Que diriez-vous d'une légende marine ce week-end ? Je vous emmène dans l'île de beauté pour une légende corse.
Un mollusque tape à l'oeil
Dans les régions méditerrannéennes et plus précisement en Corse, existe un coquillage particulier : l'astrée rugeuse. Son opercule minéralisé aux formes spiralines a pris le nom de "l'Oeil de Sainte Lucie" en rappel à la légende du IVe siècle. Sa coquille est formée d’une spirale dont les deux faces ont des couleurs différentes : blanc nacré, représentatnt l'oeil de Sainte Lucie et l'autre côté teinte corail, tirant parfois sur l’orange vif, symbolisant l’amour de la Vierge Marie.
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La légende de Sainte Lucie
Lucie, une jeune fille originaire de Catane en Sicile, se rend à Syracuse. Sa mère est gravement malade. Priant Sainte Agathe de guérir sa mère, le miracle se produit. En remerciement de la guérison miraculeuse, la jeune fille décide de vouer sa vie à la religion et refuse le mariage. Pour repousser tous ses soupirants terrestres, elle renonce alors à ses jolis yeux en offrant ces derniers à la mer. La Vierge Marie, émue de sa générosité, lui rend la vue et des yeux de lumière, des "Ochji belli e lucenti", en langue corse. Depuis ce jour, la mer brille de ces magnifques joyaux.
Il existe bien entendu différentes légendes narrant l'origine de ces coquillages, mais celle-ci a ma préférence, étant une version plus douce... Sainte Lucie est aujourd'hui considérée comme la sainte patronne des aveugles et mal-voyants. Dans les traditions scandinaves, on la célèbre le 13 décembre, en honneur de la lumière, de jeunes filles vêtues de robes blanches et de couronnes dansant en célébrant la venue des jours les plus sombres de l’hiver à la lumière de bougies.
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Les marins et pêcheurs locaux en peignent fréquemment des représentations sur la coque de leur navire afin qu’il puisse « voir » le bon chemin lorsqu’il navigue sur l’eau. En lithothérapie, le petit coquillage est réputé apporter sérénité et posséder des vertus médicinales, notamment pour les maladies oculaires.
Si jamais vous avez l'occasion de visiter l'île de beauté et d'y flâner le long des rivages, je vous souhaite d'y trouver les jolis yeux de Sainte Lucie. Ils vous porteront bonheur.
Un excellent dimanche à tous.
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Dernier jour de l’an. En guise de rétrospective, pourquoi ne pas vous lire le passé et l’avenir... dans les feuilles ?
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Lignes courbes, rides rondes, et points cardinaux de papier
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Pour cette année nouvelle, je vous souhaite de jolies feuilles de vie, de toutes les teintes et les formes. Qu'elles y dessinent de simples bonheurs, beaucoup de tendresse et une bonne santé, à travers toutes les saisons.
Meilleurs voeux à tous pour 2023 !
Petit billet photos, ce week-end. Peu de texte. Beaucoup d'images.
Novembre est le mois de l'année que j'aime le moins. Souvent sombre, humide, froid. La fin de la saison de voile. La fin de l'automne. Pas vraiment encore l'hiver mais plus tout à fait l'automne. Fréquemment un mois d'accidents, de malchance ou de maladies. Files, brouillards, retards... Bref, un mois que j'espère voir passer rapidement. Cependant, cette année, la nature est en retard sur son horaire. Et le mois de novembre nous a donné de magnifiques lumières de fin de saison. Les arbres portent encore leurs feuilles, toutes d'or et de pourpre. Alors, voici novembre en images.
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Un bon moment pour un petit tour avec une amie chère dans un des plus beaux parcs (à mon sens) de notre petit pays : le parc Solvay à La Hulpe. Un endroit idéal si vous avez envie de calme, de sérénité, avec son château de contes de fées, ses arbres centenaires et sa visite botanique tout près de Bruxelles. Balade charmante garantie. Et si vous y allez au coucher du soleil, vous aurez peut-être ma chance d'y apercevoir quelques fantômes sympathiques du festival "Lanterna Magica" où vos enfants pourront s'émerveiller de lumières fantastiques. dans un parcours à la lanterne.
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Avant de repartir comme tous les mois vers le Nord et son froid piquant, je vous souhaite de belles promenades, en forêt ou en mer. Un excellent dimanche à tous.
Un endroit sur ma liste de souhaits depuis des lustres... Je vous l'avais promis il y a quelques billets. Ce mois-ci, je suis enfin parvenue à destination. Alors, pour lire ce blog, enfilez tout d'abord une bonne veste contre la pluie et le vent, des sous-couches, un bonnet, des gants et de grosses chaussures de marche. Je vous emmène au pays des trolls, des volcans, des geysers et des glaciers... Une combinaison magique entre Açores, Yellow Stone, Rockies, Highlands écossais et Grand Nord, à savoir : l'Islande.
Là où tout a débuté...
Certaines mauvaises langues vous diront qu'il n'y a rien d'autre sur cette terre aride, particulièrement inhospitalière et sauvage : que de la lave, de la glace, des moutons obèses de laine et des solides canassons au poil dru et au look punkie, la crinière volant dans le vent glacial. Cependant, ces langues-là auront tort. L'Islande renferme bien plus de richesses que l'on ne l'imagine.
l'île de feu et de glace se veut la mère de toutes les nations vikings. Là où tout a commencé. Ainsi, la langue islandaise se targue d'être la première et seule langue nordique "pure", n'ayant pas été contaminée par les diverses transformations au fil des siècles. L'Islandais demeure la langue la plus proche du vieux norrois, à l'origine de toutes les langues scandinaves (à ne pas confondre avec le Finlandais, venant d'un autre souche). Son alphabet compte quelque signes particulièrement jolis à regarder (avec un gros point d'interrogation quant à leur prononciation... ). Mis à part les traditionnelles voyelles à signes nordiques comme le "á", "æ", "ó", "ö" ou encore le "ý", il comprend notamment le "Þ" (comme "thing" en anglais) ou encore le « ð » (comme “this” en anglais). Finalement, pas si imprononçable que cela lorsqu'on fait un petit effort…
C'est en Islande également que fut fondé en 930 à Þingvellir le plus vieux parlement d'Europe, voire du monde : le "Althing", qui était une assemblée générale durant quinze jours en juin, où se discutaient et se jugeaient les affaires courantes judiciaires et législatives. Même en l'absence de lois écrites, les Vikings avaient mis en place un système de gouvernement. Les hommes libres se réunissaient au sein de leurs communautés pour créer de nouvelles lois et décider des cas et des peines le cas échéant. Ces réunions étaient appelées une «Thing», et chaque communauté viking avait sa propre "Thing".
Enfin, l'île résulte d'activités géologiques et volcaniques hors normes. Elle est constituée d'un énorme champs de volcans avec plus de trente systèmes actifs. 99,7% du pays est volcanique, un cas unique sur notre planète. Elle constitue également un des seuls endroits au monde, avec l'Afar en Afrique de l'Est, où l'on peut apercevoir un rift immergé entre deux plates tectoniques : celle de l'Amérique et celle de l' Eurasie. Les deux plaques s'écartent lentement l'une de l'autre (1 à 2 cm/an), ce qui provoque de légers tremblements de terre et donc de l'activité volcanique : CQFD. Et cerise sur le gâteau : nous logeons dans une ferme équestre avec une vue imprenable sur pas moins de quatre volcans actifs : Hekla, Eyjarfjallajökull, Tindfjallajökull et les îles Westman : imbattable pour les photos.
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Un décor de film fantastique
Sa nature époustouflante et ses paysages fantasmagoriques n'ont pas manqué d'inspirer les plus grands cinéastes : James Bond (A View to a Kill, Die Another Day à Jökulsárlón, la lagune en bas du glacier du Vatnajökull), Batman (à Skaftafell), Tomb Raider, Game of Thrones, Flag of our Fathers (Clint Eastwood) ou Interstellar. Paysages aux allures extra-terrestres: cascades, déserts noirs, champs de roches volcaniques, étendues de mousses vert fluorescent, falaises déchirées plongeant à pic, caves de glace et icebergs bleutés. A mi-chemin entre les continents américain et européen, l'île est très en vogue pour les réalisateurs de grandes productions cinématographiques.
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Les diamants sont éternels...
S'il y avait un endroit que je rêvais d'atteindre, c'était certainement celui où les diamants rejoignent la grève : Jökulsarlon, la langue du lagon glaciaire du Vatnajökull et sa plage de diamants glacés (voir le blog précédent "Les diamants sont éternels").
Les seuls hics, c'est que cet endroit se trouve à plus de 4,5h de route de notre endroit de résidence. Qu'importe pour réaliser mon rêve. Alors, c'est parti pour 9h de route sur une route nationale (la seule du pays) dans des conditions météorologiques particulièrement très changeantes sur quelques heures. Et l'affluence des touristes... Mais le jeu en vaut la chandelle : l'endroit est tout simplement prodigieux. Rien au monde ne ressemble à cette plage de sable noir où se posent nonchalemment des centaines de glaçons de toutes tailles et teintes entre le ressac de vagues glacées. Et comme il y fait absolument givrant, les touristes légèrement habillés en mal de selfies n'y restent que quelques minutes. Amplement l'occasion d'une longue promenade le long de l'eau boréale sur le sable noir et d'y prendre toutes les photos souhaitées (et je ne compte pas mes efforts pour une belle prise... Vive le digital. ). Un moment magique ! Ensuite, de l'autre côté du pont de la nationale, petite approche du glacier et de sa lagune pour y trouver une série d'icebergs turquoises dans une eau proche de la glaciation où barbotent gentiment quelques phoques. Un bain dans une température de l'eau à quasi 0°-C semble parfaitement idéale à ces peluches marines aux doux yeux d'ébène et aux longues moustaches. Les oiseaux locaux, eux non plus, n'ont pas l'air de se plaindre des températures arctiques. Il n'y a que mes petits doigts qui trouvent cela un peu trop frisquet après une très brève trempette dans l'eau du lagon. Oui, oui, je suis frileuse, je sais ;-).
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Le Pays de l'eau
Et la mer, me direz-vous ? La culture islandaise, même si la pêche fait partie des activités économiques principales avec l'élevage de moutons et de chevaux, ne semble pas particulièrement poussée sur le maritime (mis à part la chasse à la baleine, qui a récemment été stoppée). Cela dit, il fut une époque où les marins normands venaient pêcher en Islande. On y trouve d'ailleurs encore le musée français de la marine dans les fjords de l'Est.
Tout d'abord une petite excursion ... en bateau, bien évidemment... , s'imposait vers les îles Vestman que l'on aperçoit de notre résidence. Les Vestmannaeyjar, ou "les îles des hommes de l'Ouest", tiennent leur surnom des esclaves irlandais s'y étant réfugiés au XIe siècle, l'Irlande étant à cette époque, la terre la plus à l'Ouest du monde connu, Une réserve naturelle pour les bélugas et la faune aviaire dont les fameux macareux au bec coloré. Un archipel de quinze îles dont une seule est habitée par les hommes. Sur les autres, on y monte parfois sur les parois rocheuses escarpées, quelque moutons avec des cordes, pour les laisser paître dans un environnement solitaire (nul besoin de berger pour les garder, ceux-là... On sait toujours où les retrouver). Suðurey, la quinzième de ces îles est la dernière île formée au monde par une éruption volcanique sous-marine, en 1963. La tradition locale raconte que les jeunes mariés devaient autrefois passer leur première nuit ensemble sur une des plages de sable noir d'une de ces îles. La localité compte aujourd'hui plus de 4.400 habitants. La plage a bien fait son office ;-).
Ensuite, les plages de sable ou de galets noirs et de rocs basaltiques aux formes diverses (éléphants, monstres, requins... ) donnent au littoral un charme particulier.
Enfin, l'Islande, c'est le pays de l'eau, par excellence... Les cascades y font foison. Et l'eau y est incroyablement douce... Un véritable régal pour la peau et les cheveux longs. Certaines sont plus fascinantes que les autres. Pour n'en citer que quelques unes sur notre route : Seljalandsfoss, Kogafoss, Gulfoss, Urriðafoss. Et en prenant une bonne douche derrière le rideau de la première, on se serait cru dans Tintin et le Temple du Soleil, sans les lamas.
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Il y a tant à raconter quant à la géologie et les merveilles naturelles de l'île... La suite de ce récit de voyage sera pour la semaine prochaine dans un prochain billet haut en images et en couleurs. Histoire de vous tenir un peu en haleine. Ce soir, j'observe le ciel en espérant apercevoir une aurore boréale... Je vous raconterai !
Un excellent dimanche soir à tous et bon courage pour la semaine à ceux qui travaillent.
Après une série d’imprévus estivaux, suivis par quelque temps de convalescence pour retrouver des forces, un petit billet pour reprendre la plume. De toute manière, l’été est une période plus calme, bordée d’absences et de plannings chamboulés, appropriée pour une petite pause de ce blog.
L'Or Bleu, miroir de nos vies
L’Or Bleu est une richesse en perpétuel mouvement. La mer de demain ne ressemble jamais à celle d’hier. Tout dans sa teinte, sa forme, sa force, se métamorphose à chaque instant. Un moment, elle est douce et azurée pour se déguiser subitement en abysses et en crêtes d'ébène et d'ardoises. Un autre instant, elle se fait de bronze, d'or ou de pierre de lune. De son aspect d’amazone sur des chevaux nacrés, elle se transfigure en lac d’émeraude paisible. Elle est et reste imprévisible.
L’océan est le miroir de nos vies. La seule constante dans la vie est le changement…”
Tout comme l’Or Bleu, tout dans l’existence se modifie constamment : les endroits, les vies, les gens, les sentiments, les humeurs, les carrières, les santés, les saisons… Rien ne demeure permanent. Lorsqu’on pense avoir enfin trouvé la paix et le calme dans un univers immuable, c’est alors que le sort semble se déchaîner pour modifier une existence trop stable à son goût. Chaque jour apporte son lot de nouvelles surprises. Que ce soit dans la vie de tous les jours: de nouveaux sens uniques, des endroits qui changent, des services qui stoppent, des voisins qui emménagent, des amis qui déménagent, des proches qui tombent malades, des amours qui fanent, des amitiés qui naissent, des activités qui disparaissent, des nouveaux patrons, des sociétés qui ferment, des horaires de trains qui se modifient et j’en passe. Bref, toute une panoplie de petits et grands bouleversements qui se font et se défont, et mettent nos certitudes sans dessus dessous, et notre résilience à rude épreuve.
Nos certitudes volent en éclats. Nos petits mondes sont chamboulés. Nos habitudes sont réduites à néant. Malgré tous nos efforts pour conserver les choses dans leur même état. Et souvent, se rebeller contre les changements qu’on ne peut contrôler sont des batailles contre des moulins. A quoi bon s’essoufler sur des géants qu’on ne peut atteindre. Autant tenter de leur emboîter le pas plutôt. “Go with the flow”
Alors, l’art réside en notre capacité à épouser les caprices de la vie et à passer à travers les vicissitudes du hasard. Se repenser, trouver d’autres alternatives. Chérir les petits bonheurs. Revoir ses opinions préconçues si nécessaire. Ouvrir son esprit à de nouvelles idées, accepter d’autres principes et prendre la réalité comme elle vient. Oublier nos besoins compulsifs de vitesse, de réponse à nos envies et d’obtention de nos souhaits. Fini le contrôle de notre agenda. Terminé la maîtrise de nos heures. Des choix dictés par d’autres, des lois imposées par la nature. Tout un royaume qui file entre nos doigts. En un jour, une heure, une seconde. Un univers en mouvance constante. Aisé à édicter, mais pas toujours évident à réaliser, cela dit.
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En musique, les plus grands compositeurs ont bien reflété cet adage. Von Weber, Beethoven, Paganini, Tchaikovsky, Mendelssohn, Debussy, Rimsky-Korsakov et bien d’autres… Tous ces artistes ont traduit cet éternel changement dans les notes. Tous des morceaux époustouflants en termes de virtuosité et d’endurance de leurs interprètes. Un beau message pour passer à travers les turpitudes du changement intemporel : patience, persistance, agilité et adaptation. Derrière chaque changement se cache une opportunité.
Les vagues de ce monde sont plus aisées à franchir lorsque l’on se laisse flotter et les enlace plutôt que de les prendre en plein visage. Et jamais l’océan ne cessera de produire des vagues… Qu’elles soient vaguelettes ou tsunamis, laissons-nous porter par les flots. Et qui sait, nous amèneront-elles vers un rivage plus doré et plus tranquille après avoir suivi leurs crêtes d’écumes.
Je vous souhaite un excellent dimanche, plein de bons changements :-). Et profitez bien des derniers jours de l'été.
La mer peut prendre des formes et des teintes multiples. Et tout l’art consiste à parvenir à capter ces moments fugaces où l’eau se transforme en un être de couleurs et de géométries variables. De gouttes en géants, de vagues en glaciers, de cratères de lave aqueuse en miroirs dorés, jusqu'aux ardoises d'acier, en passant par des lacs turquoises ou des chaudrons infernaux de lait en ébullition.
Un petit billet découverte d’un autre photographe ce week-end. Je vous emmène dans la voie lactée de l’univers marin surréaliste de Delaney Allen.
Delaney Allen est né au Texas aux Etats-Unis. Allen a créé son propre langage visuel, jouant souvent avec la notion de confusion et de camouflage pour perturber les perceptions du spectateur. Il a exposé à l'international, notamment au FOAM Museum et au Crystal Bridges Museum of American Art. Sa première publication, Between Here And There (auto-publiée, 2010), est rassemblée dans diverses collections de bibliothèques du monde entier, dont le Museum of Modern Art (MoMa) de New York. Il est aujourd’hui basé à Portland, en Oregon.
Ce jeune photographe est fasciné par la nature. Il en capture l’essence d’une manière hors du commun. Ainsi, dans ses images de la mer, l’océan apparaît résolument sauvage, rugueux, éblouissant. Allen capte ses explosions souvent en gros plans qui tirent vers l'abstraction. Le spectateur n'est alors pas toujours très sûr de ce qu'il regarde. Un zoom sur l'écume laiteuse et elle se transforme en montagne enneigée. Une autre sur l'explosion de la vague et elle se transforme en geyser. Ses clichés sont surprenants de perspective croisée entre fiction et réalité. « Parfois, le sujet du portrait peut se fondre dans l'arrière-plan. Dans d'autres, la nature morte apparaît comme un découpage fusionnant avec d'autres éléments de l'image. » (Delaney Allen)
© photos- Delaney Allen
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
© photos- Delaney Allen
Je vous invite à aller consulter son site web (www.delaneyallen.com), ou son compte Instagram (Delaney_Allen), pour admirer son oeuvre artistique au style particulier.
En espérant que ces quelques clichés vous aient mis l’eau (ou plutôt le lait dans ce cas-ci;-)) à la bouche. Un excellent dimanche.
Ces dernières semaines, un air voisin souffle dans l'air. Toute une série d'évènements me portent de retour vers les Pays-Bas, où j'ai travaillé avec plaisir durant plus de quatre ans dans le passé. Alors, si nous partions à la découverte d'un petit trésor de nature pas si loin de chez nous : la Frise, ce week-end ?
Les Îles Wadden
Tout débute à chacun de mes voyages mensuels vers Copenhague pour mon travail. Je m’arrange toujours pour obtenir un siège côté hublot pour avoir le bonheur de voir le coucher du soleil, et en particulier lorsqu’il se pose sur les îles de la Frise. Petites taches sablées et dorées éparpillées dans les flots, brillant sous les derniers rayons du jour. Une image magique. Par temps clair, c’est un peu comme si je regardais un atlas de géographie en direct. Un plaisir que j’avais oublié depuis quinze ans mais dont ma mémoire avait enfoui le souvenir pour le faire réapparaître plus vif encore après ces longues années d’ombre. Des formes fantasmagoriques à souhait. Et à chaque fois, je me dit qu'y naviguer à la voile devrait être une belle aventure (y compris pour y slalomer entre les divers bancs de sable... ).
Huit îles sauvages reconnues comme patrimoine de l'Unesco, dont cinq sont habitées, situées entre la Mer du Nord et la mer de Wadden, sur la route du Danemark : Texel, Vlieland, Terschelling, Ameland, Schiermonnikoog - inhabitées: Noorderhaaks ou Razende Bol, Rottumerplaat et Rottumeroog. Un archipel hors du commun et des sentiers battus pour les amoureux de nature : vieux phares, zone aux activités de marées intenses, faune riche et églises marines, villages de pêcheurs, parcs naturels, phoques, oiseaux marins, moutons, balades dans les dunes... Sans, je l'espère, trop de touristes... (Même si ceci n'est plus gagné d'avance nulle part de nos jours). « Friesland... Not suitable for couch potatoes, box-set binge-watchers, landlubbers, speed demons, city slickers, Sunday drivers, homebodies and people who don’t like nature. » (source : www.friesland.nl)
La semaine dernière, ma nouvelle personne de contact pour une plateforme informatique de recrutement se présente : sa voix, mélangeant des accents résolument danois, néerlandais et allemands, me rappelle subitement que cette région du Nord des Pays-Bas, demeure encore sur ma liste de régions à visiter (plutôt que de me contenter de la survoler... ). Elle explique être danoise du Sud, mais aux origines frisonnes et au dialecte reflétant un subtil mélange de trois régions limitrophes, aux tonalités que j’aime (même si ce dernier - tout comme le danois - semble absolument incompréhensible pour la plupart des gens normaux ;-)).
© Photos – www.Friesland.nl
Tjalks
J’avais déjà poussé ma voile d’Amsterdam à l’IJsselmeer et l’envie de rejoindre le cap Hoorn néerlandais avec des amis gantois, il y a des années. Une adorable petite ville typique, maisonnettes aux façades en escaliers volutés le long de charmants canaux, bordées de ponts basculants. Et une ambiance chaleureuse pour une brève relâche. Sans oublier les innombrables vélos. Un amarrage à couple contre un de ces magnifiques navires « Tjalks » locaux, ces navires de transport à fond plat, aux dérives latérales extérieures, à voile aurique et dont le mât est amovible pour le passage de ponts grâce à un treuil. Manoeuvre qui peut s'effectuer seul ! De véritables petits bijoux de conception.
© Photos – www.Friesland.nl & wikipedia
Mais la Frise, c'est également le terrain de jeux des voileux en mal de compétition. Un ami kiné, voileux acharné (et surtout très doué), de qui nous avions d'ailleurs acquis un F18 il y a quelques années, m'a récemment raconté avoir participé à la plus grande régate de catamarans de sport au monde : le Tour de l'ïle de Texel. Cette régate existe depuis 1978. La prochaine aura lieu ce 18 juin 2022. Plus de 600 catamarans sur la ligne de départ en mer du Nord, piaffant et hennissant pour parvenir à franchir les rouleaux (ou non... ) qui leur fera faire le tour de l'île frisonne en ruant dans les brancards marins sur plus de 100 km en un temps donné. Les écoutes de voiles au bout des doigts, tels des coureurs de chars romains, les rênes en main, qui se croisent dans un stade nautique, penchant dangereusement plus leurs coursiers prennent de la vitesse. Beaucoup de casse et d'embouteillages à prévoir. Départ donné en hélicoptère. Une compétition à ne pas manquer pour les passionnés de cette voile sportive (petite voile, d'accord, mais rapide ! On y monte à plus de vingt noeuds au raz de l'eau, voyez plutôt dans la vidéo ci-dessous). Cela me tenterait bien... Mais pour se faire, il va falloir sérieusement retravailler les abdos et dérouiller les muscles pour se mettre au trapèze (dixit mon kiné ci-avant ;-) ).
Pour terminer ce billet, je ne pouvais m'empêcher de partager quelques extraits d'un groupe local dont les mélodies m'ont souvent fait rêver : le groupe Twarres. Un jeune duo aux harmonies rafraîchissantes en dialecte frison (notamment). Ils remportèrent un prix musical pour leur interprétation de "Wêr bisto" en 1999. J'espère que leur musique vous plaira autant qu'à moi.
Je vous souhaite un excellent dimanche, et comme on dit en frison " lokkige snein en goed gelok ! ".
Parce qu’aimer écrire débute souvent par aimer lire…
Quelques bribes marines composées par un bel auteur québécois du siècle des poètes. A découvrir, ce week-end. Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
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Que cette journée vous soit aussi douce que ces quelques vers océaniques.
Enfilez votre combinaison de plongée ce dimanche. Je vous emmène découvrir un monde à la limite du monde connu. Nous nous immergeons dans les profondeurs abyssales ce WE.
Tout débute tout au fond de la mer...
Abysse fut le tout premier dieu marin...
Abysse fut le tout premier dieu marin dans la mythologie grecque. Mais au fil du temps, il fut oublié. Et comme son nom l’indique, il fut envoyé au fond des abysses et désigne les profondeurs sous-marines. Les plus éloignées se situent à 11.000 mètres sous le niveau de l'eau (Fosse des Mariannes).
95 % des abysses restent aujourd'hui encore inexplorés. Et contrairement aux mers de surface, les grands fonds sont cartographiés avec bien moins de précision que la surface de... la Lune. On pourrait donc considérer que d'avantage d'astronautes ont exploré l'espace que de marins le fond des océans. Insondables abysses, souleurs d'Ulysses...
Cape d’invisibilité
Plus je brille, moins on me voit…
Dans l’océan, il n'y a nulle part où se cacher. Cela signifie que l'invisibilité y est primordiale pour la survie d’une espèce. Les créatures abyssales ont décrypté le mystère de l'invisibilité. Dans les couches supérieures de l'océan - la partie où la lumière pénètre - toute forme de vie qui ne parvient pas, d'une manière ou d'une autre, à se fondre dans l'eau risque d'être repérée par un prédateur - en particulier un prédateur nageant en dessous, regardant vers le haut. Pour se protéger des prédateurs, certains organismes évitent la zone lumineuse pendant la journée, ne remontant vers la surface que la nuit. Beaucoup d'autres se camouflent par leur aspect transparent. En plongée, la plupart des premières formes de vie que l'on rencontre, telles que des méduses aux escargots nageurs, sont transparentes. D’autres créatures marines, dont certains poissons, comme les sardines, camouflent leurs silhouettes par leurs flancs argentés. La couleur argentée fonctionne comme un miroir et permet à l'animal de se fondre dans son environnement en reflétant l'eau qui l'entoure.
Ensuite, plus on descend vers les abysses, plus la lumière du soleil disparaît. Le rouge est absorbé le premier. Ensuite, les parties jaune et verte du spectre disparaissent, ne laissant que le bleu. À 700 pieds de profondeur, l'océan est devenu une sorte de crépuscule perpétuel, et à 2.000 pieds, le bleu s'estompe également. Cela signifie que la majeure partie de l'océan se retrouve dans l'obscurité totale, toute la journée et toute la nuit. Alors, une autre manière de ne pas mourir de faim et de survivre dans les profondeurs abyssales, est justement de se rendre attirant pour ses proies, en produisant de la lumière... Et la rencontre avec ces animaux hors du commun devient à la fois fascinante et inquiétante : manger sans être mangé.
La mer en feu d’azur
Nous traversons la Manche de nuit, en route vers l’Angleterre à la voile. La mer est bien formée et je souffre honteusement du mal de mer. Je monte sur le pont et prends la barre pour fixer mon attention sur autre chose que mon estomac qui joue la samba. Je me souviens du compas qui devient soudainement flou sous mes yeux embués puis je m’accroche à la filière pour me soulager en donnant à manger aux poissons. C’est alors que le miracle s’opère… La mer s’illumine d’un bleu profond. Les vagues s’enflamment d’un azur brillant (aucun lien avec mon estomac ni mon repas du soir :-)). La houle scintille de la phosphorescence créée par le mouvement du voilier sur les flots. Et mon mal de mer s’essouffle, bluffé par la beauté luminescente que je découvre dans les flots.
La première rencontre avec les créatures marines lumineuses me frappe comme un coup de foudre. La splendeur de leur luminosité est irréelle, improbable. Je me demande si je rêve et si mon estomac dérangé joue sur mon esprit. Mais mon skipper me rassure et rit de mon émerveillement en m’expliquant que la présence de plancton bioluminescent est mise en lumière par le brassage de l’eau le long de la carène et dans le sillage du voilier. Magique… Un moyen parfait d’éliminer mon mal de mer. Mais ceci n’est que le dessus de l’iceberg…. Les fonds marins sont, eux, bien plus riches encore en aventures lumineuses fantastiques.
Feux follets abyssaux
"Some flash, some sparkle. Others simply glow..." (National Geographic)
Certains brillent, clignotent ou scintillent. D'autres rayonnent tout simplement. Cependant, tous relèvent du miracle de la nature. Lanternes japonaises, explosions d'étincelles, rocket ships, fumée bleue, procession de flammèches. Ces créatures nous font à la fois rêver et cauchemarder. Monstres marins ou angelets des vagues.
Les océans comptent pas moins de 4/5 des organismes vivants au monde capables de créer leur propre lumière. 76% des animaux marins sont bioluminescents, ce qui signifie qu'ils produisent leur propre lumière grâce à une série de réactions chimiques ou par l’intermédiaire de bactéries qu’ils transportent, Les mers demeurent donc un univers radieux jusqu’au plus profond de leurs gouffres et de leurs entrailles. Les créatures marines dépendent de la bioluminescence pour communiquer, trouver des proies ou encore se camoufler. Au moins 1.500 espèces de poissons sont connues pour être bioluminescentes, y compris les requins et les poissons-dragons, et les scientifiques en découvrent régulièrement de nouvelles. Parmi les plus emblématiques figurent les poissons des grands fonds comme la baudroie, dont les femelles arborent un leurre de chair rougeoyante ou une "lanterne" qui agit comme appât pour toute proie suffisamment proche (souvenez-vous de la rencontre de Dory et Nemo avec ce monstre abyssal dans "finding Nemo"). Le cténophore Leidyi (macroplancton ressemblant à une méduse mais sans dards) possède des photophores à l'intérieur de sa cloche, ou corps principal, qui réfractent la lumière, produisant un arc-en-ciel scintillant pour effrayer les prédateurs. Le requin-lanterne, le plus petit requin au monde, en est également pourvu. Certaines espèces de dinoflagellés s'allument en utilisant une réaction chimique similaire à celle des lucioles ; tous deux utilisent une molécule naturelle appelée luciférine, du nom de Lucifer ("le porteur de lumière"), en combinaison avec une enzyme, la lucifèrase, et de l'oxygène pour produire des photons lumineux. Il y a les poissons éclaireurs, les calmars, les méduses, les crevettes, les cténophores susmentionnés, plusieurs types de vers, les concombres de mer ou encore des siphonophores lumineux - de sinistres prédateurs en forme de cordes avec de longues tentacules piquantes en forme de rideaux. Certains sortent tout droit d'un film d'horreur. Et pourtant ces créatures sont fascinantes par leurs propriétés. Chaque espèce reflète un motif lumineux spécifique, une sorte d’identité unique leur permettant d’attirer et de trouver des partenaires dans les profondeurs sombres de l'océan. Les organismes bioluminescents ne tolèrent pas un taux bas de salinité de l’eau et sont ainsi très rarement présents en eaux douces. (Source : National Geographic)
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Certaines autres créatures s'illuminent lorsqu'on les touche ou lorsque l'eau à proximité est perturbée. Un éclat soudain de lumière peut en effet effrayer un prédateur, donnant à la proie une chance de s'échapper. Un calmar des profondeurs, par exemple, peut émettre un gros jet de lumière avant de s'élancer dans l'obscurité. Les fameux "bombardiers verts" (Swima bombiviridis), sortes de vers marins, peuvent lancer leurs grenades lumineuses, puis s'enfuir dans l'obscurité tandis que leur prédateur est brièvement distrait par la lumière. Camouflage assuré.
D'autres encore, utilisent le principe de "l'ennemi de mon ennemi est mon ami" en émettant de la lumière pour attirer le prédateur du prédateur. Ce mécanisme de défense est connu sous le nom d'effet "alarme anti-vol". Ce type de méthode peut être particulièrement important pour les formes de vie minuscules incapables de nager rapidement. Leurs flashs attirent ainsi des poissons en attente dans les parages. Une fois illuminés par le flash, ces derniers deviennent eux-mêmes plus aisément repérables par les prédateurs. Et le tour est joué...
© Photos – Wikipedia - Bioxegy
Je vous invite à visionner deux documentaires de National Geographic à propos de ces étranges créatures... Il vous emmènera dans un monde parallèle et pourtant bien réel. La nature est magnifique et n'en finit jamais de nous émerveiller. Une raison de plus de la protéger.
Je vous souhaite un dimanche scintillant à souhait.
Premier éclat du jour, jadis si différent
© Photos – Rêvesdemarins
Joyeux printemps et une excellente semaine à tous.
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AuteurArchives
August 2023
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