Ce billet semblera futile, voire ridicule à ceux qui n’en n’ont jamais eu. Et ceux qui en ont eu sans finir par s’attacher et en ne voyant que les inconvénients, n’ont probablement pas vraiment compris la chance qu’ils ont eue… Un petit billet émotion pour une belle gueule d’amour.
Lorsqu’un sans-abri implore l’aumône serrant son chien dans ses bras (qui la plupart du temps est mieux soigné que son maître), mon cœur craque à tous les coups. Pas que la détresse des hommes me touche moins, mais parce que je sais ce que ce compagnon signifie dans leur vie de misère : il vaut tout l’or du monde, surtout lorsqu’on est dans la rue.
C’était tout début 2009. Tu as sauté sur nos genoux et dans nos bras dans cette vieille cuisine. Puis tu n’as plus daigné bouger, ton doux regard planté dans le nôtre. Nous n’avons donc pas eu d’autre choix évident que de t’emmener avec nous, toi et ton grand frère. Tu nous avais adoptés (et non le contraire... ). Par cette soirée glaciale et neigeuse, ni panier, ni laisse, ni collier dans le coffre de la voiture. Et encore moins d’expérience avec des bébés de votre sorte. Juste notre amour naissant pour deux adorables boules de poils qui allaient remplir nos vies bien plus que tout ce que nous pouvions imaginer durant tant d’années. Un nouveau morceau de vie.
La première nuit blanche. Blanche de neige dans cet ancien fumoir, à l’abri sous tes larges couvertures bien chaudes, blottie contre le flanc molletonné de ton grand frère, mais dans l’obscurité des fenêtres barricadées pour t’empêcher de t’enfuir. Blanche pour moi de tes pleurs pour ta première fois loin de ton refuge maternel et avec tes nouveaux parents humains. Et mon effort surhumain pour ne pas venir te chercher pour passer la nuit près de moi dans la chambre à coucher malgré la terrible tentation. Puis tes diverses escapades, dans la rivière, les champs, au dessus du mur ou de la clôture de plus d’un mètre cinquante pour aller vagabonder à l’aise. Tes jeux avec ton frère, les poubelles déchiquetées et j’en passe. Que du plaisir. Tu avais de l’énergie à revendre. Tu dansais littéralement lorsque nous mettions nos bottes ou que nous prenions la laisse pour aller nous promener avec toi. Tu ne nous laissais pas passer dans le chemin tant que tu n'avais pas reçu tes câlins. Tu courais après les lapins, les canards ou les faisans qui osaient venir faire un tour dans notre jardin. Et en hiver, tu n'en avais jamais assez de te régaler de glace et de neige. Quelle joie de vivre.
© Photos – RedandHowling
Durant presque dix ans, tu as suivi ton frère dans ses bêtises. Vous étiez inséparables malgré vos divers séjours à l’hôpital pour vos bobos respectifs, petits ou grands. Vous avez passé vos sommeils dans votre étable bien à l’abri. Et je suis quelquefois venue vous y rejoindre en pyjama par les nuits de tempête et d’orage, blottie entre vous deux pour vous rassurer, au grand dam des miens. Ma colère contre les voisins qui enrageaient à faire des feux d'artifices juste à côté pour leur petit plaisir personnel, sans la moindre considération pour les fermiers, manèges et propriétaires d'animaux du coin. J'en suis venue à détester les soirs de fêtes sachant que vous seriez totalement paniqués par ces sons et lumières futiles. Mon inquiétude lorsque la météo annonçait des tempêtes et des pluies diluviennes lorsque je n'étais pas à la maison (même sachant que vous aviez une belle étable pour vous abriter). Et avec les années, vous avez fini par emménager dans la buanderie près du chauffage pour les nuits froides, un peu plus près de nous. Un peu moins d'inquiétude pour mon sommeil vous sachant bien au chaud à l'intérieur.
Toi et ton frère nous protégeaient avec vos grandes dents, vos longues griffes, vos larges pattes, votre taille aussi grande que la mienne et votre grosse voix lorsqu’un étranger osait s’approcher de nous. Et pourtant, vous étiez des crèmes une fois qu’on vous connaissait, sans animosité ni méchanceté aucune.
© Photos – RedandHowling
Puis un jour, ton grand frère nous a quitté, épuisé dans son combat pour sa santé après presque dix ans de vie commune. Et tu es restée bien seule. La maison se vidait peu à peu.
Alors, tu as déménagé dans le bureau. Toujours un peu plus près de nous. Et pourtant, malgré nos craintes, tu as repris une autre vie, sans lui. Plus exclusive, plus douillette, plus chouchoutée, en parfaite harmonie avec la vieille chatte. Vous vous parliez parfois. On se demandait toujours ce que vous pouviez bien vous dire. En tout cas, votre promiscuité ne semblait pas vous déranger. C’était un réel plaisir de vous voir dormir une à côté de l’autre, pour un concours de ronflements - il est vrai toujours à une distance respectable l'une de l'autre. Et tu lui chipais souvent son repas. Elle ne se plaignait jamais… Nous n'avons jamais tout à fait compris pourquoi tu pleurais lorsqu'elle arrivait dans ton parage. Peut-être parce que tu voulais jouer avec elle. Vous étiez comme un vieux couple, deux vieilles dames vivant en communauté. Puis, il y a deux ans, ce fut au tour de ta compagne à trois pattes de t’abandonner après de longs mois de bataille contre un vilain cancer. La maison se vidait encore un peu plus. Et là, tu as dû rester seule avec tes humains. Plus d’autre boule de poils avec qui partager tes humeurs et tes journées. Et tu t’es encore rapprochée de nous : câlins, caresses, promenades, gâteries et surtout beaucoup de tendresse et d’amour. Ton museau avait blanchi, tes yeux s’étaient voilés, ton poil était devenu plus dru et ta démarche moins sûre. Tu n'entendais plus très clair mais jamais tu ne manquais de nous reconnaître. Tu nous régalais sans compter de tes poils pour garnir chaque coin de la maison et j’aurais pu m’en faire une couverture bien douillette (comme les oiseaux chaque printemps d’ailleurs). Tu vidais nos assiettes et rivalisais pour les croûtes de fromage que je coupais gentiment plus larges que d’habitude pour te gâter un peu. Tu pleurais souvent une fois seule avec moi, pour réclamer des caresses. Sans oublier l’heure de ton « bonbon », qui faisait plus aisément passer les pilules et sirops que tu devais ingurgiter pour ta santé. Tu me laissais tout faire avec toi. Tu acceptais tous mes gestes et soins sans sourciller. Toi et moi nous nous faisions mutuellement une confiance aveugle.
© Photos – RedandHowling
Et un jour, tes pattes n’ont plus daigné te porter. Tu n'as plus voulu te nourrir. Les médecins te disaient mourante. Cependant à force de patience, d'amour, de nuits à même le sol à ton chevet et d’efforts pour te rendre goût à la vie, tu as résisté durant quelques années encore. Nous savions qu’il s’agissait du calme avant une nouvelle tempête. Et nous avons joui de ta présence à chaque instant. Tu avais déjà un âge canonique et chaque jour de plus avec toi était un cadeau.
Bien sûr que c'était du travail. Du nettoyage constant, des courses en plus, des rendez-vous médicaux. Evidemment que c'était compliqué à organiser pour profiter d'un WE ou de vacances en dehors de la maison, en assurant toujours ta garde par quelqu'un de confiance. Et oui, nous avons dû très souvent renoncer à partir. Pour sûr que cela représentait un sérieux budget en énergie, temps et argent. Oui, tu en prenais de la place et pas moyen de te mettre dans mon sac à main (même s'il est grand) pour t'emmener avec moi. Et avec les années, comme toute personne âgée, s'occuper de toi devenait un défi de taille. Et cependant... Rien de cela ne m'a jamais découragée. Un animal, ce n'est pas un cadeau de Noël, c'est un membre de la famille à part entière pour la vie avec ses bonnes et ses mauvaises surprises.
© Photos – RedandHowling
Puis, cette année, la prédiction des blouses blanches s'est réalisée : tes pattes arrières t’ont définitivement abandonnée. Et c’est alors une très vieille dame, du quatrième âge, que nous avons soignée durant quelques mois : nuit et jour, nous assurions une permanence, ton lit à changer, te laver, nettoyer, te donner à manger à la main, soigner tes escarres, te soulever et te porter pour te faire encore te promener un peu au jardin. Chaque effort pour marcher devenait pénible et te coûtait toute ton énergie. Mais jamais tu ne grognais. Jamais tu ne nous a démontré de l’agression même si nous n’étions pas toujours aussi délicats pour te déplacer que ce que ton état requérait. Jamais tu n’as cessé de nous regarder de tes yeux infiniment bons et aimants, ni de nous témoigner ton amour inconditionnel. Et non, tu ne sentais plus aussi bon. Et non, tu n’étais plus aussi jolie. Peu importe, pour moi, tu restais la plus belle, la plus douce. J’adorais caresser tes oreilles duveteuses et enfouir mon visage dans la fourrure de ton ventre et me lover contre toi. Jamais encore, nous n’avions été aussi proches de toi, prenant soin de toi 24/7, à nos côtés dans la maison. Mes très fréquents voyages professionnels me pesaient, craignant de ne pas te retrouver à mon retour. Et notre vie tournait jour et nuit autour de la tienne. Tu étais ma première et ma dernière pensée de chaque jour depuis des mois.
Lorsqu’on me demande ce qui est le plus difficile à gérer avec un chien, je réponds sans hésitation : « l’adieu »…
Ce soir-là du deuxième jour du mois de mai, alors que j’étais seule avec toi, tu semblais justement avoir retrouvé du poil de la bête et un peu de force pour marcher sans mon aide. La nature nous a ainsi surpris par une nouvelle crise, décidant tout d’un coup qu’il était temps pour toi de partir. Les symptômes étaient clairs tout comme l’évidence de la décision à prendre. Celle de te laisser t’en aller fut - comme pour d’autres précédemment - la plus dure à prendre de ma vie. Mais c’était bien là un cadeau que de faire cesser ta souffrance. Aimer, c’est aussi pouvoir laisser aller l’autre et lâcher prise. Et je ne m’y habituerai décidément jamais… Tu t’es endormie paisiblement dans nos bras, contre moi, tout en douceur, au son de nos voix et au toucher de nos caresses.
Les mots me manquent pour exprimer les émotions, la douleur et la gratitude. Tu as été tellement dans ma vie, bien plus qu’un chien, bien plus qu’un humain ou un enfant, bien plus qu’un ami pour l’existence. Tu m’as souvent consolée et rendue meilleure. Je ne supportais pas qu’on te fasse le moindre mal. Ta douleur était mienne. Tu étais la dernière boule de poils restant à la maison, ma fifille, mon bébé d’amour. La maison et mon coeur sont bien vides à présent.
© Photos – Rêvesdemarins
Dors, mon bébé, dors. Repose-toi enfin, ma jolie Souki. Et veille sur nous de là-haut avec ton frère et ta soeur féline, comme tu l’as si bien fait ici bas durant presque quinze ans. Tu restes dans nos cœurs à jamais. Bon vent, ma douce.
Bon vent à tous en ce dimanche ensoleillé, où que vous soyez.
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Si les Chinois ont choisi le lapin comme emblème à partir de ce mois, moi, j'en reviens au petit crabe en ce 4 février, journée mondiale de la lutte contre le cancer... Un blog en l'honneur et soutien de ceux qui ont un oeuf à peler avec ce petit crustacé à l'appétit glouton.
Tout commence dans une boîte de conserve...
Une aventure qui débute un jour comme un autre. En rue, avec une simple boîte de conserves, mais soudainement qui change une vie... Un événement banal, qui se mue en une odyssée dangereuse et mystérieuse aux confins de nos limites.
Une traversée océanique qui se termine dans une chaloupe au milieu de l'eau glacée. La soif, le froid, la chaleur intense. La peur de se perdre, de perdre l'autre, de ne pas revenir. La colère, le désespoir, le découragement. Un combat, une fuite, un voyage. Au bout du monde, au bout du désert, au bout de soi-même...
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Canailles ! ... Emplâtres ! ... Va-nu-pieds ! ... Troglodytes ! ... Tchouck-tchouk-nougat ! ...
Après la tempête en mer, celle du vent saharien. Les ouragans se suivent et ne se ressemblent pas. La souffrance du corps et de l'esprit. Et dans ces fameuses conserves de crabe, un remède pour oublier ses maux... Une drogue pour calmer ses angoisses.
Une épopée au fin fond des dunes et du désert de la soif. L'adversité qui crée des amitiés pour la vie. Mais une traversée où même les plus grands amis perdent la tête dans un delirium tremens face aux défis de la Nature. Des moments où l'esprit perd le Nord.
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Et cette touche d'humanité malgré les apparences... Celle où même les plus grands héros se laissent aller à chanter les noms d'oiseaux pour trouver la force de continuer et de retrouver leur chemin dans leurs mers houleuses. La persistance pour survivre. La volonté de sortir de leur situation précaire et des pinces dorées du crustacé.
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Une petite pensée pour tous ces héros qui se sont jadis frottés au petit crabe glouton (ou se débattent aujourd'hui encore avec la bébète). Soyez tolérants et patients avec leurs délires et leurs joutes verbales....
Un très bon dimanche à tous. Dites-moi votre surnom d’enfance et je vous dirai qui vous êtes…
Nous sommes tous uniques. Et si certains noms nous reconnaissent officiellement pour le monde extérieur, nos proches ont parfois choisi de nous affubler d’une autre identité, bien plus secrète, tendre ou loufoque que le titre du registre des naissances.
Mon grand-père, à qui ce blog est dédié, était le premier à aimer l’usage de surnoms. Il se faisait d’ailleurs appeler “Monseigneur” par ses proches. Et c’est sous ce nom quelque peu théâtral que nous nous souvenons de cet homme humble, créatif, assoiffé de connaissance, à la plume et l’imagination débordante.
Il y a tout d’abord un prénom, ou deux, trois ou plus…
© Photos – Rêvesdemarins
L'essentiel est invisible pour les yeux... Ainsi en est-il de ceux qui demeurent dans les souvenirs. Un petit billet en hommage de ces derniers.
Cette semaine, j'ai envoyé un petit message à un ancien collègue. Je le savais malade, mais fort et battant face au méchant petit crabe qui lui rongeait la moëlle osseuse depuis quelques années déjà. Deux greffes lui avaient offert un répit pour de nombreuses années. Nous nous connaissions depuis plus de vingt cinq ans via le travail et avions régulièrement des contacts durant sa maladie. Et cette année, j'ai pensé souvent à lui envoyer un petit mot, sans pourtant jamais finalement en prendre le temps. Son profil sur les divers réseaux sociaux indiquait qu'il était toujours bien actif dans notre société où tout tourne tellement rapidement. Et cela avait suffit à calmer ma conscience.
Cependant, le message en réponse à ma missive à son addresse professionnelle cette semaine, m'a laissée sans mots... "Nous sommes au regret de vous annoncer que ... ". J'étais atterrée : j'avais attendu trop longtemps. Je n'avais pas vu passer les mois importants. S. nous avait quitté, il y a presqu'un an déjà, sans que je ne le sache. Et cela m'a réellement attristée : de son départ, de mon ineptie à reprendre contact plus tôt, de mon ignorance dans ma vie trop pressée. De mon incapacité à prendre le temps pour les petits gestes importants, pour quelqu'un qui méritait de l'attention au nom de la gentillesse humaine, même si nous n'étions pas très proches.
Casper
Et pourtant, cher S., ton nom est toujours bien lisible sur ces fameux sites web. Ta photo te montre dans tes meilleurs jours. Ton profil semble avoir immuablement traversé le temps et les évènements sans avoir été affecté par ton absence. Ton image et ton souvenir planent doucement, comme une brume tamisée sur les voies du monde digital. Tel un gentil fantôme qui continue à veiller sur nos vies empressées et à errer dans les couloirs de l'immense bâtisse aux milles portes qu'est l'internet.
Gentils fantômes des couloirs de nos vies,
Les réseaux sociaux constituent une source intarrisable d'informations. Des véritables amis aux supposées connaissances. Des anciens collègues aux futurs patrons. Des nouveaux profils aux noms d'emprunt. Ils regorgent de personnes bien réelles et de personnages factices. Ils conservent également la trace de notre passage dans cette société de consommation. Même encore bien longtemps après notre départ.
On peut critiquer cette pratique. Devrait-on systématiquement enlever ces noms du monde actif ? (Et ceci n'est pas chose aisée vu les réglementations sur le sujet). Devrait-on effacer toute trace de leur existence ? Mais, quelque part, la présence de ces gentils "Casper" sur les médias sociaux, permet au souvenir de perdurer. Elle supplée le deuil, et la remémorance. Elle offre une porte aux besoins de ceux qui restent, de continuer à faire vivre la mémoire. Elle accorde un chemin aux messages aux disparus et de soutien à leurs proches. Elle fait parfois autant de bien que de tort. Le débat demeure entier.
A tous ces "Casper" qui veillent sur nous à travers leur souvenir et dont la tendre pensée me tient chaud dans mes froides nuits sans sommeil comme une tiède mer d'été.
Un très bon dimanche à tous.
Un billet invitation à la découverte d'un bel artiste.
Les photographes de mer sont nombreux. Et quelques d’entre eux ont ma préférence. Ce blog vous a d’ailleurs présenté un photographe russe, il y a quelque temps. Mais ce week-end, je vous propose de découvrir un autre artiste. Il est belge, humble, talentueux à souhait et crée des photos marines fabuleuses en noir et blanc. Back to the basics. Celui-ci a misé sur simplicité et authenticité. Et j’aime ! Ami d'amis, j'ai de plus, eu la chance de naviguer brièvement avec lui. La force tranquille de ses photographies et la profondeur de ses images m’ont conquise. Gentillesse, discrétion, ouverture et professionnalisme en prime. Je vous emmène découvrir Alexandre Christiaens.
Noir et blanc
De la nature, brute, pure, jaillissante. Plus vraie que nature. Les dégradés de noir et blanc font ressortir les émotions et la force des éléments. Une image simple pour un sujet complexe. Une prise de vue au long cours pour un moment furtif. Comme des clins d’oeil aux vagues, ses photographies rendent hommage à des gouttes d’eau salée dans toute leur splendeur. Nul besoin de couleurs vives pour rendre toute l’immensité de l’océan. Sa déclinaison en gris de base est bien plus puissante que toutes les teintes de l’arc-en-ciel. Les détails des nuances dérivent sur des chevaux d’écume au galop, saisies par le photographe en pleine ruade marine. Le reflet d’un monde liquide qui engloutit la nuit et le jour. Peinture silencieuse de danses assourdissantes. Une performance pour un retour aux sources. Une œuvre saisissante et profonde.
© Alexandre Christiaens
Alors, je vous encourage vraiment à découvrir cet artiste. Et si une petite visite vous tente, il exposera très prochainement à Liège. L’occasion de voir la mer sous un autre angle (et sans vous mouiller les pieds. )
“Déserts de mers, Montagnes d’eaux” - Alexandre Christiaens
18/02 - 19/03/2022 Vernissage vendredi 18 février dès 18h00 Expo Galerie Flux - 60 rue Paradis, 4000 Liège http://www.alexandrechristiaens.com
Entre Ciel et Mer
"Ses nouvelles images démontrent que le but poursuivi par Alexandre Christiaens n’est pas tant de capturer des paysages que d’en révéler leur quintessence : au-delà d’un télescopage entre terre et mer, l’enjeu se situe davantage au niveau de la rencontre entre deux éléments, minéral d’une part, aquatique de l’autre. Les superpositions sont subtiles et parfois l’oeil hésite : ces vagues sont-elles de sable ou d’eau ? L’exposition à l’Espace Flux inclut des images non modifiées, qui permettent de comprendre comment Alexandre Christiaens perçoit la similarité des mouvements à la surface d’un désert ou sur celle du Pacifique. » (Texte de P.Y. Desaive, commissaire d’exposition).
Je vous souhaite un beau moment devant ses œuvres et un excellent dimanche à tous.
Il y a de ces moments où l'angoisse nous serre la gorge, où nos nuits se font blanches et où l'on ne tient plus en place. Ces instants qui semblent des heures. Ces intensités qui nous font trembler. Et puis vient la relâche. Celle où l'étau se désserre, où la boule qui nous noue la gorge ou l'estomac disparaît enfin. Celle où les muscles se détendent et l'esprit cesse de tourner à deux cents à l'heure. Celle où le corps et l'esprit peuvent enfin faire une pause et rabattre leur garde. Après la tension et l'adrénaline, vient alors un instant de paix, de grâce et de soulagement. Le skipper parvenu à convoyer son navire après une grave avarie. Le marin qui vient de passer à travers les brisants. Le pêcheur qui rentre au port après l'ouragan. L'alpiniste qui rejoint le refuge après avoir essuyé une tempête de neige. Le promeneur perdu dans la brume qui aperçoit enfin un chemin. Et tant d'autres.
Chacun aura sa manière bien personnelle de célébrer ces pages qui se tournent pour un épisode plus serein. Et surtout, chacun l'exprimera différemment. Il existe dans le language de nombreuses interjections qui expriment à la fois le bonheur, la reconnaissance et le soulagement : "Youpie, ouf, hourra, super, génial, wouhou..." ou autres onomatopées, expressions et réactions aux degrés divers de politesse que je vous épargnerai. Cependant, un terme représente à la fois toutes ces notions émotionnelles... Celui qui me vient tout naturellement à l'esprit remonte à l'antiquité...
Hallelujah...
Handel, Leonard Cohen, Whitney Houston et bien d'autres ont tenté de traduire ce petit mot en gospels et en hymnes superbement musicaux. Je vous propose d'en entendre quelques interprétations différentes.
Ce vendredi, c'était la journée mondiale pour la lutte contre le cancer. Un jour, qui année après année, demeure inlassablement un jour particulier dans mon coeur. Et bientôt, j'espère pouvoir chanter à tue tête un "hallelujah" pour tous ceux qui attendent avec angoisse les résultats de leurs pérégrinations médicales.
En attendant de pouvoir fredonner ce bel anthem en leur hommage, je vous souhaite à tous un excellent dimanche.
Il y a des moments qu’on n’oublie jamais. Ils nous forgent, nous façonnent, nous transforment. De ces moments où nous savons encore exactement où nous étions, ce que nous faisions et avec qui nous vivions cet instant pas comme les autres.
Dans ma courte vie, il y a eu au moins trois événements majeurs d’impact global sur notre planète qui ont marqué mes jours. Le premier, le petit pas d’Amstrong sur la lune le 21 juillet 1969 m’a laissée relativement indifférente, trop occupée à me réchauffer dans ma douillette couveuse à la maternité. Par contre, la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 a, lui, capté toute mon attention. Les images au journal télévisé n’en finissaient pas de m’épater. Deux ans plus tard, j’allais habiter l’Allemagne qui se redécouvrait comme un nouveau pays. Enfin, en ce qui concerne le 11 septembre 2001, en voyage au Canada en charmante compagnie, dans un petit hôtel à Osoyoos, près de la frontière américaine, j’étais dans ma douche alors que la télévision locale hurlait un événement qui allait changer la face du monde en quelques minutes. Quelques instants plus tard, je me retrouvais dans une salle de petit déjeuner (où je n’ai rien pu avaler, la gorge totalement nouée), collée au poste de télévision commun dans un silence total avec mes co-locataires, n’en croyant ni mes yeux, ni mes oreilles, par l’actualité du jour. Abasourdie, choquée, incapable de retenir mes larmes. L’impensable venait d’arriver sous mes yeux. Presque trois milles personnes venaient de disparaître dans un amas de poussière, de gravas et d’horreur des deux tours jumelles new-yorkaises au sommet desquelles j’avais encore posé pour une photo avec mon cher père seulement quelques années auparavant. Ce jour est resté gravé dans ma mémoire. Et les images du souvenir m’arrachent à chaque fois encore une émotion indescriptible, vingt ans plus tard. 9/11, c’est comme si c’était hier.
Le lendemain, le 12 septembre 2001, nous faisions partie de ces très rares touristes parvenant à passer la frontière canadienne vers les États-Unis. Cachet du passport pour preuve. Alors que les frontières se fermaient de toutes parts, que les aéroports étaient bloqués et que tous les mouvements dans le pays étaient mis au pas. Les années qui suivirent, ce fut au tour de mes amis, membres de ma famille ou collègues américains de me narrer leurs souvenirs, en direct ou de leurs proches dans les tours, et comment certains avaient pu en réchapper, ou non… Avec toujours cette émotion intense. Et l’incompréhension face à ce qui ressemblait à un mauvais rêve. Ce voyage au Canada et aux Etats-Unis à travers cette date fatidique est demeuré dans ma mémoire comme un moment unique.
© Photos – Rêvesdemarins
N’oubliez Jamais…
Tu n’étais pas très belle avec ton nez de boxeur. Tu avais probablement été heurtée par un de ces chauffards de campagne. Mais je t’aimais comme tu étais. Tes imperfections te rendaient bien plus attachante encore. Un petit nez bosselé tout noir bordé de longues moustaches devenues blanches avec les années, que j’aimais tant lorsque tu le frottais contre mon visage. Tu laissais tes marques sur mes joues comme sur le vieux meuble de cuisine, déteint de tes caresses.
Tu faisais partie du contrat d’achat de la maison, tes anciens parents partant pour l’étranger, sans toi. J’étais venue te chercher au sommet d’un building bruyant en plein centre-ville de la capitale, où tu avais émigré pour quelques semaines, le temps du déménagement. Tu étais déjà adulte de quelques années. Terrée sous un lit, sauvage et imprenable, j’avais perdu pas mal de bouts de peau pour parvenir à t’emmener avec moi pour te ramener dans ta maison et tenter de t’apprivoiser. Mais je n'en avais cure. Et de retour dans ton domaine, bien au chaud dans ta laiterie, tu avais peu à peu repris du poil de la bête. Et moi, j’avais quelque peu gagné ta confiance. Il m'a ensuite fallu quelques années de patience et de persistance pour gagner ton coeur... La maison, c’était tout d’abord la tienne. Tu y habitais bien avant nous et tu nous y tolérais. Moi un peu plus que d’autres. Et comme moi, tu redoutais tous ces intrus qui y rentraient et s’y installaient comme s’ils étaient chez eux, sans respect ni politesse pour tes horaires, ton territoire et ton intimité. “Les méchants étrangers” contre lesquels tu grognais comme un chien. Pas besoin de sonnette : on les savait proches à ta mine sombre et à ton “chatoiement “. Tu connaissais le grand jardin comme ta poche et pouvais y jouer à Colin-Maillard des heures durant, au grand dam des oiseaux, des musaraignes et des lapins. Tapie sous un buisson ou une cachette secrète. Et nous pouvions attendre longuement que tu daignes réapparaître... Crachin, pluie ou vent, peu importe, tu n'avais pas de saison pour inspecter ta propriété. Et le jour où deux chiots remuants aux grosses papattes sont venus vivre dans ta maison, tu ne t’es pas laissée impressionner malgré leur taille imposante et leurs grosses dents, pas même devenus adultes et sept ou huit fois ton poids. Tu es restée la maîtresse incontestée de ton domaine. Et ils t’ont acceptée comme telle après quelques coups de griffes bien placés. “Don’t mess with mistress the cat !”.
© Photos – Rêvesdemarins
Je vis chez mon boxeur… Je vis chez mon chat…
Tu avais une véritable patience d’ange. Tu pouvais attendre des heures (même si parfois pas vraiment en silence, il est vrai) que l’on daigne s’occuper de toi. Et jamais tu ne nous en tenais rigueur. Sauf après une longue absence sous la garde d’une house-sitter… Là, il t’arrivait de râler et de nous bouder quelque peu. Mais bien vite, je retrouvais ta boule de poils à ronrons contre ma joue et ton adorable “mrraouw” pour me dire que je t’appartenais. J’étais “ton humain” préféré.
Tu adorais les portes. Ou plutôt les… entre-portes. Impossible de les garder fermées… Il fallait toujours que tu t’installes en leur milieu. Dehors, dedans, dehors, dedant... Nous avons joué au portier des années durant. Et puis cet air dégoûté que tu pouvais aussi prendre lorsque le contenu de ta gamelle ne te convenait pas. Une véritable princesse. On ne t’aurait pas trompée sur la marchandise. Nous avons joué au majordomme des années durant également... Aucun doute sur l'identité de la véritable patronne de l'habitation. Le matin, c’était tout un rituel (pas toujours pratique quand on n’est pas un super lève-tôt comme moi). Mais je m’y pliais avec joie pour le plaisir de nos discussions matinales. Tu m’attendais toujours, patiemment. Tes grands yeux verts ou dorés selon l’angle de la lumière, tellement doux. Tu adorais ennuyer le chien en t’installant sur son lit. Et il te rendait bien la pareille. Et le soir, même cinéma : madame n'avait pas envie d'aller se coucher alors que le reste de la maisonnée tombait de sommeil. On avait toujours de l’animation à la maison, de quoi s'occuper et quelqu’un à qui parler. Durant des années, les gens se moquaient de toi parce que tu ressemblais plus à un phoque faisant la sieste au soleil. Mais tu assumais ta large taille avec fierté. Puis, de la catégorie des poids lourds, tu es passée à celle des poids plumes ces dernières semaines. Le vilain petit crabe (encore et toujours celui-là), grignotant tes forces, de l’intérieur de tes vieux os, puis s'insinuant dans tes poumons. Et tous les petits plats les plus créatifs les uns que les autres que je pouvais te préparer pour tenter de te remplumer ne suffisaient plus à satisfaire son appétit vorace. Ces derniers jours, je me suis rendue compte à quel point tu étais grande, même lorsque ton pelage ne parvenait plus à masquer ta silhouette devenue filigrane. “Tu es incroyablement adorable. Si forte et si fragile à la fois…”
Mais tu étais forte, très forte en réalité. Tu en avais encaissé des coups comme boxeur… Et toujours sans jamais te plaindre, sans jamais flancher. Toujours, tu trouvais la force de te relever et de remonter sur le ring. Pas moyen de te mettre KO. On disait de toi que tu étais une peureuse parce que le moindre bruit te dérangeait. Mais, au fond, tu souhaitais juste qu’on te laisse tranquille chez toi. Tu n’as jamais failli, tu n’es jamais partie. Tu es restée fidèle. Pas même lors de travaux majeurs de rénovation pour quelques longues années, bruyants à souhait, bourrés d’étrangers dans la place, et surtout qui avaient totalement détruit ton ancienne maison et t’avaient temporairement reléguée dans un nouveau logement bien moins confortable.
Toujours, tu as été là pour moi, dans mes coups de vie, de coeur ou de sang. Tu me protégeais, me consolais, m’apaisais. Passer mes doigts sur ton ventre doux et la musique de ton ronronnement me faisaient tellement de bien et suffisaient bien souvent à me redonner courage toutes ces fois où mes jours étaient sombres. Je veux croire que tu me comprenais un peu. Et j’avoue que le rollercoaster émotionnel des dernières années m’ont laissée épuisée sans toi pour me remonter le moral. Malgré tes dix sept longues années (cela doit faire presque centenaire dans notre échelle de vie humaine), tu avais bien utilisé tes neufs vies, surtout cette dernière année. Tu avais surmonté diverses maladies, le foutu crabe, une patte en moins, échappé à l'appétit de la fouine et aux voitures, sans compter aux régulières tentatives de tes grands compagnons à la truffe noire pour te chaparder ta gamelle et ton lit, parfois sans ménagement pour ta petite taille et te bousculer entre leurs grosses pattes.
© Photos – Rêvesdemarins
Ce soir-là ,cette semaine, tu as attendu mon retour à la maison et ma présence tout contre toi pour partir, entourée de tendresse, en silence et en toute dignité. Il n'y a pas que les oiseaux qui se cachent pour ce moment fatal-là. À cet endroit même où tu aimais tant te dissimuler, sous le banc contre la laiterie qui t’avait autrefois abritée. Tu es venue et repartie dans ton chez toi. Mon bébé, ma fi(fi)lle, m’a belle, ma jolie, mon Chacha, mon amour. Tous ces mots qui gagatisent mais reflètent tellement bien le lien fort que nous avons tissé et nous gardera ensemble à jamais. Les gens sans enfants ont tendance à aimer d’autres êtres, dont parfois leurs compagnons non humains. Et j'en fais un peu partie, sans honte ni regret aucun.
Ma maison et mon cœur sont bien vides sans toi… Dors bien, mon bébé, mon boxeur... Après cet ultime combat. Et dans ta grande prairie où tu chasses à présent les bisons (et les souris), veille un peu sur moi. Tu me manques.
If my ship sails from sight, it doesn't mean my journey ends, it simply means the river bends. (Enoch Powell)
Il y a des moments où les mots font défaut. Où ils sont inutiles et où le silence vaut mieux qu’un long discours.
Ce soir, une amie d’enfance, proche à mon cœur dans son amitié de très longue date, vient de perdre un être cher. Bien trop tôt. Après une longue lutte courageuse et acharnée et des mois de combat dans la dignité dans l’entourage et l’amour inconditionnel des siens. Le combat de la rivière pourpre, celle qui coule dans nos veines et qui charrie parfois des méchants petits crabes. Mais une rivière n'en finit jamais de couler et de se fondre à la mer. Comme nos coeurs, jamais elle ne cesse de battre. Alors, ce billet restera muet, parce qu’il n’y a pas de lettres. Parce que je ne trouve pas les mots. Parce que les phrases ne suffisent pas pour combler le vide, pour guérir la blessure, pour consoler et pour traduire ce que mon âme souhaite exprimer. Et je me sens impuissante dans mon mutisme. Mais, c’est la seule consolation que je trouve à offrir. Il y a bien des années, cette amie m’a fait découvrir une autre rivière. Magique celle-là : Vltava - la Moldau, qui déambule à travers les merveilleuses contrées tchèques, la magique cité de Prague et surtout à travers la musique de Bedrich Smetana. Je n’étais alors qu’une enfant mais ce souvenir est resté ancré dans ma mémoire comme une révélation qui continue de m’émouvoir profondément aujourd’hui. Alors, que cette musique vous porte au-delà des portes des larmes et vous soit aussi douce que cette rivière lorsqu’elle caresse les rives sur son chemin vers un monde meilleur. Toutes mes tendres pensées, de tout cœur. Et même si je suis loin, je suis tout près…
Sur un navire, on a toujours besoin d’un équipier aux mains habiles. Un touche à tout capable de réparer n’importe quoi avec n’importe quel moyen du bord : des mains en or. Si j’en connais plusieurs dans le milieu marin, j’ai la chance d’avoir un ami terrien dont les mains valent tout l’or du monde. J'ai connu ses débuts. Et depuis toutes ces années, je le suis dans ses pérégrinations et voyages intérieurs. Et à chaque nouvelle oeuvre, je mémerveille de ses créations. Des mains en or et une imagination sans bornes. Sculpteur, comédien, régisseur lumières, constructeur de décors, forgeron, instructeur de combats de spectacle, maître en arts martiaux et dans le jeu du fleuret, formateur en communication, dessinateur, soudeur... Bref, un "épouvantable touche à tout", comme il aime à le dire de lui-même.
Si les deux dernières années de crise les ont souvent abandonnés à leur sort, bannis de la scène publique pour des raisons sanitaires, les artistes et leur art sont toujours restés dans mon cœur. Et cet artiste-là, sculpteur de talent, en particulier. Alors, un petit billet en son honneur en ce jour pour célébrer son anniversaire.
Un peu plus loin, à une table ronde, une ombre, seule, les vêtements et les cheveux en bataille, sans un mot. Juste un regard particulièrement souriant. Des yeux qui pétillent. Un tatouage sur le poignet. Et le barman nous fait savoir que le régisseur du théâtre nous offre le verre… Et la soirée passe sans même rencontrer le bienfaiteur inconnu aux mains d'or de la petite table ronde. C’est le coup de foudre « plastonique ».
C’est ainsi que débute une longue et profonde amitié qui va durer vingt cinq ans. jusqu’à aujourd’hui encore.
© Photos – Rêvesdemarins
De simple spectatrice, je deviens baby-sitter pour sa famille et ses petits deux garçons, aujourd’hui devenus deux artistes confirmés à leur tour, l’un émérite pianiste de jazz, l’autre danseur puis acteur confirmé. De régie en acteur de spectacles, l’artiste évolue pour donner naissance à ses propres œuvres. Et j’ai le grand bonheur d’assister à ses premières créations, de rouages mécaniques en sculptures équilibristes. De personnages en papier mâché en poupées de cire. Et la magie s’opère : les poupées deviennent figurines de bronze et d’acier. J’ai vingt sept ans et je m’émerveille à chacune de ses créations. Je côtoie un milieu qui me charme, rencontre un monde nouveau, libre et innovant. Je passe des soirées inoubliables dans des greniers dans les Marolles à refaire le monde, les théâtres ou les ateliers de sculptures à l’embellir. Et j’adore cela.
© Photos – Rêvesdemarins
Sa première œuvre est pour moi un honneur. Il m’en offrira d’ailleurs quelques unes à mon ravissement dont une épée à la garde finement entrelacée à en faire pâlir d’envie D’Artagnan. Je suis sous l’admiration et le charme de la création. Et dès que mes moyens me le permettent, je me fais régulièrement son humble mécène. Une amitié sans faille dans mes plus grands soleils et mes pires ombres. Les années passant, ses œuvres grandissent, se parfondissent et s’arrondissent. Ses teintes prennent des tons chatoyants, Ses cuivres et bronzés adoptent des éclats nouveaux, des reflets miroités allant de l’or à l’émeraude en passant par le bleu pétrole. Ses personnages arborent des formes parfois inégales. Un corps n'en est-il pas d'autant plus désirable que par ses quelques imperfections ? Ses acrobates en acier défient les lois de la gravité. Et l'artiste finit par céder à mes insistances pour me créer un voilier tout de bronze aux voiles cuivrées rubescentes. (Un travail de titan ! ). Et je me délecte…
© Photos – Rêvesdemarins
Les expositions se suivent et ne se ressemblent pas malgré le monopole des galeries d’art aux propriétaires sans scrupules, souvent plus attirés par l’appât du gain que la promotion de nouveaux artistes ou la reconnaissance d’un art de réelle qualité. Le milieu est sans pitié. La compétition rude et exige de larges moyens financiers pour certaines œuvres. Et pourtant, il persévère et continue sa montée.
Il se renouvelle. Les résultats sont bluffants. Et sa créativité semble infinie. Et ma maison se remplit de ses œuvres sans jamais me lasser. Celle de ma famille et mes amis aussi. Et à chaque nouvelle bouffée créationniste, je m’esclaffe toujours bien sur au moins un ou deux sujets. Bref, le charme continue d’opérer après vingt cinq ans.
Il vit aujourd’hui dans un havre de paix, loin de tout, naufragé sur son île déserte avec vue sur les Pyrénées, où il peut imaginer et façonner à sa guise, Et de ses mains continue de naître un océan de beauté peuplé de créatures imaginaires plus palpitantes les unes que les autres que je vous invite à découvrir sans modération.
Poursuis ton odyssée artistique et continue à me faire rêver Didier, s'il te plaît... Un très joyeux anniversaire, cher artiste de mon coeur.
Alors, si ces mains en or vous inspirent, n’hésitez pas à pousser plus loin vos pérégrinations sur ses œuvres. www.didiercaffonnette.com.
Un excellent dimanche à tous. |
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May 2023
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