Je cours, je recours et je cours encore. Après le temps, après les heures qui passent trop vite et une semaine un peu (beaucoup) folle pour mes clients au travail. Mais, je regrette toujours de devoir faillir à la parution de ce billet dominical. Alors, je vous offre un tout petit billet tout de même aujourd'hui.
Dans ce monde de surconsommation et de matérialisme, la plupart d'entre nous comptent au moins un petit point faible en termes d'amour d'objets. Pour certains, il s'agit de voitures, d'autres de trains miniatures, bouquins, timbres, chaussures ou encore sacs à mains. (Et non, les gens parfaits, c'est très rare et je n'en fais certainement pas partie... ).
Personnellement, j'ai un petit faible pour... Les Pierres... Durant mon enfance, j'avais la (mauvaise) habitude de ramasser des cailloux le long du chemin, de préférence en montagne, et de les stocker dans le sac à dos (porté, bien entendu par mes pauvres parents... ). A chaque balade en altitude, le sac prenait donc du poids, ainsi que les valises au retour de vacances, au grand dam de ma famille...
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Avec les années, mon attirance pour ces minéraux n'a pas faibli. Et je poursuis cette habitude de ramener des cailloux (ou des coquillages) d'un peu partout dans le monde. Ainsi, lorsque des amis partent faire un voyage, je leur demande parfois de me remporter une petite pierre de leur périple. J'ai ainsi récemment reçu un beau souvenir du toit du monde (Népal) et du Mexique. Deux endroits du monde que je rêve de voir, mais qui ne sont pas encore sur ma liste de destinations futures dans un avenir proche. C'est un peu comme si j'y avais déjà quelque peu été... Merci à ceux qui ont pensé à moi par cette petite attention !
Cela doit faire partie de mes gènes... Mon grand-père, un grand voyageur, à qui ce site web est consacré, ramenait toujours un petit quelque chose de ses voyages. Sa maison était devenue un véritable "musée des horreurs", comme il aimait à le dire en souriant. (Je vous rassure, le mot 'horreur" faisant référence au besoin de déplacer les centaines de souvenirs de voyages pour prendre les poussières... ). A moins que ma marotte ne soit tout simplement une bonne excuse pour justifier mon amour du style ethnique, y compris des bijoux et accessoires en pierres naturelles ;-). Tout comme les Arcs-en-Ciel, les pierres précieuses naissent aussi dans l'Océan...
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Et puis, lorsque toutes les couleurs de l'arc-en ciel marin décident de former un tableau surréaliste, ensemble sur une toile invisible à la surface de l'eau, cela donne ceci...
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Alors, je vous laisse rêver en technicolor. Et lors de vos prochains voyages, ramenez-moi donc une petite pierre, que je puisse la rajouter à ma "femme-debout" ! Un excellent dimanche à tous.
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Des cv's (curriculum vitae), Dieu sait que j'en ai écrit, corrigé et surtout examiné des milliers et des milliers dans ma carrière professionnelle. Principalement du côté de l'employeur. Et quelques plus rares fois, du côté du candidat. Et pourtant, rarement, je ne me considère contente du résultat de son contenu. "On peut toujours mieux". Exigence, lorsque tu nous tiens...
Et néanmoins, aujourd 'hui, j'ai commencé à rédiger un cv un peu particulier. Un cv que je ne pensais jamais parvenir à écrire, ni à honorer. Parce que cela me semblait trop loin, trop difficile, trop improbable, réservé aux pros et à mes rêves Et pourtant, aujourd'hui, je peux honnêtement écrire les toutes premières lignes de ce parcours de vie distinct, à savoir : mon cv nautique.
Chiffre d'Or
Non, je ne peux pas encore me targuer d'avoir franchi les chiffres magiques des 5.000, ni des 7.000, ni encore moins des 10.000 milles nautiques à la voile. Ni le temps, ni le navire, ni l'argent, et les contraintes de mon environnement font inlassablement de moi un amateur. Mais, je m'y attèle. Je ne compte encore qu'un malheureux 3.300 milles nautiques environ, à mon compteur depuis que j'ai réellement débuté la voile, il n'y a encore que quelques années à peine. Tout a débuté par quelques ronds dans l'eau au large des côtes belges. Ensuite le Sud des Pays-Bas plusieurs fois. Alors le Sud de l'Angleterre à quelques reprises. Puis, la Sardaigne, Majorque, Bergen et le Hardanger norvégien, la Turquie, la Croatie. Et entre-temps, il y a eu ce fameux tour de l'Ile de Wight pour participer à la formidable Round The Island Race. Et puis, cet été, le chiffre magique des 1.000 milles pour traverser en une seule navigation avec succès un tiers de l'océan atlantique au départ des Açores vers l'Espagne, après un premier essai infructueux au printemps en raison d'une météo excessive... Et dans quelques semaines, suivront encore quelques centaines de milles de plus pour découvrir les volcans des îles éoliennes.
Mais, les distances ne font pas nécessairement le marin. On peut avoir parcouru de longues distances sans rencontrer de réelles difficultés. Je pourrais sortir tous les WE faire le même rond dans l'eau au large de mon port d'attache sur le même navire, sans beaucoup de variation dans les plaisirs ni les découvertes. Ou encore parcourir 2.000 milles nautiques dans une mer parfaitement calme sans réelles surprises (quoique à y réfléchir... ).
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Pochette Surprise
Ce qui fait le marin, à mon sens du moins, c'est l'aventure. La variété. L'imprévu. Et sa capacité à y répondre, à s'y adapter. La difficulté (et le plaisir), c'est également de découvrir une nouvelle mer, un autre type d'embarcation, un autre équipage et de nouveaux défis. Et se réinventer à chaque fois que l'on largue les amarres. C'est pouvoir anticiper les nouveaux obstacles et trouver sans cesse une solution pour les franchir. Et ces derniers peuvent être de nature marine, géographique, météorologique, technologique, nautique, mécanique, ou tout simplement médicale, émotionnelle ou sociale. Et l'adaptation, j'aime, car elle me fait me dépasser à chaque fois ! (J'ai même tenté celle au mal de mer).
Monter sur un navire, c'est un peu comme ouvrir une pochette surprise...
J'admire ces marins qui passent d'un type de navire à l'autre sans sourciller. Un peu comme on passe d'une Deux-Chevaux à une Lamborghini, en s'arrêtant parfois pour apprécier la mécanique d'un Old-Timer. D'un vieux gréement à un catamaran de croisère, en revenant sur un quillard de compétition et appréciant les charmes d'un laser ou d'un Viper. Je laisse trimarans géants et foilers dans une catégorie à part, ces derniers représentant un autre savoir-faire et jouant dans une toute autre ligue : celle de la formule 1.
On apprend de la diversité et des types d'accastillage, voiles et navires. Et des marins... Des bons et des moins bons ! Et les vrais marins, sont ceux qui trouvent rapidement leurs marques dans un nouvel environnement, même relativement différent de ceux auxquels ils sont habitués. Ceux qui réfléchissent à la logique du navire et en comprennent rapidement son fonctionnement. Ceux qui s'amusent de ce défi. Je les envie souvent. Chaque nouvel environnement constitue un pari pour moi. Mais, à chaque nouveau navire, j'apprends aussi : manoeuvres, matériel, prévisions, ajustement des voiles, navigation de nuit, électronique, instruments de navigation, cuisine (si, si, parvenir à cuisiner à bord dans la houle s'avère parfois un réel défi ! ), organisation interne, règles du capitaine, infirmerie... Bref, je ne m'ennuie jamais.
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Sens Marin
Le fameux "sens marin" peut-il être inné ? Qui sait. Une chose est certaine, c'est que l'expérience ne peut que faire du bien et aider à l'acquérir. Plus on a connu de situations différentes, au mieux l'on est préparé pour affronter les suivantes et éviter les erreurs du passé. Et plus l'expérience est large à travers les membres d'équipage, plus on a de chances de trouver comment aborder l'inconnu. Sans oublier, bien entendu, une traversée bien préparée, stricte sur les règles et matériel de sécurité, un bon briefing de l'équipage, du bon sens et de la prudence. Une bonne recette pour une navigation sans (trop de) soucis. Et il m'en reste beaucoup à acquérir, de ce bon sens marin ! Heureusement, mes compagnons de voile font souvent preuve d'une grande patience et de beaucoup de compréhension. Merci à eux !
Si mon Curriculum Marae est encore loin d'être prêt pour retenir l'attention des véritables loups de mer, je suis heureuse d'avoir commencé à le remplir... L'occasion de prévoir une longue liste de nouveaux projets de voyages à réaliser. Et rêver, c'est se sentir vivant, n'est-ce pas ?
Je vous souhaite un agréable dimanche à tous.
Le sol bouge sous mes pieds. La chambre tourne autour de moi. Le lit tangue comme dans une forte houle. Je me lève dans l'obscurité en me tenant aux meubles. Je parviens à peine à me tenir debout. Pas moyen de tenir mon équilibre. Je décide de prendre une douche fraîche. Et là, la cabine de douche se transforme en cabine de bateau. J'ai le sentiment que les murs se rapprochent et ondulent au rythme des vagues qui m'assaillent intérieurement. La nausée me monte à la gorge. Vite, sortir de cet espace confiné. Besoin d'air frais. Comme un malheureux chien dans une voiture, besoin de pouvoir respirer à l'air libre. Je halète pour retrouver une position plus confortable.
Non, je n'ai pas abusé du rhum ni d'autres substances psychédéliques... Rentrée à terre depuis plus de soixante-douze heures d'une navigation transatlantique à la voile absolument fabuleuse, sans rien voir d'autre que la ligne d'horizon bleutée de l'océan durant une grosse semaine, mon corps et mon esprit sont à présent en manque de la mer. Et après le mal de l'océan, voici... Le Mal de Terre.
Lorsque Le Corps fait la Sourde Oreille...
Le mal de mer est connu pour résulter d’une discordance entre les signaux envoyés au cerveau par les différents organes du corps responsables de régler l’équilibre, notamment entre ceux envoyés par les yeux et le système vestibulaire de l’oreille interne. Même si tous ces systèmes coopèrent, il y prédominance du rôle de l’oreille interne, soumis à des mouvements (tangage, roulis, houle... ) d’une très grande complexité. Telle complexité ne se retrouve d’ailleurs que dans les voyages à dos de chameau... Pas pour rien qu’on appelle ces sympathiques animaux à bosses les « vaisseaux du désert ».
Je vous épargne les détails de ce que le mal de mer peut causer. Et chaque personne est plus ou moins, sujette à ce phénomène commun en mer. La sensibilité de chaque individu est différente. Il existe un nombre très restreint de sujets privilégiés qui semblent assez bien résister aux assauts de ce mal. Cependant, la plupart des individus, même amarinés, sont souvent atteints à partir d’un certain seuil. Il est évidemment très utile, surtout en équipage réduit, de jouir de la présence de tels individus à bord, histoire de garder quelques marins valides pour diriger le bateau, s’occuper des malades ou encore nourrir l’équipage, peu importe les conditions de la mer. Vous savez entre-temps que je n’y échappe pas malgré mon amour inconditionnel pour la grande bleue. Rassurez-vous, on y survit (à force de patience, persévérance et de serrage des dents). La preuve, ce blog aujourd’hui :-), même s'il a un peu de retard sur son horaire de parution habituel.
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Eau-tolithes
Le mal de terre, lui aussi, résulte d’un disfonctionnement de l’oreille interne. Notamment des otolithes, des petits cristaux de carbonate de calcium sensés mesurer les différents mouvements du corps dans l’environnement et ainsi réguler notre équilibre. Après un séjour en mer, ces derniers doivent se rééquilibrer et cela peut prendre un peu de temps (entre 2 et 4 jours en moyenne). Les otolithes sont placés dans la membrane qui repose sur les cellules sensorielles du vestibule de l’oreille interne. Ce dernier comporte des cils sur lesquels s’appuient les otolithes. L’angle de pression des cils permet une perception des déplacements dans les trois dimensions. Après un séjour en mer, leur fonctionnement est parfois déréglé et requiert un peu de réadaptation.
Mais, ces petits cristaux peuvent également se prouver utiles. En effet, on les utilise dans la recherche scientifique en matière de zones sensorielles sur les poissons. Les poissons osseux, contrairement aux humains, possèdent non pas deux mais trois canaux renfermant des otolithes et un système sensoriel de l’oreille interne bien développé. En ichtyologie (science naturelle qui étudie les poissons), les otolithes sont considérés comme de véritables « boîtes noires », indices de tous les évènements marquants du poisson depuis sa naissance. Un petit appendice donc bien utile... Très clairement, mes otolithes à moi, n’ont pas encore décidé de reprendre leurs rangs et font toujours la nouba dans le vestibule de mes oreilles. Il faut que jeunesse se passe...
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Si le mal de terre persiste, prenez patience. Il finit toujours bien par larguer les amarres. Et en désespoir de cause, il vous reste toujours la solution de repartir en mer !!! Je vous souhaite une excellente semaine de travail, si vous n'êtes plus en vacances, sans que votre bureau ne se transforme en voilier sur une mer désordonnée.
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May 2023
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