Cette semaine, un homme de mer nous a quitté, trop tôt... Une mer un peu spéciale... Faite d'ondes, d'ondulations, de vents et de musique. Alors, un petit billet en son hommage.
Anchorman
La marine et la navigation ont inspiré un nombre impressionnant d'expressions linguistiques. Vous êtes-vous ainsi jamais demandé d'où venait le terme "anchorman" ?
Au Xe et XIe siècle, ce terme désignait le membre d'équipage responsable du maniement de l'ancre sur un navire... Un poste important. Quoi de plus logique ? Au fur et à mesure des siècles, il a ensuite indentifié le dernier membre d'équipe - mais surtout le plus fiable - dans une course à relais. Pour devenir enfin, au vingtième siècle, un terme réfèrant à un présentateur de télévision ou de radio, rapporteur de nouvelles ou d'un programme impliquant des tierces personnes. Dans tous les cas, une personne solide, porteuse d'un élément important pour le reste du groupe. C'était aussi le cas de celui à qui ce billet rend honneur ce dimanche. Son départ inopiné laisse son équipe sans voix... "Anchorman" - A person who presents and coordinates a live television or radio programme involving other contributors. (Source : Oxford English dictionary)
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Un homme-encyclopédie
Lorsque l'ancre fait vibrer l'onde...
Je ne le connaissais pas personnellement. Je ne l'avais jamais rencontré. Mais j'aimais sa voix, son savoir, ses récits et sa simplicité. Son humour aiguisé, ses anecdotes et surtout sa passion pour tout ce qu'il entreprenait, à commencer par la musique, la BD et la photographie. Dès tôt le matin, il enjolivait mes longues heures passées en route. Il rendait mes jours de pluie un peu moins tristes et emplissait mes oreilles de chefs d'oeuvres du rock. Il était un fan absolu du "boss" (alias Bruce Springsteen) et connaissait les maîtres de la musique moderne jusque dans leurs secrets les mieux gardés. Cet homme valait une véritable encyclopédie de l'histoire de la musique ! Il avait le don de faire apprécier des artistes inconnus, ou des oeuvres moins célèbres. Du blues au heavy metal, en passant par le jazz ou le rock pur et dur. Tout cela avec une touche d'histoire et de socio-politique. Bref, avec lui, on ne s'ennuyait jamais.
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Alors, je vous propose de ré-entendre sa voix, une dernière fois (elle ne laisse pas indifférent) dans une conférence sur le rock et les femmes... (Si, si, messieurs, elles vont vous étonner). A écouter sans modération via le lien suivant.
https://www.telemb.be/index.php/article/mons-eric-laforge-presente-les-femmes-dans-le-rock "Que Laforge soit avec vous... "
Eric Laforge, notre anchorman de Radio 21, nous apprenait inlassablement d'innombrables anecdotes. Aviez-vous ainsi jamais remarqué que la musique de "Mission Impossible" comportait un code morse secret dans son générique ? Ecoutez attentivement le rythme de ce dernier. Vous y entendrez clairement le code correspondant aux lettres " M--I.. " (Mission Impossible"). Pour ceux qui sont friands de ce type de récits, je vous recommande un des Almanachs - croustillants de ce genre d'historiettes - compilés par notre auteur au fur et à mesure de ses années de recherches et d'interviews avec les plus grands artistes.
https://www.telemb.be/article/mons-un-almanach-pop-rock-signe-eric-laforge
Classic 21 ne sera plus vraiment la même sans toi... Bon vent, Eric. Et... que Laforge soit avec toi là où tu vogues à présent...
Un excellent dimanche à tous.
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Saint Valentin était-il donc marin ? Car qui dit amour, dit enlacer puis entrelacer... La suite est aisée à deviner : qui dit liens, dit noeuds. Et qui dit noeuds, dit... marins ! Alors, c’est parti pour un peu de matelotage et quelques noeuds un peu particuliers ce dimanche : les noeuds d’amour.
Pour l’amour des lacs, des baleines et des jolis cœurs
On raconte qu’à l’époque des baleiniers, les marins partant pour de longs mois en mer, offraient à celle qui occupait leurs pensées, un noeud encore ébauché, en espérant qu’elles le complèteraient en signe de leurs sentiments réciproques. Il s’agissait du noeud (du lac) des amoureux. Si la belle le lui rendait détaché, mieux valait se faire une raison ou l’oublier. Si elle le lui rendait intact, le marin pouvait espérer son amitié. Et si elle le lui retournait bien serré (“souqué”), le marin transi d’amour pouvait alors rêver d’une belle histoire de cœur à débuter, voire des noces à son retour de voyage.
Croix du marin
Ce nœud, particulièrement décoratif en forme de croix, est un cousin des lacs d'amour et tirerait peut-être son nom de la constellation Crux indiquant le sud aux marins naviguant dans les mers en dessous de l'équateur. D’autres affirment qu’il est la version passionnée du noeud d’amour retourné par la belle à son soupirant en signe de sa flamme dévorante pour son marin...
Noeud d’amour celtique
Le noeud celtique ovale comporte des noeuds entrelacés comme deux cœurs imbriqués et représente l'amour entre deux personnes. Certaines sources prétendent que les Celtes échangeaient ces nœuds en guise de nos anneaux des temps modernes. Ce noeud est le plus simple de tous les noeuds d'amour celtiques. Il représente la vie éternelle et remonte à 2500 avant JC.
Noeud d’amour algérien
Qui sait, aurez-vous trouvé dans ce petit billet, un peu d’inspiration pour votre prochain cadeau amoureux. En attendant de l’offrir à l’élu(e) de votre cœur, je vous souhaite un excellent dimanche, pas trop venteux malgré l’arrivée de Dennis, que j’ai croisé à Nieuport aujourd’hui ! Sa rencontre m’a quelque peu soufflée...
Un tout petit billet de circonstance ce dimanche...
Ciara. Un doux nom pour un géant...
Tous les sites météo en parlent... Et pour une fois, ils m’inquiètent... Des vents de 10 à 12 beauforts. 100 km/h avec des piques à 140km/h au plus fort des orages accompagnés de pluies diluviennes. Une tempête conjuguée de forts coefficients de marée qui entraînera un risque élevé de submersion et une mer démontée avec des creux de 7 à 12 m en Manche, mer du Nord et proche Atlantique. Un phénomène de tempête hivernale qui se produit tous les deux à trois ans, à ce qu’il paraît. Mais cette année, son ampleur est particulièrement grande sur l’Europe de l’ouest. Cela fait bien longtemps que les terriens de notre région ont eu à endurer une telle météo. Une bagatelle pour ceux qui sont régulièrement en haute mer ou dans les régions des ouragans, me direz-vous. Et cela semble bien puérile de m’en faire pour mon toit, pour les arbres de mon jardin ou pour les animaux sauvages des environs, alors que des dizaines de marins et pêcheurs seront peut-être dans la tourmente au large des côtes britanniques, bretonnes ou scandinaves les jours qui viennent. Alors que des centaines de sans-abris devront affronter les facéties du ciel sans endroit où passer la nuit au sec. Alors que des milliers de gens se retrouvent régulièrement sans rien aux quatre coins du monde à chaque changement et brutalité du climat.
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Il y a quelque jours encore, lors d’une nuit plus humide et venteuse que les autres, il pleuvait dans la chambre à coucher, qui se trouve sous la toiture composée d’anciennes tuiles faites à la main, un peu moins stables et solides qu’avant. Un des charmes d’habiter une très vieille maison. Mon lit se transformera - t - il en waterbed la nuit prochaine ? Le frêne multi-centenaire de mon jardin tiendra-t-il les coups de baston ? Les grands peupliers gardiens de nos murs plieront-ils sans casser ? La rue se fera-t-elle rivière ? La cave deviendra-t-elle piscine ? Les champs environnants déverseront-ils leur flot de boue ? La pompe fera-t-elle son office sans faiblir ? Autant de questions sans réponse et dont je redoute la suite. J’ai rentré les pots de fleurs, fermé les volets et préparé les seaux. “In challah “, comme on dit... Heureusement pour ceux qui vivent en appartement, une nuit qui sera juste un peu moins calme que les autres pour eux.
Alors, une petite pensée pour tous ceux en mer, en bord de mer ou qui auront à affronter les forces de la nature ce dimanche. À vos amarres ! Sécurisez tout ce qui pourrait s’envoler ou prendre le large. Doublez les aussières et réfugez-vous dans les ports ou au sec. Et croisez les doigts en espérant que les prévisions météos se seront quelque peu trompées.
Ne vous envolez pas ce WE. Et restez bien à l’abri des fureurs d’Eole. Qui sait, l’occasion d’un peu de cocooning bien au chaud ou de refaire le monde au bar du port ou d'ailleurs... Bon dimanche à tous.
Une petite pensée ce dimanche pour tous mes amis, collègues et tous les autres qui s'en sont allés voguer seuls vers d'autres flots ce 31 janvier 2020.... Que ce soit de plein gré, ou contraints comme galériens emmenés de force.
Les contes de Canterbury
Ça y est... Ils viennent vraiment de larguer les amarres... Et le navire s'éloigne doucement, mais sûrement du port d'attache où il était resté durant plus de 47 ans... Que va-t-il advenir de cette frégate pas comme les autres ? Après moultes tergiversations, le nouveau capitaine a reçu le feu vert pour prendre la mer. Il lui en a fallu parlementer, discourir et encore négocier. Il a dû ramer dur pour gagner ses galons et son laissez-passer pour prendre le large.
On leur a promis la Terre promise. On leur a promis la fin de la disette, la fin des pleurs. Un voyage de retour aux sources, là où tous leurs ennuis prendront un terme. Un voyage pour retrouver leur liberté, leur bonheur perdu. Mais, n’est-ce-là point un leurre ? L’herbe sera-t-elle réellement aussi verte que celle du jardin de Kent ? La réalité des rêves y sera-t-elle aussi belle que dans les contes de Canterbury ? Je l’espère pour tous ceux qui y goûteront.
Mers déchirées
Qu'en sera-t-il de la frontière en mer d'Irlande entre l'Ulster et la Grande-Bretagne ? Et celle dans notre Mer du Nord bien-aimée ? Et celle en mer d'Ecosse ? Ces mers vont-elles s ‘écarter et se déchirer pour de bon ? Ou les eaux de certaines d’entre elles viendront-elles se mêler à nouveau aux nôtres ? Quels seront les ponts que nous construiront ? Quels bouées de sauvetage placerons-nous dans ces mers déchirées ? Laisserons-nous s’installer un océan d’indifférence s’installer entre nos rives ?
Pourrons-nous encore rejoindre les magnifiques falaises de craie ? Nous promener le long des rives de la rivière Beaulieu ? Passer devant les canons du yacht club de Cowes ? Tirer des bords dans le Solent ? Qu’en sera-t-il de nos escapades entre les chants d’éoliennes en route vers l’autre côté de la Manche ? Remonter la Tamise pour aller nous amarrer au dock de St Katharine en pleine cité londonienne ? Et nos virées dans les pubs de Ramsgate, Southampton ou de Portsmouth en arrivant de nuit après la traversée sous une pluie battante ? Et nos eggs et bacon au petit-déjeûner à Pinmill ? Et nos balades avec les Highland Cows à Skye ? Et le tour des Hébrides ? Tout cela restera-t-il de simples rêves ou souvenirs ? Il était tellement simple de nous y rendre jusqu'à récemment. Ou nous faudra-t-il à présent passer par d'interminables formalités administratives pour ces navigations ? Nous avions de formidables échanges. Tout cela va-t-il prendre fin à cause d'un simple cachet sur un document de loi ?
J’espère de tout cœur que ces mers ne se déchireront pas tout à fait et que nous reconstruirons les ponts que nous démolissons aujourd’hui. Parce que le monde est trop petit pour séparer les vrais liens qui comptent.
Selon les cas, vous nous manquerez, un peu, beaucoup, passionnément... Et, il y aura toujours une petite place pour votre voilier, que ce soit au ponton visiteur ou ailleurs. Fair winds & following seas, my British friends !
Je vous souhaite un excellent dimanche à tous, ici ou de l'autre côté de la Manche. |
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August 2023
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