Histoire de perpétuer la tradition, voici un petit conte de Noël.
Il était une fois un loup nommé Noyé...
Il était une fois un loup qui vivait dans les Hautes Fagnes...
Il vivait en solitaire, au plus profond des plateaux ardennais. Il arborait un pelage feu et noir. Et comme le sol, le bout de sa queue était entièrement couleur de l’ébène, comme un pinceau trempé dans les tourbières de la région. Il arpentait les longues étendues rousses parsemées de sapins entre deux forêts. Fin et souple, il se faufilait entre les longues herbes et entre les points gorgés d’eau ferrugineuse. Durant de longues années, il avait appris chaque recoin, chaque motte de tourbe, chaque mousse émeraude. Il connaissait les bois sur le bout des pattes et admirait chaque lever du soleil à travers les branches d’épines. Il vivait à cet endroit depuis sa tendre enfance et s'y sentait chez lui.
© Photos – Rêvesdemarins
Cet hiver-là, le loup venait de compter son douzième printemps. Une éternité pour un animal solitaire. La neige avait recouvert les étendues de son immense manteau blanc et le blizzard soufflait avec rage. La glace avait emprisonné les ruisseaux et les flaques de la Fagne. Le givre avait transformé les cascades des Nutons (les petits elfes de la région) en statues translucides jusqu'au plus profond des bois. Et le loup était las. Il ne sentait plus ses pattes. Il avait froid malgré sa fourrure généreuse. Il tremblait et sentait ses forces l'abandonner. "Mon temps est venu", se disait-il. j'ai bien vécu après tout. Peut-être est-il temps pour moi de m'endormir dans la grande prairie. Et il se coucha le long des berges de la Neûre Êwe (l'eau noire), à la limite de la Hoegne, une des deux rivières qui traversaient la région. Il ferma ses yeux dorés et se laissa emporter par la fatigue. Il resta ainsi sans bouger et le battement de son coeur ralentit progressivement. Il était prêt à partir.
© Photos – Rêvesdemarins
Au crépuscule, un bûcheron passa par là avec son fils et se rapprocha de la rivière pour y remplir leurs gourdes d'eau après une dure journée de labeur dans la forêt avoisinante. Quelle ne fut pas leur surprise d'y trouver... un loup ! Leur première réaction fut la peur. L'homme recula prestement et tient son fils derrière lui pour le protéger. Mais l'animal ne bougea pas d'une once. Il gisait là, tranquillement, dans les herbes hautes parsemées de givre. Le fils de l'homme, intrigué, se rapprocha du loup. Le bûchuron le tint pour mort. Son fils le regarda de plus près et rétorqua : "Mais, il respire encore, père... Il a l'air blessé et très faible. Et si nous le ramenions à la maison pour le soigner ? ". Le bûcheron regarda son fils, interloqué. "Mais, mais... il s'agit là d'un loup, mon fils ! Pas d'un simple chien ! Allons bon, repartons. La nature fera son travail. S'il doit s'en remettre, il se réveillera. Sinon, il s'endormira à jamais. "
Les deux hommes reprirent le chemin vers leur chaumière où brillait déjà une lanterne dans l'obscurité tombante. Durant la nuit, une terrible tempête de neige se leva sur le plateau et au petit matin, le sol était totalement recouvert d'un manteau blanc. Leurs traces avaient disparu. Jean-Noël - ainsi se prénommait le petit garçon - se leva et enfila ses bottes et sa redingote. Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, pensant au pauvre loup, seul dans le froid et le blizzard. Il voulait en avoir le coeur net. Il repartit dans la Fagne avec un bâton, pour voir si le loup avait survécu à la nuit. Arrivé au bord de l'eau, il remarqua quelques traces fraîches dans la neige. Clairement, le loup avait tenté de se lever pour boire. Mais s'était recouché, à bout de forces. Jean-Noël n'y tint plus. Il avança sa main vers le museau pointu. "Je ne te veux pas de mal. Je vais t'aider. Tu verras, je vais te ramener au chaud et tu pourras guérir chez nous". L'animal huma la main enfantine qui se présentait à lui, ouvrit ses yeux de feu et lui lècha les doigts. "Tu n'es pas méchant, je vois cela dans ton regard... ". Et le loup posa délicatement son museau dans la paume de sa petite main.
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Jean-Noël fit boire le loup dans sa gourde et posa sa redingote sur l'animal pour le tenir au chaud. Son pelage était doux... "Je reviens avec mon père pour te chercher. Ne bouge pas. " Et il repartit en courant vers la chaumière. Ses parents, inquiets de son escapade, le réprimandèrent à son retour. "Il est hors de question d'aller chercher cette bête ! ". Alors, Jean-Noël fondit en larmes. Le père finit par abdiquer face au chagrin de son fils. Ils ramenèrent alors le loup dans leur maisonnée sur une bâche et l'installèrent dans le fumoir à viande sur un tas de foin. Il y faisait bien chaud. Et durant dix jours et dix nuits, le loup, incapable de se lever, resta couché et refusa de manger quoi que ce soit. Durant cette période, le jeune garçon refusa de quitter son ami à quatres pattes et dormit à ses côtés. Le onzième jour, la veille de Noël, il ne respirait plus que très faiblement et n'avait presque plus la force d'ouvrir les paupières. Jean-Noël était despespéré de voir son ami dépérir ainsi sans pouvoir l'aider.
Comme toutes les veilles du 24 décembre, la famille avait placé du pain et de l'eau dehors pour qu'il soit béni par l'Ange à minuit. Au petit matin du 25 décembre, Jean-Noël se réveilla avec un sentiment de froidure. Le loup avait disparu ! Il se précipita au-dehors, persuadé d'avoir perdu son compagnon à jamais.... Il scruta l'horizon dans le soleil levant. L'enfant était aveuglé par ses propres larmes. Il tomba assis par terre, inconsolable. Puis, un murmure retentit dans le silence glacé de la plaine : "houououououou...." Et une forme rousse et noire apparut derrière la maison. Elle s'approcha de lui en trottinant. Il sentit alors une caresse humide et douce sur sa main. Il releva les yeux et se trouva face à face à un regard de feu bordé de longs cils noirs, qui le regardait d'un air attendri. Il prit l'animal dans ses bras et le serra contre lui. "Merci à l'Ange ! Il m'a rendu mon loup ! Noyé. Nous te nommerons Noyé...", dit alors l'enfant au loup.
Depuis ce jour, le bûcheron et sa famille vivèrent heureux, en lisière des Fagnes, avec leur nouveau compagnon. Le village d'où leur grande famille était originaire était un petite bourgade nommée "Stembert". Depuis ce jour, les habitants du village furent surnommés les "Leûps" (les loups).
Noyé signifie "Noël" en wallon de la région. Et Jean-Noël n'était autre que mon grand aïeul...
Alors, je vous souhaite un très joyeux Noël si vous le célébrez. Qu’il vous soit tendre et paisible. Et aussi doux et chaleureux que la fourrure de Noyé contre ma joue ce soir.
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Novembre. Aux portes de l’hiver. Un ciel est souvent bas. Les journées courtes. La grisaille s’installe. Probablement le mois qui me déplaît le plus de toute l’année. Un mois historiquement souvent lourd de tristes nouvelles et de gouttes de pluie. Traffic dense et matins brumeux. Pas encore assez froid pour les beautés hivernales et plus vraiment chaleureux comme l’été indien. Un mois de transition. Un mois d’exode de l’été.
Une période propice au blues automnal. Et lorsqu’il rime avec confinement forcé, peu en importe la raison (covid, maladie, mauvais temps...), il renforce sa réputation maussade pour bon nombre d’adeptes du soleil et des escapades vers les réjouissances et le Sud. Et s’installe alors trop souvent la déprime. Cependant, parfois, comme ce WE, l’été refait brièvement surface et la nature nous offre une brève trêve dans la mélancolie de novembre. Et le vol des grues cendrées en route vers un autre été apporte son lot de magie le temps d’une incroyable chorégraphie de groupe aérienne.
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Nul besoin de gps, boussole, carte ni sextant. Elles savent par où et jusqu’où aller. Elles connaissent la route et le bon cap vers leur destination. Elles sont les marins du ciel, les navigateurs des nuages. Elles sont disciplinées, suivent l’ordre donné et se relaient à la barre céleste. Quarts de jours et de nuits rythmés pour diriger l’équipage dans sa formation en V. Un V, comme en forme d’étrave. Un navire aérien qui affrontera vents contraires, marées et tempêtes pour parvenir à bon port et y passer relâche pour l’hiver.
Bon voyage, les filles !
Alors, si ce mois vous pèse et la tristesse ou le découragement vous envahissent. Si vous ne pouvez pas vous échapper vers les alizés ou les lagunes turquoises cet hiver. Si la saison froide et les événements vous semblent trop lourds à porter, levez donc les yeux vers le ciel et écoutez le chant de l’exode. Tendez l’oreille et vous entendrez leurs murmures bruyants. Les grues cendrées, oies sauvages et autres merveilles du peuple migrateur - ces incroyables marins du ciel - vous emmèneront vers un petit coin de paradis pour vous donner l’énergie pour affronter l’hiver.
Un excellent dimanche à tous et un bon départ aux concurrents du Vendée Globe (bon anti-dépressif pour les voileux aussi ! )
J’aurais pu intituler ce billet “Légendes d’automne”. Les teintes des arbres l’annoncent jour après jour. Les heures raccourcissent, les levers et couchers du soleil se font plus artistiques. La saison du grand peintre qu’ est la nature est belle... Et bien là. Les oies sillonnent le ciel de leurs majestueuses escadrilles. Leur babillage trahit leurs préparatifs aux grandes transhumances. Un petit billet en son et couleurs en l’honneur de l’automne ce dimanche.
Contrairement à certains, je vois toujours l’automne arriver avec plaisir. Bien entendu, octobre annonce la fin de la saison de voile (qui n'a jamais débuté cette année... ), les journées sombres et pluvieuses. Il emmène aussi avec lui une humeur chagrine ou triste pour d’autres. Cependant, le tableau que m’offre la nature chaque matin le long des routes, dans les jardins ou à ma fenêtre, me remplit d’espoir et me ravit par sa beauté. Un peu comme si un peintre invisible avait décidé de déverser sa palette sur les arbres environnants. Faisant ainsi un immense patchwork des feuilles flavescentes qui dansent dans le vent frais. La saison froide est toujours précédée de nuages incandescents et cramoisis dans lesquels le soleil joue à l’aquarelliste. Les feuilles se parent d’or, de rubis et de cuivre. L’herbe se prétend fauviste en prenant des airs vert fluorescent dans la lumière basse du petit matin. Les ramages rivalisent de coloris érubescents, vermillons ou safranés, comme des impressionnistes au faîte de leur inspiration. La nature se transforme en un immense tableau d’enluminures resplendissantes pour quelques semaines. Et je ne m’en lasse pas.
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Alors, je vous offre un poème d’un bel auteur de la fin du XXe siècle sur fonds musical de circonstance. Et si cette saison vous pèse un peu sur le moral, souvenez-vous que derrière les brumes et les gouttes automnales se cachent les merveilles colorées de la main du plus grand paysagiste de tous les temps : Dame Nature. Elle vaut la peine d'être remarquée de son vivant !
C'est l'heure exquise et matinale
Sur ce patchwork multicolore, je vous souhaite une excellente semaine malgré les nouvelles circonstances sanitaires difficiles. Prenez bien soin de vous et des autres.
Les cloches étant confinées à Rome, je vous propose un petit conte en lieu et place d’œufs en chocolat. De quoi faire rêver les enfants (petits et grands) confinés à la maison en ce WE pascal et sans risque de crise de foie ;-).
Il était une fois un arbre et une fleur...
Il était une fois un arbre en bordure de mer et une fleur des champs.
L’arbre était grand et fort. Large de carrure et robuste de son tronc. Sa chevelure de feuilles volait au gré de la brise et lui donnait des airs de géant. Dans le zénith de l'âge, il resplendissait de toute sa taille dans l'ombre des vagues toutes proches. On le disait invincible, sans peur de rien. Ni les vents tempétueux, ni les rafales iodées n'avaient eu raison de sa stature. Il avait résisté aux assauts du temps et de la mer. Et pour cela, on parlait de lui comme d'un arbre de raison, solide et sage. A quelques mètres seulement du rivage, commençait la ligne des champs. Des pâtures allant du vert fluorescent au blond mordoré des blés. En bordure des champs, quelques herbes folles avaient bravé l'air marin et tenaient bon la brise salée. Ainsi y trouvait-on de jolies fleurettes aux tons doux, entre les graminées, là où les épis dorés n'avaient pas poussé.
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Les vents dominants venant de l'océan, poussaient les branches de l'arbre en direction de la terre. Et il ne pouvait apercevoir sur le champs tout proches que les tiges des nombreuses plantes et de la flore qui lui tournaient le dos pour se protéger de la bise maritime. Et des fleurs, il y en avait des milliers... Des milliers qu'il regardait sans jamais vraiment les voir... Jusqu'à ce matin-là.
Ce matin de printemps, le vent est tombé. C'est exceptionnel sur cette côte. Les champs demeurent immobiles, silencieux, dans les rayons du soleil levant. L'arbre peut enfin observer les environs qui le séparent des domaines un peu plus loin. Pour la première fois, il pose son regard sur l'horizon terrien. Il s'aperçoit alors qu'à quelques mètres de lui à peine, se trouve un petit trésor de la nature, dont il n'avait encore jamais encore réalisé la présence. Il écarquille les yeux et l'inspecte de ses grands yeux ronds.
Là, à seulement quelques pieds de ses racines se trouve une kyrielle de fleurs champêtres. Elles se ressemblent toutes. Sauf une... Cette dernière petite fleur semble frêle et fine. Ses pétales d’azur renvoyent les teintes du ciel. Et son cœur doré celui du soleil. Elle attire son attention. Elle est différente du reste. Si fragile et si forte à la fois pour résister aux assauts des bourrasques et des intémpéries.
Séparé d'elle par quelques mètres de distance, il la regarde sans pouvoir la toucher ni lui parler. Jusqu'alors, le vent marin les amenant à se pencher inlassablement dans la même direction et lui tourner le dos. Elle l'intrigue et titille son intérêt.
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Au milieu des milliers d'autres, elle est là, discrète et à peine visible... La petite fleur, si proche de lui, ses pétales de velours discrètement éclairés par rayons de l’astre du jour. Pour la première fois, il aperçoit son regard de feu et la douceur de ses pétales. Le choc de cette vision lui est tellement fort qu'il en perd quelques feuilles et s'en retrouve tout ébouriffé. Il ne sait trop ce qui lui arrive. Le vent s'est calmé depuis quelques jours mais l'arbre ne parvient plus à fermer l’oeil. La petite fleur occupe toutes ses pensées. Après quelque temps, l’arbre se rend à l'évidence : il est éperdument amoureux de cette petite fleur. Mais que voudrait bien une petite fleur d'un arbre, géant, qui ne pourrait que l'écraser par sa taille et son âge ? Il peut vivre des siècles et elle quelques jours à peine. C'est là pure folie. Une chimère, sans plus.
L'arbre tente de se faire une raison. Mais les jours passent et il pleure alors toutes les nuits en silence. Il voudrait tellement l’effleurer, ne fut-ce qu’une seule fois.
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Une nuit de pleine lune, alors que l'arbre sanglote en silence, une luciole, qui passe par là s'arrête sur une de ses branches...
- Sèche tes larmes, mon ami... - Quoi ? Pardon ? - Sèche tes larmes, mon ami... Je comprends ton chagrin. Je peux t'aider, si tu le souhaites... J'ai des pouvoirs, disons... spéciaux... Mais comme moi, ils sont de très courte durée. Je peux réaliser tes rêves pour un jour. Un seul. - Quoi ? M'aider ? Mais c'est impossible, voyons, je suis un arbre, enchaîné à mes racines. Et ma fleur, elle n'a pas de jambes. Elle ne peut me rejoindre. Et puis, qui me dit qu'elle m'aimerait ? Un titan de ma sorte, elle aurait peur que je l'écrase sous le poids de mes branches ? De plus, je dois lui paraître affreux. - Aie confiance... Je vous offre à tous les deux un moment unique... Après quoi, vous retrouverez vos états respectifs. Accepte mon soutien pour réaliser ton rêve. Le temps presse. Ne laisse pas passer cette exclusive chance.
Et la luciole reprend son envol, laissant l'arbre tout pantois et surtout incrédule. Et pourtant, la petite bête à lumière tient parole : cette nuit-là, elle les libère de leur terre pour une brève trêve en dehors de leurs mondes respectifs.
Il dort longtemps d'un sommeil de plomb. Lorsqu'il rouvre les paupières, l'arbre se sent soudainement libre comme l'air. Pour la première fois de son existence, il peut enfin se mouvoir et se déplacer loin du rivage. La petite fleur est toujours là. Au lieu de lui tourner le dos comme à l'habitude, elle le regarde à présent d'un air timide. Elle ne s'enfuit pas. Sans un mot, leurs regards se croisent. Sa sève ne fait qu'un tour en lui. Il voudrait la prendre dans ses grandes branches mais il a tellement peur de la casser. Alors, il s’approche doucement d'elle et caresse ses pétales du bout de ses feuilles. Sa longue chevelure jade vole dans le vent du jour qui s'éteint. Ses yeux brillent du doré du soleil couchant. De la douceur de son bois, il caresse prudemment la beauté qui s’offre ainsi à lui. Il y butine et glane le nectar du bonheur avec une tendresse infinie. Elle le laisse faire, sans le repousser. De quelques branches fines, il s’enfonce très délicatement dans la terre jusqu’à ses racines pour se rapprocher d’elle. Et contre toute attente, il sent alors ses racines à elle enserrer ses longs doigts de bois. Ils restent ainsi enlacés, longuement. Tout est devenu silencieux. Même la mer s'est tue. Il ne sait s'il rêve. Mais si c'est le cas, il donnerait tout pour ne pas se réveiller.
© Photos – Rêvesdemarins
Le lendemain à son réveil, l'océan a recommencé à murmurer et les vagues à chanter. Le vent a repris sa course. L'arbre a retrouvé sa place près du rivage. Et la petite fleur, la sienne près des champs. Aucune de trace de la luciole. En jetant un regard emplein de mélancolie en direction des prairies, l'arbre se dit qu'il a simplement dû faire un songe... Un beau songe... Mais tout au fond de lui, au tréfonds de la terre, quelque chose a changé. Le long de ses larges racines, de minuscules boutons floraux viennent de faire leur apparition...
Je vous souhaite un excellent dimanche, empli de jolis rêves de lucioles.
Un tout petit billet de circonstance ce dimanche...
Ciara. Un doux nom pour un géant...
Tous les sites météo en parlent... Et pour une fois, ils m’inquiètent... Des vents de 10 à 12 beauforts. 100 km/h avec des piques à 140km/h au plus fort des orages accompagnés de pluies diluviennes. Une tempête conjuguée de forts coefficients de marée qui entraînera un risque élevé de submersion et une mer démontée avec des creux de 7 à 12 m en Manche, mer du Nord et proche Atlantique. Un phénomène de tempête hivernale qui se produit tous les deux à trois ans, à ce qu’il paraît. Mais cette année, son ampleur est particulièrement grande sur l’Europe de l’ouest. Cela fait bien longtemps que les terriens de notre région ont eu à endurer une telle météo. Une bagatelle pour ceux qui sont régulièrement en haute mer ou dans les régions des ouragans, me direz-vous. Et cela semble bien puérile de m’en faire pour mon toit, pour les arbres de mon jardin ou pour les animaux sauvages des environs, alors que des dizaines de marins et pêcheurs seront peut-être dans la tourmente au large des côtes britanniques, bretonnes ou scandinaves les jours qui viennent. Alors que des centaines de sans-abris devront affronter les facéties du ciel sans endroit où passer la nuit au sec. Alors que des milliers de gens se retrouvent régulièrement sans rien aux quatre coins du monde à chaque changement et brutalité du climat.
© Photos – Ouest-France.fr
Il y a quelque jours encore, lors d’une nuit plus humide et venteuse que les autres, il pleuvait dans la chambre à coucher, qui se trouve sous la toiture composée d’anciennes tuiles faites à la main, un peu moins stables et solides qu’avant. Un des charmes d’habiter une très vieille maison. Mon lit se transformera - t - il en waterbed la nuit prochaine ? Le frêne multi-centenaire de mon jardin tiendra-t-il les coups de baston ? Les grands peupliers gardiens de nos murs plieront-ils sans casser ? La rue se fera-t-elle rivière ? La cave deviendra-t-elle piscine ? Les champs environnants déverseront-ils leur flot de boue ? La pompe fera-t-elle son office sans faiblir ? Autant de questions sans réponse et dont je redoute la suite. J’ai rentré les pots de fleurs, fermé les volets et préparé les seaux. “In challah “, comme on dit... Heureusement pour ceux qui vivent en appartement, une nuit qui sera juste un peu moins calme que les autres pour eux.
Alors, une petite pensée pour tous ceux en mer, en bord de mer ou qui auront à affronter les forces de la nature ce dimanche. À vos amarres ! Sécurisez tout ce qui pourrait s’envoler ou prendre le large. Doublez les aussières et réfugez-vous dans les ports ou au sec. Et croisez les doigts en espérant que les prévisions météos se seront quelque peu trompées.
Ne vous envolez pas ce WE. Et restez bien à l’abri des fureurs d’Eole. Qui sait, l’occasion d’un peu de cocooning bien au chaud ou de refaire le monde au bar du port ou d'ailleurs... Bon dimanche à tous.
Tout est parti de là... La vie a commencé dans les océans. Mère de la nature et de nos civilisations. Alors, si nous retournions aux sources ce dimanche ?
Au début, il n’y a rien
Puis un jour, un miracle s’opère et la foudre frappe Une étoile tombe et le ciel s’illumine pour un instant Et le monde se met à tourner subitement plus vite La planisphère s’arrondit peu à peu Le cœur de la terre se met à battre plus fort Et la mer monte. Elle grandit. Elle s’étend. Elle s’étire Et la mer se remplit d’une eau paisible, pure, protectrice Dans ses fonds abyssaux, une goutte perle Une ombre à peine, une cellule minuscule D’amibe à têtard, d’immobilité à ondulation Dans l’eau tiède et gardienne, les marées montent La vie se dessine. Elle se fait forme et mouvement Petite crevette rosée, translucide et fragile Recroquevillée sur elle-même, beauté en devenir La toute petite créature marine prend sa place, prend ses aises La nature marine évolue vers son destin terrestre L’océan se transforme de coeur en corps À l’abri du monde autour, il grandit, il se déploie La mer intérieure préserve son incroyable secret Parfois, elle déverse son trop plein d’amour avant l’heure Elle le pleure en dehors d’elle trop savoir pourquoi Comme des larmes d’une âme sans vie Et quelques fois, elle demeure immensément vide Mais souvent, après de longues nuits et de patientes heures Son trésor englouti est enfin prêt à se révéler Alors la mer se fait vagues, ressac et courants Elle pousse lame de fonds, houle et tempête même parfois Elle s’ouvre et déborde jusqu’à déposer son précieux cadeau sur la grève Elle se vide de ses flots lentement et puis se retire pour le laisser s’envoler Et parfois, elle peut se remplir à nouveau Pour offrir une nouvelle vie et tout recommencer... La mer intérieure n’est-elle pas le plus miraculeux des océans ?
© Photos – Wikipedia (dessins de Leonardo da Vinci)
Pour que la mer intérieure puisse continue à délivrer son miracle à travers les siècles... Un excellent dimanche à tous.
Ce dimanche à 5 heures 19 du petit matin, nous attend la nuit la plus longue de l’année. Et le début de l’hiver... Alors, voici un bref billet pour vous consoler de cette nuit interminable.
Solstice et Équinoxe
C’est comme si le Soleil, après avoir atteint sa position la plus haute ou la plus basse, s’arrêtait un instant pour reprendre son mouvement dans l’autre sens. Un peu comme un balancier d’horloge qui arrivant au bout de sa course, se stabilise l’espace d’un court instant avant de repartir dans l’autre sens (source : calendrier-lunaire.fr)
Le solstice d ‘hiver débute généralement entre le 21 ou 22 décembre selon les années. Les jours de solstice, le soleil passe à la verticale de l'un des deux tropiques et sa course dans le ciel est la plus courte et la plus basse au-dessus de l'horizon. La différence entre la nuit et le jour y est la plus importante. Le solstice est le contraire de l’équinoxe, où les périodes de jour et de nuit sont les plus égales.
Chez les Celtes, le solstice est appelé « litha », en référence au jour où les mages récoltent des herbes dites magiques, accompagné d'un hommage à la nature. La mythologie païenne a jadis célébré le solstice d'hiver, en élevant des grands cercles de mégalithes. Il en existe de nombreux en Grande-Bretagne et en Europe du nord, tels que Stonehenge (UK), Carnac (Bretagne) ou Brogdar (Ecosse). Je vous invite à visionner ce bref documentaire sur six des plus beaux sites dédiés à cet événement saisonnier :
https://www.nhu.bzh/six-cercles-de-pierres-en-europe-celebrant-le-solstice-dhiver/.
© Photos – Wikipedia
La saison des humeurs
Le comportement des êtres se modifie avec les saisons. Une fois décembre arrivé, certains semblent soudainement devenir particulièrement grognons, sans énergie, bougons ou même maussades. Ou encore développer un amour passionnel pour le radiateur ou l’oreiller. J’ai quelques cas frappés par ces types de pathologies à la maison ;-).
Au Canada, 18% de la population semblerait souffrir de ce type de « déprime saisonnière « et 9% en Alaska. Cette pathologie se traduit par un manque d'énergie, un besoin accru de sucre, une déprime ou encore une perte d’intérêt social, affectif ou professionnel, Ce type de troubles serait lié au manque de lumière selon certaines études scientifiques. En effet, la lumière joue un rôle important dans la régulation de l’horloge biologique interne. Celle-ci contrôle plusieurs fonctions du corps suivant des rythmes bien précis, comme les cycles d'éveil et de sommeil et la sécrétion de diverses hormones selon l’heure du jour - comme la sérotonine - l’hormone « du bonheur » - et la mélatonine). La sérotonine, notamment, est un neurotransmetteur impliqué dans plusieurs réponses physiologiques englobant l’humeur, le contrôle des émotions, le sommeil et l’appétit. Dans les pays nordiques, la dépression saisonnière hivernale (appelée également « Trouble Affectif Saisonnier ») semble fréquente et fut pour la première fois décrite au Ve siècle dans l'Histoire des Goths. L'Islande (tout comme le Japon) cependant, semblerait être l'exception dû à une consommation élevée de poisson, riche en vitamine D et en acide docosahexaénoïque, qui ralentit le développement de troubles neurologiques.
J’avoue, moi qui ne suis déjà pas du matin, la pénombre et le froid ne m’aident décidément pas trop à me lever à l’aube. Par contre, la douce lumière des incroyables levers de soleil hivernaux constitue un levier imparable pour m’arracher aux bras de Morphée et à la couette douillette. Voyez plutôt.
© Photos – Rêvesdemarins
Êtes-vous de ceux que l’hiver et le manque de lumière démoralise ou rend grincheux ? J’entends déjà certains d’entre vous s’exclamer “Quelle horreur ! Déprimant ! ". Il est vrai que vivre dans l’obscurité demande une sérieuse portion d’adaptation (à moins d’hiberner comme un ours ou d’avoir des gènes de chauve-souris... ). Cependant, les Inuits et les Nordiques ont bien du s’accomoder de ce que la nature leur a accordé.
Quant à moi, je dois décidément avoir de lointains ancêtres ou du moins des restants d’ADN de quelque part par là au Grand Nord, puisque la saison des neiges fait partie de mes préférées et ne m’enlève en rien mon énergie ni ma joie de vivre. (Au contraire, je deviens un peu gaga et me sens revigorée par des premiers flocons de neige ! )
Les remèdes contre l’hiver
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des tas de petits trucs pour vous remonter le moral à travers cette longue période sombre :
Alors, si l’hiver vous pèse et que vous êtes en mal de lumière. Si vous ne pouvez pas vous enfuir aux Antilles ou dans une île de lumière (comme certains voileux chançards que je connais ;-)), souvenez-vous de ce petit billet. Et qui sait, y trouverez-vous quelque soulagement à cette saison. Et puis, après tout, les jours commencent à rallonger à partir de demain :-) !
Enfin, comme les célébrations de fin d.’année approchent à grands pas, vous trouverez un billet de ce blog spécial le soir du 24 décembre... Histoire d’honorer les traditions et de vous y souhaiter un joyeux Noël. Au plaisir de vous retrouver très vite alors ?!
Un excellent dimanche à tous, bien emmitouflés !
Le lever du jour, un de mes moments préférés, à la voile ou ailleurs - même si mon cycle biologique me catégorise parmi les oiseaux de nuit plutôt que ceux du petit matin. Et novembre est la saison où les levers de soleil sont les plus fabuleux en termes de teintes. Alors pourquoi pas un petit billet pour le célébrer ce dimanche...
Aurore, Aube et Crépuscule
Leurs lueurs diffèrent... L’aube (de alba, blanche en latin) est la première lueur du soleil qui commence à blanchir l’horizon. Sa durée varie beaucoup selon la latitude. Dans les régions polaires, elle peut ne jamais apparaître, voire durer jusqu'à soixante-huit jours en plein hiver. Cette semaine, au nord de la Norvège, le petit port de Mehamn est entré dans la nuit polaire. Le soleil s'y est levé à 10:24am pour se coucher 59 minutes plus tard... Et il ne se lèvera plus avant le 22 janvier, soit 65 jours plus tard ! Je sais, certains diront qu'ils ne comprennent décidément pas mon attirance pour les pays nordiques...
L’aurore est la lueur brillante et rosée qui suit l’aube et précède le lever du soleil. Lorsque le bord supérieur du disque solaire apparaît au-dessus de l'horizon. En anglais “Dawn”, du vieil anglais “Dagian” ou “to become Day” (devenir jour). Un terme qui révèle tellement de douceur et de lumière... “Aurore se lève après l’aube“.
Le crépuscule du matin, quant à lui, peut être différent selon la position du soleil.
Sans précision en français, Il s’agit du crépuscule du soir.
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(...) L’aurore s’allume, L’ombre épaisse fuit
Un prénom qui sonne doux
Dans la mythologie, Aurore était une divinité chargée d'ouvrir les portes du ciel au char du soleil. C'est également l'héroine de la Belle au Bois Dormant de Charles Perrault ou encore de la fille du chevalier de Lagardère dans "Le Bossu" (avec l'excellent Daniel Auteuil). Bref, elle représente à tous les coups, la beauté, la douceur et une jolie dame qui illumine les rêves de ces messieurs.
En navigation, plusieurs frégates ou navires français et russes ont été nommées d'après le point du jour. En outre, les éphémérides - ouvrages périodiques indispensables pour faire le point en mer avec des moyens traditionnels tels que le sextant et le chronomètre - sont basées sur les horaires des astres célestes, dont le soleil. "L'aurore se levait, l'aurore instable d'un navire en marche, née légèrement sur le dos d'une vague sans nom" (Le voleur d'enfants, Jules Supervieille)
Quel bonheur de voit pointer les douces lueurs du petit matin sur la mer après une longue nuit (surtout si cette dernière a été sans étoiles). Mon quart de navigation préféré : celui où l'on peut apprécier le lever du soleil, lentement, peu à peu et sentir sa clarté nous réchauffer. Ou encore, larguer les amarres au moment où le ciel s'illumine après une nuit de grain, encore parsemé de nuages noirs en contre-jour de l'orangé de l'horizon. Un moment de grâce où les âmes et les coeurs s'ouvrent. Le rêve du marin !
C'est à la lumière du lever du soleil que les les âmes se révèlent...
© Photos – Rêvesdemarins
Enfin, le petit jour est souvent synonyme de la fin d'un sortilège. Avec le chant du coq et le lever du soleil, les enchantements prennent un terme. Qu'ils soient bons ou maléfiques.
Et je vous passe les fabuleuses aurores australes ou boréales, que je n'ai pas encore eu l'occasion d'admirer (sur ma liste à tous les coups ! Dès que je serai parvenue à convaincre mes compagnons de voyage de partir dans le Grand Nord en plein hiver par moins 20°-c ! ) (...) "L'aurore est un lac de vin d'or" (...) (Aumône, Stéphane Mallarmé)
Bref, l'aurore demeure incontournable... Et lorsque que je l'admire, je ne peux m'empêcher de me dire que j'ai beaucoup de chance de la voir chacun matin à nouveau. (Pour l'anecdote, le lever du soleil demeure une des rares motivations qui parviennent à m'arracher de ma couette bien chaude spontanément avant le petit matin, pour en prendre une bonne dizaine de photographies malgré le froid piquant).
Alors, je dédie ce billet à une amie chère, qui porte le nom du lever du jour et le porte admirablement bien... A very happy birthday, Dawn !
Un excellent dimanche à tous.
Ce WE, j'étais censée vous écrire d'un voilier voguant aux alentours du pays de Nessie, de William Wallace et des Highland Cows. Mais nos vacances se sont finalement transformées en une odyssée quelque peu différente cet été.
Mais, peu importe. Cela ne devrait pas m'empêcher de vous faire rêver tout de même à cette petite île du bout de la Mer des Hébrides intérieures. Un petit endroit de paradis que j'ai découvert par la terre, il y a quelques années, chez des amis écossais. Et surtout, que j'espère bien explorer à la voile dès que les circonstances de vie le permettront à nouveau. Je vous emmène ce dimanche à... l'île de Skye.
L’Île des Brumes
Son nom est originaire du vieux norrois (*) "Skið", lui-même issu du picte dont les premières traces furent retrouvées sur des cartes anciennes, notamment celle de Ptolémée et de Ravenne. En gaélique, il se dit "Sgiath", ce qui signifie "ailé". Cependant, au XIXe siècle, l'île prend le surnom d 'Île des Brumes ("Eilean a'Cheò" en gaélique écossais). Et ce dernier qualificatif lui sied à merveille...
(*) N.B. Le norrois est une ancienne langue nordique et viking. Trop tentant que pour ne pas m'en inspirer pour le nom de ma société professionnelle.
Située au Nord-Ouest de l'Ecosse, l'île de Skye complète l'archipel des Hébrides intérieures, avec sa consoeur Lewis & Harris. Un paradis perdu composé de réminiscences volcaniques (Storr) et de péninsules aux caps les plus fantômatiques les uns que les autres (Sleat, Waternish, Troternish... ). Un véritable régal pour les yeux et les amoureux des paysages vierges et sauvages.
© Photos – isleofskye.com
A première vue, l'île donne d'elle une image rude, abrupte, à la limite du rogue. Mais une fois qu'on s'efforce d'apprendre à la connaître et qu'on fait fi de son climat (très) passablement variable, elle révèle alors ses trésors cachés, comme un diamant brut. Il en est de même pour ses habitants. De très grands coeurs et un grand sens de l'humour derrière leur façade et leurs airs parfois un peu bourrus.
Des reliefs escarpés avec la chaîne du Cullin. Des roches noires (basalte ou granit) aux pics acérés contrastant avec de larges étendues d'herbe et pâtures doucement verdoyantes. Des falaises plissées aux allures de kilt et des rivages sortis tout droit du roman du Seigneur des Anneaux. Bref, un endroit qui m'attire !
Seigneur des Îles
Les îles des Hébrides dont Skye fait partie, appartiennent successivement aux Pictes, puis aux Romains (qui appellent "Calédonie" tous territoires au nord du mur d'Hadrien), ensuite aux Vikings norvégiens.
Les "Gall-Gàidheal" (habitants de Gaels) résultent donc d'un brassage de cultures et de traditions nordiques et gaéliques. Un mélange pour me ravir. D'ailleurs, la domination nordique a poussé ses pérégrinations jusqu'en Irlande, où certains noms sont dérivés de leurs origines gaélo-scandinaves : Doyle et Dougal (de dubh + Gall, ou étrangers aux cheveux noirs), nom qui désignait les vikings danois en vieil irlandais. Et Fingal (de Fionn + Gall, ou étranger aux cheveux blonds), nom qui désignait les vikings norvégiens et suédois (source : wikipedia). Ce n'est qu'au XIIIe siècle que les Ecossais prennent possession de Skye et où les territoires des Hébrides et de l'île de Man sont accordés à l'Ecosse. Les Norvégiens gardent alors la main mise sur les Orcades et les îles Shetland.
"Per mare per terras" ("par mer par terre", devise du clan Mac Donald)
Vous connaissez probablement la suite... Viendra alors au XVIIe siècle le temps de la rébellion jacobite et des "Highland Clearances", époque où les clans et leurs populations des terres du nord sont déportés ou forcés à vendre leurs terres et troupeaux à prix bas. En suit une militarisation de l'Ecosse et de nombreuses émigrations vers l'Amérique. C'est à cette époque que sont construits de nombreux forts de garnison sur le continent écossais, dans le grand Glen dont notamment à Fort William. Le maintien de la paix dans les Highlands s'avère un défi sur fond de guerre avec la France et imposition britannique. Des années pénibles.
Skye demeurera ainsi, écossaise, jusqu'à aujourd'hui, faisant partie du Royaume britannique, au grand dam de sa population (ainsi, 44,7 % des Ecossais rêve encore et toujours d'indépendance depuis l'époque de William Wallace). D'ailleurs, l'Ecosse a majoritairement voté contre le Brexit... Et ne semble donc pas trop ravie des projets de la nouvelle direction britannique... Mais, le but n'est pas de faire de la politique dans ce billet.
Tartan, Premier du Nom
Entre balades dans les lochs, montagnes et prairies, vous n'y croiserez pas de grandes foules en basse saison. Sauf en été, un peu plus à Portree, charmant petit port coloré et principale ville de l'île. Châteaux ancestraux (Dunvegan, Armadale, Duntulum) et distilleries locales (Talisker) valent la peine d'une petite visite bien arrosée (et pas que d'eau de pluie).
Skye possède également son propre tartan (vert et pourpre). L'occasion d'une petite session de mode si le style local vous tente. Mais attention, le port du tartan est loin de constituer un accessoire de mode abilité à tout un chacun ! Il reflète en effet une tradition et un rang social particulier. Vous ne pourrez le porter que si un local vous fait l'insigne honneur (et ô combien rare) de vous inviter comme membre de la famille (ou tout comme) à une célébration familiale tel qu'un mariage, baptême ou autre. En outre, tel privilège n'est accordé qu'aux messieurs et à condition qu'ils soient les premiers fils aînés du nom. Et nous avons eu cette incroyable chance grâce à des amis très proches, originaires de la région... Je ne vous révèlerai pas si l'heureux élu de cet honneur portait ou non quelque chose sous son kilt pour l'occasion ;-).
© Photos – rêvesdemarins
Skye est reliée au continent par le pont de Skye sur le loch Alsh. Il existe toujours un service de petits ferries, qui vaut le détour pour une navigation délassante égayée par un babillage avec le passeur du coin (que nous n'avons, bien entendu, pas manqué). Et si vous avez de la chance, vous pourrez aperçevoir quelques phoques patibulaires ou dauphins en mer toute proche.
© Photos – rêvesdemarins
Désert de Pierres et d'Eau
Si Skye en vaut vraiment le détour pour ses paysages du bout du monde, elle le vaut un peu moins pour ses richesses historiques. Mais, celles présentes laissent certainement de beaux souvenirs (par ex. les Brochs/Dunns, des habitations mésolithiques ou encore ses anciens ponts de pierre perdus en pleine nature... )
© Photos – rêvesdemarins
Par contre, pour les fans de peluches en tous genres ou pour les avides de décors marins (comme moi), c'est l'endroit idéal ! Seuls les Midges ne sont pas trop à mon goût. Vous savez, ces petites mouchettes qui piquent et qui piquent fort ! Et de préférence en nuées. Inutile d'essayer les anti-moustiques traditionnels. Seuls les jours très venteux ou les produits locaux (par ex. Smidge) produisent quelqu'effet bienfaisant contre leur appétit vorace. Le paradis parfait n'existe pas !
© Photos – rêvesdemarins
Skye en Musique et en Lecture
En lecture
En musique
Alors, j'espère que ce billet vous aura donné l'envie de mettre Skye sur votre liste de prochaines destinations, malgré son climat et ses midges !
Je vous souhaite une excellente fin de WE emplie de rêves calédoniens. Et bon courage pour la semaine qui recommence.
Et si nous parlions un peu de sport ce WE... Et pour une fois pas de voile. Vous dites ? Du cyclisme? Hé non, voyons... Vous en avez probablement déjà une indigestion. Et moi aussi (surtout après avoir vu le peloton du Tour de France passer tout près de chez moi) !
Je vous présente ce dimanche la formule 1 de l’air... sur l’eau ! Un véritable bolide !
Une Ligne Aérodynamique
Son aspect extérieur d’abord... Une superbe carrosserie. De belles lignes fines, souples, épurées. Une silhouette filigrane, légère, élancée. Tout juste ce qu'il faut pour fendre l'air. Des couleurs plus subtiles les unes que les autres : vert métallisé, bleu nickelé, ocre rubescent, jusqu'à l'écarlate vif des champions. Un régal pour les yeux. Quatre ailerons affinés, quasi transparents, aux structures résistantes à la vitesse. Une petite merveille de beauté. Elle possède absolument tout pour faire pâlir de jalousie les Lamborghini, Ferrari ou Aston Martin de ce monde...
Plus de 1.000 CV sous son Capot
Un moteur hors normes. Une accélération ascensionnelle de 1,5 m/s, ce qui représenterait environ 13,5m/s à l'échelle humaine. Le double de celle de tous ses concurrents de taille égale. Et puis surtout, la capacité de réaliser des prouesses de vol interdites à ses congénères. Ses ailerons antérieurs et postérieurs sont indépendants et pouvent se tordre en leur moitié. Ceci lui permet des prouesses de vol directionnelles ou sur place, avec des pointes à plus de 55km/h (comparé aux 22km/h max. de ses concurrents) pour les plus rapides.
Elle est capable de supporter des accélérations de 4G en ligne droite et de pas moins de ... 9G... en virage serré ! Un réel acrobate aérien ! De quoi concurrencer les pilotes de chasse ou de formule 1 les plus expérimentés (en comparaison, les sports imposant les accélérations les plus fortes sont, selon les dires : 4G pour les dragsters, 5G pour la luge, 6G pour la formule 1 et 9 à 10G pour la course aérienne).
© Photos – Rêves de Marins & Isabelle Burguet
Et la cerise sur le gâteau ? Ce petit joyau de vélocité est silencieux ! Ou presque. Pas de moteur pétaradant. Pas de pot d'échappement polluant. Une petite merveille de la technologie naturelle et écologique. J'aime !
Véhicule Amphibie
Ce que l'on sait généralement moins, c'est que cette incroyable mécanique est produite... sous l'eau ! De quelques semaines jusqu' à dix mois (voire sept ans pour les plus rares) de construction et de mues sous-marines larvaires, avant qu'elle ne puisse prendre son envol au-dessus des points d'eaux et rivières. Il en existe plus de 6.500 types de modèles dans le monde entier.
Une ligne de production sous-marine...
Elle peut passer jusqu'à une vingtaine de minutes profondément sous l'eau (185 minutes étant le record absolu) pour y créer sa progéniture. Une fine lame d'air est captée sur la surface de son anatomie et apparaît parfois comme une enveloppe argentée. Elle joue alors le rôle de bulle d'air le temps de sa plongée.
Si quelques uns tolèrent l'eau lègèrement salée (près de la mer Baltique et quelques unes en bord de mer français), la plupart de ces bolides prèfèrent l'eau douce ou stagnante. Vous aurez donc peu l'occasion de les croiser lors d'une navigation hauturière.
© Photos – Wikipedia
Un chauffeur hors pair
Souvenez-vous des "Rescuers" (Bernard et Bianca)...
Dans Le récit de Walt Disney, deux souris doivent se rendre d’urgence á la poursuite d’une fillette enlevée par un affreux crocodile et louent ainsi les services d’un chauffeur particulier : "Evinrude", une libellule aux compétences de hors bord, hors du commun, et surtout... hors d’haleine... Un petit arthropode bicolore hors format comme moteur sur le bateau improvisé sur une feuille, dans un marais nauséabond infesté de monstres aux longues dents. A peine quelques centimètres de long, quatre ailes qui ne peuvent se replier totalement et pourtant l’insecte le plus rapide ! Et un amour sans faille pour l’eau... Ses cousines portent le gracieux nom de “demoiselles”. Bref, d'adorables petites bestioles que nous avons parfois le plaisir d’accueillir chez nous lors des chaudes soirées estivales, tout comme ce WE d'ailleurs, où elles nous ont fait l'honneur d'une visite.
© Photos – Walt Disney
Dragons Ailés ou Messagères de l'Amour
Les âmes, libellules de l'ombre (Victor Hugo)
Dans la mythologie nordique, les libellules sont associées à la déesse Freyja, déesse de l'amour dont elles sont les messagères. Elles furent plus tard diabolisées et traitées de "flèches du diable" ou "aiguilles de l'air" ("dragon flies"), en raison de leur forme et de la croyance erronnée qu'elles étaient armées d'un dard. Cependant, si elles sont de redoutables prédatrices pour les autres insectes, nos damoiselles n'ont ni dard, ni venin, ni dents, ni pinces. Elles ne mordent pas, ne piquent pas et le seul réel risque en les touchant est de blesser ces fragiles beautés... Alors, pas de panique lorsqu'elle viendront virevolter d'un peu trop près autour de votre nez. Soyez gentils avec elles. Et profitez simplement du spectacle.
En outre, elles ont la spécificité de former un coeur avec leurs corps lors de l'accouplement en raison de leur morphologie particulière. Quoi de mieux pour parler d'amour ?
© Photos – Wikipedia
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January 2021
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