En ce dimanche de fête, quelques jolies filles ont malgré tout bravé les vilains microbes et trouvé le moyen de venir de Rome pour venir délivrer de précieux colis dans nos jardins ou devant nos portiques. Alors, je vous ai pondu un petit billet en leur honneur ce WE.
Femmes d’airain
Elles se prénomment Marie, Anne-Geneviève, Bertha ou encore même Denis, Marcel, Étienne, Maurice, Emmanuel ou Ben... Elles portent le patronyme de saints patrons, bienfaiteurs, anges ou de leur créateur. A l’époque médiévale chrétienne, elles recevaient un baptême avec un parrain ou une marraine et une bénédiction en bonne et due forme pour lesquelles elles étaient même vêtues de robes, aspergées d’eau bénite, puis ointes d’huile sainte. On les trouve partout au monde et virtuellement dans toutes les religions. Elles ne font pas de politique. Elles existent depuis la nuit des temps, depuis que l’homme a appris à durcir l’argile à l’aide du feu.
Femmes d’airain, fer, cuivre, bronze ou laiton, elles se parent parfois même d’argent, d’or, de porcelaine ou de cristal. Elles portent une robe taille extra small à extra large, de quelques grammes à plusieurs centaines de tonnes (la « Tsar Kolokol » avec ses 200 tonnes, fondue à St Petersbug). Certaines sont des solitaires, d’autres aiment la compagnie de groupe. Mais toutes possèdent une et même qualité : elles chantent merveilleusement bien, du soprano à la basse. Du tintinnabule au gong. Et leur son enchanteur résonne dans toutes les têtes. Quel beau métier que celui de carillonneur...
© Photos – Rêvesdemarins (croisée au port de Cowes) - Wikipedia
Grandes voyageuses
Sur les bateaux, les cloches sont appelées cloches de bord ou de marine. Elles portent le nom du navire, la date de construction et parfois celui de son constructeur. Avant la mise en place de lentille de Fresnel, la navigation nocturne côtière et fluviale était guidée par des cloches. Elle est encore utilisée aujourd'hui sur des navires de plus de 20m de long, le plus couramment pour transmettre l'information concernant le nombre de maillons de chaîne de mouillage à l'eau, ou de signaler que l'ancre a bougé. Elle peut se prouver utile par temps de brouillard également. On les retrouve aussi sur certaines bouées.
Durant des siècles, les dames de fer avaient ainsi pour mission de sonner l’alarme (tocsin, glas), de donner l’avertissement (clochettes des lépreux, conciergerie, cloche du repas, sonnaille des bêtes d’élevage pour les repérer dans le brouillard... ), de célébrer les événements et cérémonies (matines, mariages, baptêmes, enterrements... ) et bien entendu, de ponctuer le passage du temps (comme les Suisses qui sonnent toutes les demi-heures, au grand plaisir de ceux qui logent près de leur clochers et ont le sommeil léger ;-)). Mais avant tout, nos demoiselles des campaniles ont toujours eu pour vocation de rassembler les hommes, de les protéger, peu importe leurs origines et leurs différences. Il en est de même pour les cloches romaines qui, inlassablement, siècle après siècle, quittent la ville sainte pour parcourir le monde et y déposer leur présent Pascal, en signe de printemps, de renouveau et d’espoir. Et là où les cloches ne peuvent passer, ce sont les lapins qui se chargent de cette mission à leur place. Et cette année, elles n’ont pas manqué à leur tradition.
Je vous souhaite une très heureuse fête de Pâques si vous la célébrez. Et si ce n’est pas le cas, c’est toujours une bonne excuse pour déguster quelques petits œufs en chocolat (attention à la crise de foie...) ! Un excellent dimanche à tous.
0 Comments
Leave a Reply. |
AuteurArchives
August 2023
Catégories
All
Suivez Rêves de Marins sur Twitter
|