La mer peut prendre des formes et des teintes multiples. Et tout l’art consiste à parvenir à capter ces moments fugaces où l’eau se transforme en un être de couleurs et de géométries variables. De gouttes en géants, de vagues en glaciers, de cratères de lave aqueuse en miroirs dorés, jusqu'aux ardoises d'acier, en passant par des lacs turquoises ou des chaudrons infernaux de lait en ébullition.
Un petit billet découverte d’un autre photographe ce week-end. Je vous emmène dans la voie lactée de l’univers marin surréaliste de Delaney Allen.
Delaney Allen est né au Texas aux Etats-Unis. Allen a créé son propre langage visuel, jouant souvent avec la notion de confusion et de camouflage pour perturber les perceptions du spectateur. Il a exposé à l'international, notamment au FOAM Museum et au Crystal Bridges Museum of American Art. Sa première publication, Between Here And There (auto-publiée, 2010), est rassemblée dans diverses collections de bibliothèques du monde entier, dont le Museum of Modern Art (MoMa) de New York. Il est aujourd’hui basé à Portland, en Oregon.
Ce jeune photographe est fasciné par la nature. Il en capture l’essence d’une manière hors du commun. Ainsi, dans ses images de la mer, l’océan apparaît résolument sauvage, rugueux, éblouissant. Allen capte ses explosions souvent en gros plans qui tirent vers l'abstraction. Le spectateur n'est alors pas toujours très sûr de ce qu'il regarde. Un zoom sur l'écume laiteuse et elle se transforme en montagne enneigée. Une autre sur l'explosion de la vague et elle se transforme en geyser. Ses clichés sont surprenants de perspective croisée entre fiction et réalité. « Parfois, le sujet du portrait peut se fondre dans l'arrière-plan. Dans d'autres, la nature morte apparaît comme un découpage fusionnant avec d'autres éléments de l'image. » (Delaney Allen)
© photos- Delaney Allen
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
© photos- Delaney Allen
Je vous invite à aller consulter son site web (www.delaneyallen.com), ou son compte Instagram (Delaney_Allen), pour admirer son oeuvre artistique au style particulier.
En espérant que ces quelques clichés vous aient mis l’eau (ou plutôt le lait dans ce cas-ci;-)) à la bouche. Un excellent dimanche.
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Ces dernières semaines, un air voisin souffle dans l'air. Toute une série d'évènements me portent de retour vers les Pays-Bas, où j'ai travaillé avec plaisir durant plus de quatre ans dans le passé. Alors, si nous partions à la découverte d'un petit trésor de nature pas si loin de chez nous : la Frise, ce week-end ?
Les Îles Wadden
Tout débute à chacun de mes voyages mensuels vers Copenhague pour mon travail. Je m’arrange toujours pour obtenir un siège côté hublot pour avoir le bonheur de voir le coucher du soleil, et en particulier lorsqu’il se pose sur les îles de la Frise. Petites taches sablées et dorées éparpillées dans les flots, brillant sous les derniers rayons du jour. Une image magique. Par temps clair, c’est un peu comme si je regardais un atlas de géographie en direct. Un plaisir que j’avais oublié depuis quinze ans mais dont ma mémoire avait enfoui le souvenir pour le faire réapparaître plus vif encore après ces longues années d’ombre. Des formes fantasmagoriques à souhait. Et à chaque fois, je me dit qu'y naviguer à la voile devrait être une belle aventure (y compris pour y slalomer entre les divers bancs de sable... ).
Huit îles sauvages reconnues comme patrimoine de l'Unesco, dont cinq sont habitées, situées entre la Mer du Nord et la mer de Wadden, sur la route du Danemark : Texel, Vlieland, Terschelling, Ameland, Schiermonnikoog - inhabitées: Noorderhaaks ou Razende Bol, Rottumerplaat et Rottumeroog. Un archipel hors du commun et des sentiers battus pour les amoureux de nature : vieux phares, zone aux activités de marées intenses, faune riche et églises marines, villages de pêcheurs, parcs naturels, phoques, oiseaux marins, moutons, balades dans les dunes... Sans, je l'espère, trop de touristes... (Même si ceci n'est plus gagné d'avance nulle part de nos jours). « Friesland... Not suitable for couch potatoes, box-set binge-watchers, landlubbers, speed demons, city slickers, Sunday drivers, homebodies and people who don’t like nature. » (source : www.friesland.nl)
La semaine dernière, ma nouvelle personne de contact pour une plateforme informatique de recrutement se présente : sa voix, mélangeant des accents résolument danois, néerlandais et allemands, me rappelle subitement que cette région du Nord des Pays-Bas, demeure encore sur ma liste de régions à visiter (plutôt que de me contenter de la survoler... ). Elle explique être danoise du Sud, mais aux origines frisonnes et au dialecte reflétant un subtil mélange de trois régions limitrophes, aux tonalités que j’aime (même si ce dernier - tout comme le danois - semble absolument incompréhensible pour la plupart des gens normaux ;-)).
© Photos – www.Friesland.nl
Tjalks
J’avais déjà poussé ma voile d’Amsterdam à l’IJsselmeer et l’envie de rejoindre le cap Hoorn néerlandais avec des amis gantois, il y a des années. Une adorable petite ville typique, maisonnettes aux façades en escaliers volutés le long de charmants canaux, bordées de ponts basculants. Et une ambiance chaleureuse pour une brève relâche. Sans oublier les innombrables vélos. Un amarrage à couple contre un de ces magnifiques navires « Tjalks » locaux, ces navires de transport à fond plat, aux dérives latérales extérieures, à voile aurique et dont le mât est amovible pour le passage de ponts grâce à un treuil. Manoeuvre qui peut s'effectuer seul ! De véritables petits bijoux de conception.
© Photos – www.Friesland.nl & wikipedia
Mais la Frise, c'est également le terrain de jeux des voileux en mal de compétition. Un ami kiné, voileux acharné (et surtout très doué), de qui nous avions d'ailleurs acquis un F18 il y a quelques années, m'a récemment raconté avoir participé à la plus grande régate de catamarans de sport au monde : le Tour de l'ïle de Texel. Cette régate existe depuis 1978. La prochaine aura lieu ce 18 juin 2022. Plus de 600 catamarans sur la ligne de départ en mer du Nord, piaffant et hennissant pour parvenir à franchir les rouleaux (ou non... ) qui leur fera faire le tour de l'île frisonne en ruant dans les brancards marins sur plus de 100 km en un temps donné. Les écoutes de voiles au bout des doigts, tels des coureurs de chars romains, les rênes en main, qui se croisent dans un stade nautique, penchant dangereusement plus leurs coursiers prennent de la vitesse. Beaucoup de casse et d'embouteillages à prévoir. Départ donné en hélicoptère. Une compétition à ne pas manquer pour les passionnés de cette voile sportive (petite voile, d'accord, mais rapide ! On y monte à plus de vingt noeuds au raz de l'eau, voyez plutôt dans la vidéo ci-dessous). Cela me tenterait bien... Mais pour se faire, il va falloir sérieusement retravailler les abdos et dérouiller les muscles pour se mettre au trapèze (dixit mon kiné ci-avant ;-) ).
Pour terminer ce billet, je ne pouvais m'empêcher de partager quelques extraits d'un groupe local dont les mélodies m'ont souvent fait rêver : le groupe Twarres. Un jeune duo aux harmonies rafraîchissantes en dialecte frison (notamment). Ils remportèrent un prix musical pour leur interprétation de "Wêr bisto" en 1999. J'espère que leur musique vous plaira autant qu'à moi.
Je vous souhaite un excellent dimanche, et comme on dit en frison " lokkige snein en goed gelok ! ".
Parce qu’aimer écrire débute souvent par aimer lire…
Quelques bribes marines composées par un bel auteur québécois du siècle des poètes. A découvrir, ce week-end. Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
© Photos – Rêvesdemarins
Que cette journée vous soit aussi douce que ces quelques vers océaniques.
Enfilez votre combinaison de plongée ce dimanche. Je vous emmène découvrir un monde à la limite du monde connu. Nous nous immergeons dans les profondeurs abyssales ce WE.
Tout débute tout au fond de la mer...
Abysse fut le tout premier dieu marin...
Abysse fut le tout premier dieu marin dans la mythologie grecque. Mais au fil du temps, il fut oublié. Et comme son nom l’indique, il fut envoyé au fond des abysses et désigne les profondeurs sous-marines. Les plus éloignées se situent à 11.000 mètres sous le niveau de l'eau (Fosse des Mariannes).
95 % des abysses restent aujourd'hui encore inexplorés. Et contrairement aux mers de surface, les grands fonds sont cartographiés avec bien moins de précision que la surface de... la Lune. On pourrait donc considérer que d'avantage d'astronautes ont exploré l'espace que de marins le fond des océans. Insondables abysses, souleurs d'Ulysses...
Cape d’invisibilité
Plus je brille, moins on me voit…
Dans l’océan, il n'y a nulle part où se cacher. Cela signifie que l'invisibilité y est primordiale pour la survie d’une espèce. Les créatures abyssales ont décrypté le mystère de l'invisibilité. Dans les couches supérieures de l'océan - la partie où la lumière pénètre - toute forme de vie qui ne parvient pas, d'une manière ou d'une autre, à se fondre dans l'eau risque d'être repérée par un prédateur - en particulier un prédateur nageant en dessous, regardant vers le haut. Pour se protéger des prédateurs, certains organismes évitent la zone lumineuse pendant la journée, ne remontant vers la surface que la nuit. Beaucoup d'autres se camouflent par leur aspect transparent. En plongée, la plupart des premières formes de vie que l'on rencontre, telles que des méduses aux escargots nageurs, sont transparentes. D’autres créatures marines, dont certains poissons, comme les sardines, camouflent leurs silhouettes par leurs flancs argentés. La couleur argentée fonctionne comme un miroir et permet à l'animal de se fondre dans son environnement en reflétant l'eau qui l'entoure.
Ensuite, plus on descend vers les abysses, plus la lumière du soleil disparaît. Le rouge est absorbé le premier. Ensuite, les parties jaune et verte du spectre disparaissent, ne laissant que le bleu. À 700 pieds de profondeur, l'océan est devenu une sorte de crépuscule perpétuel, et à 2.000 pieds, le bleu s'estompe également. Cela signifie que la majeure partie de l'océan se retrouve dans l'obscurité totale, toute la journée et toute la nuit. Alors, une autre manière de ne pas mourir de faim et de survivre dans les profondeurs abyssales, est justement de se rendre attirant pour ses proies, en produisant de la lumière... Et la rencontre avec ces animaux hors du commun devient à la fois fascinante et inquiétante : manger sans être mangé.
La mer en feu d’azur
Nous traversons la Manche de nuit, en route vers l’Angleterre à la voile. La mer est bien formée et je souffre honteusement du mal de mer. Je monte sur le pont et prends la barre pour fixer mon attention sur autre chose que mon estomac qui joue la samba. Je me souviens du compas qui devient soudainement flou sous mes yeux embués puis je m’accroche à la filière pour me soulager en donnant à manger aux poissons. C’est alors que le miracle s’opère… La mer s’illumine d’un bleu profond. Les vagues s’enflamment d’un azur brillant (aucun lien avec mon estomac ni mon repas du soir :-)). La houle scintille de la phosphorescence créée par le mouvement du voilier sur les flots. Et mon mal de mer s’essouffle, bluffé par la beauté luminescente que je découvre dans les flots.
La première rencontre avec les créatures marines lumineuses me frappe comme un coup de foudre. La splendeur de leur luminosité est irréelle, improbable. Je me demande si je rêve et si mon estomac dérangé joue sur mon esprit. Mais mon skipper me rassure et rit de mon émerveillement en m’expliquant que la présence de plancton bioluminescent est mise en lumière par le brassage de l’eau le long de la carène et dans le sillage du voilier. Magique… Un moyen parfait d’éliminer mon mal de mer. Mais ceci n’est que le dessus de l’iceberg…. Les fonds marins sont, eux, bien plus riches encore en aventures lumineuses fantastiques.
© Photos – Pixabay.com
Feux follets abyssaux
"Some flash, some sparkle. Others simply glow..." (National Geographic)
Certains brillent, clignotent ou scintillent. D'autres rayonnent tout simplement. Cependant, tous relèvent du miracle de la nature. Lanternes japonaises, explosions d'étincelles, rocket ships, fumée bleue, procession de flammèches. Ces créatures nous font à la fois rêver et cauchemarder. Monstres marins ou angelets des vagues.
Les océans comptent pas moins de 4/5 des organismes vivants au monde capables de créer leur propre lumière. 76% des animaux marins sont bioluminescents, ce qui signifie qu'ils produisent leur propre lumière grâce à une série de réactions chimiques ou par l’intermédiaire de bactéries qu’ils transportent, Les mers demeurent donc un univers radieux jusqu’au plus profond de leurs gouffres et de leurs entrailles. Les créatures marines dépendent de la bioluminescence pour communiquer, trouver des proies ou encore se camoufler. Au moins 1.500 espèces de poissons sont connues pour être bioluminescentes, y compris les requins et les poissons-dragons, et les scientifiques en découvrent régulièrement de nouvelles. Parmi les plus emblématiques figurent les poissons des grands fonds comme la baudroie, dont les femelles arborent un leurre de chair rougeoyante ou une "lanterne" qui agit comme appât pour toute proie suffisamment proche (souvenez-vous de la rencontre de Dory et Nemo avec ce monstre abyssal dans "finding Nemo"). Le cténophore Leidyi (macroplancton ressemblant à une méduse mais sans dards) possède des photophores à l'intérieur de sa cloche, ou corps principal, qui réfractent la lumière, produisant un arc-en-ciel scintillant pour effrayer les prédateurs. Le requin-lanterne, le plus petit requin au monde, en est également pourvu. Certaines espèces de dinoflagellés s'allument en utilisant une réaction chimique similaire à celle des lucioles ; tous deux utilisent une molécule naturelle appelée luciférine, du nom de Lucifer ("le porteur de lumière"), en combinaison avec une enzyme, la lucifèrase, et de l'oxygène pour produire des photons lumineux. Il y a les poissons éclaireurs, les calmars, les méduses, les crevettes, les cténophores susmentionnés, plusieurs types de vers, les concombres de mer ou encore des siphonophores lumineux - de sinistres prédateurs en forme de cordes avec de longues tentacules piquantes en forme de rideaux. Certains sortent tout droit d'un film d'horreur. Et pourtant ces créatures sont fascinantes par leurs propriétés. Chaque espèce reflète un motif lumineux spécifique, une sorte d’identité unique leur permettant d’attirer et de trouver des partenaires dans les profondeurs sombres de l'océan. Les organismes bioluminescents ne tolèrent pas un taux bas de salinité de l’eau et sont ainsi très rarement présents en eaux douces. (Source : National Geographic)
© Photos – Stories undersea - National geographic - LeLombrik.net
Certaines autres créatures s'illuminent lorsqu'on les touche ou lorsque l'eau à proximité est perturbée. Un éclat soudain de lumière peut en effet effrayer un prédateur, donnant à la proie une chance de s'échapper. Un calmar des profondeurs, par exemple, peut émettre un gros jet de lumière avant de s'élancer dans l'obscurité. Les fameux "bombardiers verts" (Swima bombiviridis), sortes de vers marins, peuvent lancer leurs grenades lumineuses, puis s'enfuir dans l'obscurité tandis que leur prédateur est brièvement distrait par la lumière. Camouflage assuré.
D'autres encore, utilisent le principe de "l'ennemi de mon ennemi est mon ami" en émettant de la lumière pour attirer le prédateur du prédateur. Ce mécanisme de défense est connu sous le nom d'effet "alarme anti-vol". Ce type de méthode peut être particulièrement important pour les formes de vie minuscules incapables de nager rapidement. Leurs flashs attirent ainsi des poissons en attente dans les parages. Une fois illuminés par le flash, ces derniers deviennent eux-mêmes plus aisément repérables par les prédateurs. Et le tour est joué...
© Photos – Wikipedia - Bioxegy
Je vous invite à visionner deux documentaires de National Geographic à propos de ces étranges créatures... Il vous emmènera dans un monde parallèle et pourtant bien réel. La nature est magnifique et n'en finit jamais de nous émerveiller. Une raison de plus de la protéger.
Je vous souhaite un dimanche scintillant à souhait.
Premier éclat du jour, jadis si différent
© Photos – Rêvesdemarins
Joyeux printemps et une excellente semaine à tous.
Un petit billet découverte à propos d’un endroit se trouvant encore sur ma liste de souhaits de voyages. Nous partons sur une plage pas comme les autres ce week-end.
Une plage pas comme les autres
Ah, la plage… Un endroit de repos et de bien-être. Vous y emmenez tout naturellement de la crème solaire, un maillot de bain, un bon bouquin, un parasol, des palmes et un tuba ? Et bien moi, je compte bien m’ y rendre aussi. Mais avec un sac de plage un peu différent… En effet, mon matériel à moi consistera très probablement en bottes fourrées, moufles, bonnet de laine, anorak doublé, et surtout ne pas oublier mon appareil photo et des batteries de recharge.
La plage qui me fait rêver est de sable noir mais est couverte de... joyaux glacés. “Diamond Beach”, comme la nomment les étrangers incapables de prononcer son nom local "Breiðamerkursandur" ("sandur" signifiant "sable"). Nous nous trouvons dans la plaine du glacier Jökulsárlón. la plus grande calotte glaciaire d'Europe et le parc national du Vatnajökull. Cette région s'étend sur environ 18 km au Sud de l'île au départ du glacier Kvíárjökull. L'activité volcanique intense du pays a donné naissance à divers glaciers et à ces grains de sable d'ébène. Trois des glaciers de cette plaine ont coulé vers l'avant en broyant les roches de la surface sous-jacente, créant et poussant vers l'avant les sédiments glaciaires. Et les immenses glaçons translucides bleutés se promenant sur le bord du rivage proviennent de cette origine. De nombreux icebergs ont plus de mille ans et ont d'abord traversé le grand lagon sous forme d'énormes blocs de glace. Désormais, les icebergs plus petits profitent de leurs derniers instants jusqu'à ce qu'ils se dirigent vers l'océan Atlantique.
© Photos – Gettyimages - islanddiscover.is - adventure.is - nordicvisitor.com - guidetoiceland.is
La plage change de paysage à chaque jour puisque les icebergs s'y déplacent constamment. (Oh là,là, il va m'en falloir des photos... ). On y trouve des teintes diverses : translucides, bleus ou verdâtres.
La plage de diamants constitue également un lieu de reproduction très important pour de nombreux oiseaux parmi les plus connus d'Islande, notamment la sterne arctique et le grand labbe. Cet endroit est ainsi un parc national de conservation de la nature. Ces plaines de sable noir font partie intégrante du paysage islandais, car l'île est volcaniquement active et possède de nombreuses calottes glaciaires.
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Mais les plages ne sont agréables que si elles sont désertes.... Et si l'Islande et ses plaines glacées n'intéressaient autrefois que quelques fous de froid et de neige comme moi, depuis une bonne décennie, ces contrées inhospitalières sont devenues... très hospitalières aux touristes. Et rien ne promet que cette belle étendue de sable noir ne sera pas infestée de petits hommes aux pratiques écologiques douteuses. L'île aux glaciers est en effet devenue très populaire parmi une population bien plus large qu'antan, malgré son climat rude et peu attrayant. A moins de n'y aller en plein hiver peut-être ? Seul inconvénient : la courte durée de la luminosité. Par contre, cela pourrait être l'occasion de profiter des belles couleurs des aurores boréales qui brillent sur les icebergs. Certainement alors l'occasion de nous racheter des long Johns et des sous-vêtements en thermolactyl :-). Une autre option est d'y aller en plein été pour profiter des longues journées. A méditer sérieusement lors du choix de la date de départ.
Les diamants islandais seront-t-ils éternels ?
Vous prendrez bien un peu de glace dans votre whisky ? Alors, profitez-en car ce petit iceberg ne sera pas éternel… La fonte des glaciers s’accélère encore. Et ceux d'Islande n'ont pas fait exception à ce phénomène ce dernier siècle. Les scientifiques estiment ainsi que les calottes glaciaires y avaient perdu environ 20% de leur volume. Toutefois, une lueur d'espoit pointe à l'horizon... L'Islande semble représenter une exception à la tendance depuis une décénnie... Ses diamants ont-ils une petite chance d'être éternels ?
"Comme ceux des régions avoisinantes, les glaciers islandais ont connu une importante perte de masse depuis le milieu du vingtième siècle. Entre 1995 et 2010, celle-ci s’élevait à onze milliards de tonnes par an. Toutefois, depuis 2011, la fonte a été divisée par deux avec une perte annuelle de seulement cinq milliards de tonnes. Les données montrent que ce ralentissement est spécifique à l’Islande et ne concerne pas les glaciers des zones voisines. L'anomalie nord-atlantique était responsable du ralentissement observé. L’origine de l’anomalie froide est multiple, les modèles climatiques montrent qu’elle devrait se maintenir et s’amplifier au cours des prochaines décennies en raison du ralentissement de la circulation océanique de l’Atlantique Nord. L’étude rapporte que les températures relativement fraîches à proximité de l’Islande devraient ralentir, voire stopper la fonte des glaciers islandais jusqu’au milieu des années 2050, équivalant à quelque deux cents milliards de tonnes de glaces préservées. Au-delà, le réchauffement lié à l’augmentation des gaz à effet de serre surpasserait l’effet modérateur de l’anomalie froide et la fonte repartirait rapidement à la hausse, du moins, si nous ne faisons rien pour limiter les émissions mondiales d’ici là. Les simulations montrent qu’un tiers des glaciers aurait alors disparu d’ici 2100, avec une fonte totale attendue d’ici 2300. Ce serait alors près de dix millimètres supplémentaires qui s’ajouteraient au niveau global des mers" (selon le scientifique Brice Noël, un scientifique de l'Institut pour la recherche marine et atmosphétique de l'Université d'Utrecht - Source : www.Scienpost.fr. Damien Altendorf)
En attendant d’aller visiter ce site fabuleux, je me contenterai d’un peu de glace de mon réfrigérateur pour siroter une boisson bien fraîche. Un excellent dimanche à tous.
« Tout le ciel n’était plus qu’une large chamarre… » (E. Rostand, Les Musardises, 1890)
Un petit billet juste pour le plaisir des yeux, des sons et des mots.
Larguons les (Ch) amarres, ce week-end ! Tintamarre de teintes, Chamarres de saison
© Photos – Rêvesdemarins
Un excellent (et beau) dimanche d’automne à tous.
Et pourquoi pas un petit billet météo ce dimanche ?
Une pause scélérate
L' oeil du cyclone : le terme est porteur et fait tout son effet. On en parle souvent mais on peut rarement l'observer… Mis à part dans les photographies prises au départ d'avions de haute altitude ou de l'espace ou encore dans les films catastrophes du style "Twister" où l'imagination (pas si débordante que cela face à la réalité) des producteurs nous emplit les yeux d’effets impressionnants.
"L'oeil d'un cyclone tropical est une zone de vents calmes et de temps clément siégeant en général au centre de la circulation cyclonique. Il est délimité par le mur de l'œil, un mur d'orages où les conditions météorologiques sont les plus extrêmes. Il est plus ou moins circulaire et son diamètre caractéristique est de l'ordre de 30 à 60 kilomètres, bien que ce diamètre varie grandement selon l'intensité du système. La pression y est la plus basse du système mais la température en altitude est plus élevée que l'environnement, contrairement à une dépression classique qui a un cœur froid. Il arrive parfois à l'œil de ne pas être au centre et de tourner ou de se déplacer dans diverses directions autour du centre du cyclone. Les vagues convergent cependant en dessous de l’œil, rendant la mer très dangereuse." (Source : wikipedia)
Source : Accuweather.com/NOAA/CIRA - Hurricane Sam's eye spinning on 30 Sep 2021
En gros, l’oeil du cyclone, c’est cette zone un peu moins violente au sein même d’un ouragan, où la tempête semble prendre une courte pause et où les vents ont temporairement cessé de hurler. On peut même parfois y aperçevoir un coin de ciel bleu. Les vents y sont descendants ("subsidents") et la température généralement plus élevée dans les types de cyclones tropicaux. Il s'agit d'un endroit où le temps semble plus clément et les vents relativement légers.
Mais l'oeil d'un cyclone représente également un endroit particulièrement dangereux en mer. En effet, les vagues qui pénètrent dans l’œil, depuis son mur, se dirigent l’une vers l’autre et peuvent ainsi former des crêtes gigantesques en se rencontrant et s’ajoutant à l’onde de tempête, remontant la houle causée par la pression du système. Elles en deviennent "scélérates". Près du mur de l’œil de l’ouragan Ivan, on a d'ailleurs enregistré des vagues d'amplitude de 40 mètres entre leur creux et leur crête.
Saildrone
Les scientifiques de la NOAA ont relevé un défi de taille ce 30 septembre 2021. La National Oceanic and Atmospheric Administration est une agence scientifique et réglementaire américaine au sein du département du Commerce des États-Unis qui prévoit la météo, surveille les conditions océaniques et atmosphériques, cartographie les mers, mène des explorations en haute mer, et gère la pêche et la protection des mammifères marins et des espèces menacées aux États-Unis.
Cette institution est parvenue à envoyer un drone maritime - un "Saildrone" - dans l'oeil d'un de ces cyclones destructeurs et à y filmer et capter des données scientifiques d'exception. Ce drone est capable d'aller là où aucun navire de recherche ne s'est jamais aventuré, naviguant droit dans l'œil de l'ouragan. Ce véhicule est conçu pour être capable de fonctionner dans les conditions météorologiques les plus extrêmes sur terre. En voici quelques images (sujets au mal de mer, s'abstenir... ).
Le Saildrone Explorer SD 1045 a été dirigé au milieu de l'ouragan Sam, un ouragan de catégorie 4, qui est actuellement sur une trajectoire au côté est des Etats-Unis. SD 1045 combat des vagues de presque 13 mètres et des vents de plus de 250 km/h... pour collecter des données scientifiques critiques et, dans le processus, nous donne une toute nouvelle vision de l'une des forces les plus destructrices de la Terre.
Équipé d'une « aile ouragan » spécialement conçue lui permettant de fonctionner dans des conditions de vents extrêmes, le SD 1045 brave l'ouragan Sam en haute mer, collectant des observations en temps réel pour les modèles numériques de prévision des ouragans, qui devraient fournir de nouvelles informations sur la façon dont de grands cyclones tropicaux destructeurs se développent et s'intensifient. Le drone fait partie d'une flotte de cinq Saildrones ayant opéré dans l'océan Atlantique pendant la saison des ouragans, recueillant des données 24h/24 pour aider à comprendre les processus physiques de ces forces de la nature. Ces connaissances sont essentielles pour améliorer la prévision des tempêtes et devraient réduire les pertes de vies humaines en permettant une meilleure préparation des communautés côtières.
© Photos : NOAA.org
L'intensification rapide de la force de l'ouragan, lorsque ses vents se renforcent en quelques heures, constitue une menace sérieuse pour les communautés côtières. De nouvelles données provenant de drones à voile et d'autres systèmes sans équipage utilisés par la NOAA aideront à mieux prédire les forces qui conduisent les ouragans et à être en mesure d'avertir les communautés plus tôt. Il s'agit là d'une avancée majeure dans la technologie des recherches météorologiques. (Source : NOAA)
Il y a des ouragans dans la vie qu'on ne peut prévenir ni éviter malgré tous les efforts du monde. Et ils démolissent tout sur leur passage. Et parfois, on a le sentiment de se trouver en plein dans leur oeil. Alors, il ne nous reste qu'à faire le gros dos, prendre une bonne inspiration et rassembler toutes nos forces nécessaires pour franchir leurs murs, affronter la suite de la tempête jusqu'à ce qu'elle s'affaiblisse ou change de trajectoire. Et un jour, on en verra la fin pour retrouver le ciel d’azur.
Un bon dimanche à tous.
Avec la fin de l’été reviennent nos compagnons à plumes plus près de nos habitations. Et ils sont particulièrement nombreux autour de la mienne. Les oiseaux de mer et mouettes s’éloignent du large pour rejoindre nos campagnes. Alors, pourquoi pas une petite histoire de plumes, ce WE ?
Les Oiseaux dans la Tourmente
Savez-vous comment font les oiseaux par gros temps lorsqu’ils ne peuvent pas l’éviter ? Peuvent-ils encore voler ? Se font-ils emporter par les bourrasques des vents furieux ? Leur corps léger résiste-il aux assauts des trombes d’eau ? Ou font-ils simplement le gros dos au mauvais temps ? Tant de questions auxquelles j’ai tenté de trouver quelques réponses sensées.
Comme des marins prudents, en cas de trop mauvais temps, les oiseaux ne prennent pas toujours le large. Des vents excessifs et ou de travers peuvent les inciter à rester temporairement au sol, s'abriter dans des cavités, ravines, derrière des rochers, troncs ou autres refuges où le vent est moins fort. Une fois en l'air, ils peuvent également voler très bas pour donner moins de prise aux courants d'air.
Mais lorsqu'ils sont coincés dans une tempête, ils n'ont pas trop le choix. Et certains volent alors quelques milles à l'intérieur de l'oeil des cyclones, un endroit relativement calme au centre des ouragans. On a ainsi observé des oiseaux de mer sur les images des radars de l'ouragan Matthew en 2016, une tempête de catégorie 3, sur la côte Est des Etats-Unis. Lorsque l'ouragan atteint la terre, les oiseaux peuvent commencer à affronter les rafales de vent. Malheureusement, parfois, lorsqu'ils sont piégés trop longtemps dans la tourmente sans pouvoir la fuir, les oiseaux marins doivent affronter des vents de plus de 120km/h, des vagues de huit mètres et des turbulences dans la colonne d'eau qui perturbent le plancton et les bancs de poissons dont ils se nourrissent. Ils sont alors pris dans une grosse "machine à laver" les empêchant de se nourrir en sus du risque d'hypothermie ou d'épuisement. Certains migrateurs prendront de l'altitude à l'aide des courants ascendants. Ils y profitent de courants forts les aidant à se déplacer sur de longues distances. Ils bénéficient parfois de particularités physiques leur permettant de faire face à de grosses variations de pression atmosphérique (notamment divers types d'hémoglobines fixant l'oxygène dans le sang). La plupart des oiseaux ne franchissent jamais la limite des 1.500 m d'altitude. Exception à cette règle : les rapaçes, dont les vautours, dont on a croisé certains exemplaires à plus de 11.300 m, ainsi que les oies et les cygnes ayant dépassé les 8.000 m d'altitude...
Sixième Sens
Les oiseaux sentent le vent tourner avant tout le monde. Quelques espèces, dont certains passereaux, peuvent faire preuve d'un sens aigu de l'anticipation météorologique. Ainsi, en 2014, certains de ces oiseaux ont fui quelques jours avant l'arrivée d'une très forte tempête dans le Tennessee au USA, qui allait provoquer plus de quatre-vingt tornades meurtrières dans la région. Les scientifiques pensent qu'ils sont capables d'entendre les infrasons, le signal pour détecter les tempêtes à l'avance. Ces sons à très basse fréquence se propagent sur de très longues distances et sont notamment générés par des perturbations météorologiques sévères.
Souvenez-vous des augures romains qui "lisaient" l'avenir dans le vol des oiseaux : les "auspices" (de 'avis = 'l'oiseau et 'specere' = 'regarder'). Les agriculteurs s'en sont inspiré durant des siècles (par exemple : des hirondelles volant bas signifiant une pression atmosphérique basse, d'où des insectes plus nombreux en basse altitude et donc un signe de pluie... ). L'humidité se collant à leurs plumes rend leur vol plus déséquilibré et les pousseront à voler plus bas. Ils possèdent une sorte de baromètre interne - l'organe pratympanique - qui leur permet telle anticipation. Ces petits boules de plumes se prouvent donc être de bons révélateurs de changement climatique.
En automne, la mer vient à moi avec les mouettes (et la pluie et le vent... ). Mon ami Georges, le rouge-gorge, vient nous payer une visite de plus en plus souvent, ce qui signifie que le temps est en train de se refroidir. Nous avons une diversité de faune assez extraordinaire là où nous vivons. Et j'en profite chaque jour. Des plumes, il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Saurez-vous reconnaître les 25 diverses sortes (et ce ne sont que ceux qui se sont laissés prendre en photo) que j'ai croisées ci-après en mer ou chez moi ?
© Photos – Rêvesdemarins
A ces oiseaux qui ne peuvent pas voler en raison de la tempête qui sévit, patience et courage... Restez bien à l'abri. Les temps redeviendront plus cléments pour reprendre votre envol, encore plus haut qu'avant. Une excellente fin de WE et une bonne semaine à tous, sans trop de vent ni pluie.
Un marin, cela aime l’eau. Mais parfois l'eau fait froid dans le dos. Sa force gigantesque effraie et étonne sans cesse. Elle demeure incontrôlable. La nature conserve sa propre volonté, son propre chemin. Et malheur à l’homme qui la défie sans la respecter. Elle gagne indéfiniment.
Un billet de circonstance. Un billet de solidarité. Un billet en guise de soutien.
La goutte froide…
La glacée. La glaçante. Celle qui s’insinue, s’inflitre, se faufile. Celle qui se coule en douce d’abord, puis de force. Celle qui surgit et surprend au détour d’une averse, au méandre d’une rive. Celle qu’on n’attendait pas, qu’on n’imaginait même pas. Le ru qui se fait ruisseau, La ravine qui devient rivière. Et le flot tourne en torrent. La flaque s’étale en mare. L’étang grandit en lac. Le fleuve se transforme en mer… Et la vague prend un tournant décisif en se faisant tsunami… La goutte qui renverse et fait basculer tout un univers vers un océan de désolation. Cela n’arrive que dans les films à la télévision, où dans les pays dits « en développement », loin de chez nous. Cela ne nous concerne pas. On ne s’apitoie pas sur le sort de ceux qu’on ne connaît pas, ceux qui semblent d’un autre monde que le nôtre. Et puis là… Les images montrent les endroits de notre jeunesse. Les deux villes et régions qui m’ont vue grandir. La patrie de mon grand-père. Je suis quelque part heureuse que mes grands-parents ne soient plus là pour vivre ce drame dans cette partie de mon pays qui avait été le berceau de leur vie. Ils auraient été dévastés dans leur coeur et dans leur existence. Les coins préférés de ma mémoire d’enfant. Les rapports des médias décrivent les rues et les ponts de nos balades. Les messages ont l’accent de nos villages. Et la consternation s’insinue. La révélation pénètre les sens. La réalité dépasse les cauchemars. Une seule heure, une seule nuit détruit toute une existence et engloutit le travail de toute une vie. Mon cœur saigne…
Il y a un peu plus d’une semaine, le sort s’acharnait sur une série de régions entre la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas en bordure de fleuves et rivières. Le charme d’habiter en regard d’un cours d’eau s’est rapidement muté en mauvais rêve. Le drame a continué vers l' Asie, dans des proportions encore bien plus cataclysmiques que près de chez nous. À peine sept jours après ce mauvais rêve, le méchante goutte revient, une fois encore. Elle renaît de ses cendres encore humides. Elle refait surface alors qu’on pensait en être débarrassé. Et je croise les doigts ce week-end pour qu’elle reparte bien vite, qu’elle demeure pendue en l’air, au bord de ses nuages noirs, sans plus se déverser et déferler sur d’innocentes vies.
© Photos RTL.be - Sudinfo.be - Lesoir.be
La goutte de trop…
Et puis suit l’autre goutte… Celle qui fait déborder la vie. Celle qui fait chavirer le navire. La goutte qui donne la nausée et enlève ce qui reste d’énergie pour se battre. Celle dont on boit la tasse et dont le goût salé reste comme un poids immense sur l’estomac. La goutte minuscule au pouvoir de Titan. Celle qui annihile la raison et les forces. Celle qu’on évite à tout prix d’avaler. Cette insidieuse bulle d’eau dans laquelle les pensées et les esprits se noient. Ce phylactère fourbe et sournois qui prend possession des volontés et des courages les plus vaillants.
Les miens, habitant les régions sinistrées, ont été heureusement épargnés par les flots. Nous avons beaucoup de veine. J'espère qu'il en est de même pour vous, chers lecteurs, et pour tous ceux qui comptent pour vous. Toutes mes pensées à tous ceux qui n'ont pas eu cette chance et sont dans le besoin en ce jour, en particulier ceux dont une méchante goutte a refroidi les vies. Courage. Après la pluie revient toujours le soleil. La solidarité réchauffe les coeurs et les corps trempés. Et le temps sèche toutes les gouttes, y compris celles des larmes.
Un bon dimanche à tous, le plus sec possible. |
AuteurArchives
July 2022
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