliés. Nul doute sur le fait que Lawrence d'Arabie,
David Lloyd George, Vittorio Orlando ou encore Benjamin Franklin aient bu leur café ou leur thé bien chaud pour parlementer des traités de paix historiques. On pourrait donc surnommer ces deux boissons des "médiateurs universels" en vertu de leur pouvoir de conciliation.
Se réunir autour d'un café ou d'un thé, c'est ainsi toujours une manière aisée pour lancer un dialogue ouvert, une base pour une (ré)conciliation, un premier regard à l'autre, un moment convivial et chaleureux même pour une conversation difficile. Un peu comme si la tasse bouillante contenait une potion magique créant une certaine intimité, faisant s'ouvrir les esprits et s'envoler les animosités dans ses volutes de fumée. 

Si je suis passée au thé le matin depuis quelques années, je ne dédaigne pas un café  léger, latté et sucré. Et vous, comment aimez-vous votre "caoua" ?

​En attendant des cieux plus cléments pour enfin partager un de ces cafés, je vous souhaite un excellent premier jour de printemps, avec une bonne tasse pour vous réchauffer le corps, le coeur et l’esprit.
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La Culotte de Gendarme

3/1/2021

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Premier dimanche de l’année.

Voyons voir.... Que dire dans un premier billet de l’année ? Faire le point rétrospectif sur douze mois pour le moins bizarres ? Se lamenter sur une période difficile ? Repenser à ces moments particulièrement lourds à porter pour certains d’entre nous ? Verser quelques larmes sur cette minuscule partie de nos vies où nous n’avons pas pu faire ce que nous souhaitions, voir ceux que nous voulions ou vivre comme bon nous semblait ? Nous plaindre des décisions que nous n’avons pas prises et dont nous avons dû subir les conséquences ? Mmm, pas trop inspirant à mon goût. S’il débute par la même lettre que le gros mot de l’année 2020 (vous savez : « c...d/a »), ce billet se termine bien différemment... Alors, c’est parti pour quelques lignes au titre digne d’un film joué par Louis de Funès.

Le gendarme de 2021
Rien à voir avec les histoires qui circulent sur les médias à propos des forces de l’ordre. Jean Girault, par contre, aurait pu en faire un épisode cinématographique dans sa célèbre série des « gendarmes ». De quoi nous changer les idées. L’année qui vient, c’est celle que je veux du changement, souriante. C’est celle dont je ferai le meilleur, même dans les pires moments. C’est celle des rêves, des nouveaux projets et des coins de ciel bleu à travers les ciels sombres (nos fameuses « culottes de gendarme »).
© Photos – Rêvesdemarins
Bleu comme un pantalon d’uniforme. Comme un message d’espoir. Comme une lumière dans le gris du ciel. Bleu comme l’océan et nos rêves de navigation. Bleu comme la couleur d’un regard qui pétille. Et comme les bulles qui dansent dans mon verre pour célébrer l’an nouveau, je m’imagine une année pétillante. Il m’est aisé de voir les choses en... bleu. La vie m’a relativement épargnée comparé à des milliers d’autres. Et j’ai, jusqu’à présent, toujours passé les tempêtes sans trop de casse, en suivant le petit coin d’azur derrière les nuages.
Même s’il reste encore compliqué et hasardeux de faire des projets de vie pour les mois à venir sans garantie qu'ils pourront se réaliser, cela ne m’empêche pas d’envisager 2021 avec optimisme. Elle s’annonce spéciale. Avec des perspectives différentes et quelques changements prévus dans l' agenda dont je vous reparlerai le moment venu. Je peux juste déjà vous dire qu’il est temps pour moi de relire l'histoire des premiers grands navigateurs, de ressortir mon Assimil et de redescendre du grenier mes bonnets de laine, mes écharpes et mes gants fourrés. Et je m'en réjouis ;-).

Je vous offre un petit coin de magie pour l'année  à venir dans un firmament bleuté (crédits au festival Hogmanay en Ecosse).
Si petite la culotte de gendarme soit-elle dans votre ciel, suivez-la et ne la lâchez surtout pas des yeux. Elle pourrait bien se transformer en un large horizon bleuté lorsque le vent soufflera dans la bonne direction. Je vous souhaite une année 2021 paisible, en bonne santé et qui sait, l'occasion de revoir votre garde-robe aux couleurs de l'azur !
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Le Leûp d’Noyé (Le Loup de Noël)

24/12/2020

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Histoire de perpétuer la tradition, voici un petit conte de Noël.

Il était une fois un loup nommé Noyé...
Il était une fois un loup qui vivait dans les Hautes Fagnes...

Il vivait en solitaire, au plus profond des plateaux ardennais. Il arborait un pelage feu et noir. Et comme le sol, le bout de sa queue était entièrement couleur de l’ébène, comme un pinceau trempé dans les tourbières de la région. Il arpentait les longues étendues rousses parsemées de sapins entre deux forêts. Fin et souple, il se faufilait entre les longues herbes et entre les points gorgés d’eau ferrugineuse. Durant de longues années, il avait appris chaque recoin, chaque motte de tourbe, chaque mousse émeraude. Il connaissait les bois sur le bout des pattes et admirait chaque lever du soleil à travers les branches d’épines. Il vivait à cet endroit depuis sa tendre enfance et s'y sentait chez lui.
© Photos – Rêvesdemarins
Cet hiver-là, le loup venait de compter son douzième printemps. Une éternité pour un animal solitaire. La neige avait recouvert les étendues de son immense manteau blanc et le blizzard soufflait avec rage. La glace avait emprisonné les ruisseaux et les flaques de la Fagne. Le givre avait transformé les cascades des Nutons   (les petits elfes de la région) en statues translucides jusqu'au plus profond des bois. Et le loup était las. Il ne sentait plus ses pattes. Il avait froid malgré sa fourrure généreuse. Il tremblait et sentait ses forces l'abandonner. "Mon temps est venu", se disait-il. j'ai bien vécu après tout. Peut-être est-il temps pour moi de m'endormir dans la grande prairie. Et il se coucha le long des berges de la Neûre Êwe (l'eau noire), à la limite de la Hoegne, une des deux rivières qui traversaient la région. Il ferma ses yeux dorés et se laissa emporter par la fatigue. Il resta ainsi sans bouger et le battement de son coeur ralentit progressivement. Il était prêt à partir. 
© Photos – Rêvesdemarins
Au crépuscule, un bûcheron passa par là avec son fils et se rapprocha de la rivière pour y remplir leurs gourdes d'eau après une dure journée de labeur dans la forêt avoisinante. Quelle ne fut pas leur surprise d'y trouver... un loup ! Leur première réaction fut la peur. L'homme recula prestement et tient son fils derrière lui pour le protéger. Mais l'animal ne bougea pas d'une once. Il gisait là, tranquillement, dans les herbes hautes parsemées de givre. Le fils de l'homme, intrigué, se rapprocha du loup. Le bûchuron le tint pour mort. Son fils le regarda de plus près et rétorqua : "Mais, il respire encore, père... Il a l'air blessé et très faible. Et si nous le ramenions à la maison pour le soigner ? ". Le bûcheron regarda son fils, interloqué. "Mais, mais... il s'agit là d'un loup, mon fils ! Pas d'un simple chien ! Allons bon, repartons. La nature fera son travail. S'il doit s'en remettre, il se réveillera. Sinon, il s'endormira à jamais. "

Les deux hommes reprirent le chemin vers leur chaumière où brillait déjà une lanterne dans l'obscurité tombante. Durant la nuit, une terrible tempête de neige se leva sur le plateau et au petit matin, le sol était totalement recouvert d'un manteau blanc. Leurs traces avaient disparu. Jean-Noël - ainsi se prénommait le petit garçon - se leva et enfila ses bottes et sa redingote. Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, pensant au pauvre loup, seul dans le froid et le blizzard. Il voulait en avoir le coeur net. Il repartit dans la Fagne avec un bâton, pour voir si le loup avait survécu à la nuit. Arrivé au bord de l'eau, il remarqua quelques traces fraîches dans la neige. Clairement, le loup avait tenté de se lever pour boire. Mais s'était recouché, à bout de forces. Jean-Noël n'y tint plus. Il avança sa main vers le museau pointu. "Je ne te veux pas de mal. Je vais t'aider. Tu verras, je vais te ramener au chaud et tu pourras guérir chez nous". L'animal huma la main enfantine qui se présentait à lui, ouvrit ses yeux de feu et lui lècha les doigts. "Tu n'es pas méchant, je vois cela dans ton regard... ". Et le loup posa délicatement son museau dans la paume de sa petite main.
© Photos – Rêvesdemarins
Jean-Noël fit boire le loup dans sa gourde et posa sa redingote sur l'animal pour le tenir au chaud. Son pelage était doux... "Je reviens avec mon père pour te chercher. Ne bouge pas. " Et il repartit en courant vers la chaumière. Ses parents, inquiets de son escapade, le réprimandèrent à son retour. "Il est hors de question d'aller chercher cette bête ! ". Alors, Jean-Noël fondit en larmes. Le père finit par abdiquer face au chagrin de son fils. Ils ramenèrent alors le loup dans leur maisonnée sur une bâche et l'installèrent dans le fumoir à viande sur un tas de foin. Il y faisait bien chaud. Et durant dix jours et dix nuits, le loup, incapable de se lever, resta couché et refusa de manger quoi que ce soit. Durant cette période, le jeune garçon refusa de quitter son ami à quatres pattes et dormit à ses côtés. Le onzième jour, la veille de Noël, il ne respirait plus que très faiblement et n'avait presque plus la force d'ouvrir les paupières. Jean-Noël était despespéré de voir son ami dépérir ainsi sans pouvoir l'aider.
Comme toutes les veilles du 24 décembre, la famille avait placé du pain et de l'eau dehors pour qu'il soit béni par l'Ange à minuit. Au petit matin du 25 décembre, Jean-Noël se réveilla avec un sentiment de froidure. Le loup avait disparu ! Il se précipita au-dehors, persuadé d'avoir perdu son compagnon à jamais.... Il scruta l'horizon dans le soleil levant.  L'enfant était aveuglé par ses propres larmes. Il tomba assis par terre, inconsolable. Puis, un murmure retentit dans le silence glacé de la plaine : "houououououou...." Et une forme rousse et noire apparut derrière la maison. Elle s'approcha de lui en trottinant. Il sentit alors une caresse humide et douce sur sa main. Il releva les yeux et se trouva face à face à un regard de feu bordé de longs cils noirs, qui le regardait d'un air attendri. Il prit l'animal dans ses bras et le serra contre lui. "Merci à l'Ange ! Il m'a rendu mon loup ! Noyé. Nous te nommerons Noyé...", dit alors l'enfant au loup. 
Depuis ce jour, le bûcheron et sa famille vivèrent heureux, en lisière des Fagnes, avec leur nouveau compagnon. Le village d'où leur grande famille était originaire était un petite bourgade nommée "Stembert". Depuis ce jour, les habitants du village furent surnommés les "Leûps" (les loups).

​Noyé signifie "Noël" en wallon de la région. Et Jean-Noël n'était autre que mon grand aïeul...

Alors, je vous souhaite un très joyeux Noël si vous le célébrez. Qu’il vous soit tendre et paisible. Et aussi doux et chaleureux que la fourrure de Noyé contre ma joue ce soir.
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Belgitude

21/7/2020

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Faute du billet dominical, je vous offre un petit billet du mercredi en guise de défilé national. Soyons un peu chauvins... une fois, dis...

Un petit point sur la carte de 30.600 km carrés, avec moins de 12 millions d’habitants et dont on fait le tour en moins de 300 km avant d’arriver à une frontière. Pas de quoi en faire un plat (pays... ). Une minuscule goutte dans l’océan qu’est le continent européen. Cependant, un petit point qu’on voit de l’espace la nuit. Un petit point où sont centralisées les discussions européennes et de l’OTAN. Un petit point international entouré de mentalités villageoises.
Une marque géographique qui se targue d’avoir une tradition de bière et fromagère unique, avec presque 1.200 bières différentes et 500 fromages pour les accompagner. Une tradition culinaire, si pas de haute et fine cuisine, du moins de tradition goûteuse et qui réchauffe les sens. Une image accueillante et chaleureuse à travers ses cornets de frites, ses gaufres, ses chicons au gratin ou encore son lapin à la kriek.
© Photos – Rêvesdemarins
Un pays champion toutes catégories en tables de multiplications aussi : 3 régions, 3 communautés et un gouvernement fédéral (enfin lorsqu’on trouve une majorité politique pour en former un), 48 ministres dont 9 de la santé publique, trois langues nationales, 10 provinces et 581 communes, avec chacun des autorités différentes... Un vrai casse-tête...
Un tout petit littoral long de 60 km à peine. Mais l’endroit idéal pour larguer les amarres d’une de ses belles marinas, se promener dans les dunes, où s’adonner à une des spécialités locales telles que char à voile ou le cuistax. Ou aller à la recherche de trésors enfouis dans le abbayes des dunes ou au fond des clochers carrés aux carillons mélodieux.
© Photos – Rêvesdemarins
Une micro nation reconnue mondialement pour ses chercheurs, ses médecins, son chemin de fer, ses journalistes à la houpette, son ouverture au monde et aux cultures (quoi qu’en disent certains partis). Un peuple qui a connu des invasions successives et qui ne sait parfois toujours pas s’il doit se rapprocher de ses voisins du Nord ou ceux du Sud. Ou encore se déclarer indépendant pour devenir alors une nano-nation que le monde relèguera probablement aux oubliettes de l’histoire. Mais un pays riche de par sa diversité, ses différentes origines et ses aventures historiques. Un pays, si souvent empêtré dans ses discussions politiques et pourtant performant lorsqu’il s’agit de trouver des solutions diplomatiques et de consensus.
Des forêts et des bocages à n’en plus finir. Et même des montagnes...  (proportiellement équivalentes à sa petite taille, d'accord !) Des plateaux et des méandres que le Grand Jacques n’aurait pas pu mieux chanter. D’ailleurs, parlons-en du Grand Jacques. Et de la grande Claudine et du grand Jean-Philippe Léo et de tant d’autres qui nous ont laissé un héritage musical ou artistique fabuleux. Une tradition d’auteurs et de dessinateurs fantastiques. Je pourrais vous en citer des pages et des pages. Connaissez-vous d’ailleurs cet auteur verviétois (ma région d'origine) de BD animalières au pinceau fabuleux : René Haussman. À découvrir sans modération si vous aimez les récits fantasmagoriques, les animaux, la nature et les belles images.
© Photos – Wikipedia
Oui, j’aime ce petit endroit où je suis née. Je me sens une vraie Schtroumpfette même si mon monde ne s'arrête pas aux frontières de mon pays et si ma famille et mes amis sont loin d'être tous de petits hommes bleus. Oui, j’en suis fière et ne peux pas imaginer que mon petit pays se déchire un jour. Et ce ne seront ni les vilains virus ni les détracteurs de son unité qui me feront changer d’avis. Longue vie à toi, mon cher petit.
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Je vous souhaite un excellent 21 juillet, que vous soyez belge ou non, de cœur ou d’ailleurs. Une bonne fin de semaine à tous.
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Hallowtide

3/11/2019

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Pourquoi pas un petit billet de saison, ce WE ?

Dans les chaumières ces derniers soirs, on voit une apparition inhabituelle de légumes sur les pas des portes, de silhouettes fantomatiques et de bougies à la flamme vacillante. Les magasins sortent leurs meilleurs slogans, les fleuristes leurs plus beaux pots et les enfants préparent leurs grands paniers pour les remplir de pétales ou de bonbons. Bref, une période particulière.
Halloween, Fête de la Toussaint, Fête des Défunts. Trois célébrations qui se suivent en une et seule même période de trois jours consécutifs ou « triduum». Une célébration religieuse devenue opportunité commerciale, se plaindront certains. Une commémoration importante, affirmeront d’autres. Rien à voir avec la mer ni les voyages, me direz-vous ? Détrompez-vous.... Ces traditions nous emmènent en Irlande, Ecosse, Bretagne ou encore en Amérique latine... A d’autres dates et sous d’autres formes, on retrouve leurs équivalents locaux en Chine, au Japon ou en Inde notamment.

Et puis, si nous transformions le mot « Hallowtide » en « Hallow Tide » en le traduisant librement en « Marée des Souvenirs »... Traduction très très libre, j’en conviens. Mais plus joli, non ?

Samhain
Halloween. Le 31 octobre, c’est le moment de retrouver ceux qu’on a aimé. Les Celtes croyaient en une nuit où une porte s’ouvrait entre le monde des vivants et celui des morts (gardé par le dieu Samhain). Un peu comme une mer qui s’ouvre pour laisser remonter à la surface les marins engloutis dans son linceul d’azur, pour une nuit à bord avec leur équipage. Une seule nuit enchantée qui s'échappe une fois par an entre les méandres du temps pour permettre aux deux mondes de se réunir. C’est pourquoi nos ancêtres laissaient leur porte ouverte, une place à table et une lanterne allumée pour les guider.
Par tradition, les villageois celtes éteignaient le feu de cheminée dans leur foyer puis se rassemblaient en cercle autour du feu sacré de l'autel, où le feu était aussi étouffé pour éviter l'intrusion d'esprits maléfiques dans le village. Après la cérémonie, chaque foyer recevait des braises encore chaudes pour rallumer le feu dans leurs maisons pour ainsi protéger la famille des dangers de l'année à venir. (Source Wikipedia)
Imaginez une seconde... Une nuit où nous pourrions retrouver un instant ceux qui nous ont quitté, qui nous manquent. Une nuit où nous pourrions les serrer une fois encore dans nos bras, entendre leur voix, toucher leur main... Combien d’entre nous donneraient tout pour bénéficier d’un moment de grâce pareil. Un remake de "Ghost", sans Patrick Swayze ou Demi Moore avant la lettre. Comment ne pas souhaiter croire à une tradition permettant tel miracle. Pas étonnant que tant de populations aient perpétré la tradition.
Le mythe de la citrouille ne fut importé que des siècles plus tard par les immigrants irlandais aux Etats-Unis. Cependant, au départ, ce furent navets, raves, rutabagas ou betteraves qu’on vidait pour y placer la flamme d’une bougie.
À l’origine, le symbole d’Halloween était un navet contenant une bougie pour commémorer la légende de Jack-‘o - lantern (Jack à la lanterne), condamné à errer éternellement dans l'obscurité entre l'enfer et le paradis en s'éclairant d'un tison posé dans un navet. (Source Wikipedia)
© Photos – Isabelle Burguet & Rêvesdemarins

La fête des Défunts, un rite joyeux
Personnellement, les films d’horreur et déguisements macabres qui font aujourd’hui foison lors de Halloween (« le soir avant la Toussaint ») ne me tentent pas trop lorsqu’ils exacerbent le côté lugubre de l’événement. La plupart des célébrations catholiques de la Toussaint me semblent souvent sinistres ou du moins sombres. Les cimetières me rendent triste et je n’y trouve pas la paix d’âme qu’ils sont censés apporter. Mais je respecte ceux qui les visitent et l’opportunité pour les familles de se retrouver à cette occasion. Ceux qui y dorment pour un sommeil éternel sont absents de leurs allées pour moi. Ceux que j’aime sont partout avec moi, dans mon cœur, et surtout ailleurs que sous une pierre gravée : en mer, en montagne, en forêt... Ils sont dans les endroits croisés ensemble ou ceux où ils aimaient jadis se rendre. Et très rares sont mes visites en ces officiels lieux funéraires, même pour des êtres adorés. Ce n’est pas là un manque de respect ou d’intérêt mais juste une sensibilité différente vis à vis du souvenir. Et à quoi bon y reposer si personne ne vient jamais en visite. Donc, probablement pas un endroit que je choisirai pour mon long repos le jour venu.

En Amérique latine. au Mexique, par contre, cette célébration représente une fête joyeuse, festive et mémorable. Elle est l’occasion de danses, chants, repas et costumes dignes du carnaval. Elle constitue, elle aussi, une réminiscence du passé et des traditions aztèques.
En 2003, l'UNESCO ira jusqu’à déclarer les fêtes indigènes dédiées aux morts « chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité ». Finalement, pourquoi pas. Le Grand Jacques n’a-t-il donc pas un jour chanté de très jolis vers en ce sens ?
Je veux qu'on rie, je veux qu'on danse
Je veux qu'on s'amuse comme des fous
Je veux qu'on rie, je veux qu'on danse
Quand c'est qu'on me mettra dans le trou
(Le Moribond, Jacques Brel)

Marins perdus en mer
Et que faire pour les marins perdus en mer? Ceux qu’on n’a pas retrouvés, ceux qui sont loin de nos terres. A Ouessant, sans le Finistère breton, existait jadis un rite particulier pour célébrer ses gens de mer. Les « Croix de Proêlla ». Une petite croix de cire que l’on donnait à la famille pour symboliser le disparu en mer, puis qui était déposée dans un petit oratoire dans le cimetière local où reposaient emblématiquement tous les marins disparus. Une manière de les rapprocher de leurs proches à terre.

Moi, je proposerais de leur faire une belle fête avec du champagne symbolisant l’eau de mer et ses bulles et où tout le monde entonnerait des chants de marins égayants pour leur rendre hommage. Non ?

Le plus bel hommage auxquel j’ai jamais assisté à été celui d’un marin, disparu, lui à terre. Émouvant, réunis autour de son bateau. Gai dans les mots et dans le souvenir de sa joie de vivre et sa passion pour les flots. Autour de cette date automnale (période toujours étonnamment faste pour les départs ou annonces funestes), je boirai donc un bon verre à sa santé et à celle de tous ces anges qui veillent sur moi (à commencer par mon grand-père adoré qui, de tout là-bas lit peut-être ce billet et par ma grosse peluche à quatre pattes qui est partie le rejoindre il y a deux semaines). Mon Hallowtide à moi, ma « marée du souvenir » sera résolument un moment lumineux et festif. À votre santé, mes anges !

Alors, que vous célébriez ou non une des traditions ci-dessus, je vous les souhaite joyeuses et emplies de bons souvenirs. Un excellent dimanche à tous. Et qui sait, un savoureux potage ou une tarte au potiron sur votre table (sans la bougie ;-).
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L’Année du Lion

30/12/2018

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Et si nous nous en faisions un petit dernier avant la fin de l'année ? Et un dernier billet de l’année sans rétrospective ne serait pas un billet digne de ce nom. Alors, c’est parti. Et si les Chinois ne l’ont pas considéré digne de faire partie de leur calendrier astrologique, en y réfléchissant un peu, l’animal qui me semble avoir représenté le plus fidèlement cette année pour moi n’est autre que... le Roi des Animaux en personne.

J’ai Mangé du Lion
Pour changer un peu, 2018 a été une année bien remplie, dévorée à pleines dents.

  • Une année 2018 professionnelle déclinée en six projets majeurs chez trois clients combinés en parallèle. Et à chaque fois que je pensais prendre quelques semaines de farniente, un nouveau projet me tombait tout cuit (ou presque) dans les mains, en recommandation d’un client précédent. Difficile de refuser telle aubaine en tant qu'indépendant. Et lorsque je pense en être à ma dernière mission de l'année, un nouveau client me demande de débuter chez eux encore mi-décembre... De quoi devrais-je me plaindre ? Un agenda avec des pics en dents de scie dans mes horaires. Mais pour une fois, entrecoupé de quelques périodes de congé. J’ai dit « congé », pas nécessairement « repos »... Encore un mot que je n’ai pas encore réussi à assimiler dans mon vocabulaire courant. Je le retiens puis je l’oublie bien vite... Et hop, une première bonne résolution pour 2019 : apprendre à me reposer !
  • Le Festival de la Mer de Bruxelles 2018 (dont je vous reparlerai très bientôt), voit aussi mes tout premiers essais en tant qu’hôtesse commerciale pour le magazine où je suis journaliste. Résultat ? Je remets cela le mois prochain (ils doivent vraiment être désespérés pour prendre une fille en jeans, pull marin et chaussures de voile en lieu de mini-jupe, décolleté plongeant et talons aiguilles ;-)).
  • Juin 2018 me permet une seconde participation au Festival Musiq3 à Flagey comme concertiste amateur avec une violoncelliste et une flûtiste. Et puisqu'on dit "jamais deux sans trois", nous comptons bien nous y faire inviter une troisième fois si possible.
  • L'été 2018 est riche en voyages : de magnifiques escapades en montagne dans les Dolomites en famille. L’exploration des Îles éoliennes et ses volcans ainsi qu' un retour en Sicile et ses vieilles pierres, du soleil plein la vue.
  • Entre-temps, un WE à Londres en famille, une visite à Greenwich et à mon peintre de marine préféré.
  • Sans oublier les dizaines de levers et couchers de soleil incroyables, les rencontres inopinées avec la nature et des tas d’autres bons moments avec mes proches dont je me garde les détails... Tout cela sans ennuis de santé ni autres dignes d'être narrés ici. Bref, une année sous un relativement bon signe.
© Photos - Rêvesdemarins

Cela navigue les Lions ?
Et la voile dans tout cela ?!? Me direz-vous...

Peu de voile en termes de fréquence en 2018. Pas de nav en Mer du Nord. Juste des réunions à la côte belge. Pas encore le temps matériel non plus pour étudier ni passer mes examens de Yachtman comme j'en avais fais le voeu au départ. Mais tout de même la réalisation de quelques mémorables projets marins :
  • Le baptême (mon premier ! ) d’un bateau-bolide. Une très chouette expérience à refaire - personne n'a envie de faire construire un voilier bientôt, mmm ??
  • Ensuite, c'est bien à la voile que nous avons évolué autour du Stromboli et autres volcans endormis (euh, pas si somnolants que cela, en fait... ), pour du cabotage tranquille dans des paysages féériques, sous fumerolles et teintes chatoyantes, avec une température de l'eau à 28°C (en compagnie de très jolies méduses... ).
  • Enfin, une rencontre du troisième type à Nieuport lors d'un passage en hâte pour y glaner quelques photos de la mer entre les diverses obligations locales, qui m'a fait fondre de tendresse (visez-moi ce regard... ).
© Photos - Rêvesdemarins

La Part du Lion (de mer... )
Cependant, la part du lion (de mer... ) de cette année revient à la découverte d'un continent à demi-englouti qui m'a complètement ensorcelée : les Açores. Une région où je rêve de retourner, n'en ayant exploré qu'une infime partie. Un voyage au centre de la mer, au centre de moi-même aussi... Avec un coeur de lionceau...

Un coeur de lionceau parce qu'il y a encore beaucoup de choses à apprendre dans la savane marine. Qu'on y est dépendant des éléments et de la nature et que mon premier essai de demi-Transtlantique à la voile a été contrecarré par un estomac et surtout une météo capricieuse obligeant tout l'équipage à faire halte et reporter la traversée. Un coeur de lionceau parce que je n'ai pas voulu rester sur une note triste et que j'ai pris l'occasion au bond lorsqu'elle s'est présentée de repartir faire un nouvel essai, le coeur serré, quelques mois plus tard dans de meilleures conditions, avec succès cette fois. Et la satisfaction d'avoir grandi un peu (juste au figuré... ) sous la protection de la horde des autres lions de mer. Un coeur de lionceau, parce que ce genre d'expérience nous montre notre vraie nature, nos limites mais également nos ressources insoupçonnées.
© Photos - Rêvesdemarins

Quoi de neuf pour l’an dix-neuf ?
D'abord, revoir et passer un peu plus de temps de qualité avec ceux qui me sont chers. Reprendre les dialogues interrompus, en recréer là où ils se sont perdus. Ces amis ou membres de la famille que nos vies m’empêchent de voir à ma guise que ce soit aux quatre coins du monde ou tout simplement à quelques kilomètres de chez moi. A commencer par un WE à Prague avec ma chère filleule. Et une visite à mon filleul Viking à coup sûr ! Une escapade en visite chez des amis de longue date : qu'elle soit bulgare à la Mer Noire, écossaise  dans les Highlands en bordure de Skye, normande au Crotoy ou pyrénéenne à Carcassonne ? Une visite à Vienne, au château de Reinhardstein, aux Grandes Marées à St Malo ?  Et pourquoi pas enfin une navigation à la voile un peu plus au Nord... ? Qui sait également, l'édition d’un livre de contes pour enfants à illustrer par un ami artiste ? Des reportages pour l'ébauche d'un nouvel article journalistique, à Venise avant qu'elle ne soit submergée par le tourisme de masse et à Paris pour découvrir les collections de cartes marines de la BNF ? La wishlist est longue. 

2019 continuera en tout cas sur sa lancée avec au moins un train-train qui en rythmera les mois : mon autre job à l'hôpital, tellement bénéfique pour mon équilibre moral (et physique), le journalisme chez Yachting Sud, la musique et le blog du dimanche... Et puis, de la voile, s'il vous plaît... De la belle voile... Tant que possible. Peu de voyages ou navigations planifiés encore, mais il ne s'agit que d'une question de temps. Sans oublier de laisser quelques plages de libres pour un peu de travail pour ce nouveau client et ses projets passionnants vers une énergie plus verte...


Sous Quel Signe Sera 2019 ?
De quel animal sera donc votre année 2019 ?

​Je la souhaite du dauphin, de la baleine ou du poisson volant aux marins avec des navigations fabuleuses ! Du condor, du lama ou du Yéti aux fans de grimpette et grands espaces. Ou encore du mouton ou du chat pour les amoureux d’une année paisible et douillette.

Quant à moi, il y a quelques chances que 2019 devienne peut-être l’Année de l’Ours... En vue d'un voyage un peu particulier prévu début d'été, histoire de célébrer mon demi-siècle de manière originale (merci Z, I cannot wait to go ! ). Un périple pour lequel j’ai reçu ce Noël un présent tout aussi particulier (un bonnet extra chaud, une écharpe et des gants thermiques, cadeau logique pour partir en plein été, non ? ! ). Mais, patience... Je vous en dévoilerai plus dans quelques mois.

Je terminerai sur une note canaille avec ces quelques animaux bien repus (message subliminal pour les festoyeurs invétérés de cette période de fin d'année).

Mes "Trois Lurons", ces partycrashers de l'année passée (vous vous souvenez : Bronchus, Toussotus et Crachus ? ) campent chez moi à l'improviste depuis le 24 décembre avec leur copain Grippus. cette fois... En outre, l’année du lion n’en finissant que dans deux jours, je m’en vais donc faire ce que les lions font le mieux, à savoir : dormir !

Je vous espère une année 2019 à rugir de plaisir et - ce sera mon unique vœu, de tout coeur - une bonne santé !
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Le Renardeau à l’Anneau d’Or

23/12/2018

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Dimanche passé, je vous dévoilais quelques sources d’inspiration de ce blog. Ce WE, je vous propose un récit inspiré d’une série TV belge de ma jeunesse, lui-même illustrant un roman de Nelly Kristink, dont certains se souviendront peut-être.

Les traditions ayant la cote dans ma famille. Et le 25 décembre approchant à grands pas, alors c’est parti pour un petit Conte de Noël. Et puis tout le monde sait que les contes, c’est aussi écrit pour les grands :-).

Et pour se faire, je vous emmène aujourd’hui dans mon cher pays des Hautes Fagnes... Et plus précisément à Ovifat, près de Waimes (Robertville) sur la route de l’Allemagne. Un endroit en pleine nature, où se dresse un château médiéval aux allures quelque peu germaniques, qui me fascinait dans mon enfance et où la petite fille que j’étais rêvait en secret de se marier un jour à la lueur de cierges et flambeaux, avec un prince charmant dans la minuscule chapelle vieille de sept siècles aux bancs de bois. Depuis lors, le château a été rénové; j’ai grandi (juste un peu...); et les armoiries de mon prince charmant sont finalement devenues des ancres et vagues en lieu d’estocs et sapins, bien loin du pays de Renastène (nom wallon pour « Reinhardstein »), que j’aime à nommer comme le pays des Renards des Fagnes. Cependant, l’endroit n’a jamais cessé de titiller mon imagination.

Il était une fois un château au fin fond des Fagnes...
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La neige tombe à gros flocons sur la forêt. La bise chante dans les branches chauves et les aiguilles des sapins scintillent sous leur costume de givre. Le manteau blanc qui recouvre les collines et la glace ont étouffé les derniers murmures de la Warche, le ruisseau tout proche qui coule dans la vallée. Bien tapis au chaud au fond de son terrier, Kila se repose sur un lit de feuilles blotti près de sa fratrie. Leurs pelages roux et argentés se soulèvent doucement au rythme synchronisé de leurs respirations. À travers les branches de chênes centenaires, on peut apercevoir les tours du château de Reinhardstein et ses volets aux triangles colorés. Qu’il fait bon, bien à l’abri du vent glacial.
De la cheminée de pierre s’échappent d’odorantes effluves de la cuisine. Malgré la froidure et le vent, elles n’ont pas échappé aux petits goupils dont le terrier ne se trouve qu’à une centaine de mètres. Les alléchantes odeurs de viande viennent ainsi chatouiller leurs narines. Kila se relève. Il sort prudemment de la tanière. Il hume l’air hivernal. Il peut entendre des voix venant du château. Et ces parfums de délice... Il n’en faut pas plus pour attirer le renardeau vers la demeure des hommes.
© Photos - Armand Burguet
Kila se fraye un chemin à travers la neige. Très discrètement, il se glisse dans l’entrée. Le cuisinier vient de sortir prendre de la neige dans son grand chaudron de cuivre. Les deux mains prises, il laisse la porte entr’ouverte en rentrant dans la bâtisse. Kila en profite pour se faufiler à l’intérieur. Sur la longue table de chêne, des victuailles et des volailles fraîchement plumées. Il se cale dans un coin sombre en attendant que la voie se libère vers son butin. Après une longue attente, le cuisinier quitte enfin la pièce. Kila sort de sa cachette. Méticuleusement, il inspecte la pièce et s’empare d’une petite caille. Vite, il lui faut ressortir pour la ramener dans sa tanière et la partager avec sa famille. Les proies aisées sont rares durant cette saison dans la région.

Au moment de parvenir à la sortie, la porte s’entr’ouvre... Il est coincé, trop tard pour se dissimuler ! Il reste ainsi, pétrifié. De crainte, il laisse choir son butin de sa gueule. La silhouette  féminine qui vient d’entrer reste un instant sur place, étonnée de la rencontre et l'observe d’un air empreint de curiosité. Ses yeux, cernés de longs cils, sont d'un gris profond, ses cheveux couleur de l'ambre. A son cou, une chaîne d'or à laquelle pend un menu anneau. Elle porte une robe de jade sertie de broderies argentées le long des manches. Le renardeau reste un moment subjugé par les prunelles humaines qui le fixent. Ils se dévorent longuement des yeux sans pouvoir détourner leurs regards respectifs. Un long frisson les parcourt de la tête aux pieds (et pattes... ). Puis son instinct reprend le dessus et Kila s'enfuit dans l'embrasure de la porte. Il rentre ventre à terre, et ventre vide... rejoindre les siens, un peu penaud de sa déconvenue. Mais la nuit venue, Kila ne trouve pas le sommeil. Non seulement parce que la faim lui tenaille le ventre, mais bien plus encore par cette rencontre avec cette créature à la chevelure de feu, qui lui ressemble quelque peu. Il se promet alors de la retrouver, ainsi que son repas.

Une fois remise de sa surprise, la jeune fille s'accroupit. Elle ramasse la volaille délaissée par le renard et la dépose dans une besace qu'elle emporte avec elle. Le lendemain matin, Aël se lève aux aurores, s'habille en toute hâte alors que toute la maisonnée dort encore et se rend dans la forêt, bien emmitouflée dans un manteau de laine. Elle a pensé à Kila toute la nuit et s'est promise de lui rapporter la pitance qu'il a laissé choir lors de leur rencontre. Cette petite boule de poils roux l'a attendrie et elle espère bien la retrouver. Elle marche toute la journée dans la forêt, sans succès. Pas de trace du renardeau.  Alors, elle finit par déposer le contenu de sa sacoche dans un arbre creux. Qui sait, le renardeau la découvrira-t-elle... A la tombée de la nuit, Aël se décide à rebrousser chemin, dépitée de n'avoir pas retrouvé son ami. Elle a froid. Il fait sombre. Au loin, on entend des branches craquer. En réalité, Kila l'a suivie sans se faire remarquer. Il a débusqué la nourriture et ramenée à son terrier. Au moment de rentrer au château, la jeune fille aperçoit une silhouette à la longue queue touffue. Kila est là : il la regarde de ses grands yeux dorés. Elle croit percevoir un signe de sa tête, comme pour la remercier de lui avoir ramené son repas. Puis, il disparaît sous les branches gelées. Elle ne sait trop si elle a rêvé.
© Photos - Armand Burguet
Aël a décidé de rendre visite quotidiennement à son ami et de lui apporter de la nourriture. Elle revient donc à l'endroit où elle a vu Kila pour la dernière fois, et après quelques heures, il finit par apparaître. Au fur et à mesure de leurs rencontres, le renardeau semble moins farouche et finit par accepter de prendre les offrandes qu'elle lui fait, jusqu'à venir les chercher dans la main de la jeune châtelaine. Elle s'assied sur une pierre et parle à Kila. Il reste là, à distance, et la regarde de son air coquin et doux à la fois. Une amitié improbable s'installe entre les deux compères et grandit chaque jour un peu plus.

Mais, les années passent et la jeune femme atteint l'âge de se marier. Le comte de Waimes annonce un matin à sa fille qu'il a promis sa main à un noble gentilhomme aux coffres bien remplis et que leurs noces seront célébrées la semaine suivante, dans un royaume voisin. Une alliance avec sa famille sera parfaite pour étendre leur domaine et renforcer leur position. Elle doit donc préparer ses effets pour entamer le voyage vers sa future maisonnée. Aël est désespérée. Elle n'aime pas l'homme à qui elle est promise. Il pourrait être son père; il est très fortuné, il est vrai, mais c'est un homme dur et la chasse (au renard notamment) constitue son seul loisir. Et rien que pour cela, elle le déteste déjà sans même l'avoir jamais rencontré. En outre, quitter sa région lui perce le coeur. Mais, son père a parlé et ses ordres ne se discutent pas...

Alors, le soir précédant ses noces, alors que le soleil vient de se coucher, elle s'enfuit rejoindre son gentil goupil. En larmes, elle lui raconte son malheur. "Je ne te verrai plus jamais, mon ami... Mon futur époux va m'emmener dans ses contrées pour toujours... Oh, que je suis malheureuse... Si seulement, je pouvais toujours vivre avec toi, ici, dans mes Fagnes adorées... Toi, au moins, tu me comprends et tu m'aimes à ta façon". Kila la regarde de ses grands yeux brillants. Son regard est triste. Il semble comprendre ce qu'elle lui raconte et partager son chagrin. Pour la première fois, il s'approche alors d'elle et vient se coucher à ses pieds. Aël tente un geste inattendu : elle retire la chaîne d'or qui orne sa poitrine et l'enroule très délicatement au cou de l'animal. "Nous resterons toujours ensemble, mon doux renardeau. Je ne t'oublierai jamais. Et qui sait, cet anneau te protègera-t-il des chasseurs. " Un peu effrayé du geste, Kila recule subrepticement d'abord, puis finit par se laisser caresser et glisser l'anneau doré autour du collet. Puis, comme toutes les autres fois, il s'enfuit ensuite entre les arbres, ne laissant de lui qu'une trace dans la neige fraîchement tombée et une lueur dorée.

"Il n'est pas d'homme si sage qu'il ne commette parfois une sottise, ni de sot qui ne fasse aucun acte sensé". (Roman de Renart, Pierre de St Cloud, 1174)

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Le lendemain, le convoi nuptial se met en branle. Aël a beau scruter les rebords du chemin dans la forêt, pas de trace de Kila. Il a neigé toute la journée. Les chevaux sont épuisés de marcher dans la haute neige. Il fait à présent nuit noire et le brouillard est descendu dans la vallée. On n'y voit plus à deux mètres. Il faut faire une halte pour la nuit en espérant que la brume se lèvera le lendemain matin pour leur permettre de repartir. Le bois est trempé. Le feu ne prend pas. C'est alors que les loups se font entendre. D'abord des hurlements lointains, puis plus proches et enfin des grognements distincts. Aël et ses compagnons de route tremblent soudain. Autour d'eux, des petites lumières jaunes semblent s'allumer dans la nuit. Ils sont encerclés. Et soudain, c'est l'attaque. Impitoyable, surprenante, rapide. Les bêtes affamées ne font pas de quartier. Son futur époux est tué sur le coup. Les serviteurs suivent rapidement.

Aël parvient in extremis à s'enfuir. Elle court et court encore. Comme elle peut à travers la neige et les congères. Elle court sans s'arrêter, en direction de la vallée, sans se retourner. Derrière elle, le tumulte d'une bataille sans pitié. Elle sent une présence derrière elle. Ils vont la rattraper. Elle se sent perdue. Elle trébuche et tombe  face contre terre. Elle peut alors sentir une respiration sur son cou. Elle ferme les yeux. Elle attend le coup de grâce. Mais il ne vient pas. Le silence est retombé sur la forêt. Le brouillard se dissipe. Au lieu de la morsure de crocs, c'est la douceur d'une fourrure dont elle sent la présence sur sa peau. Les yeux embués, il lui semble décerner une teinte chaude dans la pénombre. En lieu de gris ou de noir, de l'ambre vif. Mais, les loups ne sont pas de cette teinte... Serait-ce le reflet de sa propre chevelure sur l'immaculé de la glace ? Elle repousse le poitrail animal qui se presse contre elle avec ses mains. Ses doigts rencontrent alors un métal froid. Malgré l' épouvante qui l'étreint de ce qu'elle va découvrir, elle ouvre les paupières, ne comprenant pas ce à quoi elle fait face. Elle tient dans sa main un anneau d'or... Son anneau d'or. Deux yeux de la même teinte que le métal la dévisagent d'un air narquois et immensément doux...

© Photos - Wikipedia & Weyrich
Et pour l'anecdote, le "renard" était autrefois le nom donné au registre où l'on consignait toutes les circonstances d'une navigation à l'estime, à la voile ? Il s'agissait d'un disque en bois ou cuivre reprenant les directions des vents (ou points cardinaux subdivisés en 16 ou 32 aires).  Chaque demi-heure (mesurée à l'origine à l'aide d'un sablier), le timonier ou le chef de quart reportait les différents caps suivis par le navire en plantant dans le trou correspondant une cheville prévue à cet effet.
Je vous souhaite de douces fêtes de Noël. Pour que, où que vous soyez, qu'il y ait toujours un petit renard qui veille sur vous, et vous aide à retrouver votre chemin lors de vos périples.  

Merry Christmas to all !

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Xmasse

2/12/2018

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La célébration de Noël, comme chaque année approche à grands pas. Et au lieu de s’en réjouir, on se surprend parfois à l’appréhender de plus en plus chaque année. Serions-nous donc en train de nous transformer en petits nains grincheux, anxieux ou pire, aigris ? Pourquoi donc ce sentiment pesant qui devrait se vouloir réjouissance. Un petit billet pour tenter de redécouvrir la magie de Noël dans ce monde qui tourne parfois un peu carré en  cette période de frénésie "noëlienne".

Réunions de Masses et Masses de Réunions
Les obligations sociales, les règles de bienséance et de bonne éducation qui nous forcent malgré nous à passer des heures en compagnie dont on n’a rien à faire ou qui nous fait nous sentir seuls ou perdus au milieu d’une masse de gens... Le nombre démultiplié de réunions ou de célébrations se succédant sur une courte période. Au boulot, en famille, avec les amis, avec les activités annexes. Tout le monde semble attendre fin décembre pour se décider à organiser les fêtes, repas et soirées à ne pas manquer. Résultat ? Un agenda sur-bondé en plus des traditionnelles urgences de fin d’année à l'école ou au boulot. Comme si tout dépendait de cette fameuse date limite du 31 décembre. Et que seule cette période valait la peine de se réunir.

Mass & Mess Planning
Les plannings familiaux qui se veulent de véritables casse-têtes chinois pour parvenir à accommoder tous les agendas. Les participants respectueux des arrangements communs. Et puis les autres... dont le calendrier semble être le dernier souci et qui viennent allègrement tout chambarder au dernier moment sans vraiment comprendre le mal que les autres se sont donné pour organiser quelque chose qui convient à la majorité. Les urgences de fin d’année, qui s’amoncellent et font monter la pression. Les délais fiscaux, financiers, légaux ou sociaux à respecter (avez-vous remarqué que la pile des factures a toujours tendance à s'agrandir intensément en fin d’année ? ).

Consommation de Masse
Halloween, Black Friday, Thanksgiving, Saint Nicolas, Noël, St Sylvestre, Nouvel An... Certaines traditions locales, sociales, religieuses ou ancestrales deviennent trop souvent commerciales. Pousser à la consommation, encore et toujours plus. Nos boîtes de messagerie se remplissent à une vitesse vertigineuse de publicités de vente en cette période de fin d'année. N'y a-t-il donc plus que cela qui compte ? Le gain, la vente et la surconsommation ?

J'avoue, j'aime déambuler dans les magasins, faire des présents et gâter les miens. Un peu trop parfois. Mais, là, cela dépasse de loin mes envies d'emplettes (et mon portefeuille). Cela excède mon courage et ma patience pour me frayer un chemin à travers les foules en mal d'achats en cette période. Aller à Londres ou Paris à Noël ? Cauchemar d'agoraphobe...  Vivement les petits magasins hors du monde. Ces endroits insolites. Ces étrennes personnelles, ces  idées un peu folles. Les cadeaux de Noël, je les trouve au fur et à mesure de l'année, en pensant aux miens à chaque instant. Souvent simples, parfois insignifiants, mais toujours affectueux et venant du coeur. Je conserve ainsi un grand panier qui se remplit au fur et à mesure des mois lorsque je croise sur mon chemin une attention qui atterirra finalement dans la grande hotte du père Noël.
Et puis, en ces temps chahutés par les remous sociaux et un fossé qui se creuse entre les parties de la population malgré les  nombreuses initiatives pour accomoder les plus vulnérables, voir des foules s'agglutiner et se bousculer devant la devanture d'un magasin pour les meilleures affaires me  laisse perplexe. J'avoue que je ne saisis pas vraiment ce qui les pousse à tel acte. Le désespoir ? S'il s'agissait de denrées alimentaires ou de première nécessité (mais nous vivons ici dans des régions relativement épargnées), je comprendrais à la limite. Mais pourquoi ces combats de rue pour une TV, des vêtements, le dernier modèle de téléphone portable ou des articles de luxe. Ceux qui ont réellement besoin, ceux-là restent souvent silencieux et parfois même trop humbles pour demander. Et c'est avec ceux-là que je partage mon sandwich en rue ou à qui je refile ma paire de gants et mon bonnet lorsque je les croise sur leur matelas de carton. Ceux-là ne cassent pas les devantures ni ne mettent le feu aux voitures. Ils s'y réfugient. Parfois ils jouent ou chantent leur misère au lieu de la hurler. Et ceux-là devraient être écoutés.

Noël à l'Ancienne
Les repas interminables, et l'obligation de  faire très bonne chère, alors que nous avons le privilège de manger à notre faim chaque jour ici...  Et puis tous ces papiers cadeaux qui finissent à la poubelle après cinq minutes... Peut-être l'occasion cette année de sauver quelques arbres en économisant sur le papier et les rubans ? Finalement, c'est le cadeau (et surtout l'intention ! ) qui compte, non ? 

Je rêve d'un Noël à l'ancienne.... De la neige. Des crêpes de ma région ("des bouquettes"). Du cidre peut-être... Un cadeau ? Pourquoi pas, mais sans tralalas ni emballage multicolore (un vieux chiffon et un ruban de tissu, cela peut faire de jolis paquets aussi). Des chants de Noël, une belle histoire, quelques notes de musique (même un peu fausses), le son d'un minuit chrétien. Un feu de bois qui crépite dans la cheminée. Un sapin illuminé ?  Oui, mais de préférence plus un vrai : cela me rend trop triste de le savoir coupé ou jardiné pour seule raison de trôner dans mon salon à Noël puis de filer dans la poubelle. Et puis... Seulement les gens qui comptent vraiment pour moi, y compris ceux dont les vies ou les années nous séparent, et dont je ne peux plus que rêver de la présence. Un Noël vrai, simple, sincère, profond. Peu importe la date. Peu importe l'endroit. Un Noël loin des masses...

Qui sait, ce Noël-là reviendra-t-il un jour... Qui sait, cette année déjà ?

© Photos - Rêvesdemarins

Je vous souhaite un bon premier dimanche de préparations de fin d'année. Simple, pas trop hectique et loin des masses (sauf si cela vous plaît ! ).
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Les Poissons

14/10/2018

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Les Poissons... Les gros, les petits, les laids, les beaux, les plus imprédictbles ou les favoris à la carte...

Lesquel vais-je donc choisir au menu ce dimanche et surtout déguster après coup... Pas envie de risquer une indigestion ni une intoxication alimentaire...

Décision délicate. Sur la carte, ils font tous bonne figure. Si certains semblent appétissants, ils peuvent parfois comporter des surprises une fois dans l’assiette. Et le chef cuisinier me les recommande tous, bien entendu. Ma boîte aux lettres déborde de formules promotionnelles pour toutes ces recettes miracles. Et pourtant...
​
En termes simples, je devrais idéalement choisir les Poissons sans arrière goût, pas trop d’arêtes et à la chair ferme. Ceux qui feront le moins de mal au palais et nourriront leur homme. Et puis surtout... dont la saveur qui tiendra ses promesses (le défi ultime !!!! ) .... Définitivement une cuisine hautement complexe...

Sur la carte du restaurant communal, il y en a de toutes les tailles, de toutes les formes et de toutes les couleurs : des bleus, des rouges, des verts, des noirs et même des bariolés. Il y a les incontournables éternels : les coelacanthes, les mérous ou encore les anguilles. Puis les nouveaux venus : requin, rascasse, poulpes (qui font dix choses à la fois) et même du Nemo (vous savez, ce petit Poisson qui tente de sauver la planète à lui tout seul). Ah, j’oubliais : il y a aussi du chirurgien (ou Dory) au menu (celui qui oublie aussitôt ce qu’il a dit).

Les clients attablés autour de moi inspectent la carte. Certains suivront ce que le chef recommande, comme un véritable banc de sardines (histoire de se laisser mettre en boîte). D’autres resteront sur les grands classiques. D’autres encore oseront les plats les plus exotiques. Tous chercheront un met de qualité, unique et délicat.

Mais la S-élection du Poisson demeure pourtant très importante. Passer le repas et faire disette sans donner son avis nous laisserait non seulement sur notre faim mais reviendrait surtout à donner sa voix aux pires menus... Alors, rendons-nous à l'auberge communale ce dimanche pour faire un choix de repas.... Le meilleur ou le moins mauvais. Même si la décision terminera peut-être en fin de compte dans une bouillabaisse dont toute une série de Poissons seront les ingrédients finaux (y compris ceux que vous n’aurez pas trop désiré voir arriver dans votre assiette).


Les poissons, les poissons. Oh I love les poissons.
Love to chop and to serve little fish
First I cut of their heads. Then I pull out their bones. Ah mais oui, ça c'est toujours delish
Les poissons, les poissons, hi hi hi, haw haw haw
With the cleaver I hack them in two. I pull out what's inside. And I serve it up fried
God, I love little fishes, don't I?
Here's something for tempting the palate, prepared in the classic technique
First you pound the fish flat with a mallet. TThen you slash through the skin
Give the the belly a slice. Then you rub some salt in. Cause that makes it taste nice
Zut alors! I have missed one. Sacre bleu, what is this?
How on earth could I miss such a sweet, little succulent crab?
Quelle dommage! What a loss. Here we go, in the sauce
And some flour, I think just a dab, Then I stuff you with bread
It don't hurt, 'cause you're dead, And you're certainly lucky, you are
'Cause it's gonna be hot in my big silver pot
Tout à l'heure, mon poisson! Au revoir!
​
(Les Poissons, Alan Menken / Howard Elliott Ashman - The Little Mermaid Walt Disney)


Alors, je vous laisse vous rendre à votre restaurant local et examiner le menu proposé pour y dégotter un bon Poisson goûteux. Bon appétit ! Un excellent dimanche à tous.
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