Cela faisait longtemps... La vie tourne un peu trop vite. Les jours passent sans s'arrêter. Les heures manquent. Les priorités nous tiennnent à l'écart de nos envies. Nous y revoici. Enfin un petit billet.
The answer, my friend, is blowin' in the wind, the answer is blowin' in the wind... (Bob Dylan)
L'air est frais, même froid, piquant. Le vent souffle furieusement dans mon dos. Je ne vois que quelques ombres entre mes mèches rebelles de cheveux volant en tous sens. Une musique lançinante résonne autour de moi : les navires en hibernation sur leurs bers sonnent leur symphonie de mâts et de drisses qui s'entrechoquent dans une mélodie métallique de plus en plus assourdissante au fur et à mesure que je me rapproche. Les anémomètres tournent comme des sots, les cables d'acier battant la mesure sur les mâts et les étais, comme un percussionniste un peu fou sur des xylophones verticaux géants. Un peu plus loin, le vent transforme des bouées en un serpent d'or et de vermeil sur l'eau glacée du port. L'endroit est relativement désert en cette morte saison. Les quais sont vides, les parkings sont pleins à craquer, les voiliers bien calés les uns près des autres pour leur sommeil d'hiver.
© Photos – Rêvesdemarins ,en Mer du Nord
How many seas must a white dove sail, before she sleeps in the sand... (Bob Dylan)
A la côte, ce sont les vagues qui ont pris la mesure de la brise. La mer n'a pas l'air de trop bonne composition : elle est nerveuse, agitée, bouillonnante à certains endroits. Verdâtre par ici, grisâtre par là entre ses lames bleutées. Elle conserve les traces du vent qui l'a malmenée les derniers jours, comme possédée par un sorcier vaudou invisible. Les joueurs de polo n'ont qu'à bien se tenir sur leurs montures les pieds dans l'eau.
© Photos – Rêvesdemarins, en Mer du Nord
Yes, 'n' how many years can a mountain exist, before it's washed to the sea... (Bob Dylan)
Même spectacle sur le sable avec qui Zéphyr joue à faire et défaire ses châteaux: de monticules en montagnes, de vallées en précipices de petits grains dorés. Le paysage se modifie au gré des humeurs du dieu des airs. La plage prend d'autres atours à chaque instant. Je ferme les yeux et lorsque je les réouvre, je découvre un nouvel endroit, comme par magie. Et lorsque la marée envahira le rivage, à son tour, elle redessinera le décor à sa manière. Dans la vie, comme en bord de mer, rien n'est perpétuel. Tout est en constant mouvement.
© Photos – Rêvesdemarins, en Mer du Nord
1 Comment
Jean-Michel Chaput
5/3/2023 10:50:02 am
Merci Véro!
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August 2023
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