Tout se fige soudainement dans un calme suspect. Le vent a baissé le ton. Les vagues ont cessé leurs injures, la pluie a remis ses larmes en poche. Le Maître des flots a rappelé ses serviteurs et s'en est retourné dans son antre marin. Une pétole irréelle. Même les cieux ont repris temporairement une couleur d'azur. Cependant les nuages d'encre menaçants ne pendent pas bien loin. Combien de temps cette période de grâce va-t-elle donc durer?
La mer et son caractère bouillonnant. Ses sautes d'humeur imprévisibles et ses accès de colère légendaires. Son franc-parler. Un bon coeur derrière ses apparences de rudesse. Le vent qui souffle et ne dit mot, pourtant. Il a beau hurler, jamais il ne se révèle. Une réserve à toute épreuve. Et pourtant, au fond de lui se cache une profonde tendresse. Le vent aussi et sa fâcheuse habitude de parcourir sans cesse le globe d'est en ouest, d'ouest en est, du nord au sud et du sud au nord. Il a la bougeotte. Pas moyen de le mettre en cage. Il a besoin de sa liberté. Sans elle, il se sent enfermé. Et cependant, toujours, il revient à la mer. Il ne peut s'en passer. Et ces deux-là s'aiment pourtant. Malgré les apparences de leur relation amour-haine, ils ont besoin l'un de l'autre. Mais aujourd'hui, la discussion s'est envenimée. Et les deux Titans se sont empoignés. Et m'ont allégrement désignée comme arbitre et confidente de leurs griefs. Et me voici à l'eau... Un bain glacé bien malgré moi. Sans gilet de sauvetage ni ligne de vie. Sans navire à proximité pour me sortir de ma prison humide et glacée.
Depuis des jours et des nuits, je suis balancée, retournée, brimballée par ces flots furieux, incontrôlables, haineux de désespoir. La mer s'est mise hors d'elle sous l'emprise du vent et de ses propos malheureux. Alors que je n'ai ni blessé ni même injurié cette mer qui me tient en son sein. Tout ce que je demande, c'est que ces eaux tempétueuses se calment enfin et retrouvent une certaine sérénité. Et qu'elles me laissent remonter à bord de mon navire. Les forces commencent tout doucement à me quitter. Et Dieu sait si je possède des capacités de résistance. Mon corps et mon esprit faiblissent. Je commence à ne plus rien sentir, épuisée de fatigue et de lassitude. Et la tentation se fait grande de cesser de me battre pour réconcilier les Titans. Cette accalmie inattendue dans la tempête est la bienvenue. Quelques heures de répit, enfin...
Me voici dans l'oeil du Cyclone. A moins que je me trouve tout simplement dans celui du Cyclope... A présent, je n'entends plus rien, sinon le silence. Un silence inquiétant de par son mutisme. Une pause dans le vacarme. Comme un coeur qui vient soudainement de cesser ses battements. Va-t-il recouvrer son rythme effréné? Le vent va-t-il reprendre sa litanie et ses mugissements lugubres? Les vagues vont-elles redevenir montagnes? Bon sang, cet intermède n'est-il donc qu'entracte? Ou puis-je enfin croire à la fin du spectacle de pugilat entre Eole et Neptune? Je rêve que cette période de rémission dure toujours... Qu'ils trouvent enfin un terrain d'entente, pour repartir sur de bonnes bases. Et que je sorte enfin de l'Oeil du Cyclone.
Je me souviens de ces moments de grand bonheur, lorsqu'Eole et Neptune trouvent l'harmonie. C'est alors que mon voilier glisse sur les vagues à cette allure magique en gonflant mes voiles comme les ailes d'un immense goéland qui plane au ras de l'eau. Je voudrais voler à nouveau bientôt en bateau...
" (...) J'ai vu tous les océans, leur bleu profond, la grisaille des tempêtes, les lagons émeraude et limpides. Mais ce soir, la mer est noire. (...) " (Cette nuit, la mer est noire, Florence Arthaud)
Bonne lecture de cette courte nouvelle d'une fabuleuse femme marin, qui nous a quitté trop tôt, mais qui reste dans nos mémoires comme un personnage avide de liberté, de mer et de découvertes; et qui a su aller jusqu'au bout de ses rêves.
Un an jour pour jour depuis la création de ce blog... Le temps file. Et je poursuis mon rêve d'écrivain marin... Sur ce, je vous souhaite un beau dimanche, sans nuages, orages, ni tempêtes!
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Le Livre de la Jungle, rien à voir avec la mer pour une fois... Et non... Mais un voyage tout de même... Un billet un peu différent...
La Jungle, je m'y promène chaque jour. Si, si, regardez d'un peu plus près autour de vous.
Au travail tout d'abord. Un patron jovial King Louie, qui se dit cool derrière une ambition dévorante soigneusement masquée? Mais avec qui on passe tout de même de sacrés bons moments! Ou ce superviseur ultra-discipliné qui prend ses grands airs de Colonel Hati et vous tape sur les nerfs avec sa manie de l'exactitude? A quoi bon arriver à temps? Les autres sont de toute manière toujours en retard... A moins que ce soit le collègue Kaa qui n'attend que le moment propice (celui où vous êtes plus vulnérable), pour retourner sa veste et usurper votre place en catimini? Et je ne vous parle même pas de Shere Khan, grand maître de la productivité, qui vous poursuit sans cesse et dont l'image ne cesse de hanter vos nuits blanches. A la maison. un petit d'homme qui ne cesse de réclamer pitance, attention et jeux. La nécessité de rénover l'habitation, organiser des week ends, des vacances, des obligations familiales, faire la cueillette, la chasse et autres activités de subsistance qui s'ajoutent à la charge de travail, déjà bien lourde, des activités professionnelles. Et l'impérieuse fierté de parvenir à tout mener de front. Pas question de laisser le petit d'homme sans activité, livré à sa seule imagination: il risquerait de s'ennuyer, ou pire de régresser dans son équilibre mental. Aujourd'hui, il faut lui faire faire du sport de compétition, des arts, du théâtre et des activités sociales. S'essayer à de nouvelles disciplines. Et de préférence, tout cela la même semaine... Surtout ne pas verser dans l'oisiveté. Les générations d'aujourd'hui sont devenues incroyablement multi-fonctionnelles, poussées vers toujours plus. Non plus des petits d'hommes, mais des petits d'hyper-hommes.
Evoluer seul dans la Jungle? Et si les singes enlevaient le petit d'homme? Et si Kaa l'envoûtait par ses paroles sussureuses? Et si les vautours l'incitaient vers de sombres occupations? Grands Dieux... Surtout ne pas le laisser dans leurs griffes. L'accompagner partout et à tout moment. Et, finalement, il compte de toute manière sur vous pour l'amener à tous ses rendez-vous.
Tout d'abord ce besoin pressant de perfection... Ou du moins de paraître parfait. Et de prouver qu'on est à même de tout faire... Impossible! Superman (et Superwoman) n'existe que dans les récits de Marvel. Désolée de vous décevoir... Dans la Jungle, chacun ne peut que trouver son propre chemin, plus ou moins sinueux, avec des trébuchements, des erreurs de route et des pierres dans les sandales. Il est irréaliste de penser que l'on puisse traverser la Jungle en ligne droite et sans salir ses vêtements... La perfection n'est pas de ce monde.
Ensuite les récents évènements sociétaux qui minent le sentiment de sécurité dans des lieux publics, que ce soit à cause du trafic, des attentats, des malfrats, de la drogue, des tentations sociales ou encore simplement de la météo. Et qui nous poussent à nous replier sur nous mêmes, sur-protéger et oublier que pour grandir, il faut obligatoirement passer par des erreurs, que ce soient les nôtres ou celles de nos jeunes. Notre Jungle s'avère un monde de contradictions: nous désirons faire des générations futures des hommes parfaits en leur imposant une pression de la réussite. Et en parallèle, la société d'aujourd'hui se retrouve tirée par le bas en termes d'éducation et de connaissances alors que le monde technologique avance à toute allure. Quelle dichotomie renversante....
Des récits comme celui-là, j'en entends des dizaines autour de moi. Le Shere Khan du siècle: le Burn-out. Un mal insidieux. Qu'on ne voit généralement pas arriver. Mais qui frappe sans pitié ceux qui n'ont pas pris un peu de distance par rapport au rythme éffréné de la Jungle. Où que vous alliez, vous retrouverez une autre Jungle. Elle portera un autre nom, avec d'autres hôtes, mais restera Jungle tout de même. Et pourtant, il est tout à fait possible d'y trouver un équilibre de vie, à condition de respecter quelques règles simples et ne pas tenter d'attraper trois lianes à la fois pour avancer. Et heureusement, la Jungle compte également des Baloo, Akela et Bagheera, pour remettre quelque peu de pondération dans tout cela. Il suffit d'accepter de les écouter de temps à autre.
"A quoi bon être un homme, se dit-il, si l'on ne comprend pas le langage des hommes? "
Dans ma Jungle à moi, veille toujours quelqu'un sur moi. Que ce soit un Baloo qui me rend la joie de vivre et des moments de légèreté où la pression se relâche, autour d'un bon repas, une partie de rires ou de musique... Un Bagheera ou un Akela qui me remettent sur le droit chemin lorsque mon coeur ou ma raison faiblissent. Ou encore une Raksha qui m'ouvre l'accès à la meute lorsque je me sens seule et me prodigue réconfort et tendresse. Homme parmi les bêtes. Parfois, je ne comprends plus les hommes. Et dans ces moments-là, il faut au petit d'homme une jolie villageoise pour lui rendre l'envie de comprendre les hommes... Et faire l'effort d'apprendre ou de réapprendre leur language.
Alors, ne laissez pas la Jungle prendre possession de votre vie. Profitez de sa beauté sauvage sans vous laisser emporter par ses dangers. Et si vous vous perdez au détour d'un chemin, appelez vos veilleurs à l'aide. Il y en aura toujours au moins un pour vous sortir d'affaire et vous ramener au village des hommes...
Ici une photo de quelques uns de mes Baloo, Bagheera et Raksha à moi...
Je t'ai attendu durant de longues heures. Le coeur battant. Les mains tremblantes. Dans la froidure et la bise glaciale. En silence. Je suis restée les yeux rivés sur l'horizon en espérant. Ce ciel plein, aux coloris particuliers virant vers l'orangé sombre, annonçant ta venue. Les hommes de science avaient annoncé ton arrivée à l' endroit où je me trouvais. Tu as dû emprunter un autre itinéraire, une autre route. Peut-être es-tu passé à quelques lieues de moi sans que je ne le remarque. Je n'ai pas croisé ton sillage cette semaine... Et mon coeur reste vide...
Où donc sont passées les milliers d'étoiles étincelantes de ton regard? Ta beauté glacée. Ta marche silencieuse et posée, un peu claudiquante, erratique parfois. Ta chevelure argentée. Les éphélides flocons de ton visage. Et ta silhouette d'ange aux grandes ailes dont l'étreinte peut s'avérer tellement douce malgré ton masque de froideur. Où donc est resté cet émerveillement que tu as le don me de prodiguer à chacune de tes arrivées? Tel un enfant qui t'aperçoit pour la première fois. Et la félicité de mon coeur à la vision de ce paysage de rêve que tu ériges autour de moi à chacune de tes apparitions. Tu ne fais jamais que passer en coup de vent... D'ailleurs, jamais tu ne t'attardes, pour toujours repartir en t'enfuyant, prétexant être attendu ailleurs. Comme si tu avais crainte qu'en restant, ton hôte ne fasse fondre ton coeur de glace? Tu me manques... On annonce ton éventuel retour dans les mois qui viennent. Mais peut-être aurais-je, moi, alors, déjà rejoint quelqu'été lors de ton prochain passage et devrais-je alors attendre la fin des saisons pour que nos chemins se croisent à nouveau. Et Dieu que l'année me semblera longue alors... Et, grands dieux, si... Si tu ne revenais pas? Que ferais-je sans toi? ...
Qui dit mer, dit eau. Qui dit eau, dit glace. Et qui dit glace, dit neige... Et la boucle est bouclée. Roi des Neiges, Bonhomme de poudre, or blanc, flocons étoilés, glaces bleutées et étendues immaculées... Quoi de mieux pour me faire me sentir dans mon élément. Fille des Hautes Fagnes... Et de la neige... Et vous savez entre-temps déjà que je suis amoureuse des contrées du Nord.
Bien entendu, je rêve de neige en mer, à la voile... La Patagonie, le Grand Sud, l'Antarctique, l'Islande, le Groënland, l'Alaska, le Canada... Et en premier lieu, le reste de la Scandinavie, le Cap Nord et ses aurores boréales. Un must absolu dans ma liste de souhaits... Mais, je dois être patiente et gagner encore de l'expérience de marin avant d'être prête à affronter ces mers hostiles. Et puis, reste également encore à convaincre mon entourage, qui lui ne rêve que de soleil, d'eaux turquoises et de sable bouillant...
" (...) Le pont du voilier est totalement couvert de givre. Les écoutes et les haubants ressemblent à ces fils de toiles d’araignée cristallins lors des matins d’automne. Le gel semble avoir figé le gréement dans un écrin d’argent. J’avance sans bruit dans l’onde glacée. La mer reflète la teinte du ciel. A l’horizon, on dirait qu’elle brûle, en feu sous le vermillon et l’orangé du soleil qui monte. Mes pensées s’envolent. La navigation en solo me procure un sentiment d’extase unique. Les mauvaises langues diront que c’est mon plaisir solitaire. Et quelque part, ils ont raison : l’émotion monte et s’accentue, pour devenir fabuleusement forte et suscite en moi une intense sensation de jouissance. J’explose littéralement de bonheur à l’idée de retrouver cette Autre Mer. Suis-je arrivé au Ciel ? Est-ce donc cela le Paradis ? Un sentiment indescriptible de sérénité et de bonheur profond me parcourt de la tête aux pieds. Je voudrais demeurer ainsi à jamais, les mains sur la barre à roue, dans cet univers prodigieux, le regard perdu dans la splendeur glacée du paysage. (...) " (L'Autre Mer, Perwann Maren)
Mon idée d'une soirée d'hiver réussie : à la nuit tombante, une bonne discussion au coin du feu ouvert crépitant de bûches, bien enveloppée dans une douillette couverture, vêtements confortables et grosses chaussettes de laine. Lumières tamisées et chandelles, agrémentées d'une boisson agréable, d'un bon disque et d'une compagnie aimée. Et en prime, le chat ronronnant sur les genoux (ou/et le chien qui ronflonne d'aise à vos côtés). Bref: ce que les hommes du Nord nomment "le Hygge", la recette danoise du bonheur... (voir l'article inséré en hyperlink). Tout un mode de vie... Une philosophie qui invite à prendre soin de soi, en toute simplicité, pour recharger ses batteries et faire le plein de courage pour affronter les attaques du froid et de l'obscurité (ou tout simplement de la vie et de ses coups durs). Les Suédois l'appellent 'Mys", les Français "Cocooning", les Allemand "Gemütlichkeit", les Anglo-Saxons "Cosyness"... Un mélange de l'agréable, de l'intime, du confort et du douillet. Impossible à traduire par un seul adjectif. Mais, c'est bien évidemment le terme danois que je préfère ;-) ... Bref, un moment d'apaisement et de bonheur simple.
" (...) The snow glows white on the mountain tonight. Not a footprint to be seen. A kingdom of isolation, and it looks like I'm the Queen. (...) "
The wind is howling like this swirling storm inside. Couldn't keep it in. Heaven knows I've tried. Don't let them in, don't let them see. Be the good girl you always have to be. Conceal, don't feel, don't let them know. Well now they know.
Tout comme la reine de ce conte, il en faut fréquemment du courage pour être soi-même. Pour oser montrer sa vraie nature, avec ses imperfections et ses faiblesses. Et bien souvent en marge de l'éducation, des conventions, des normes, des opinions de ceux qu'on aime ou qu'on aime moins. Mais, là réside la réelle beauté d'une personne. La mer ne délivre-t-elle point ses plus magnifiques secrets que lorsqu'on accepte ses dangers, ses profondeurs et les peurs qu'elle génére inévitablement? La neige et la glace recèlent bien plus que le froid qu'elles génèrent. Elles peuvent dévoiler des merveilles à qui veut bien faire fi de leur températures négatives et leur morsure glaçante.
Les Inuits n'ont-ils d'ailleurs point plus de cinquante mots qui décrivent la neige? Alors, je terminerai ce billet par deux termes de cette langue qui me charme l'oreille : Aneo", ce qui signifie "la neige eau "... et "Qanniq ", ou "neige qui tombe"... Que ce joyau hivernal vous porte bonne fortune et vous fasse rêver comme moi, lorsque le Roi des Neiges daignera traverser vos contrées et venir vous saluer... " (...) La situation se dégrade toujours. Les détritus forment désormais une nappe compacte qui ralentit le bateau. Elle devient si épaisse que j'ai l'impression que je pourrais marcher dessus! Cette bouillie infâme est composée de cartons détrempés, de débris de bois en décomposition, de fragments de plastique de toutes tailles, d'un mélange indescriptible d'ordures flottantes et d'une multitude d'objets plus ou moins indentifiables. Des restes de pneus, de vieilles chaussures usées, des lambeaux de vêtements, des claviers d'ordinateurs, des jouets en plastique, des bouteilles en verre, des bidons en fer rouillé... Une vitrine complète de notre société de consommation. (...) " (Comme un albatros, Pierre-Yves Touzot)
Du plastique, encore et toujours du plastique... Des bouteilles, des flacons, des sachets, des mètres de plastique à n'en plus finir... Ces polymères synthétiques ou artificiels s'inflitrent partout: dans les maisons, les magasins, les rues, jusqu'à dans... la mer...
Les océans sont peuplés de millions de créatures merveilleuses, ou effrayantes... Mais les plus terrifiantes ces dernières années sont celles qui sont en train de conquérir les mers de manière exponentielle: les déchets...
Il suffit de vous promener sur une plage. A mieux y regarder, vous finirez souvent par y découvrir au milieu des algues et coquillages, quelques morceaux de pvc, sachets plastiques, restes de filets de pêche ou autres détritus patibulaires... Malgré les efforts de nos garde-côtes, le mal est bien ancré... Nos mers sont polluées...
Je vous passe les images d'animaux marins pris au piège par des objets flottants. Ces images me sont tout simplement insoutenables... Et les plus dangereuses sont encore les mini-particules de plastique qui, désagrégées, se retrouvent dans l'estomac de ces innocentes victimes de la consommation de l'homme, puis indirectement des nôtres...
Les participants au dernier Vendée Globe en ont malheureusement fait les frais... Que ce soit Alex Thomson, Roberto Attanasio, Vincent Riou, ou dernièrement Kito de Pavant, tous ces navigateurs ont été confrontés à une rencontre malveillante avec un OFNI (Objet Flottant Non Identifié), qui, pour les trois derniers, a malencontreusement mis fin à leur navigation ou à leurs ambitions de victoire de cette course mythique, heureusement sans blessés. Sans parler de ces fameux conteneurs, tombés d'un megatonner, qui décident soudain de se transformer en navires fous sans capitaine...
Combien de fois en voilier, n'ai-je aperçu un bidon, un sac ou encore une épave de flotteur oscillant au gré des vagues et du vent. Et à chaque fois, nous tentons de récupérer cet intrus à bord pour lui rendre la place à laquelle il appartient: la poubelle. Je dis, sa place, la poubelle... Et pourtant, peut-être ai-je tort... En réalité, il serait tellement plus bénéfique à notre vieille terre de pouvoir retransformer ces objets et leur donner une seconde, troisième, quatrième vie et plus.
J'ai la chance de travailler actuellement pour un client spécialisé dans la collecte, la récupération et la tranformation de déchets. Vous savez, les camions-poubelles. Pas très sexy comme business à première vue. Et bien, détrompez-vous! Depuis lors, je ne m'énerve plus derrière un camion d'éboueurs, qui m'oblige à apprendre la patience sur la route. Respect pour ces hommes qui nous débarassent des ordures qui nous incommodent et mettent tout en oeuvre pour les recycler.
Levi's et Aquafil créent des jeans tissés à partir de filets de pêche. Algopak, une petite société à St Malo, met au point des matières plastiques (dont des sacs) au départ d'algues, et dès lors 100% biodégradables. Adidas développe des chaussures de sport aux semelles faites de déchets plastiques issus de l'océan. Le Seabin project: des surfers australiens inventent une machine à nettoyer les marinas. Ou encore, Boyan Sat, un étudiant néerlandais réalise un système de filtrage des océans. Je vous invite à lire quelques articles concernant ces inventions formidables qui constituent un pas vers un monde plus propre.
Si la vue d'un individu sans scrupules jetant un détritus dans la nature environnante me met hors de moi et me choque profondément, il y a encore du pain sur la planche pour vivre vraiment "autrement"...
En effet, changer nos habitudes requiert de la force (entre autres, de caractère), tout comme nos Benoît Brise Mer... Cela demande également de la volonté, de la ténacité et du temps... De la place aussi... Remplacer ses bouteilles de plastique par du verre et emmagasiner trois bacs séparés de tri à ordures n'est pas donné à tout le monde, surtout si votre appartement fait 50m carrés, sans terrasse ni cave. Transporter vos caisses en carton sous la pluie battante au lieu de bacs pvc ou encore emballer vos aliments dans du papier plutôt que du film étirable plastique n'est pas une évidence. Pas aisé non plus lorsqu'il vous faut trimbaler 15 litres de boissons dans des bouteilles en verre pour le barbecue avec les voisins. Tout comme notre petit Benoît, bonjour les muscles... Je pourrais vous trouver mille excuses pour ne pas modifier nos pratiques de consommation... Alors, commençons par des petites choses comme reprendre un sac en toile réutilisable pour faire nos courses. Et au lieu d'acheter des produits emballés, les produits frais, locaux, représentent une alternative tout à fait intéressante: le fermier du coin, le voisin qui élève des poules, le marché local, ou encore le potager si vous vous sentez les doigts verts! Mais si, j'éprouve un réel plaisir à me balader au marché pour y faire mes emplettes: des légumes frais, de qualité, et pas chers, pour cela il faut... du temps! Et c'est presque toujours le manque de temps qui me fait retomber dans mes mauvaises habitudes... Il est tellement plus aisé de passer une seule fois par semaine au magasin acheter des denrées emballées et qui tiendront quelques jours dans le frigo, surtout avec un agenda particulièrement chargé. Il est tellement plus simple de prendre un sachet plastique pour emballer des victuailles car il ne perce pas et ne pèse quasiment rien... Il est tellement plus aisé de jeter toutes ses ordures dans la même poubelle plutôt que de prendre la peine de les trier. Heureusement, la prise de conscience des populations en Europe débute peu à peu et des pratiques plus écologiques trouvent tout doucement leur place dans nos ménages. Certaines nations y mettent d'ailleurs un point d'honneur depuis quelques années déjà (Scandinavie, Allemagne, Autriche...).
Je profite de ce billet pour vous recommander chaudement un excellent roman sur ce sujet. Les amoureux de l'environnement, de la voile et de la mer adoreront: "Comme un albatros", de Pierre-Yves Touzot, éditions La Découvrance.
Alors, j'espère vous avoir convaincus de poursuivre les efforts de ce monde pour contribuer un peu plus à une mer plus propre... Et à devenir à votre tour, si vous ne l'êtes pas déjà, de charmants Benoît Brise Mer... (avec ou sans le béret basque ;-)).
Ce billet nous emmène dans un sujet autant banal que nécessaire: notre besoin de... sommeil.
Dodo, sieste, siesta, dutje, nap, méridienne, repos, ronflette, roupillette, roupillon, somme, sommeil... Autant de mots pour définir un et même concept: celui de prendre du temps pour recharger ses batteries, revigorer son corps, apaiser son esprit et faire emplette d'énergie.
Il est vrai que chaque être vivant ressent ce besoin différemment: selon sa nature, son âge, son biorythme, son contexte ou tout simplement ses envies. Il y a ceux qui ont besoin de quelques heures de repos seulement (les hommes d'affaires, les dirigeants, les hommes politiques, les grands sportifs...) - je les envie! - et puis ceux à qui huit petites heures de sommeil ne suffisent même pas. Il y a ceux du matin et ceux du soir. Quant à moi, ceux qui me côtoient l'auront remarqué, le matin, ma petite horloge biologique tourne au ralenti. Un vrai diesel. Ah, combien de choses pourrais-je donc faire dans ma vie s'il ne me fallait pas dormir... On peut rêver!
Il y a ceux qui dorment par nécessité, juste pas trop, juste pas trop peu. Il s'agit là de la majorité des êtres vivants. De la gent humaine ou animale, ils dorment lorsque leur corps leur intime qu'il est temps d'aller piquer un somme. Certains en font un art de vivre, qu'ils perfectionnent sans cesse (les chats, paresseux, phoques, loirs, marmottes et autres... ) et cela parfois dans des positions des plus insolites. Une véritable histoire à dormir debout!
Ronfler, c'est dormir tout haut. (Jules Renard)
D'autres en font un grand art musical (grand-pères, pères, époux et autres compagnons champions des ronflements) et excellent dans la pratique instrumentale de leur appendice nasal (même parfois agrémenté de vocalises chez certains). Ma famille compte d'ailleurs de réels virtuoses dans cette discipline, et cela depuis quelques générations!
Mais là où certains battent tous les records, c'est bien en navigation... Une des qualités d'un marin est bien sa capacité à faire la sieste à n'importe quel endroit et quel moment! Que ce soit dans sa bannette, un hamac, sur le pont ou encore même assis à la barre. Il est vital pour un voileux de pouvoir se reposer aux périodes où les conditions météorologiques et son environnement lui permettent de se reposer sans danger. Un moment de pétole, un long bord, une traversée un peu plus calme. La beauté d'une équipe, c'est cela aussi: permettre aux autres de se reposer chacun à son tour, sous l'oeil bienveillant du veilleur.
L'organisation de quarts de nuits (ou de jour) relève d'une grande importance à bord. Que les petits sommes soient de vingt minutes ou moins, ou carrément de deux heures. Mais l'essentiel réside dans la capacité de pouvoir se réveiller pour une urgence et de parvenir à se rendormir aussitôt. Les pilotes de ligne souligneront ce même besoin dans un cockpit (Si, si..., je tiens cette information de bonne source!). Il est vrai, en lieu de pyjama douillet et bonnet de nuit, les marins somnolent la plupart du temps en combinaison de voile et bonnet de néoprène... Et pour des transats en solitaire, l'art du sommeil par petits bouts (ou carrément le micro-sommeil) devient tout simplement une question de survie. Dans tous les cas, le sommeil sur demande et dans n'importe quelle position n'est décidément pas mon fort (les longs voyages en avion me le prouvent à chaque fois). Ce qui me désole car cela limite quelque peu les possibilités de ma passion pour la voile. Mais je m'applique de mon mieux à apprendre la maîtrise de l'art du Marchand de Sable...
Le manque de sommeil peut s'avérer dévastateur. Et si l'on peut résister sur l'adrénaline durant quelque temps, il y a un moment où le corps et l'esprit ne tiennent plus. Je me dis d'ailleurs que ces gardes immobiles de Buckingham palace doivent parfois dormir tout habillés, debout devant leur abri de sentinelle, soit les yeux ouverts, soit leurs paupières closes habilement masquées par leur énorme couvre-chef de fourrure. Souvenez-vous de cette époque de notre fringante jeunesse, où quelques nuits blanches nous faisaient rire... Inutile de vous dire que mes dernières nuits sans sommeil me disent clairement que l'époque de ces vingt ans-là est révolue depuis longtemps pour moi... Enfin, il paraît qu'à partir d'un certain âge, l'on a besoin de moins de dodos... Tout n'est donc pas perdu!
Dormir en musique:
Du sommeil à mon sommeil - Je rêve tout un long jour à la nuit qui me ramène enfin. Enfin, le sommeil, Le rêve et ses merveilles , où de grands oiseaux blancs tournoient lentement. Oh, regardez : il neige de grands oiseaux de neige. Et de fatigue en fatigue, Emportée, je navigue. Oh, ne m'éveillez pas. Des milliers d'oiseaux de lune se posent sur la dune. Ne les effrayez pas. Oh, laissez, laissez-moi dormir, mes oiseaux pour escorte. Je vais, la fatigue me porte. Plus loin, plus loin. Vers le silence, silence, silence. De fleurs géantes, Du sable d'ambre. Il neige des plumes. D'oiseaux de lune. Un désert blanc, Un continent, Et puis plus loin, Si loin, la mer. Du sommeil à mon sommeil. Je guette tout un long jour. Le rêve. Je rêve, Je rêve... (Du Sommeil à mon Sommeil, Barbara)
Voici quelques chansons sur le thème du sommeil que j'apprécie en particulier. Textes absolument à découvrir, celui de Lynda Lemay étant particulièrement savoureux...
" (...) Son étreinte est douce. L’homme quitte lentement les bras de Morphée pour se glisser dans ceux de la jeune femme. Il se laisse bercer (...) " (L'Autre Mer, Perwann Maren)
Enfin, pour moi, le sommeil, c'est aussi un moment de rêve, où tous les désirs sont permis, en sons, couleurs et lumières. Un moment de tendresse, de chaleur bien calé sous l'édredon en hiver. Un moment de sérénité, câlinerie ou de passion, que ce soit dans les bras de Morphée ou ceux d'un être aimé. Un moment protecteur au creux d'une large épaule. Un moment de bien-être que je voudrais durer plus longtemps lorsque le réveil sonne. C'est un droit que je voudrais accessible à tous: un vrai lit, bien au chaud pour une bonne nuit de sommeil. Et non sous un pont, à même le sol, dans le froidure et le gel... Bref: si vous souffrez d'insomnies parfois, souvenez-vous de ce dernier point: dormir, à l'abri et au confort de surcroît, est un privilège. Et chacun devrait pouvoir jouir d'une telle entrée vers les rêves...
Sur ce, je m'en vais rejoindre mon lit douillet... Bonne nuit à tous! Chaque rêve qui réussit est un accomplissement du désir de dormir. (Sigmund Freud)
L'heure du jusant. Une bonne brise. Le froid piquant sur mes joues. La mer est basse. Je marche sur le sable. Mes pas s'enfoncent en silence dans ce tapis moëlleux. Les vagues roucoulent au loin. Je passe mes doigts dans ce sol si doux au toucher. Des milliers de petits points dorés qui roulent sous mes phalanges engourdies par le froid. Au loin, quelques dunes aux allures de hippies, coiffées d'herbes verdoyantes en bataille.
Le Westhoek: Nieuwpoort, Oostduinkerke, Koksijde, La Panne, jusqu'à Dunkerke. Ma Mer du Nord de prédilection. Une partie de la côte belge où je me retrouve avec moi-même. Sa mystérieuse Abbaye des Dunes. Malgré ses digues de buildings sans esthétique, cette région du littoral me charme par ses quelques dunes où il fait bon se refuger à l'abri du vent ou des regards pour un instant de bonheur, ses brises-lames qui s'enfoncent allègrement dans les flots écumeux et ses immenses plages gris-roses à marée basse, qui prennent un doux bain de lumière face aux couleurs du soleil couchant.
Le sable, un élément magique aux origines, propriétés et pouvoirs fabuleux une fois combiné aux forces de la nature.
Kaleïdoscope de Coloris
Un matériau issu de la désagrégation d'autres roches et dont la composition peut révéler jusqu'à 180 minéraux différents (quartz, micas, feldspaths), de silice, ainsi que des débris calcaires de coquillage et de corail, tout cela en fonction de l'endroit où il se forme. Si un seul grain de sable peut, à priori, paraître tout à fait insignifiant vu la petitesse de sa taille, une fois sous le microscope, il nous révèle un véritable festival de teintes.
Sculpteur dans l'Âme
Sa légèreté lui permet de changer de forme à la guise du vent et de l'eau qui le charrient. Jamais il ne conserve le même aspect. Il permute de silhouette à chaque bruissement des vagues, à chaque murmure du vent. De loin, une plage semble la même dans son ensemble. Mais, en réalité, elle se meut constamment. Ses formes se modifient. Un jour elle n'est que montagnes dorées, le second, elle a troqué ses sommets pour de rosâtres collines aux douces courbes, le troisième, elle est redevenue plat pays aux teintes d'acier. Sa longueur varie selon les marées, sa couleur se métamorphose en fonction des sédiments, de l'heure du jour et du flux marin.
Le sable dessine, sculpte et modèle des paysages et créatures fantastiques à l'existence éphémère. D'ailleurs, les hommes en ont fait un art: la sculpture sur sable, avec des résultats assez étonnants (voir le festival de sculpture sur sable d'Oostende, http://www.zandsculpturen.be). Si certains construisent des châteaux, d'autres préfèrent s'inspirer d'autres modèles... Dans ma famille, nous avions opté pour des Bouddhas... (très zen! ).
Et parfois, le temps et les éléments les rendent immortels sous la forme de sublimes fleurs pétrifiées: les Roses des Sables. Le mythe prétend que ces dernières portent bonheur...
Magicien Mutan
Non content de se transformer en oeuvres d'art, le grain de sable possède cette capacité tout simplement ensorcelante de pouvoir se rendre totalement invisible! Et oui, à travers un savant mélange dans la marmite d'un maître verrier, et chauffé à plus de trois mille degrés celsius, notre petit grain de silice se transformera en verre... Une opération qui m'époustoufle à chaque fois. J'ai eu l'incroyable chance d'aller à plusieurs reprises dans les usines de production d'un de mes clients fabricants de verre. On m'a même accordé l'insigne honneur d'une visite de l'intérieur d'un nouveau four avant son tout premier allumage, Le "craquage de l'allumette", comme ils disent... Un évènement comportant un rituel solennel, car il n'a lieu que tous les vingt ou vingt cinq ans environ. (Merci aux ingénieurs d'AGC de m'avoir accordé ce privilège normalement réservé aux seuls initiés). Imaginez-vous un immense silot d'où coule le sable, qui déverse son précieux contenu dans un four de voûtes réfractaires, aux allures de cathédrale de briques. Des hommes en combinaison d'astronaute pour manier les outils incandescents. Une ligne de production qui passe du rouge vif du sable en fusion, sur un lit d'étain en perpétuel mouvement, pour se refroidir peu à peu et devenir solide et transparent. Un procédé tout simplement magique... Si vous avez un jour l'occasion d'aller visiter tel atelier, je vous le recommande vivement!
Grand Voyageur
Sa légèreté permet non seulement au sable de changer de forme à la guise du vent et de l'eau qui le charrient., mais elle lui octroie également le statut de Globe-Trotter. Pour ce faire, le sable s'est trouvé deux alliés de taille: la mer et le vent! Et ce dernier l'emmène à travers le monde, en quelques souffles seulement. D'ailleurs, il lui arrive de venir directement des grands déserts et de traverser l'océan pour rejoindre l'Europe. Si ma passion pour la mer et la navigation n'a pas de limites, je pense un jour me laisser envoûter par l'attrait des déserts. Ceci manque encore à ma liste de voyages (il est temps que j'y remédie...). Alors, ici quelques images de ces endroits fabuleux, prises ici par un autre Globe-Trotter cher à mon coeur (et excellent photographe - merci oncle Armand!). Si vous aimez ces clichés, allez donc jeter un coup d'oeil à l'onglet rêves en images/portraits d'artistes (http://www.revesdemarins.com/portraits-dartistes.html). Un artiste à découvrir sans modération!
Mille Sablords!
Comme toute chose passionnante, le sable, possède également certains pouvoirs incontrôlables et donc passablement inquiétants. Les sautes d'humeur d'Eole sur terre et notamment dans le désert, sont pratiquement tout autant à craindre sur terre que celles de Neptune en mer. Une tempête de sable ne laisse personne indifférent... Aux abris! Le temps compté, qui passe et ne revient jamais, représenté par le fameux sablier, comporte lui aussi quelque chose d'indomptable. Un banc de sable mal placé (ou mal repéré) peut ainsi donner quelque fil à retordre aux marins. Vive l'échouage si vous aviez tout simplement omis de regarder correctement la carte, de vérifier l'horaire des marées et de tenir à l'oeil le loch de profondeur, même à un endroit que vous connaissez comme votre poche... Mille Sablords! Dans une bien moindre mesure, le petit grain de sable qui a soudain décidé de s'installer comfortablement dans votre pupille ou dans une de vos dents, même si relativement inoffensif, peut s'avérer un passager clandestin dont vous vous passerez aisément. Bref: petit mais costaud! Il mérite donc notre attention!
Grain de Sable. Grain de Sel.
Grain de Ciel. Grain d'Espoir. Sable, sand, Sand, zand, sabbia... Sa traduction se ressemble dans de nombreuses langues européennes. En danois (et vous savez à présent que cette langue m'est chère), le mot "sand" signifie également "vrai". Une raison de plus qui rend ce matériau attirant à mes yeux... Enfin, pour moi, le grain de sable, c'est aussi ce petit détail imprévu, ce petit geste inattendu, ces quelques mots inespérés qui me rendent l'espoir et ma confiance en moi lorsque mes ciels sont sombres ou lorsque je doute de moi-même. Ces attentions qui me prouvent que, malgré les apparences, j'existe pour d'autres. Comme cet ancien collègue retraité depuis belle lurette, qui se souvient de la date de votre anniversaire. Comme cet automobiliste, qui ouvre sa fenêtre pour vous souhaiter bon courage alors que vous travaillez dehors dans la pluie battante. Comme cet inconnu en rue, qui vous accoste simplement pour vous dire que vous avez un sourire charmant... Et j'espère de tout coeur récolter et offrir encore de nombreux grains de sable de ce genre dans ma vie... Alors, la prochaine fois que vous verrez des grains de sable, regardez-les avec un regard nouveau et pensez à ce petit billet... Bonne fin de WE! |
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August 2023
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