La voile, une activité passionnante, mais coûteuse lorsque l’on souhaite en vivre. Sans le soutien financier d’un portefeuille bien garni, faire de la voile son métier demeure souvent une utopie. Les coûts d’entretien, de réparation et de transformation d’un voilier (même lorsqu’on exécute la plupart des travaux soi-même) dépassent fréquemment de bien loin les limites de la tirelire.
Restent alors plusieurs solutions.
La quête sans fin
Les voileux n’en ont jamais eu fini de poursuivre leur quête de mécènes. Toutes les grandes compétitions de voile le démontrent aujourd’hui plus que jamais. Au point que les journalistes en réfèrent au nom du sponsor plutôt que celui du bateau ou de son skipper. Ainsi Alex Thomson est devenu Hugo Boss, Tanguy De Lamotte - Initiatives Coeur ou encore Ben Ainslie - Emirates, Jaguar Land Rover ou Ineos (les sponsors ont varié selon les récents besoins du portefeuille)... Seuls les très grands sont demeurés immuablement dans l'histoire de la voile des héros qu'on appelle seulement par leur nom : Eric Tabarly, Robin Knox Johnston, Bernard Moitessier ou encore Ellen Mc Arthur...
Cela passe ou ça casse
Evidemment, les budgets nécessaires pour entretenir une écurie de voile sont gigantesques. Surtout lorsque l'on joue dans la ligue des Titans (Foilers, Trimarans, Ultims... ). D'ailleurs les sponsors sont souvent eux-mêmes des monstres financiers du monde économique et de l'industrie du luxe (Louis Vuitton, Rolex, AB Volvo... ). Et le risque de casse n'est pas qu'une simple clause théorique dans un contrat... Le dernier sponsor de l'America's cup (Ineos) n'a d’ailleurs pas hésité à injecter la coquette somme de 110 millions de GBP dans la prochaine coupe prévue pour 2021. Alors, gare à la casse... Lorsqu'on voit toutes les avaries des voiliers rien que dans la dernière Route du Rhum...
Un Volet se Ferme
Récemment, je vous racontais arriver en novembre en phase terminale de mission professionnelle après de longues semaines de travail intense. En réalité, la fin de cet ouvrage finalisait un projet long de presque trois ans et demi pour deux clients passionnants dans le secteur de l'énergie et de l'environnement. Et de plus, des mécènes de la voile ! Et voilà. C'est fait. Je viens d'arriver à cette phase qui apporte la satisfaction d'avoir mené une combinaison de missions ardues à bien avec succès. Le moment idéal pour un peu de repos avant de nouveaux projets et clients. Je devrais donc logiquement me réjouir. Et pourtant... En réalité, le sentiment de manque soudain l'emporte sur celui de l'allégresse. Bizarre. Le deuil de bons moments ? La crainte du vide? Ou celle de l’inconnu ? Pourtant la gestion du changement et la variation font justement partie intégrante de ce quotidien qui me plaît et que j’ai choisi. Alors pourquoi ?
© Photos - America’s cup - Route du Rhum official photographers
La raison ? Je l'avoue : probablement parce que, contrairement à d'autres qui l'envisagent comme une sorte de jeu et leur font monter l'adrénaline, je n'aime pas cette phase récurrente de recherche d'un nouveau sponsor. La vente me pèse et encore bien plus lorsque le produit à vanter les mérites est ma propre personne. (Je vous rassure, mon budget de sponsoring est bien plus modeste que celui de Ben Ainslie... ). Mais on n'a rien sans rien... Je n'ai ni le(s) charme(s) ni le talent d'une Florence Arthaud pour décrocher un sponsor sans trop d'efforts. Alors, je me suis remise en quête avec énergie. Et je remercie mes anciens clients pour leurs recommandations lors de ces démarches ainsi que mes quelques coachs informels pour leurs judicieux conseils.
© Photos - Rêvesdemarins
Un volet se ferme. Une page de mon histoire se tourne. Mais une autre fenêtre va, qui sait, très bientôt s'ouvrir vers de nouvelles aventures professionnelles, encore plus belles, différentes. Avec un nouveau sponsor (dont un bureau avec vue sur le... BRYC et ses voiliers... ), qui m'a très récemment laissé savoir qu'il souhaiterait partir voguer en mer ensemble à partir de mi-décembre pour une longue nav en clientèle. Reste encore à finaliser la transaction. On croise les doigts pour qu'elle se concrétise. Episode à suivre !
En attendant mon nouvel envol, je vous souhaite à tous un excellent dimanche. Et pour battre le manque de lumière, la pluie, le vent et la froidure, rien de tel qu'une vieille bande dessinée ou un bon livre, sur une belle musique de fond.
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AuteurArchives
August 2023
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