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1666

28/2/2021

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Et si nous partions à la pêche en Mer du Nord, ce dimanche ?

Le suspense du Brexit a été complet jusqu’au tout dernier moment. Et cependant, un accord a finalement été trouvé entre les parties de chaque côté de la Mer du Nord. Un soupir de réconfort pour les pêcheurs de notre partie du Channel, inquiets pour leurs droits respectifs et leur avenir.

Privilegie der Visscherie
Alors, revenons un peu en arrière dans l’histoire du partage de ces eaux territoriales.

En 1651, le roi Charles d’Angleterre est chassé du trône par Olivier Cromwell, qui dirige un régime totalitaire. Il se réfugie à Paris, Cologne puis Bruxelles où le souverain exilé trouve un allié dans Philippe IV d’Espagne, qui règne alors sur les Pays-Bas espagnols, dont Bruges fait partie. Il s’installe quelques années plus tard incognito dans la Venise du Nord avec un plan secret pour récupérer son trône. Il s’y lie d’amitié avec le duc d’Oñate.

À l’abdication de Cromwell, Charles reprend ses droits et son sceptre britannique. Le duc d’Oñate est alors envoyé en Angleterre par les gouverneurs de la Belgique et de la Bourgogne pour y négocier un traité commercial. Ainsi, en 1666, le roi Charles II aurait accordé aux Brugeois, des chartes leur donnant un droit de pêche à perpétuité dans les eaux britanniques en signe de reconnaissance de leur accueil durant son exil dans la cité drapière. Les Brugeois reçoivent ainsi le privilège d’exercer librement le commerce et de pêcher le poisson sur les côtes d’Angleterre et d’Ecosse pour 50 chaloupes.
Picture
"Charles II voulut-il simplement marquer sa gratitude envers Bruges, ou bien ce geste lui permettait-il également d’affirmer à ses ennemis les Hollandais, partisans de la mer libre, que le roi d’Angleterre était le souverain des mers ? Nul ne le sait. "(Le droit de pêche en mer territoriale, Rudi.bruylandt.be)
Aux environs de 1850 débutent des négociations entre la Belgique et le Royaume-Uni pour la conclusion d’une convention de pêche par laquelle la Grande-Bretagne désire le régime du droit exclusif de pêche pour les Britanniques dans une zone côtière de douze milles marins. La pêche belge, fort active le long des côtes écossaises, est menacée. Et une longue bataille légale commence...
La Belgique compte une flotte de pêche de 67 navires. Cette zone est importante pour les pêcheurs flamands. Elle représente environ la moitié de leurs prises. Dans le contexte post-brexit, alors que Londres entend fixer chaque année, unilatéralement, les quotas de pêche dans ses eaux, le vieux document de l'ami Charles refait surface, n’ayant jamais été abrogé par les parlements durant trois siècles. Lors des tergiversations du Brexit, le gouvernement belge conserve ce joker dans sa manche pour la négociation de la pêche en eaux territoriales au cas d'un Brexit dur. La pêche dans les eaux britanniques représente 650 millions d’euros par an à l’échelle de l’Union. En Flandre, la moitié des prises des pêcheurs en dépend. Pour le Royaume-Uni, c’est plus symbolique car la pêche n'y représente que 0,1% de son économie. Mais les traditions y ont la vie dure.
© Photos – Rêvesdemarins

Alors, si l’envie vous prend d’aller titiller le poisson au delà des douze milles marins de nos côtes ou de déguster des crevettes grises, ayez une petite pensée pour l'ami Charles et à ses vieux papiers... Un excellent dimanche à tous.
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Séance de Natation Virtuelle

21/2/2021

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Les années passent et ne se ressemblent pas. Et la crise actuelle poussant à de nouvelles méthodes de communication y a mis son grain de sel... Alors, pourquoi ne pas actualiser un ancien billet ("Comme un poisson dans l'eau") au goût du jour ? Alors, je vous offre ici une journée de travail avant et pendant la pandémie. Cherchez les différences !

Sept heures trente >> (au lieu des précédemment pénibles six heures avant la cise covid. 1,5h de sommeil gagné ! ).

Le réveil sonne, mais je l'ignore encore un peu en me disant que j'ai tout le temps. Pour débuter la semaine en beauté, grosse réunion prévue ce lundi matin. Heureusement, elle ne commence qu'à neuf heures. >> Au lieu des précédemment 10h. Le covid se rattrape un peu ici .

Je prends mon temps sous la douche brûlante. Alors, que je suis confortablement installée à la table du petit déjeûner, la radio me rappelle doucereusement qu'il y a une grève générale ce matin. Youpie ! Pas de trains, bien entendu et donc de beaux bouchons en perspective. >> Mais pas de navette à faire ce matin ! Juste un escalier à monter pour atteindre mon bureau sous les combles. Je jubile... Et tout le temps de me reprendre une tartine et une tasse de thé.

Huit heures quarante-cinq. Je suis fin prête : un pantalon business casual, un pull léger et un joli foulard. Pas besoin de chaussures puisque mes pieds nus resteront sagement sous ma table de bureau ! >> Au lieu de la belle chemise blanche impeccablement repassée sur un ensemble chic bleu-gris et surtout des chaussures serrantes. Un peu de repassage en moins ce WE et vive les va-nu-pieds :-).

Mon thermos de thé bouillant à la main, je monte les marches de l'escalier jusquà mon bureau, comme une paisible séance de brasse dans une mer de pétole. >> Au lieu de monter dans ma nouvelle Titine, qui est sagement restée sur son emplacement de parking durant l'heure de pointe et depuis des jours déjà. Et surtout au lieu de devoir affronter une navette-séance de crawl de deux heures environ dans le froid, les files, les chauffeurs agressifs, les travaux, les nouveaux sens uniques, les dernière règles ubuesques de circulation et de parking en vigueur de la capitale.

Mes dossiers sont déjà impeccablement rangés sur mon bureau. Je n'ai plus qu'à les ouvrir. >> Au lieu de devoir trimballer une mallette de matériel professionnel digne d'un appareil de body-building. Juste quelques longueurs de natation paisibles... Enfin, en théorie... 

Mon bureau a des allures de cockpit d'avion ou de cabine spatiale : des écrans partout, une série d'ordinateurs portables, une tablette, deux téléphones, un casque, un microphone, deux caméras, un spaghetti de cables allant dans tous les sens malgré le carcan dans lequel ils sont sensés restés bien sagement rangés (pour une raison qui m'échappe, ceux-là trouvent toujours moyen de faire des noeuds marins ! ). Ne manque plus que la manette des gaz virtuelle pour faire décoller le navire digital. Evidemment, il faut d'abord ranger la table de repassage qui se trouve juste dans l'angle de la caméra. Mais, ce n'est qu'un détail. Voici qui est fait. un dernier coup d'oeil au miroir pour m'assurer que ma chevelure n'a pas l'air d'une pieuvre enragée, ce matin. Je suis prête à me mettre devant mon écran.

Je suis bien installée à l'étage >> Sans être écarlate comme un homard d'une séance de papillon de grand matin pour parvenir jusqu'au bureau. Cette fois-ci, plus de collègue déjà assis dans la salle de réunion pour regarder sa montre et me rouler de gros yeux de rascasse furibonde. Ce collègue-là est, lui, toujours en train de déspérément tenter de faire avaler le petit déjeûner à sa progéniture puis de se frayer une place sur la table de salon pour y placer son ordinateur portable à travers le brouhaha familial. Cette fois, c'est lui qui noie le poisson en balbutiant quelques mots d'excuses concernant ses obligations familiales et s'empresse d'installer son matériel virtuel. ​
© Photos – Various
Les participants à la réunion (que j'anime), arrivent au compte-goutte. Neuf heures et quart, neuf heures et trente, dix heures... Et il en manque encore. Pas un seul ne daigne s'excuser, ni s'expliquer de son retard. >> La plupart n'ont pas daigné activer leur caméra. Seul signe de vie : la petite lumière verte à côté de leur nom indiquant qu'ils ont rejoint la réunion virtuelle. Mais sont-ils vraiment présents ? Ou sont-ils en train de regarder leur messagerie mobile, les dernières nouvelles des réseaux sociaux ou encore de se faire un expresso dans la cuisine attenante à leur table de travail. Aucune idée... Parfois, un sentiment de culpabilité plus fort les pousse à envoyer un timide message sur le chat pour faire un commentaire, qui m'indique qu'ils sont bien réels dans ma réunion.

Treize participants sur les vingt de prévus. La salle de réunion virtuelle a les allures d'un aquarium géant compartimenté comme une mosaïque avec ses parois digitales et ses éclairages disparates. Sans compter les cases désespérément sombres où certains participants ont décidé de demeurer invisibles. Sans compter celles qui n'y montrent qu'une photo figée au sourire de poisson défraîchi. La connectivité du réseau wifi est instable. J'espère ne pas être éjectée du wifi. Je fais un rapide tour de table virtuelle du regard. Devant moi, une grande perche, qui me regarde avec un regard de merlan frit. A sa droite, une fine anguille au large sourire, ni chair ni poisson et qui ne dit jamais ce qu'il pense. En haut à gauche, Monsieur je-sais-tout, prétendant apprendre à nager aux poissons. Dans le coin supérieur droit, le quatrième larron, à qui il faut tout répétér trois fois, une vraie mémoire de poisson-rouge, celui-là... Quant à ceux qui sont restés anonymes dans le noir de leur cadre, je ne peux m’empêcher de les imaginer comme ces monstres des abysses et me demande quand ils surgiront des profondeurs digitales pour engloutir leur proie virtuelle.

Dix heures dix. C’est alors que la sonnerie de la porte d’entrée retentit. Zut, un recommandé ! Je propose un quart d'heure de pause café à mes participants. Tous applaudissent la suggestion. Je dévale les escaliers quatre à quatre pour parvenir à la porte d’entrée juste pour voir redémarrer la camionnette postale, avec mon colis... Il me faudra aller faire la file au bureau de poste plus tard. Ensuite, je me précipite sortir le chien, qui a lui aussi, bien besoin d'une pause urgente. Et je me presse de retour devant mon écran.

Dix heures vingt cinq. Nous reprenons la réunion. Trois participants en ont profité pour quitter la réunion en douce et ne pas revenir en espérant qu’on ne remarquera pas leur absence à l’écran. C’est à ce moment que les employés communaux décident de lancer leurs tronçonneuses pour une taille des arbres voisins. Décidément... Je me lève pour fermer la fenêtre.

Dix heures trente cinq. Arrive alors, un personnage que je n'ai pas encore rencontré et qui ne prend pas la peine de se présenter. Mon collègue m'indique discrètement son nom par un message privé sur le chat : un gros poisson ! Un Johnny Weissmüller, frais comme un gardon, qui semble avoir une soif de réussite à avaler la mer et les poissons ! Son microphone est enclenché et son téléphone mobile sonne. Sans couper le son, il avance en crabe dans une conversation animée sans la moindre gêne pour notre réunion. Je lui coupe le sifflet, le système me permettant de mettre son microphone unilatéralement en mode silencieux.

Je poursuis mon exposé. Le requin de première a éteint sa caméra. Je suppose qu’il a replongé son nez dans sa messagerie électronique. Je reprends mon animation. Je jette un coup d’oeil à la liste des participants: encore quatre de moins, qui ont pris la poudre d’escampette sans rien dire. Je ne vais jamais y parvenir. Nous ne sommes plus que six à présent. J’entame la dernière longueur. La réunion est sensée se terminer à onze heures tapantes. 
- Oh non ! Lâche cela ! - retentit une voix dans le microphone.
- Excusez-moi, c’est mon chien qui vient de manger le fil de mon casque, annonce une des six collègues restantes d’une voix penaude. (Fous rires à l'écran). Je cherche un autre casque et je reviens en ligne dès que possible.
- Pas de souci (et encore une de moins, pensais-je).

Il me faut des réponses et des décisions de la part des participants, dont j'espère de l'interaction. Ceux qui ne nagent pas entre deux eaux sans oser prendre un point de vue clair, restent, quant à eux, muets comme des carpes. Il y a anguille sous roche. J'ai beau y mettre toute mon énergie, c'est comme une goutte d'eau dans l'océan. Rien ne tourne rond ce matin... J'ai le sentiment de parler à un panier de crabes dans un bocal carré. Pas évident de faire tourner les tables virtuelles... Moi, qui me sens d'habitude comme un poisson dans l'eau pour gérer ce genre de discussions, aujourd'hui, mes mots se noient dans un silence abyssal... Je regarde ma liste de sujets à couvrir avec désespoir. Bisque, bisque, rage...

C'est alors que je me réveille en sursaut. Je regarde le réveil avec incompréhension, les yeux encore noyés de sommeil : il n'est que cinq heures du matin. Et pour une fois, je n'ai pas de réunion virtuelle à animer aujourd’hui !

En vous souhaitant un début de semaine prochaine sans séance de natation virtuelle... Et en attendant, un excellent dimanche ensoleillé à tous !
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Bulles de Mer

14/2/2021

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Petit billet de circonstance ce dimanche. Juste par plaisir de célébrer ce qui fait la beauté de l'existence... Un hymne à ces petites bulles de mer qui rendent l’océan de nos vies tellement vibrant.

Bulles de Mer...

Il y en des millions, toutes distinctes en soi
Et cependant tellement semblables à la fois

Minuscules gouttes d’air que la mer emprisonne
Qui se cachent sous l’eau, tremblent, vibrent et frissonnent
Ondes naissantes, remous pudiques, aubes de vagues
Préambules aurores de flots pour toute bagues

Celles du premier regard, celles qu’on n’attend pas
Passionnées grandissant et ne faiblissant pas
Celles se croisant, s’entremêlent, se mélangent
Pour former des joyaux translucides aux formes d’anges

Certaines sont invisibles. Discrètes ombres différentes
Sous la surface, à peine devinées et pourtant bien présentes
D’autres sont éphémères, si tôt apparues, elles s’évaporent
Un peu comme un soleil qui rougirait avant de se faire or

Celles qui ne ressemblent à rien et ne paient pas de mine
Sans rien enlever à leur attrait ou à leur estime
Celles qui parlent, sonnent et tintinnabulent,
Et dont même les vagues ne brisent les conciliabules

Bulles autres qui se figent dans un silence de glace
Dont le cœur malgré tout demeure encore pugnace
Et parfois, qui éclatent en écume et remous
Pour ensuite se refaire et redevenir un tout

Et puis, il y a de celles dont une seule suffit
Une seule bulle d’amour pour embellir la vie
Minuscule bouffée d’air, salvateur vaisseau
Contre vents et marées gardant tête hors de l’eau

Petites bulles de mer disparates dans les vies
Méritant pourtant toutes d’être vues jolies

Passées, futures, d’espoirs, de rêves ou de présent
Rendent une raison d’être à chaque océan
Peu importe leur forme, leur taille ou leur couleur
Toutes ces bulles de mer portent en elles profondeur...
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© Photos – Rêvesdemarins

Je vous souhaite de très belles bulles de mer, quelles qu’elles soient.
Un excellent dimanche à tous.
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De la Conserve à la Haute Mer

7/2/2021

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Et si nous complétions notre bibliothèque de bord ce dimanche ? Une fois n’est pas commune, un petit billet promotionnel sur un thème aussi vieux que l’âge des capitaines : leur capacité à diriger un navire et à lâcher prise lorsque les mers le leur imposent.

Capitaine un jour, capitaine... pas toujours
Des capitaines de navires, il y en a des millions à travers les mers du monde. Pour tous les goûts et toutes les couleurs. De tous les styles et de tous genres. De tous caractères et toutes humeurs. Cependant, tous ont un élément un commun : les événements auxquels ils doivent faire face à un moment dans leur vie de dirigeant. Ce qui les différencie, c'est leur manière d'aborder la vague et d'en sortir indemne pour leur embarcation et leur équipage. Analysons d'un peu plus près.
  • Le copain d'abord - Celui-là qui tient avant tout à rester votre bon copain et se faire aimer de ses hommes d'équipage, peu importe les conséquences. Celui qui vous dit toujours ce que vous souhaitez entendre et qui les évite les conflits comme le scorbut à bord. Celui qui a peur de vous dire les choses en face. 
  • Le sémillant - Celui-là qui ne rate pas une occasion de se mettre en lumière lorsque que cela peut lui faire valoir quelques galons dorés de plus. Celui-là même qui vous marcherait dessus pour obtenir son grade d'amiral de flotte et n'hésite pas à jeter quelques peaux de bananes sur le pont pour faciliter la mise à l'eau de ses seconds ou de ses futurs concurrents.
  • Le control freak - Celui-là qui va vous demander si vous avez bien suivi ses ordres, qui va tout revérifier dix fois, ou qui va tout faire lui-même au point d'être constamment débordé. Celui qui ne vous demandera jamais votre avis et décidera sans vous attendre, en ratant l'occasion d'obtenir d'autres points de vue intéressants. L'hyper-angoissé. Celui qui se retrouve souvent avec le nez dans la barre à roue et ne voit pas plus loin que le bout de la grand voile. Celui qui insiste pour faire tous les quarts de nuit sans relâche, avec pour conséquences soit un épuisement, soit son aveuglement à voir le cargo se trouvant sur une route de collision avec votre navire. Celui qui s'entête encore à réprimander les rameurs sur leur manière de manier les avirons alors que le mât est à l'eau et la cale déjà en train de sombrer. 
  • Le control weak - Celui-là qui ne va jamais vous demander de comptes par contre et vous donnera carte blanche pour opérer sans jamais vérifier que les choses ont été correctement faites. L'hyper-décontracté. Celui qui ne s'assure jamais que son équipage maîtrise suffisamment le navire, même en pleine tempête, que ce soit par confiance aveugle, paresse ou incompétence notoire. Et qui souvent arrive en retard sur son programme, sans les bonnes marchandises ou parfois même se retrouve sur un banc de sable ou sur les brisants. Celui que l'équipage apprécie certainement pour sa gentillesse, son positivisme et sa tolérance d'esprit. Mais dont la manière de diriger le navire les envoie souvent faire trempette malgré eux.
Le nez dans la barre à roue...
  • Le pilote - Celui-là qui donne les ordres sur le cap à suivre sans jamais informer les hommes de bord quelle sera leur destination finale. Celui aussi qui conserve jalousement ses cartes marines dans son grand coffre fermé à double tour et se garde bien de vous expliquer comment les lire. Celui-là aussi qui souvent omet de vous énoncer la raison de vos efforts et le but de votre voyage. Celui qui ne vous attendra pas pour repartir le jour où vous barbotez allégrement dans l'eau et où le navire repartira sans vous.
  • Le rugissant - Celui-là qui distribue généreusement les conseils et les ordres mais n'en touche pas une. Par peur de souiller ses beaux gants blancs de capitaine. Celui qui abandonne son équipage dans la tourmente. Celui qui lance le navire vers des destinations mégalomanes sans jamais se demander si ces dernières sont raisonnablement atteignables ni donner les moyens à son équipage pour les réaliser sans s'épuiser inutilement.  Et puis surtout, lorsque ces derniers voyages n'aboutissent pas, qui en jette la pierre sur son équipage ou celui de son prédécesseur. 
© Photos – Wikipedia

Ces capitaines qui comptent
D'autre part, il y a aussi ces autres capitaines au long cours avec qui l'on aime à naviguer et que l'on est prêt à suivre jusqu'au bout du monde sur un rafiot de fortune. Ceux qu'on regrette amèrement lorsque la mer ou la terre les engloutit (souvent bien trop tôt). Ceux qui demeurent dans la mémoire. Ceux qui vous en ont fait baver mais qui vous ont grandi du rôle de mousse à celui de chef de bord. 
" To move forward, you always have to take one step back to make the right choices... " (F. Grisar/H. Looten)
  • Le confiant - Celui-là qui vous passe la barre alors que vous tremblez sur vos jambes et que ne savez plus trop comment régler les voiles. Celui qui croit profondément en vous, vous fait confiance et vous le fait savoir. Celui qui ne vous a plus vu depuis des décades mais qui se souvient de qui vous étiez et vous reprend à bord après des années sans hésitations.
  • L'exigeant - Celui-là qui vous a demandé des efforts incroyables, vous a fait râler souvent mais qui a été franc et a osé vous dire ce que vous devriez changer pour vous améliorer. Celui qui vous a défié au-delà de vos limites et vous a soutenu peu importe les circonstances.  Celui que vous auriez bien plaqué au fond de la cale de temps à autre, mais à qui vous ne parvenez pas à en vouloir parce qu'il vous a respecté, donné du crédit et vous a fait grandir malgré vous. 
  • Le respectueux  - Celui-là qui ne fait pas de différence entre le mousse, le chef de quart, le commandant de bord ou le gabier. Celui qui traite son équipage de manière équitable et authentique. Celui qui complimente ou réprimande de manière indifférente selon le grade ou la position, sur les résultats et les comportements observés. Celui qui accepte les différences et en apprécie la richesse. 
  • L'inspirant - Celui-là qui a osé imaginer. Celui qui vous a convaincu de suivre ses rêves parfois un peu fous. Celui qui a pris soin de vous. Vous a consolé, écouté, rassuré. Celui qui vous a motivé pour affronter les grains et les vagues scélérates. Celui qui vous a appris et vous a appris à apprendre... Celui qui sait lâcher du lest et qui accepte de faire demi-tour lorsqu'il en est encore temps. Celui dont vous acceptez les défauts parce qu'ils le rendent humain et vrai.
  • Le Capitaine Courage - Celui-là qui a montré son courage en pleine tempête. Qui a reconnu ses erreurs avec humilité. Celui qui a su se montrer humain, juste et compréhensif. Celui qui vous a pardonné vos erreurs. Celui qui vous a poussé à continuer malgré la peur de la tempête. Celui qui a défendu ses hommes de bord par tous temps, même au détriment de sa propre position. Celui qui a trouvé le subtil équilibre entre le contrôle et la liberté de vos actes. Celui qui n'hésite pas à retrousser ses manches pour ferler une voile, nettoyer le pont ou monter dans les haubans en cas de besoin. Celui pour qui vous traverseriez les sept mers sans hésiter. Celui à qui vous voudriez ressembler plus tard si vous devenez un jour capitaine... 
" If you want to inspire, inspire yourself... " (F. Grisar/H. Looten)
© Photos – Wikipedia
La réalité de bord est, cela dit, bien plus floue et mélangée que les caricatures ci-avant. Et les capitaines que nous rencontrons ne sont souvent qu'un amalgame de ces divers points de vue. Cependant, c'est la composition et la répartition subtile entre ces divers éléments qui font d'eux le souvenir que nous en conservons, ainsi que le réalisme de l'image qu'ils ont d'eux-mêmes.

De la conserve à la haute mer
Alors, à tous les capitaines qui liront ce billet, je vous recommande chaudement un ouvrage hors des sillages battus : "De la conserve à la haute mer" (Filip Grisar & Han Looten, éditions Lannoo Campus).

Tout débute par l'aventure d'un dirigeant d'une conserverie familiate bretonne pour se poursuivre par une traversée en haute mer. Cela se lit vraiment comme un roman, aisément, avec plaisir. Pour une fois, une oeuvre qui ne parle ni des grandes théories psychédéliques ni des postulats des grands gourous des sciences humaines. Il s'agit là d'une belle allégorie pragmatique des défis auxquels sont confrontés tous les dirigeants, business (sail) men et capitaines de navires. Des plus petites barques aux plus gros mega-cargos. De leurs erreurs à leurs plus grands succès. Une leçon de vie simple et authentique. Un bon livre de chevet !
De la conserve à la haute mer, une vision rafraîchissante du leadership, revisitée avec le réalisme et l'humilité des business sailmen...
© Photos – F. Grisar/H. Looten
L'ouvrage se lit comme une lettre ouverte, une porte qui donne sur l'horizon et dont on choisit de passer ou de refermer. Une parenthèse-réflexion sur nos chemins à suivre, à condition d'être prêt à se questionner sur nos manières de faire ou sur la nécessité de lâcher prise à certains moments. Ceux qui y cherchent des réponses toutes faites, s'abstenir.  Bonne lecture !
Un excellent dimanche à tous !
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