Il y a quasiment 300 ans, le 5 avril 1722, dimanche de Pâques, le navigateur néerlandais Jacob Roggeveen faisait une découverte aussi fabuleuse que mystérieuse dans l’océan Pacifique. Alors, pour ce 300e billet du blog, je vous emmène rêver ce dimanche aux Îles de Pâques.
La Lointaine
Située à 27°7′S 109°22′W, l’île triangulaire (habitée) la plus isolée au monde dépend de Valparaiso (Chili). Ses premiers habitants y trouvèrent refuge au IVe ou au IXe siècle. Râpa Nui, son nom polynésien signifie “la lointaine”, ou encore "grande rame”. Dans les siècles qui suivirent, l'île sera ensuite visitée par l'explorateur britannique James Cook puis par le comte de La Pérouse.
Selon les légendes, le roi Motu Ha Matu’a, aurait rejoint l'île à bord de catamarans en provenance des Îles Marquises. Il aurait ainsi créé une civilisation à la croyance que ses monarques pouvaient dialoguer avec les dieux par l’intermédiaire des "Moaï", mystérieuses statues géantes aux visages taillés dans la pierre volcanique locale. Ces statues étaient au centre de l'idée de fertilité et dans la croyance rapanui. Leur présence stimulait la production agricole alimentaire. Leur rôle n'était donc pas purement religieux, ni signe de pouvoir entre les tribus.
Ayant surgi de l’éruption de trois volcans à chaque coin de l’île, Râpa Nui a aujourd’hui perdu sa végétation originelle. Éloignement considérable, direction défavorable des vents et des courants, faible superficie, âge récent et côtes abruptes ont formé autant d'obstacles au peuplement animal et végétal de l'île : ses ressources sont donc limitées et leur capacité de régénération quasi nulle. Et pourtant, ses habitants parviennent à survivre dans cet environnement ingrat. La civilisation rapanui semble avoir disparu vers la fin du XVIIe siècle. Certaines hypothèses concluent à un écocide, à savoir une surconsommation des ressources naturelles jusqu'à détruire l'écosystème, comme cause principale de l'extinction de ce peuple mystérieux. Les populations locales auraient procédé à une vaste déforestation pour construire leurs canoës et pourvoir au transport des mégalithes de l'île. Ce qui aurait eu les conséquences que l'ont connaît : disparition des forêts, de la faune, famine, guerres tribales et épidémies.
Le Secret de Pierre
Taillés à l'aide de pics dans le tuf volcanique, les moaï, géants de pierre de plus de dix mètres de hauts, pèsent chacuns plus de 80 tonnes. Chapeautés d'une coiffe de tuf rouge ("pukao"), leurs visages sont tous différents. Les monolithes de basalte et de tuf recevaient des yeux de corail, d'obsidienne noire ou de tuf rouge lors des cérémonies religieuses. Il reste un seul moaï encore pourvu de ses yeux, à Ko Te Riku.
Leur redressement était particulièrement délicat. C'est pour cette raison que l'on en a retrouvé plus de 400 ébauches inachevées dans leur carrière d'origine, dont un faisait plus de vingt mètres de haut. Leur taille prenait environ un an. L'île compte 887 moaï. Ils sont tous placés le dos tourné à la mer, sur des talus appelés "Ahu", à l'exception de ceux de l'ahu Akivi, qui, eux, regardent l'océan.
Sur l'ahu Tongariki, se trouve le plus grand ahu jamais restauré : une rangée de 15 moaï dominant l'océan. Un raz de marée eut raison de ces géants dans les années 1960 et achevèrent le travail de destruction entrepris antérieurement par les guerres tribales. Ils doivent leur restauration à des mécènes japonais.
Sur les 887 colosses répertoriés sur l'île, trois individus portent des inscriptions secrètes gravées sur le dos, des "pétroglyphes". L'île possédait également une écriture nommée "Rongorongo", faite de formes pictographiques et géométriques. A l'heure d'aujourd'hui, le mystère de la signification des deux types d'inscriptions n'a toujours pas été élucidé. Le secret de pierre demeure donc entier... Qui sait, renferme-t-il la clé de l'énigme des oeufs de Pâques ?
Alors, je vous laisse rêver au secret de ces pierres et vous souhaite un excellent dimanche ensoleillé.
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Premier éclat du jour, jadis si différent
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Joyeux printemps et une excellente semaine à tous.
Un petit billet découverte à propos d’un endroit se trouvant encore sur ma liste de souhaits de voyages. Nous partons sur une plage pas comme les autres ce week-end.
Une plage pas comme les autres
Ah, la plage… Un endroit de repos et de bien-être. Vous y emmenez tout naturellement de la crème solaire, un maillot de bain, un bon bouquin, un parasol, des palmes et un tuba ? Et bien moi, je compte bien m’ y rendre aussi. Mais avec un sac de plage un peu différent… En effet, mon matériel à moi consistera très probablement en bottes fourrées, moufles, bonnet de laine, anorak doublé, et surtout ne pas oublier mon appareil photo et des batteries de recharge.
La plage qui me fait rêver est de sable noir mais est couverte de... joyaux glacés. “Diamond Beach”, comme la nomment les étrangers incapables de prononcer son nom local "Breiðamerkursandur" ("sandur" signifiant "sable"). Nous nous trouvons dans la plaine du glacier Jökulsárlón. la plus grande calotte glaciaire d'Europe et le parc national du Vatnajökull. Cette région s'étend sur environ 18 km au Sud de l'île au départ du glacier Kvíárjökull. L'activité volcanique intense du pays a donné naissance à divers glaciers et à ces grains de sable d'ébène. Trois des glaciers de cette plaine ont coulé vers l'avant en broyant les roches de la surface sous-jacente, créant et poussant vers l'avant les sédiments glaciaires. Et les immenses glaçons translucides bleutés se promenant sur le bord du rivage proviennent de cette origine. De nombreux icebergs ont plus de mille ans et ont d'abord traversé le grand lagon sous forme d'énormes blocs de glace. Désormais, les icebergs plus petits profitent de leurs derniers instants jusqu'à ce qu'ils se dirigent vers l'océan Atlantique.
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La plage change de paysage à chaque jour puisque les icebergs s'y déplacent constamment. (Oh là,là, il va m'en falloir des photos... ). On y trouve des teintes diverses : translucides, bleus ou verdâtres.
La plage de diamants constitue également un lieu de reproduction très important pour de nombreux oiseaux parmi les plus connus d'Islande, notamment la sterne arctique et le grand labbe. Cet endroit est ainsi un parc national de conservation de la nature. Ces plaines de sable noir font partie intégrante du paysage islandais, car l'île est volcaniquement active et possède de nombreuses calottes glaciaires.
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Mais les plages ne sont agréables que si elles sont désertes.... Et si l'Islande et ses plaines glacées n'intéressaient autrefois que quelques fous de froid et de neige comme moi, depuis une bonne décennie, ces contrées inhospitalières sont devenues... très hospitalières aux touristes. Et rien ne promet que cette belle étendue de sable noir ne sera pas infestée de petits hommes aux pratiques écologiques douteuses. L'île aux glaciers est en effet devenue très populaire parmi une population bien plus large qu'antan, malgré son climat rude et peu attrayant. A moins de n'y aller en plein hiver peut-être ? Seul inconvénient : la courte durée de la luminosité. Par contre, cela pourrait être l'occasion de profiter des belles couleurs des aurores boréales qui brillent sur les icebergs. Certainement alors l'occasion de nous racheter des long Johns et des sous-vêtements en thermolactyl :-). Une autre option est d'y aller en plein été pour profiter des longues journées. A méditer sérieusement lors du choix de la date de départ.
Les diamants islandais seront-t-ils éternels ?
Vous prendrez bien un peu de glace dans votre whisky ? Alors, profitez-en car ce petit iceberg ne sera pas éternel… La fonte des glaciers s’accélère encore. Et ceux d'Islande n'ont pas fait exception à ce phénomène ce dernier siècle. Les scientifiques estiment ainsi que les calottes glaciaires y avaient perdu environ 20% de leur volume. Toutefois, une lueur d'espoit pointe à l'horizon... L'Islande semble représenter une exception à la tendance depuis une décénnie... Ses diamants ont-ils une petite chance d'être éternels ?
"Comme ceux des régions avoisinantes, les glaciers islandais ont connu une importante perte de masse depuis le milieu du vingtième siècle. Entre 1995 et 2010, celle-ci s’élevait à onze milliards de tonnes par an. Toutefois, depuis 2011, la fonte a été divisée par deux avec une perte annuelle de seulement cinq milliards de tonnes. Les données montrent que ce ralentissement est spécifique à l’Islande et ne concerne pas les glaciers des zones voisines. L'anomalie nord-atlantique était responsable du ralentissement observé. L’origine de l’anomalie froide est multiple, les modèles climatiques montrent qu’elle devrait se maintenir et s’amplifier au cours des prochaines décennies en raison du ralentissement de la circulation océanique de l’Atlantique Nord. L’étude rapporte que les températures relativement fraîches à proximité de l’Islande devraient ralentir, voire stopper la fonte des glaciers islandais jusqu’au milieu des années 2050, équivalant à quelque deux cents milliards de tonnes de glaces préservées. Au-delà, le réchauffement lié à l’augmentation des gaz à effet de serre surpasserait l’effet modérateur de l’anomalie froide et la fonte repartirait rapidement à la hausse, du moins, si nous ne faisons rien pour limiter les émissions mondiales d’ici là. Les simulations montrent qu’un tiers des glaciers aurait alors disparu d’ici 2100, avec une fonte totale attendue d’ici 2300. Ce serait alors près de dix millimètres supplémentaires qui s’ajouteraient au niveau global des mers" (selon le scientifique Brice Noël, un scientifique de l'Institut pour la recherche marine et atmosphétique de l'Université d'Utrecht - Source : www.Scienpost.fr. Damien Altendorf)
En attendant d’aller visiter ce site fabuleux, je me contenterai d’un peu de glace de mon réfrigérateur pour siroter une boisson bien fraîche. Un excellent dimanche à tous.
Travailler à l’international comporte quelques avantages malgré les longues heures et les nuits loin de son lit habituel. Et à chaque opportunité, j’en profite pour prendre quelques clichés entre deux réunions. Je vous emmène prendre un bain d’eau bien fraîche ce week-end. Nous partons dans le fjord d’Oslo, en Norvège.
Berceau des grands explorateurs polaires
Fridtjof Nansen, Otto Sverdrup et Roald Amundsen furent les pionniers des expéditions polaires. On retrouve à Oslo, les traces de leurs exploits et une reconstruction grandeur nature de l’un de leurs bateaux, le Fram ainsi que le Gjøa, premier navire à franchir le passage Nord-Ouest. Ceci fera l’objet d’un billet séparé, mais voici déjà de quoi vous mettre l'eau (froide... ) à la bouche. Lorsqu’on découvre les moyens limités avec lesquels ils ont réussi ces défis, on réalise à quel point ces marins avaient du cran et de la persévérance (avec un grain de folie aussi…) au vu des conditions climatiques extrêmes qu’ils ont dû endurer a l’époque dans ces régions inhospitalières du monde. Chapeau (ou plutôt… bonnet... ) bas, messieurs les explorateurs !
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Bygdøy, l’île aux musées
Lors d’un précédent voyage à Oslo, de voile celui-là, j’avais déjà eu la chance de me rendre à la presqu’île aux musées. Une péninsule riche en joyaux culturels et historiques, petit paradis pour les amoureux de la mer et des navires. Musée maritime, musée kon-Tiki, musée Fram, musée du folklore norvégien et surtout musée des bateaux vikings, renfermant trois incroyables épaves originales de drakkars. C'est ce dernier que j'avais eu l'occasion de voir. Il est actuellement malheureusement fermé pour rénovation pour pas moins de cinq ans… Si vous voulez en découvrir quelques images, jetez donc un coup d'oeil à un ancien billet sur le sujet : "les sept vies des navires".
Cette fois-ci, je n’ai donc pas résisté à la tentation de retourner dans ce petit Éden pour quelques heures à mon arrivée sur le sol scandinave. Pour les fans de balades à pied comme moi, il vous faudra environ 1,5h de marche pour y parvenir au départ du centre. Mais la promenade, qui passe notamment près des jardins royaux, en vaut la peine (à condition d’être bien emmitouflé en cette saison). Sinon, le vélo et le bus sont de bonnes alternatives pour les plus pressés. Même après le coucher du soleil, on se sent en sécurité dans ces ruelles désertes. Oslo est reconnue comme une ville sûre, avec un taux très bas de criminalité et de chômage.
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Pause photos
Après un petit déjeûner de roulades à la cannelle, que diriez-vous d’un sauna bien bouillant suivi d’un petit plongeon dans l’eau glacée du fjord avec vue sur le château, histoire de vous rafraîchir les idées avant d’aller au boulot? Voici ce que mes collègues ont le loisir de faire avant de rejoindre Aker Brugge, ancien quartier des docks transformé aujourd’hui en district financier de la capitale norvégienne, près du centre Nobel. Chaussures de marche fourrées aux pieds et petits escarpins dans le sac. Le sol y reste gelé durant de longues heures et la balade le long des anciens docks se révèle une véritable patinoire. Le soir, après une journée bien remplie, on remet le bonnet, les moufles et les bottines pour un repas traditionnel près du théâtre royal, bien arrosé à la chaleur des lampions et des couvertures de laine dont seuls les Scandinaves ont le secret.
Mais, mon plaisir solitaire reste bien une petite flânerie photos matinale le long du fjord avant de débuter mon marathon de réunions sans pauses. Et ce matin-là, j’ai eu la chance d’avoir le soleil pour réchauffer mes doigts engourdis par le gel sur l’appareil photo et les quais où dormaient encore les vieux gréements de bois blond couverts de givre.
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Figurines
La ville regorge de figurines et statues à chaque coin de rue ou en bord de mer. Telles des marionnettes inanimées, elles peuplent les places et les quais de leurs regards figés. L’art contemporain y est célébré de toutes parts, des œuvres les plus raffinées aux plus kitchs. Ces femmes de marins scrutant l’horizon en attendant le retour de leur aimé. Ce plongeur d’argent nommé "Dykkaren", digne d'appartenir à la ligue des 4 Fantastiques superhéros, parfaitement équipé et prêt à pousser une tête dans les eaux glaciales du fjord. Ou encore cet échassier tentant désespérément de garder les pieds au sec (au contraire de sa tête qui n’a pas échappé aux “cadeaux humides” des mouettes ;-)).
En tout cas, moi, j'y retournerai certainement, mais peut-être en été cette fois-ci ! Alors, envie d’un petit voyage au pays du plongeur d’argent ? Un excellent dimanche à tous.
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May 2023
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