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Alexis m’attend...

24/1/2021

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Il y a des billet que l'on espère ne jamais écrire. Mais le temps a rattrapé ma plume. Celui-ci est pour toi, cher Alexis... Et tous les autres qui suivront et parleront de mer et de voyages te porteront dans leurs lignes et dans nos cœurs. Tristesse immense de te voir larguer les amarres pour ta grande navigation de l’autre côté de l’eau...

Le contexte actuel ne me permet pas de t’accompagner pour ton dernier voyage. Mais si je pouvais venir te faire un signe sur le catway de ta vie, voici ce que je voudrais te dire face à la foule qui se presserait sur le ponton. La foule, oui. Parce que tu es un homme apprécié de beaucoup. Et dans ton impressionnante liste d’amis, je n’ose imaginer quel numéro je compte. Probablement, quelque part au milieu ou au bas de ta longue liste. On ne se connaît que depuis quelques années et je ne suis pas l’élève la plus assidue à l’école de tes voyages. Mais les quelques navs faites ensemble ont été intenses et incroyablement belles. Et comme pour tant d'autres que moi, tu fais partie de ces gens qui marquent et laissent une trace indélébile, un sillage qui ne se fane pas. 
"Le meilleur bateau? C'est celui où le skipper est heureux. " (Alexis Guillaume)
Il y a des hommes qui parlent de mer. Toi, tu fais partie d’elle. Il y a des hommes qui parlent de leurs rêves. Toi, tu les vis. Partir loin, sans remords. Voguer et voiler plus fort. Chanter et danser encore. Ton nom résonne comme une corne de brume dans nos brouillards. Ton sourire comme un rai de soleil après l’orage. Qu’on le veuille ou non, on ne peut résister à ta passion des flots et à ta volonté de rire. Elle est naturelle, insouciante, belle. Et surtout totalement contagieuse. Même les plus irréductibles n’y résistent pas. Tu as l’art de partager ta joie et ton enthousiasme.
© Photos – Rêvesdemarins
"La mer n'a pas de mémoire... Le sillage est la seule trace du marin, éphémère... L'arrivée n'est que le retour à la terre des humains, c'est tout..." (Alexis Guillaume)

Oh Captain ! My Captain !
​

Je refuse de parler au passé. Parce que pour nous, tu es irrémédiablement là, à nos côtés. Dans chaque bord, dans chaque souffle. Dans chaque coin de ciel bleu ou argenté. Dans chaque goutte de pluie et de rhum. Dans chaque juron lorsque le vent vient à manquer. Dans chaque rayon doré que l’on espère voir verdir (et dieu sait si tu l'as guetté ce fameux rayon ! ) et chaque arc en ciel que l’on vient à saisir. Je veux croire encore à ton regard pétillant et à ta voix rassurante à bord. Je refuse d’oublier les moments difficiles parce que ceux-là aussi, tu les as fait compter. Et je chéris jalousement chaque traversée en mer ou terre qui nous a fait nous croiser. Que de souvenirs : quelques pas de danse sur une gigue en mer au son de la flûte irlandaise en route vers Ramsgate. Mon premier quart de nuit. La découverte du plancton phosphorescent. Ma première régate à Cowes. Ma première brasse de spi. Ma première barre seule. Mon premier cours nautique et la révélation que la voile peut devenir passion pour un néophyte comme moi. La découverte des pubs à l’arrivée et des petites anglaises aux shorts à fleurs. Le plus beaux ciels de l’aube incandescents après le grain. La magie des brouillards et des navs au pied des éoliennes. Mon premier vrai gros mal de mer aux Açores aussi... Ma première transat grâce à ta confiance en mes capacités. Mon premier article comme journaliste nautique, grâce à toi aussi... Un vrai poète, lecteur encourageant et fidèle de ce blog. J'admire tes écrits fabuleux. Et un mentor inspirant, qui m’a fait croire en moi dans mes moments de doute en me faisant confiance à bord, comme équipière et dans ma vie. Tu m'a beaucoup appris. Et surtout, tu m'a rapprochée de mon rêve, au point de le toucher. 
" L'Océan est l'endroit où l'on est le moins seul au monde, en communion avec nos semblables. Là, la valeur de l'humanité s'exprime vraiment. " (Alexis Guillaume)
Écriture, poésie, photographie, musique, voyages, amour des pays du Nord et des eaux aux glaçons turquoise, voile et mer... Autant de sujets et intérêts communs dans nos conversations, Alexis... Mentor, modèle, coach, professeur, ami, philosophe. Il est rare de rencontrer des personnes qui font vibrer autant de cordes sensibles à la fois. Merci de m’avoir donné cette chance. Merci d’avoir été toi et de m’avoir laissé une petite place dans ton monde. Gentillesse, chaleur, indéfectible optimisme, combativité, humilité, rire et profondeur d’âme. Une combinaison improbable et pourtant tout en un seul homme. Je me souviens de ce morceau des Four Brothers que tu aimais à écouter à bord. En voici une version revue juste pour toi.
- Blue fields -
Once there were blue fields, kissed by the sea.

Once there were estuaries, where rivers used to run.
Once there were gold sails, with white clouds high above.
Once they were part of an everlasting love.
We were the sailors who strolled through blue fields.
Blue fields are gone now, stolen by the time.
Gone from the estuaries, where rivers used to run.
Gone with the cold wind, that swept into my heart.
Gone with the sailors, who let their dreams depart.
Where are the blue fields, that we now are to mourn ?
I'll never know why life took you away.
How can I keep searching when dark clouds hide the day.
I only know there's, nothing here for me.
Nothing in this wide world, left for me to see.
Still I'll keep on waiting, until you return.
I'll keep on waiting, until we head for stern.
We can't be happy, while our heart's on the roam,
We can't be happy until we bring it home.
Home to the blue fields, and for us to meet once again.
Tu as pris quelques milles d’avance, parti à l'aube. Tu as toujours aimé être le premier en mer. Mais cette régate-ci, tu l’as faite en solitaire et nous sommes restés sur le quai en te regardant t'éloigner voguer lentement vers l'horizon. Que l’océan croise nos voiles à nouveau un jour, plus tard, sur d'autres flots. Et comme tous ceux qui t’ont connu, qui sait m’attends-tu pour une nouvelle navigation dans des eaux limpides. Bon vent mon capitaine.

Dans chaque vague, tu fus, tu es et tu resteras...

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The Sea-Suite

17/1/2021

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Amiral, Capitaine, Lieutenant, Midship, Quartier-Maître, First Mate, mousse, matelot... Des titres qui comportent une logique implacable en mer. Un petit billet sur les titres honorifiques ce dimanche.

The Sea-Suite
Sur un navire, comme à l’armée, les titres ont été inventés pour une raison impérative: celle de clarifier la chaîne de commandement et des actions à prendre. En cas de crise, tempête ou bataille navale, on n’a pas le temps de tergiverser sur qui fait quoi. Chaque homme a sa place et ses ordres. Chaque marin doit savoir exactement ce qu’il est attendu de lui et ses activités sont très précises. Chacun remplit un rôle et une spécialisation précise : canonnier, pilote, midship man, barreur, gabier ou encore capitaine. Un navire à voile exige une discipline claire et comprise de tous. Les termes (le langage) utilisés se doivent d’être absolument sans équivoque pour tous, de manière à ne perdre aucune précieuse seconde dans les moments critiques. L’organisation d’un navire se doit d’être une machine aux rouages impeccables, bien huilée et sans failles. Une seule pièce de la construction vacille et l’ensemble du navire peut en subir les conséquences. Les marins d’antan avaient bien compris cette exigence. Et tout naturellement, la structure de l’équipage, des instructions et de l’organisation hiérarchique ont fait partie de la vie à bord.

En mer, on a la "Sea-suite" : un titre aussi, qui donnait jadis à bord, droit à la meilleure cabine, au miroir pour se raser, aux rations de repas les plus larges, aux morceaux de pain les moins rassis et au plus bel uniforme aux boutons brillants. 


Une culture “top-down”, me direz-vous ? Et oui... Pas trop d’espace pour les palabres de consensus ou interminables négociations. Et si le capitaine était un fumier ou un incapable, me direz-vous ? Bien, pas vraiment de chance, il vous restait à le supporter, ou à lancer une mutinerie...
En mer, les vrais titres sont ceux que la mer leur accorde...
Heureusement, dans la voile moderne, les rôles se sont quelque peu flexibilisés. Les capitaines ont délégué une partie de leurs tâches à un équipage travaillant bien en équipe avec des hommes qui s’entr’aident. Toutefois, en cas de pépin, le capitaine reste envers et contre tout celui vers qui on tourne les yeux et qui doit prendre les décisions délicates.

En mer, le titre, on se doit de le mériter. Il est lourd à assumer. Le skipper est responsable de son équipage. Le capitaine porte le poids de son navire sur son rang. Pas question de se cacher derrière un titre face aux éléments et à la force de la nature. En mer, on peut se targuer de ses actes, pas de son grade. À bord, on est fier de remplir son rôle pour le bien de tout l’équipage, pas de sa renommée personnelle. Et les marins du dernier Vendée Globe viennent une fois de plus de le prouver en se déroutant pour secourir leurs pairs en dérive, faisant fi de leur classement de course. En mer, les vrais titres sont ceux que la mer leur accorde. Un capitaine, c’est avant tout un être courageux, solidaire, humble, créatif et résilient face à l’adversité. Son nombre de barrettes se compte à son nombre de milles en mer et de situations délicates gérées avec brio, entr’aide et modestie...
© Photos – Rêvesdemarins

The C-suite : what’s in the name ?
A terre, on a l'autre suite... "The C- Suite" :   Chief Executive Officer, Chief Operations Officer, Chief Digital Officer, Chief Happiness Officer, Chief Fool Officer... Et on n’en finit pas d’en créer de nouveaux, plus originaux les uns que les autres. Dans ce monde-ci, les titres honorifiques sont légion. Et les dernières années ont accéléré la tendance.

Au départ, vraiment représentatifs d’un contenu de rôle et de responsabilités, ils ont fini par devenir plutôt un statut, une manière de prouver une position, une autorité de décision et un contrôle des choses vis à vis du monde extérieur surtout. Ils ne coûtent rien et sont donc des outils souvent utilisés pour attirer des candidats, promouvoir une fonction vacante ou faciliter une vente. Un titre crée de la confiance, donne une présence et une raison d’être. Un titre, c’est comme une couverture bien chaude qui couvre les vêtements rapiécés, comme une cape de visibilité, un galon sur l’épaule. Il donne le droit de dire, de faire ou de décider. Il justifie un statut, un niveau, une prestance. Le titre devient incontournable sur un curriculum vitae, une page de profil. Il sert de porte d’entrée, de carton d’invitation. Et certaines sociétés ou personnes s’en servent allègrement. Et lorsqu’on doit trouver du travail, on a aujourd’hui peu de choix que celui de jouer le jeu du paraître. Heureusement, les bons recruteurs verront souvent au-delà d’une appellation chique sur un bout de papier.


Dans le monde professionnel terrestre, c'est encore un peu pareil au passé : le titre le plus élevé donne encore souvent droit aux privilèges : la plus grosse voiture ou le chauffeur, le prestigieux bureau de coin, l'accès au restaurant des membres exécutifs, le téléphone dernier cri, et la superbe carte de visite...  Même si ceci est en train d'évoluer vers un système moins visible, plus égalitaire (en surface du moins) et où les titres deviennent une forme de reconnaissance personnelle. N'est-t-il point plaisant d'être appelé "vice-président", "managing director", "président directeur général" ou encore "senior exécutif" ? Cela flatte l'égo, rassure et donne une importance vis à vis des autres. Cela donne un sens à une carrière parfois ou à une aspiration d'être reconnu comme quelqu'un "qui compte".  Alors, pourquoi se priver de faire plaisir, diront certains ? A méditer... 

Capitaine de rafiot
Et pourtant, que se cache-t-il réellement derrière une dénomination ? Après presque trente ans de pérégrinations dans le monde professionnel, principalement dans des grosses structures internationales, j’en ai vu des titres ronflants, des blasons dorés et des cartes de visite pompeuses. Et soyons honnête, j'en ai fait moi-même l'expérience (ce dont je ne me plains nullement puisque cela m'a clairement ouvert des portes). 
What's in a name ?
Comme en mer, la taille du bateau qu’on dirige n’a vraiment pas d’importance. Le navire peut être modeste, voire petit en taille ou méconnu des listes des grands mécènes. La qualité du capitaine en demeure tout aussi primordiale. La complexité vient souvent d’ailleurs et le titre ne reflète pas toujours les difficultés qu’un rôle doive affronter. Conduire un cargo de trois cents tonnes où tout se fait par le pilote automatique dans une mer plate est-il réellement plus laborieux que de faire avancer un petit voilier ou un rafiot en pleine tempête, en équipage réduit et sans moteur ? Un skipper de PME est-il moins respectable qu'un CEO de multinationale ? Il doit tout savoir faire, avoir l'oeil sur tout, gérer ses finances comme un bon père de famille et jongler avec les moyens du bord, souvent bien moins généreux que dans des grosses structures. Il mérite tout autant son titre de capitaine... 

Alors, ne jugeons pas sur les titres. Regardons derrière la carte de visite et les galons dorées (ou le costume cravate)... Et découvrons les vrais capitaines de ce monde. 

Sur cette petite réflexion, je vous souhaite un excellent dimanche. Et un très bel anniversaire à JM, un de mes capitaines préférés (dont la stature et le grand coeur valent bien plus que tous les titres et les uniformes à barrettes :-)). 
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Pierre de Soleil

10/1/2021

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Et si nous repartions dans les mers nordiques ce dimanche ? Allez, zou ! C'est parti pour un billet sur les Vikings et une de leurs techniques ancestrales de navigation. 

Boussoles de pierre
Les marins nordiques étaient des navigateurs émérites, à travers des mers complexes et des circonstances météorologiques on ne peut plus intenses. Brouillards, grains, manque de visibilité, froid, neige et j'en passe. Et pourtant, aux environs de l'an mil, ils sembleraient avoir traversé la grande mer pour atteindre les Amériques par le Nord. Bien avant l'avènement de la boussole et du sextant, ils sont parvenus à se diriger en mer par tous temps, à l'aide d'autres techniques d'orientation. 
Ceux qui ont un peu suivi ce blog se souviendront peut-être que j'aime les pierres depuis mon enfance... Au point de les ramasser en bord de mer ou en haute montagne et de les mettre dans mon sac à dos (avec leur poids, au grand dam de mes pauvres parents :-)). Les marins scandinaves devaient partager ce hobby car ils sembleraient s'en être servi comme un de leurs divers instruments de navigation hauturière.

​En effet, différents indices de l’histoire laissent penser que les navigateurs nordiques s’orientaient grâce à une pierre aux propriétés particulières telles que la magnétite ou encore, la “sólarsstein” ou “pierre de soleil”. La mythologie nordique accordait à cette dernière - aussi parfois nommée “pierre d’étoiles” - le pouvoir d’accès au Valhalla. Chez les anciens Grecs, les Bouddhistes où les Celtes, elle représentait prospérité, protection ou lumière cosmique. Ses teintes scintillantes variant du brun, orange au rouge métallisé lui ont valu sa dénomination.
“Il frotta le caillou sur l’aiguille. Puis il posa celle-ci sur le bois, qu’il fit flotter. - Quand on s’éloigne de la côte et qu’on ne voit pas l’étoile-guide, on peut naviguer à l’aiguille et à la pierre...” (Jón l’Islandais, Bruno d’Halluin)
Les hypothèses varient concernant la nature de cette célèbre “pierre de soleil”.

Certains pensent qu’il s’agirait de “cordiérite” ou d’”héliolite”. Dans les années 1960, un archéologue danois, Thorkild Ramkou, émit l’hypothèse que les navigateurs Vikings auraient utilisé ses propriétés en termes de polarisation de la lumière pour se guider en mer et ainsi naviguer par “polarimétrie” pour retrouver la position du soleil par temps couvert. Plusieurs textes médiévaux du IXe au XIe siècle font mention d’un cristal extraordinairement pur permettant de définir la position du soleil, notamment la saga relatant les hauts faits du roi viking Olaf Haraldsson II, celles de Hrafn ou encore de Rauðúlf et ses fils.
" Le temps était couvert et neigeux, comme Sigurður l'avait prédit. Alors le roi convoqua Sigurður et Dagur. Il demanda à ses hommes de regarder autour d'eux, personne ne trouva le moindre coin de ciel bleu. Puis, il somma Sigurður de désigner le soleil, lequel donna une réponse ferme. Alors, le roi envoya chercher la pierre de soleil et, la tenant au-dessus de lui, vit la lumière jaillir et ainsi, pu vérifier directement que la prédiction de Sigurður était bonne. " (Saga de Rauðúlfs þáttur, XIIIe siècle)
Plusieurs de ces pierres (ou du moins leur poudre) furent retrouvées dans des épaves de navires ainsi que sur certains sites archéologiques Vikings en Islande. Des détails de la tapisserie de Bayeux indiqueraient également l’usage de telles pierres.

Une autre hypothèse affirme qu’il s’agirait de “calcite” (ou “spath d’Islande”, courante dans les îles nordiques). Cette pierre aurait le pouvoir de polariser la lumière du soleil, On la dit “biréfringente”, a savoir, elle divise la lumière en deux. Et suivant l’inclinaison de la pierre par rapport à la source de lumière, elle peut « l’éteindre ». 
Guy Ropars et Albert Lefloch, deux physiciens bretons spécialisés en lasers de l’université de Rennes se sont penchés sur la question de cette pierre soi-disant magique. Grâce à une loi physique, la moindre lumière polarisée apparaît sous la forme de deux petits rectangles dans un tel cristal. Lorsqu’ils ne forment plus qu’ un, c’est que le soleil est juste en face. Même sous l’horizon, on peut ainsi relever la position du soleil à un degré près. Cette technique ferait usage de l'effet de "pinceau de Haidinger", une image de la lumière polarisée créée par l'oeil en forme de croix au halo bleu et jaune, indiquant la direction de la polarisation. ​
© Photos – Wikipedia
Si les récits historiques dans ces contrées vous tentent, je vous recommande chaudement (mis à part les températures locales....) le roman “Jón l’Islandais” de Bruno d’Halluin. Une épopée maritime qui vous emmènera de Bristol, à l’Islande jusqu’aux Amériques, en passant par les pays nordiques, le Groenland avec un détour aux Açores. Un périple naval à mon goût, sur fond de faits historiques d’une époque de grandes découvertes.

Alors, lors de votre prochaine navigation, n’oubliez pas d’emporter votre pierre en poche ! J'en profite pour souhaiter une très bonne fête à mon cher papa, qui m'a souvent fourni une belle pierre d’ancrage et guidé dans les navigations brumeuses de ma vie ! Ainsi qu'un tout bel anniversaire à Sylvie. fidèle boussole et rayon de soleil pour ses Vikings et que j'admire beaucoup.

Un excellent dimanche à tous !
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Le Japon est une Huître

22/11/2020

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Nous avons tous connu des personnes qui ont marqué notre vie. Les enseignants font partie de cette catégorie de privilégiés dont le métier peut exercer une certaine influence sur notre vision de l’univers. Certains de leurs mots demeurent indélébiles en nos mémoires. En hommage à l’un d’eux, je vous offre ici un point de vue sur une région de l’Asie un peu différente de celle des livres traditionnels d’histoire ou de géographie. Nous partons donc ce dimanche vers le pays du Soleil Levant : le Japon.

Akoya
Dans la baie d’Ago, entre littoral escarpé et chapelet d’îlots naît, à la fin du XIXe siècle, « Akoya », la perle de culture, qui se répandra plus tard à travers le monde entier. Mikimoto, un ostréiculteur local imagine de reproduire la magie du processus naturel de « perlification » en introduisant un corps étranger dans la coquille des huîtres de sa région. Après de nombreux essais infructueux, ses efforts parviennent aux résultats escomptés. La perle de culture d’eau de mer naît au pays du Levant et inondera bientôt le marché comme un tsunami. 
Picture
© Photos – AFP.com/Martin Bureau
​Le processus est ingrat : sur une population de mollusques ainsi élevés à la ferme, la moitié périt en cours de culture et sur les survivants, seulement 5% seront considérés comme de qualité suffisante pour les standards de qualité de vente pour les bijouteries haut de gamme. La concurrence chinoise est puissante. Cependant, la persévérance, le savoir-faire et l’élégance nipponne ont conquis une clientèle à travers la planète.

Tel un Haïku :

“Le Japon est une huître, qui s’ouvre et se referme aux différentes cultures... “
(Pr. Jacques Rifflet)
Le Japon a pris l’exemple de notre huîtrier... Le pays va successivement « avaler » différentes cultures étrangères pour se refermer ensuite sur lui-même pour quelques temps. Un cycle qui s'est réitéré à plusieurs reprises à travers les siècles. 
Le Japon. La taille des deux tiers de la France avec deux fois sa population (126 mio). Seulement 15% de terres cultivables, coincé entre montagnes et mer. Une activité piscicole insuffisante pour nourrir la totalité de ses habitants. Ni fer, ni pétrole, ni matières premières. Il doit importer le blé et le soja. Un pays dépendant des autres pour sa subsistance. Alors, il doit rivaliser de créativité pour alimenter les siens. Il compense alors par une force commerciale, une discipline bien rouée et une organisation sans failles. Et si l'on a longtemps accusé ce pays de n'être q'un pâle "copieur", le Japon peut se targer aujourd'hui d'avoir relevé le défi que lui a lancé son environnement naturel.

L'ère Taïka
Mais revenons un instant en arrière. Nous sommes en 640. Jusque là, le Japon est déchiré en un patchwork de clans disparates. La nation va alors connaître une évolution différente. Le nouvel empereur Kōtoku divise l'empire en huit provinces. Il revoit la structure hiérarchique et gouvernementale de manière ordonnée à travers le pays et déplace la capitale impériale dans la baie d'Osaka. C'est là une manière de centraliser le pouvoir autour de la cour impériale. Il ouvre une nouvelle ère, celle du "Taîka", qui signifie "Grand changement". Il s'inspire pour ce faire du modèle de la dynastie T'ang, basé sur le Confusianisme et les philosophies chinoises.  L'influence de la Chine se retrouvera d'ailleurs à de multiples aspects au Japon : écriture, architecture, religion, arts, jusqu'à certaines habitudes alimentaires. Mais c'est bien le planning et l'implémentation méticuleuse japonaise des réformes qui permettra au pays de passer à un nouveau modèle de fonctionnement.
​
Des siècles durant, le Japon avance, pour ensuite céder à une série de guerres civiles et de dissentions internes. Au XVe siècle, il s'ouvre timidement aux premiers occidentaux à travers le christianisme. Mais le pays retombe ensuite dans un isolationnisme strict, le "sakoku", jusqu'en... 1853 ! Les frontières sont fermées aux étrangers sous peine de mort ! Seuls sont permis quelques liens diplomatiques avec la Corée et des relations commerciales avec la Chine et les Provinces-Unies. Quant aux Européens, seuls les vaisseaux de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales sont autorisés à commercer dans le comptoir à l'entrée du port de Nagasaki.

L'huître nipponne se referme...
© Photos – Wikipedia & Britannica.com

L'ère Meiji
En 1854, l'ère Edo se termine et les Américains (le commodore Matthew Perry et sa flotte de guerre) forcent une ouverture aux ports nippons. Les Japonais acceptent à contre coeur, par peur d'une guerre par un refus.

En 1858, l'huître nipponne va enfin se réouvrir volontairement pour une période de modernisation à travers l'ère "Meiji" , qui signifie "lumière".  Cette période de changement amène le Japon d'un système féodal vers un système industriel à l'occidentale. Une évolution radicale en termes sociaux, politiques et culturels permettra diverses avancées de l’industrie, de l’économie, de l’agriculture et d’échanges commerciaux. Une ouverture sur le monde extérieur. Une réforme importante y sera l’abolition de la classe guerrière des samouraïs, dont bon nombre se reconvertiront en hommes d'affaires. Libération des religions, développement du chemin de fer, nouveau modèle politique, abolition des privilèges, création d'un armée nationale, création d'une monnaie unique (Yen), adoption du calendrier grégorien, obligation de l'enseignement...  
© Photos – Wikipedia & Britannica.com

L'ère Mac Arthur...
Et puis dans les années 1930, tout bascule à nouveau... L’époque est marquée par l’influence du fascisme, du totalitarisme et du nationalisme, du militarisme, avec une promotion de l’idéal guerrier japonais traditionnel. L'empereur Hiro-Hito monte sur le trône.

Et l'huître nippone se referme à nouveau, avec les conséquences désastreuses que l'on connaît en 1945. 
© Photos – Wikipedia & Britannica.com
En 1945, le Japon est un pays totalement détruit par les bombardements américains, sous occupation. Ses dirigeants sont mis en procès et l'empereur échappe de peu aux poursuites. Cependant, Mac Arthur propose un plan de relance hors du commun : pas question de réitérer le scénario allemand de l'après-première guerre mondiale. Les Américains mettent en place une occupation pacifique. Ils maintiennent l'empereur en place sans toutefois lui laisser de réel pouvoir politique. L'objectif des Américains est d'y favoriser la reconstruction rapide. Et surtout d'éviter que le communisme n’y triomphe... 
Un miracle économique édifié sur un esprit de fourmilière" (Pr. Jacques Rifflet)
Et le plan fonctionne. La culture nipponne de briller ensuite par l'excellence, la discipline de fer ainsi que le travail d'équipe pour créer une société "kaisha" (social et harmonie). Le Japon devient une puissance commerciale évidente, puissante et solide. Il s'ouvre enfin au reste du monde, pour même y exporter une partie de sa propre culture. Le pays du Soleil Levant a réussi le défi de se transformer pour un mieux, sans vraiment perdre ses propres valeurs et traditions profondes en cours de route. ​​​
La grande question aujourd'hui reste donc : combien de temps l'huître nipponne va-t-elle rester ouverte ? Seul l'avenir pourra répondre à cette inconnue. En attendant, j'ai goûté à ce mets aux accents subtils. J'en ai réellement apprécié la saveur et j'espère pouvoir continuer longtemps encore à en déguster les finesses.

Divers personnages ont laissé une trace plus profonde que les autres dans mon existence. Grands voyageurs, esprits ouverts au monde, à la tolérance et au rapprochement des esprits et des idéologies. Professeurs universitaires, journalistes internationaux, scientifiques ou encore musiciens. Ils rient de nos insignifiantes querelles politiques locales face à l'immensité des problématiques du monde. Ces hommes me laissent admirative de tant de soif de connaissance et de philanthropie. Ils m' ont élargi l'esprit. 
Celui d'entre eux à qui je souhaite rendre hommage aujourd’hui à travers ce billet a laissé en héritage à son public un incroyable appétit de découverte du monde, une volonté d’en embrasser la diversité à travers la connaissance de son histoire. Un orateur qui a su captiver son audience avec une trace indélébile. Au lieu de raconter l'Histoire, il racontait Une histoire... Qu’on l’ait aimé ou non pour son franc-parler, il n’a pas laissé indifférent. Docteur en droit, politologue, conférencier, journaliste, professeur d’université, libre penseur, il a été un de nos meilleurs spécialistes en matière de comparaison des religions et de leur influence sur les faits politiques et l'économie internationale.
​"Un de ces hommes qui, par delà les clivages, oeuvrent à rapprocher les rives du dialogue... " (Christian Laporte, Le Soir)

A 91 ans, cet homme pas comme les autres vient de s’embarquer pour son dernier voyage. Bon vent, cher Monsieur Jacques Rifflet...
Un excellent dimanche à tous.
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© Photos – Maison de la francité.be

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Octobre Rouge

31/10/2020

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Dernier jour d'octobre. Je pourrais vous reparler de fantômes et autres monstres halloweeniens. Je pourrais vous sussurer le souvenir de nos ancêtres et de la nostalgie des cimetières en ce  1er novembre... Je pourrais aussi m'apitoyer sur les nouvelles mesures du covid entrant en vigueur ce dimanche soir dans notre minuscule pays pour tenter d'endiguer une pandémie absolument affolante.  Bref, les sujets ne manquent pas.

Cependant, que diriez-vous de vous changer de vos idées noires du moment ? Le navire Octobre Rouge et son capitaine de vaisseau Ramius titillent-t-ils votre mémoire ?

Scotland forever
Si vous avez quelque peu suivi ce blog, vous saurez déjà que les Calédoniens me charment et que les Highlands et leurs profonds lochs font partie de mes endroits préférés. Alors, c'est parti pour un petit hommage à un des plus célèbres Ecossais : le grand Sir Sean Connery, qui vient de rejoindre paisiblement le grand loch celte de Tir na nÓg dans son sommeil ce WE, à l'âge respectable de 90 ans. ​
Thomas Sean Connery naît en 1930 dans une famille modeste d'Edimbourg en Ecosse. Dès sa jeune enfance, il se voit contraint de travailler et devient distributeur de lait ("milkman") et apprenti-boucher. Il abandonne ses études à dix-sept ans et s'engage dans la marine britannique. Il n'y restera que trois ans à peine. Mais non sans avoir fait tatouer une phrase célebre sur son bras "Scotland forever"... Par la suite, il exerce divers petits métiers dont celui de maître-nageur, sportif puis acteur, pour parvenir à vivre. 
Fervent partisan de l'indépendance écossaise, il n'a de cesse de se battre pour l'autonomie de sa région. Dans "A la poursuite d'Octobre rouge", notre ami n'est point écossais mais bien litunanien, originaire de Vilnius. Issu d'une famille pauvre de pêcheurs, il trouve sa place à force de travail et se fait une solide réputation dans la marine soviétique. Encore un esprit rebelle, avide d'autonomie et de liberté. Un rôle qui colle pas mal à son avatar réel. Un capitaine de sous-marin nucléaire d'un nouveau modèle indétectible, qui tente de passer à l'ouest, poursuivi par toute la flotte soviétique et traqué par son équivalent américain, persuadé qu'il est parti attaquer les Etats-Unis. Suspense garanti. Pour la diversité des paysages, par contre, on reviendra ;-). 
Les critiques du film incriminent son manque de réalisme. Cela dit, la brochette d'acteurs y figurant ne donne pas mal : Sean Connery, Alex Baldwin, Sam Neill, Scot Glenn, James Earl Jones... Le suspense y est au rendez-vous et les musiques des choeurs russes prenantes. Et en prime, l'uniforme et la barbe de Sean y sont remarquablement bien entretenus pour la promiscuité et l'inconfort d'un sous-marin à quelques milles lieues sous la mer depuis des mois ;-). Bref, un bon plan pour une soirée pluvieuse.

The name is ...
Mais impossible de mentionner Sir Sean Connery sans évoquer l'illustre James... Son second prénom, son patronyme, sa seconde nature secrète. Le rôle qui lui est resté collé à la peau et qui a fait sa renommée internationale. Depuis 1962, Sean est Bond... James Bond. Et pourtant, sur les 26 épisodes, il n'en a joué que sept. Sept comme... 007 ! Un chiffre magique. 
  • 1962 : James Bond 007 contre Dr No (Dr No)
  • 1963 : Bons baisers de Russie (From Russia with Love)
  • 1964 : Goldfinger
  • 1965 : Opération Tonnerre (Thunderball)
  • 1967 : On ne vit que deux fois (You Only Live Twice)
  • 1971 : Les diamants sont éternels (Diamonds Are Forever)
  • 1983 : Jamais plus jamais (Never Say Never Again)
Je vous laisse décider duquel d'entre ces films (un peu vintage à présent) vous a le plus charmé. 

James Bond, une histoire d'eau
Avez-vous déjà remarqué à quel point l'eau et les navires ont eu un rôle important à jouer dans les sagas de James Bond ? Elles comprennent souvent un contexte maritime, vélique ou insulaire : l'île de L'Homme au pistolet d'or devenue la James Bond Island, les îles d'Ecosse, l'île japonaise d'Hashima dans Skyfall... Lagune de Venise sur pas moins qu'un Spirit 46, 54 et Q boat (Moonraker, Casino Royale... ). Lyman Islander 18 (Dr No). Q-boat de Riddle Marine et Sunseeker Superhawk 34 (The world is not enough). Disco Volante et hydrofoils (Thunderball). Longtail taïlandais (l'homme au pistolet d'or). Wet Nellie, la voiture amphibie ou la ville sous-marine (The spy who loved me). Sites archéologiques immergés (For your eyes only). Lac de Côme (Quantum of Solace)... Sans oublier moultes créatures marines telles que requins, raies ou pieuvres ("Octopussy").

Ian Fleming semble fasciné par l'élement aqueux comme décor de ses scénarios. Des voiliers et navires fabuleux sur lesquels les héros déambulent allègrement (ou les envoient par le fonds dans leurs cascades sans le moindre remords ! ). 
© Photos – Wikipedia

Mais revenons à notre héros du jour. Certains traiteront Sir Sean de macho, d'autres d'homme sans manières et pas toujours très respectueux des dames. D'autres encore n'apprécieront pas son franc parler, ses opinions tranchées ni son amour du scotch. James Bond et son avatar dans la vie réelle est loin d'être l'homme parfait. J'en conviens. 
Néanmoins, que ce soit dans les Incorruptibles, sous la cape du moine William de Baskerville dans le Nom de la Rose, dans son escapade de The Rock (encore de l'eau... ), dans Russia House avec la belle Michelle Pfeiffer, dans son rôle de père d'Indi Jones, Robin des Bois, Medicine Man ou bien d'autres encore, sa présence laisse toujours une trace. Highlander n'était pas qu'un film... Sean a réellement gagné son immortalité auprès du public. ​
© Photos – Wikipedia
Bon vent Sir Sean ! Que cette nouvelle aventure t'emmène là où tu rêvais d'aller encore. Ton immuable souvenir te sied bien. Et pour te rendre hommage, je me suis mise à l'apprentissage de... la cornemuse écossaise (pauvres voisins... ). Ce qui explique probablement la météo pluvieuse de ce WE ;-).

Un excellent dimanche à tous. Et pourquoi pas, l'occasion de revoir Sean dans un de ses meilleurs rôles. 
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Oiseau de Mer

9/8/2020

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Superbe dans sa robe immaculée drapée d'une large plume d'or. Lorsqu'on le croise en mer, on ne peut s'empêcher de le regarder planer sans bruit sur les flots. On ne voit le magnifique doré de son plumage que lorsqu’il étend ses larges ailes en vol. Sa cape couleur de soleil attire l'oeil au loin. Il ne laisse pas indifférent. Qu'on aime ou non ses formes, il en impose. Il file avec le vent, le poursuit, le devance et joue avec ses humeurs. Il vole sur les vagues, tel un grand goéland. Un oiseau de mer à la fois puissant et léger qui plane juste à la surface de l'eau. Une véritable bête de course, un champion du vol à voile.

Une mouette géante, acrobate silencieux que ce soit à travers les grands vents ou les grains. Lorsqu'il prend son envol, il laisse le monde et ses soucis loin derrière lui pour partir vers le grand large. Il tourne gracieusement sur les crêtes nacrées, batifole savamment entre les écueils et prend quelques pauses rafraîchaissantes au soleil lorsque l'air le boude. Un oiseau de mer pas comme les autres. Une espèce rare à protéger. Une espèce surtout belle à découvrir et admirer.

Son petit nom : un Amalia (du vieil allemand qui signifie "brave"). Joli, non ?
© Photos – Rêvesdemarins
Oiseau de mer, oiseau de feu.
Porteur de rêves, porteur de bleu.
Messager du vent et des courants.
Passager de bon aloi, emmène-nous cent fois.
Il niche actuellement aux abords du littoral belge. Même si on le trouve parfois dans des contrées bien plus reculées telles que dans l'Atlantique ou les mers du Sud. Il aime le soleil et les mers turquoises. C'est un oiseau sociable qui apprécie la bonne compagnie. Un grand voyageur d'humeur taquine et joyeuse, toujours prêt à de nouvelles aventures marines. 
Alors, aux amoureux de la nature, c'est le moment où jamais de faire un peu d'ornithologie marine. Si un vol sur ce magnifique volatile marin vous tente, n'hésitez pas à planifier une journée ou un WE pour le découvrir. Pour plus d'infos : www.sailaway.be (Alexis ou Sylvie Guillaume). Vous ne le regretterez pas !

Un excellent dimanche à tous. Et bon vent si vous décidez d'aller faire un tour sur ce joli oiseau !
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L’Arbre et la Fleur

12/4/2020

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Les cloches étant confinées à Rome, je vous propose un petit conte en lieu et place d’œufs en chocolat. De quoi faire rêver les enfants (petits et grands) confinés à la maison en ce WE pascal et sans risque de crise de foie ;-).

Il était une fois un arbre et une fleur...
Il était une fois un arbre en bordure de mer et une fleur des champs.

L’arbre était grand et fort. Large de carrure et robuste de son tronc. Sa chevelure de feuilles volait au gré de la brise et lui donnait des airs de géant. Dans le zénith de l'âge, il resplendissait de toute sa taille dans l'ombre des vagues toutes proches. On le disait invincible, sans peur de rien. Ni les vents tempétueux, ni les rafales iodées n'avaient eu raison de sa stature. Il avait résisté aux assauts du temps et de la mer. Et pour cela, on parlait de lui comme d'un arbre de raison, solide et sage.

​A quelques mètres seulement du rivage, commençait la ligne des champs. Des pâtures allant du vert fluorescent au blond mordoré des blés. En bordure des champs, quelques herbes folles avaient bravé l'air marin et tenaient bon la brise salée. Ainsi y trouvait-on de jolies fleurettes aux tons doux, entre les graminées, là où les épis dorés n'avaient pas poussé.
© Photos – Rêvesdemarins
Les vents dominants venant de l'océan, poussaient les branches de l'arbre en direction de la terre. Et il ne pouvait apercevoir sur le champs tout proches que les tiges des nombreuses plantes et de la flore qui lui tournaient le dos pour se protéger de la bise maritime. Et des fleurs, il y en avait des milliers... Des milliers qu'il regardait sans jamais vraiment les voir... Jusqu'à ce matin-là.

Ce matin de printemps, le vent est tombé. C'est exceptionnel sur cette côte. Les champs demeurent i
mmobiles, silencieux, dans les rayons du soleil levant. L'arbre peut enfin observer les environs qui le séparent des domaines un peu plus loin. Pour la première fois, il pose son regard sur l'horizon terrien. Il s'aperçoit alors qu'à quelques mètres de lui à peine, se trouve un petit trésor de la nature, dont il n'avait encore jamais encore réalisé la présence. Il écarquille les yeux et l'inspecte de ses grands yeux ronds.
Là, à seulement quelques pieds de ses racines se trouve une kyrielle de fleurs champêtres. Elles se ressemblent toutes. Sauf une... Cette dernière petite fleur semble frêle et fine. Ses pétales d’azur renvoyent les teintes du ciel. Et son cœur doré celui du soleil. Elle attire son attention. Elle est différente du reste. Si fragile et si forte à la fois pour résister aux assauts des bourrasques et des intémpéries.

Séparé d'elle par quelques mètres de distance, il la regarde sans pouvoir la toucher ni lui parler. Jusqu'alors, le vent marin les amenant à se pencher inlassablement dans la même direction et lui tourner le dos. Elle l'intrigue et titille son intérêt.
© Photos – Rêvesdemarins
Au milieu des milliers d'autres, elle est là, discrète et à peine visible... La petite fleur, si proche de lui, ses pétales de velours discrètement éclairés par rayons de l’astre du jour. Pour la première fois, il aperçoit son regard de feu et la douceur de ses pétales. Le choc de cette vision lui est tellement fort qu'il en perd quelques feuilles et s'en retrouve tout ébouriffé. Il ne sait trop ce qui lui arrive. Le vent s'est calmé depuis quelques jours mais l'arbre ne parvient plus à fermer l’oeil. La petite fleur occupe toutes ses pensées. Après quelque temps, l’arbre se rend à l'évidence : il est éperdument amoureux de cette petite fleur. Mais que voudrait bien une petite fleur d'un arbre, géant, qui ne pourrait que l'écraser par sa taille et son âge ? Il peut vivre des siècles et elle quelques jours à peine. C'est là pure folie. Une chimère, sans plus.

L'arbre tente de se faire une raison. Mais les jours passent et il pleure alors toutes les nuits en silence. Il voudrait tellement l’effleurer, ne fut-ce qu’une seule fois.
© Photos – Rêvesdemarins
​Une nuit de pleine lune, alors que l'arbre sanglote en silence, une luciole, qui passe par là s'arrête sur une de ses branches... 
- Sèche tes larmes, mon ami... 
- Quoi ? Pardon ? 
- Sèche tes larmes, mon ami... Je comprends ton chagrin. Je peux t'aider, si tu le souhaites... J'ai des pouvoirs, disons... spéciaux... Mais comme moi, ils sont de très courte durée. Je peux réaliser tes rêves pour un jour. Un seul.
- Quoi ? M'aider ? Mais c'est impossible, voyons, je suis un arbre, enchaîné à mes racines. Et ma fleur, elle n'a pas de jambes. Elle ne peut me rejoindre. Et puis, qui me dit qu'elle m'aimerait ? Un titan de ma sorte, elle aurait peur que je l'écrase sous le poids de mes branches ? De plus, je dois lui paraître affreux.
- Aie confiance... Je vous offre à tous les deux un moment unique... Après quoi, vous retrouverez vos états respectifs. Accepte mon soutien pour réaliser ton rêve. Le temps presse. Ne laisse pas passer cette exclusive chance. 
Et la luciole reprend son envol, laissant l'arbre tout pantois et surtout incrédule. Et pourtant, la petite bête à lumière tient parole : cette nuit-là, elle les libère de leur terre pour une brève trêve en dehors de leurs mondes respectifs.

Il dort longtemps d'un sommeil de plomb. Lorsqu'il rouvre les paupières, l'arbre se sent soudainement libre comme l'air. Pour la première fois de son existence, il peut enfin se mouvoir et se déplacer loin du rivage. La petite fleur est toujours là. Au lieu de lui tourner le dos comme à l'habitude, elle le regarde à présent d'un air timide. Elle ne s'enfuit pas. Sans un mot, leurs regards se croisent. Sa sève ne fait qu'un tour en lui. Il voudrait la prendre dans ses grandes branches mais il a tellement peur de la casser. Alors, il s’approche doucement d'elle et caresse ses pétales du bout de ses feuilles. Sa longue chevelure jade vole dans le vent du jour qui s'éteint. Ses yeux brillent du doré du soleil couchant. De la douceur de son bois, il caresse prudemment la beauté qui s’offre ainsi à lui. Il y butine et glane le nectar du bonheur avec une tendresse infinie. Elle le laisse faire, sans le repousser. De quelques branches fines, il s’enfonce très délicatement dans la terre jusqu’à ses racines pour se rapprocher d’elle. Et contre toute attente, il sent alors ses racines à elle enserrer ses longs doigts de bois. Ils restent ainsi enlacés, longuement. Tout est devenu silencieux. Même la mer s'est tue. Il ne sait s'il rêve. Mais si c'est le cas, il donnerait tout pour ne pas se réveiller. 
© Photos – Rêvesdemarins
​
Le lendemain à son réveil, l'océan a recommencé à murmurer et les vagues à chanter. Le vent a repris sa course. L'arbre a retrouvé sa place près du rivage. Et la petite fleur, la sienne près des champs. Aucune de trace de la luciole. En jetant un regard emplein de mélancolie en direction des prairies, l'arbre se dit qu'il a simplement dû faire un songe... Un beau songe... Mais tout au fond de lui, au tréfonds de la terre, quelque chose a changé. Le long de ses larges racines, de minuscules boutons floraux viennent de faire leur apparition...

Je vous souhaite un excellent dimanche, empli de jolis rêves de lucioles.
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Raz de Marée

5/4/2020

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Après les dragons des mers de notre billet de la semaine passée, peut-être certains d'entre vous affrontent-t-ils à présent un autre géant des mers : le raz de marée.

​Le vent ne s’est pas même levé. Une brise légère, à peine une averse
Au début, la mer était calme, limpide. L’horizon paisible et serein
Quelques vaguelettes tout au plus, venant s'échouer sur le bord marin
Et tout d’un coup, le ciel est tombé dans la mer. Ou était-ce l’inverse ?

La ligne bleue de l’océan a remplacé celle du firmament

Le doux rivage en montagne de pierre liquide s'est transformé

Les fonds marins se sont soulevés comme jamais auparavant
Et le monde s'est soudainement arrêté de tourner...

Sous l'écume bleuetée, un géant silencieux
Qui avance sans bruit, dans une chasse improbable
Sous la vague inopinée, des remous pernicieux
Aux longs bras invisibles, tentacules pendables

Un ennemi qui frappe dans le dos, insaississable
Comme des brisants dans le brouillard

Un ressac inattendu, adversaire redoutable
Un raz de marée titanesque, surgissant de nulle part

Il balaie tout sur son passage, sans faire de distinction
Qu'ils soient marins, terriens ou pêcheurs
Capitaines, mousses, équipiers ou promeneurs
Impartial pour tous, il ne fait pas de préemption

Il entraîne, emporte, charrie et submerge
En silence, sans un mot, à bout de souffle
Il ne laisse nul et nulle part sur les berges
Et l'espoir de revenir un jour à terre étouffe...

Le raz de marée balaie tout sur son passage
Mais sans l’espoir parvenir à ruiner
Sans pourtant parvenir à miner nos courages
Ni nos cœurs au large pouvoir emmener...


​
© Photos – Rêvesdemarins

Semaine triste. Deux départs de parents d’amis ces deux derniers jours. Même si l’âge était un facteur aggravant, c’est toujours terrible de voir partir ceux qui comptent pour nous, et parfois sans même pouvoir leur dire adieu à leurs côtés au moment du grand départ. Des nouvelles qui me rappellent à mes propres peurs de savoir souffrir ou de perdre ceux que j’aime, qu’ils soient proches ou éloignés de moi, en temps passé ou présent, ou en distance.

Ce billet est pour vous mes amis et tous ceux qui ont vu
leurs aimés emportés, trop tôt, par le raz de marée... Je vous souhaite de la douceur et du soleil ce dimanche, pour réchauffer vos pauvres âmes meurtries. De tout coeur avec vous. V.

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Les Femmes en Blanc

15/3/2020

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Faisons une exception au thème culte de ce site web pour un petit voyage au pays des femmes en blancs ce WE. Une dédicace à ceux et celles qui poursuivent leur labeur dans l’ombre sans discontinuer au service de la communauté, surtout en ces temps chahutés. Et pour qui j’ai le plus grand respect.

Les femmes invisibles
On ne les voit pas, ne les entend pas. Elles débutent leur journée lorsque nous rentrons chez nous. Elles vivent souvent au rythme saccadé de la lumière des néons, du lever ou du coucher du soleil. Elles travaillent dans le silence et l’isolement de couloirs, de chambres ou de bureaux vides. Elles sont invisibles. Et même lorsque nous les croisons, nous ne les regardons pas, ne les remarquons pas. Comme des petites abeilles qui virevoltent autour de nous, frénétiquement. Parfois aussi considérées comme des insectes, ou de la vermine... Toujours les mains dans nos crasses, le résultat de nos paresses ou de notre manque de civisme. Un papier par ci, une cannette par là, des miettes ailleurs ou pire.
​
Elles frottent, astiquent, lavent et épongent. Elles repassent, plient, essuient et déplacent. Et depuis peu, elles désinfectent fébrilement en plus. Elles sentent leur dos, leurs bras, leurs doigts de tant de mouvements. Et pourtant, ce n’est jamais assez bon, assez bien, assez propre. Il y a toujours bien quelqu'un pour y redire quelque chose, pour se plaindre ou pour les médire. Parfois, elles travaillent la journée ici et recommencent le soir, là-bas. Et les deux bouts demeurent souvent difficiles à nouer. Leur tâche semble sans fin. Elle est là, sans cesse à recommencer. Demain, le lendemain et le surlendemain, rien n’aura changé.

Les abeilles
D’autres femmes en blanc portent des masques, des gants et même parfois des chaussons. Elles marchent sur la pointe des pieds. Des pieds ailés qui courent incessamment d’une tâche à l’autre. Des pieds qui font mal après une journée ou une nuit de garde. Des mains qui piquent des aiguilles et des désinfectants. Des cernes sous les yeux et pourtant, elles les gardent souvent souriants. Malgré les heures, malgré les pleurs et les grincements de dents. Elles soignent, réparent, recousent ou consolent. Elles piquent, pompent, pansent ou portent. Elles n’en ont jamais fini. Et sans elles, les grands maîtres d’Hippocrate ne pourraient pas grand’chose. Et parfois, ils oublient qu’une ruche sans abeilles ne peut pas faire pas de miel. Et ces derniers temps, la ruche est en incroyable effervescence.

Si certains sont mis au repos forcé ou se tournent les pouces en cette période bizarre, vous, les femmes en blanc, êtes mises à rude contribution en compensation. Durant des semaines, voire des mois de folie, vous voici seules face à l’urgence, fortes et résiliantes comme à votre habitude. Et que ferait-on sans vous... Ce monde s'arrêterait de tourner. Déjà qu’il tourne un peu carré pour l’instant. Alors, faute de pouvoir le détourner dans la bonne direction, je vous donne un peu d’humour sarcastique de Cauvin et Bercovici (on aime ou non), pour dédramatiser une actualité quelque peu trop confinante à mon goût .
© Photos – Cauvin & Bercovici

À tous mes collègues du personnel soignant, logistique ou d’entretien. Si on ne vous le dit pas assez : merci de veiller sur nous. Vous êtes formidables. Un excellent dimanche à tous. Prenez bien soin de vous.
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La Peste de Mer

8/3/2020

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On ne parle plus que de cela depuis des semaines. Corona-ci. Corona-ça. La presse s’en délecte. Quarantaines et messages politiques semant le doute et la panique dans les esprits. Alors, j’ai choisi d’attaquer le sujet de face en nous rappelant que notre bon vieux monde n’en est pas à sa première frayeur face à la maladie, tout comme chez les marins. Et qu’il a en fin de compte, toujours trouvé une issue et le moyen de venir à bout de ses pires maux.

Le grand blond avec une augure noire
On la relate officiellement pour la première fois en 541. Elle durera jusqu’en 767 pour ensuite se rendormir durant six siècles. Elle ne se réveillera qu’á l’arrivée de navires génois. À leur bord, du blé bien blond, des vivres, des rats et... des malades en provenance de la mer noire... Noire comme son augure et ses conséquences. La peste se répandra alors en Europe durant pas moins de quatre siècles, comme un immense voile sombre à l’aube des grandes découvertes de notre monde. Elle touchera 25 millions de personnes. En 1348, elle frappe la Sérénissime de plein fouet.
Elle est arrivée par la mer...
Le spectacle doit être affolant si l’on en croit les chroniqueurs de l’époque. La peur de la contagion n’a pas de limites. La ville de Venise est déserte, les commerces fermés, les malades séquestrés et considérés comme des rejetons. La délation est encouragée pour dénoncer les foyers et les porteurs du mal. On va même jusqu’à placer des boîtes aux lettres « le Bocce » (« les bouches ») à cet effet. Plusieurs épidémies se succèdent et déciment la population. Les autorités vénitiennes décident alors de mettre en place des mesures sanitaires structurelles. C’est ainsi que naissent les premiers « lazarets », des hôpitaux ou îles villages pour accueillir les pestiférés, les personnes contaminées ainsi que les vivres suspects de porter les germes de la maladie. On nomme des inspecteurs sanitaires qui vont administrer les lazarets, contrôler les navires, leurs équipages et leurs marchandises. Ils obtiennent ainsi également des informations sur les zones et ports à risques, y compris à l'étranger. Ils vérifient les passeports de santé et ont le droit de recourir à des méthodes policières pour faire respecter les mesures sanitaires. Les périodes de quarantaine sont de plusieurs semaines à plusieurs mois (source : La Peste à Venise, Willy Burguet).
«... Beaucoup moururent de faim parce que, lorsque quelqu’un s'allongeait malade sur le lit, les gens de la maison disaient « je vais chercher le médecin » et ils fermaient doucement la porte de la maison et ne revenaient plus... » (Chronique florentine, Marchione di Coppo Stefani, 1380)
Les recherches thérapeutiques se suivent sans beaucoup de succès. On invente des remèdes plus farfelus les uns que les autres (parfums, élixirs à base de venin, régimes divers... ). Et il faudra attendre 1894 et Alexandre Yersin pour la découverte de l’origine bactérienne de la maladie (à savoir les puces des rats) et sa transmission à l'homme.

L’autre mal marin
Les épopées maritimes prennent forme autour du monde. Nous sommes au XVIe siècle, à l’âge d’or des grandes découvertes. Et les illustres noms sont liés à la mer. Mais si les voyages forment la jeunesse (et supposément la richesse, dans ce cas-ci), ils comportent leur lot de risques et de disettes à bord. Dans les cas les plus infortunés d'expéditions au long cours - sans possibilité de ravitaillement - , les vivres à bord sont difficiles à conserver. Les denrées fraîches manquent. Et les équipages en arrivent parfois à manger des rats. Le niveau d’hygiène et d’aération des cales sont loin d’être idéaux. Et les premières maladies font leur apparition à bord : « La peste de mer» (le scorbut, dû à une carence en vitamine C), la dysenterie, la fièvre typhoïde ou encore le choléra, ce dernier étant surtout présent sur la route des Indes. Les maladies voyagent elles aussi et ne connaissent pas de frontières...
Au fur et à mesure des siècles, les techniques et les instruments de navigation se précisent pour permettre des escales plus fréquentes et le ravitaillement en vivres frais. Les règles de bord et l’hygiène s'améliorent.  On instaure par exemple la mise à disposition aux matelots de vêtements de rechange, des braseros pour se sècher ainsi que la distribution de vivres plus adaptés pour éviter les maladies de bord et surtout la séparation physique des malades et des sujets sains. En 1753, un médecin de la marine britannique, James Lind, publiera d'ailleurs le "Traité du Scorbut". Le grand navigateur James Cook, notamment, tentera de nouvelles mesures à bord pour éradiquer les maladies en mer, comme l'utilisation du jus de fruits (citron) ou de la choucroute (le chou étant un excellent anti-scorbutique).
« Harbert ne revenait guère d’une excursion sans rapporter quelques végétaux utiles. (…) un autre [jour], c’était une oseille commune, dont les propriétés anti-scorbutiques n’étaient point à dédaigner… « (L’Île mystérieuse -1874, Jules Verne)
© Photos – Wikipedia & W. Burguet
Cette maladie liée à des carences alimentaires, est devenue très rare dans les pays développés. Bien qu'on en ait recensé quelques cas pas plus tard qu'en 2016 encore, chez des adolescents aux mauvaises habitudes ou régimes très déséquilibrés. Ou dans le cas de personnes précarisées et isolées. Dans les régions du monde où frappe encore la famine de nos jours, par contre, la maladie n'a pas encore été totalement éradiquée (notamment dans les camps de réfugiés... ). Dans tous les cas, il existe des solutions. Mais, elles demandent des efforts et investissements de la part de l'environnement socio-économinique, voire des patients eux-mêmes.  

C’est assez troublant de se dire que, tout comme il y a sept siècles déjà, le vent a soufflé des pays du Levant pour frapper à nouveau le Nord de l’Italie en premier. Alors, j’ai une pensée tendre pour tous ceux qui sont malades et ceux coincés en quarantaine, chez eux ou ailleurs. Tout particulièrement pour ma proche famille habitant à Milan et pour qui, par précaution, les quatre murs de leur appartement doivent leur sembler bien étroits depuis quelques semaines. On pense à vous d’ici ! Baci à distance !

Un excellent dimanche à tous. Prenez surtout bien soin de vous.

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