En ce premier week end de printemps, je ne pouvais bien évidemment manquer de vous parler... d'oeufs! Et chacun sait que les oeufs de Pâques sont de Grands Voyageurs!
La coutume d’offrir des oeufs décorés, teints ou travaillés, existe depuis la nuit des temps. Comme le printemps est la saison de l’éclosion de la nature, l’oeuf, représente la vie et son renouveau. Que ce soient les Égyptiens, les Perses, les Gaulois, les traditions païennes les Juifs ou les Chrétiens, on les retrouve dans multiples cultures et religions.
Selon les cultures, il est d'usage d'orner cette emblême de diverses manières plus originales les unes que les autres. Les oeufs de Pâques russes et ukrainiens sont de véritables oeuvres d’art, aux motifs et aux couleurs très symboliques et géométriques, avec des représentations chrétiennes. En Pologne, il est de tradition de décorer les oeufs de Pâques, que l'on nomme les Pisanki (ou Kraszanki) selon le principe du "batik " (avant de teindre l'oeuf dans une couleur, on protège le coloris obtenu par une couche de cire. Puis l'on utilise successivmenet des bains de teintures différentes).
D'ailleurs, toute une série d'autres habitants du coin ont décidé d'aider notre ami Roger dans son labeur pascal en nous préparant de futurs cadeaux de diverses tailles et coloris, que nous découvrirons un peu plus tard dans le jardin... Le premier jour du printemps ne chante-t-il donc pas l'amour?
Pour terminer cet article, venons-en au titre du billet: Connaissez-vous "l'Oeuf de Colomb" ?
Cette expression en réfère au principe d'un idée novatrice ou d 'une prouesse, mais simple: " C'est simple, il suffisait d'y penser". Elle fut attribuée au navigateur génois dont nous avons parlé dans un billet précédent. Lors d'un festin au retour de sa première expédition de l'autre côté de l'Atlantique (1493 environ), il aurait fait cette réponse à des convives admiratifs quant à sa découverte du Nouveau Monde. Et pour illustrer ses propos, il aurait défié l’assistance de faire tenir un œuf debout sur la pointe, dont il écrasa la pointe pour lui donner de la stabilité. (Espérons que l’œuf ait été dur !)
Entre-temps, cette anecdote fut remplacée par un récit probablement plus exact, attribuant l'expression à l'architecte florentin Filippo Brunelleschi. En 1420, Brunelleschi participe à un concours pour élever le dôme de Florence, où il propose une coupole ovoïde qui, pour tous ses concurrents, n’a aucune chance d’être construite sans cintre ni armature reposant sur le sol. Brunelleschi refuse de produire un modèle, craignant qu’on lui vole ses plans et propose que le chantier soit confié à celui qui pourra faire tenir un œuf sur la pointe. Vous connaissez la suite. Récit discutable également, mais cette fois lié à la forme ovoïde de la coupole et qui circulait en Italie avant la première attestation de l’œuf de Colomb. On peut imaginer que cette anecdote a été reprise dans la polémique entre Italiens et Espagnols. Qu’il s’agisse de l’œuf de Colomb ou de celui de Brunelleschi, l’anecdote réduit l’exploit à une idée... D'ailleurs, nous reviendrons dans un prochain billet à notre ami Colomb dont l'origine italienne mérite un nouveau regard.
Enfin, si les semaines à venir sont placées sous le signe du renouveau pour vous (santé, naissance, amour...), je vous envoie ici quelques uns de ces petits oeufs printaniers pour vous porter bonheur dans vos espoirs. Sur cette note, je vous souhaite d'excellentes Pâques (que vous les célébriez ou non) et un agréable long week end!
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Blanche-Neige, Hansel et Gretel, Les Musiciens de Brême, Raiponce, Le Vaillant Petit Tailleur, Le Joueur de flûte, Cendrillon, Le petit chaperon rouge. Vous les connaissez tous déjà? Je suis à peu près certaine que vous n'aurez pas lu celui que je désire vous narrer aujourd'hui. Et pour honorer le titre de ce blog, il aura, bien entendu, trait à la Mer...
Parlons tout d'abord de leurs auteurs : Jacob Grimm (1785-1863) et Wilhelm Grimm (1786-1859), sont originaires de Hesse (Allemagne). Leur diplôme de droit en poche, les deux frères débutent leur carrière: Jacob en tant que secrétaire à l’école de guerre de Kassel, puis du fait de la guerre napoléonienne contre la Prusse et la Russie, il est chargé du ravitaillement des troupes de combat. Les deux frères commencent à rassembler des contes et des histoires, et en 1811 Jacob fait paraître son premier ouvrage sur les fameux Maîtres troubadours allemands. Ensuite, tous deux devenus entre-temps secrétaires à la bibliothèque de Kassel, ils en profitent pour faire des recherches et trouver une documentation importante. En sus des nombreux récits et contines, on leur attribue aussi, chose moins connue, l'écriture du Dictionnaire d’Allemand.
Pas mal de contes ont été réécrits par plusieurs auteurs (par exemple, Cendrillon par Charles Perrault puis par les frères Grimm), ce qui fait que l'on se souvient souvent seulement de leur dernière version. Mais ils ne sont pas toujours aussi féériques que l'on imagine. Ceux d'entre vous qui ont eu l'occasion de lire leurs écrits dans leur langue originale vous clameront que ces soi-disant histoires douces et merveilleuses, se révèlent en réalité brutales, cruelles et souvent plus proches du cauchemar que du rêve. Plutôt étrange comme lecture enfantine "tout conte fait" : le Petit Poucet est abandonné par ses parents, les belle-soeurs de Cendrillon sont condamnées à danser avec des chaussures chauffées au fer rouge, et autres mutilations joyeuses... Pas mal de contes sont directement issus des anciennes traditions populaires et donc antérieurs aux versions courantes et ont été adaptés pour les enfants, alors qu'à l'origine ils servaient à véhiculer un certain nombre de principes, valeurs morales et sagesses.
Puis, les enfants n'adorent-ils donc pas les histoires qui leur font peur? La recherche de sensations... Durant ma tendre enfance, lorsque ce n'étaient pas les membres de ma famille, c'étaient ma gardienne et ses parents qui me gâtaient de récits fabuleux. Son père était un homme de connaissance, d'art et de littérature. Diacre à l'Eglise orthodoxe russe, une culture locale abondant en histoires plus belles et plus terrifiantes les unes que les autres. Le pauvre se faisait toujours gronder lorsqu'à la grande insistance de la petite fille que j'étais (je n'ai pas beaucoup grandi depuis, me direz-vous...), il me racontait l'un ou l'autre récit russe qui me donnait ensuite des cauchemars toute la nuit! La nature humaine m'étonnera décidément toujours... Mes chers parents, ne lui en voulez pas... L'infortuné vieil homme m'a ainsi laissé des souvenirs fabuleux... Mais revenons à nos moutons (puisque nous allons parler de mer, mmm?). Voici un résumé de ce très beau conte. Je possède encore l'édition originale (1942) de laquelle mon père me lisait le soir, qu'il avait probablement lui-même reçue de son propre père ou aïeul et que je conserve précieusement telle une relique de moments heureux de mon enfance. J'ai particulièrement apprécié les illustrations de cet ouvrage, qui rendaient le ridicule des situations encore plus marquant.
- Rien pris, mon homme? Dit la femme.
- Non, dit l'homme. Attrapé un turbot qui a prétendu être un prince changé en poisson. Je l'ai relâché. - Sot! Dit la femme. Lui as-tu au moins demandé quelque chose? - Non, dit l'homme. Que souhaiterais-je? - Ah, dit la femme. Tu trouves sans doute amusant d'habiter ainsi dans une vieille marmite! Tu aurais bien pu demander une cabane de pêcheur. Allons, retourne au bord de l'eau et dis- lui que nous aimerions bien avoir une hutte. Il t'écoutera certainement. - Il faut donc que je retourne? Dit le pêcheur. - Tu l'avais attrapé et tu l'as relâché. Il te doit bien quelque chose. Allons! En avant! Dépêche-toi! L'homme n'avait pas envie de rappeler le turbot mais il ne voulait pas non plus contrarier sa femme: c'est pourquoi il finit par se diriger vers le rivage. La mer, cette fois, n'était plus calme et scintillante, mais entièrement verte, jaune et glauque. Il s'approcha de l'eau et dit: - "Petit poisson, menu fretin, mon Isabeau crie et tempête, il faut bien en faire à sa tête!". Le turbot nagea vers le bord et dit: - Eh bien! Que veut-elle? - Voilà, je t'ai relâché tout à l'heure et maintenant mon Isabeau m'a dit que j'aurais dû souhaiter quelque chose. Elle ne veut plus habiter dans une vieille marmite. Elle veut une cabane. - Retourne-t'en, dit le poisson. Elle l'a déjà. L'homme prit le chemin de retour. A la place de la vieille marmite se dressait à présent une cabane et la femme était assise sur un banc devant la porte. Deux chambres, des lits, une cuisine, un jardinet, des poules, des canards et quelques arbres fruitiers. Tout alla à merveille pendant huit jours, quinze jours... Mais alors la femme dit: - Écoute mon homme. Cette cabane est très petite et le jardin fort étroit. Le turbot aurait tout aussi bien nous donner un beau château de pierre. Retourne au bord de mer et demande un château. - Mais, cette cabane est bien assez grande pour nous deux! Qu'irions- nous faire, grands dieux, dans un château? Et si ce poisson allait se fâcher? Je n'irai plus le déranger. - Ta, ta, ta! Dit la femme. Vas-y. Il le fera avec plaisir. Le pêcheur partit à contre-coeur, sentant que c'était là exiger beaucoup du turbot. Lorsqu'il arriva au bord de l'eau, il vit la mer non plus jaune et verte comme l'autre fois, mais violette, sombre, épaisse et grisâtre. Il appela: - "Petit poisson, menu fretin, mon Isabeau crie et tempête. Il faut bien en faire à sa tête!" - Et que veut-elle? - Voilà, dit l'homme embarrassé... Elle veut habiter un château de pierre... - Retourne! Elle t'attend déjà devant la porte. Une fois rentré, le pêcheur découvrit que son château était pavé de dalles de marbres, les murs couverts de tapis d'Orient, avec des lustres de cristal, de la vaisselle d'or et d'argent et un immense parc à gibier. Sa femme était ravie. Ils allèrent se coucher après avoir dégusté un repas plantureux. Le lendemain matin, sa femme lui donna un coup dans les côtes et lui dit: - Mon homme, cet endroit est merveilleux. Mais ne pourrions- nous pas devenir les souverains de cette belle région? Retourne voir le turbot et dis lui de nous faire empereurs. Vas-y! L'homme fut bien forcé d'obéir, très malheureux de cette soudaine exigence de sa femme. Ce n'est pas bien, ce n'est pas bien, ne faisait-il que répéter. Mais il y alla tout de même. Lorsqu'il arriva au bord de l'eau, la mer était cette fois tout noire et furieuse. Elle commençait à bouillonner et se couvrait de bulles et d'écume. Le vent se leva et et forma sur l'eau des tourbillons terribles. L'homme frissonna, parcouru d'un effroyable pressentiment. Malgré tout, il appela: - "Petit poisson, menu fretin, mon Isabeau crie et tempête. Il faut bien en faire à sa tête!" - Et que veut-elle encore? - Hélas, voilà qu'elle veut devenir empereur... - Retourne près d'elle. Elle l'est déjà. De retour chez lui, sa femme l'attendait dans une grande salle de réception, sur un trône de cent coudées, coiffée d'une couronne haute de six pieds et entièrement couverte de pierres précieuses. Devant le trône, toute une cour de rois, princes et ducs. Sa femme rayonnait.
Dehors, une tempête terrible faisait rage. Il pouvait à peine avancer: des maisons et des arbres étaient arrachés de terre. Les montagnes tremblaient sur leur base. Des rochers entiers étaient précipités dans la mer. Le ciel était d'un noir d'encre. Les éclairs sillonnaient l'air et la mer se soulevait en vagues aussi hautes que des tours d'églises. De leur sommet balayé par les vents jaillissaient des crêtes d'écume. Le pêcheur cria de toutes ses forces et entendait à peine ses propres paroles:
- "Petit poisson, menu fretin, mon Isabeau crie et tempête. Il faut bien en faire à sa tête!" - Et que veut-elle, enfin? - Hélas, elle veut être... Et il hésita un instant. Elle veut être le Bon Dieu... - Retourne-t'en, dit le petit poisson. Elle est de nouveau dans sa vieille marmite. Et c'est là qu'ils habitent encore aujourd'hui.
Aujourd'hui encore, cette histoire me rappelle à quel point nous vivons dans une société de consommation, de richesse et où l'on en veut toujours plus. Tout cela semble devenu tout à fait acceptable. Et je ne jette ici point la pierre car, si je travaille beaucoup, je jouis, moi aussi, des avantages de cette société de consommation. Le monde occidental d'aujourd'hui nous apporte tant de facilités et de confort, que nous avons tendance à considérer ce luxe comme la norme. Certains manifestent chez nous pour leurs soi-disant "droits acquis", là où d'autres ne disposent pas même des premières nécessités. En voyageant un peu, l'on se rend compte que l'on vit bien dans nos contrées et particulièrement grâce à des systèmes sociaux généreux. Quoi que l'on puisse en penser, il est, quelque part, un peu logique que d'autres nous envient.
En outre, tout cet environnement nous rend trop souvent aveugle aux bonheurs simples: la beauté d'un soleil couchant, de la rosée du matin, d'un regard, d'un sourire, d'une caresse. Et avant tout, à celui d'être en vie et en bonne santé.
Alors, la prochaine fois que vous lirez un conte à un enfant, j'espère que vous vous souviendrez du petit turbot. Et quant à vous, Messieurs, qui vous vous considérez parfois pauvres pêcheurs, si votre femme vous demande le soleil ou la lune... Prenez délicatement son visage entre vos mains, caressez lui la joue, serrez-la doucement dans vos bras, embrassez-la tendrement et glissez-lui à l'oreille, simplement, que vous l'aimez... Cela vaudra tous les châteaux du monde...
Des constructions majestueuses, élancées vers le ciel, ornées d'étranges gargouilles. Elles sont battues par les vents et résistent à travers les siècles. Leurs cloches sonnent le tocsin dans les moments critiques ou de célébrations. Edifiées à la sueur d'hommes de courage, elles continuent à inspirer aujourd'hui pour en bâtir de nouvelles, plus modernes, mais tout aussi impressionantes. Elles regorgent de mille recoins et de tours défiant la gravité et imposent le respect. Ces cathédrales-ci sont faites non pas de pierre, mais de bois. Elles rendent un culte à une seule et même religion: celle de la Mer. Et surtout... Elles flottent...
Qu'elles possèdent trois, quatre ou sept mâts, elles ont découvert le monde à une époque où la technologie en était encore à ses balbutiements. Par contre, l'inventivité et la ténacité des hommes qui les ont édifiées ou menées en mer n'ont que peu de comparaison avec ce dont notre monde moderne a été capable. Quelques chiffres, simplement: Imaginez-vous, sur un bateau, totalement en bois, rendu étanche à la poix, avec des mâts de plus de 50 mètres de haut (bonjour le vertige...), comprenant plus de 30 voiles distinctes, et jusqu'à 84 tonnes de cordages (!) pour le gréément: drisses, écoutes, étais, grelins, haubans.... (Euh, capitaine, laquelle dois-je tirer?!!!?).
Saviez-vous d'ailleurs que le mot "gréément" vient du norrois (ancienne langue scandinave/islandais) "greida", Pour les lecteurs non voileux, le "gréément" d'un navire à voile en réfère à l'ensemble du matériel situé sur le pont permettant sa propulsion par la force du vent servant à régler, établir et manœuvrer la voilure. Jusqu'à 4.000 mètres carrés de voilure. Des équipages de 300 gros bras musclés (et ils ne chômaient pas!). Certains de ces voiliers pouvaient atteindre des vitesses moyennes de 7 à 8 nœuds (13 à 15 km/h) et réaliser plus de 200 milles (320 km) par 24h. Evidemment, allez-vous me dire, ce n'est pas très rapide comparé aux bolides navaux d'aujourd'hui qui dépassent les 120 km/h (par ex. le Vesta sail rocket). Mais certaines de ces demoiselles pesaient aussi plus de 1.000 tonnes à l'époque (par ex. l'Hermione), ne l'oublions pas. Alors, la performance valait bien une révérence.
Un ami voileux racontait récemment qu'ils avaient du grimper dans le mât sur un voilier de course, ceci en pleine mer, et pour garantir le plaisir, de surcroît en pleine nuit pour effectuer une réparation sur une écoute de grand-voile (cordage) qui avait lâché. Pas évident. J'ai dû moi-même, effectuer un "bidouillage" de fortune à mi-chemin du mât, il y a quelques années, dans un port, à peine à 10m de hauteur et je n'osais surtout pas regarder en bas, mes pauvres compagnons d'équipage devant me hisser jusq'u'à cette hauteur dans un harnais, uniquement à l'huile de bras. Alors, imaginez l'infortuné mousse à qui on ordonne d'aller rafistoler un cordage à plus de 50m de haut sur un voilier en pleine tempête... (Et les cirés n'existaient pas à cette époque). Je n'ose imaginer dans quel état son estomac devait se trouver...
Et je vous passe tous les différents noms de cordages et voiles à retenir... Un vrai casse-tête chinois (ou plus probablement hollandais, russe, français ou anglais à l'époque...). Il fallait un dictionnaire pour retenir tous ces noms spécifiques pour être certain de répondre correctement aux ordres du capitaine : beaupré, misaine, artimon, foc, petit foc, grand foc, misaine, hunier fixe, hunier volant, petit perroquet fixe, petit perroquet volant, petit cacatois, petit contre-cacatois, grand-voile, grand hunier fixe, grand hunier volant, grand perroquet fixe, grand perroquet volant, grand cacatois, grand contre-cacatois, brigantine, voile barrée, hunier fixe de fougue, hunier volant de fougue, perruche fixe, perruche volante, cacatois de perruche, contre-cacatois de perruche, voile d'étai... Bref: un vrai zoo! En parlant de zoo... Voici qui j'ai rencontré lors d'une semaine de voile au sud de la Turquie cet été... Il n'a pas pris une seule ride, notre ténébreux Capitaine Jack Sparrow...
Des damoiselles flottantes aux noms mythiques: Amerigo Vespucci, Sedov, Cutty Sark, Peking, Joseph Conrad, Sigyn, Pelican of London, Etoile, Fryderyc Chopin, Asgard II, København, Simon Bolivar, Mir, Staatraad Lehmkuhl, Great Republic, Cisne Branko, Sagres II, Dar Mlodziezy, Eendracht, Europa, Shabab Oman, Mircha et bien d'autres... Sans oublier notre Mercator national. Certains voguent encore, d'autres servent de navire école. ou dont il ne reste aujourd'hui que le fabuleux souvenir. Il y a quelques années, j'ai découvert Valery Vasilevskiy, un artiste russe, dont la passion est précisément la photographie de ces "Tall Ships", anciens ou nouveaux grééments, qu'ils battent pavillon russe ou autre. Il gagne à être connu. Vous trouverez quelques uns de ses magnifiques clichés marins dans ce site dans la section rêves en images/rêves de marins/cathedrales des mers (http://www.revesdemarins.com/catheacutedrales-des-mers.html). Si ses oeuvres vous parlent, allez donc jeter un coup d'oeil à ses sites web (www.photonord.ru ou https://www.facebook.com/valery.vasilevskiy).
Sur le même thème, le Figaro Magazine a édité en 2008 en un numéro spécial consacré à ces joyaux de la navigation, agrémenté de moultes images fabuleuses. Voici ici un extrait de cette publication hors du commun. (http://www.canalacademie.com/ida3171-Les-cathedrales-des-mers.html). Dans une publication ultérieure, je vous conterai le récit d'une d'un Grand Voyageur sur l'une de ces perles de la navigation. Je vous parlerai également de l'amour des Russes pour les navires d'époque et les conséquences pour le tourisme dans certaines régions. Mais ceci sera pour un prochain billet. En attendant, j'espère vous avoir donné, si pas (encore) la foi dans l'église maritime, du moins l' envie de mieux connaître l'histoire de ces magnifiques Cathédrales des Mers.
Notre destination d'aujourd'hui?
Eaux troubles, bâteaux, légendes, disparitions, fortunes et demeures paradisiaques... Un triangle? Un polygone très irrégulier alors... Et non pas Atlantique, mais Adriatique: une géographie en forme de poisson. 177 canaux, 455 ponts, 123 églises, 118 îles, 6 quartiers historiques... Alors, toujours pas deviné où je vous emmène dans ce billet?... Elle porte multiple noms: la Cité des Doges, des Masques, des Ponts, la Sérinissime, la Reine de l'Adriatique, ou encore la Cité flottante... Je vous emporte à Venise, la toute belle... Fondée au 6e siècle. Grande puissance maritime au Moyen-Âge, elle prend une place commerciale prominente en Europe (soie, épices, céréales) grâce à ses liens avec l'Asie et le Proche-Orient (souvenez-vous de notre ami Marco Polo). Enfin, elle devient un centre culturel majeur, du XIIIe à la fin du XVIIe siècle (Le Titien, Véronèse, Jacopo Robusti - dit Tintoretto, Antonio Vivaldi et bien d'autres). J'ai eu l'occasion de voir Venise à deux reprises et je compte bien ne pas m'en tenir là... Cette cité me fascine de par sa splendeur, l'ingéniosité de ses constructeurs, son histoire et son mode de vie. Sous le soleil, le brouillard ou la pluie, elle reste tout aussi magique. On ne peut rester insensible à son architecture typique, qu'on l'apprécie ou pas, parce qu'elle semble s'être arrêtée dans le temps: on pourrait se croire au siècle des Doges et des gondoliers en riches habits d'apparat. Elle nous projette ainsi dans un passé glorieux, qui me fait rêver. (Quelle femme n'a-t-elle point un jour, dans ses songes, participé au carnaval de Venise masquée et parée d'une robe féérique, dans une Gondole bariolée, en route pour une de ces somptueuses demeures le long du Canal Grande?)
Vous allez me dire, mais quel rapport avec les chaussettes dans le titre de ce billet?!?
Bien, je ne compte en aucun cas vous faire ici un rapport de guide touristique. Vous trouverez des centaines d'excellents ouvrages sur le marché pour vous procurer ce genre d'informations. Je voudrais vous parler d'une anecdote qui m'a frappée lors de mes visites de la Cité. Lorsqu'on me parle de "chaussettes", hé oui, je pense à Venise...
A l'Est (NE) de la ville, dans le quartier du Castello, se trouve l'ancien Arsenal et son quartier typique.
L'Arsenal fut construit en 1104. Ce chantier naval jouera un rôle déterminant dans la construction de l'empire vénitien par le quadruplement de sa puissance navale. L'arsenal actuel répare et entretient les vaisseaux civils et militaires de la flotte vénitienne. Vous y trouverez un magnifique musée de la Marine (rien à faire, c'est plus fort que moi... ). Si l'histoire de l'Arsenal vous intéresse, jetez un coup d'oeil au lien ci-après ( http://www.italie-decouverte.com/histoire-de-l-arsenal-de-venise/), l'endroit en vaut vraiment le détour, et vous y croiserez moins de touristes que dans le reste de la ville (ce qui n'est jamais à dédaigner... ). Et si vous avez vraiment de la veine, peut-être y croiserez-vous Angelina Jolie dans son rôle d"espionne du "Touriste".... Mais pour parvenir à l'Arsenal, vous découvrirez également tout un quartier de ruelles colorées, entrelacées de canaux, où pendent à sécher absolument partout, entre les chemises et les pantalons: des chaussettes! De toutes les tailles et couleurs, en laine, en coton, en guenilles... Au-dessus de votre tête, sur ces fils d'acier coulissants typiques des pays du Sud, sur les appuis de fenêtres, le long des pots de fleurs... Comme si tous les Vénitiens avaient décidé de garnir les rues de toute leur garde-robe. Elles se balancent au gré du vent marin, bien accrochées à leurs pinces à linges... Quoi de plus vivant qu'une chaussette? C'est la vraie vie, celle des Vénitiens qui vivent, mangent, dorment, dans des ruelles moins touristiques et pas celles des Palazzi vénitiens appartenant aujourd'hui aux People ou à des millionnaires étrangers.
Mais l'Arsenal de Venise, c'est aussi l'Art...
Non seulement de fabuleux artistes l'ont dépeint de tous temps, tels que Canaletto et J.M.W. Turner. Mais l'Arsenal accueillera également la 10ème Édition du Prix International Arte Laguna finalisé à la promotion et valorisation de l’Art Contemporain. Cent vingt artistes s'y disputeront les honneurs d'y exposer leurs oeuvres entre le 19 mars et le 3 avil 2016. Si le coeur vous en dit d'aller y faire un tour... (http://www.artelagunaprize.com)
Si l'endroit vous a plu et les vieilles images ne vous dérangent pas, vous trouverez quelques clichés de Venise dans ce site dans l'onglet "Rêves en images/Rêves de Gondoles" (http://www.revesdemarins.com/recircves-de-gondoles.html). Il s'agit de vieilles photographies numériques, de qualité plutôt médiocre, mais de beaux souvenirs tout de même...
Pour finir ce billet, si vous vous demandez de quelle couleur étaient les chaussettes du Doge de Venise? Je n'en sais strictement rien. Mais à mon avis, à l'époque, elles ne devaient ni être lavées trop souvent, ni pendues à sécher dans les rues avec la plèbe vénitienne... |
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August 2023
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