Un titre digne d’un album de Bob et Bobette... Alors histoire de vous préparer à l’hiver qui approche, je vous emmène dans une de mes régions de coeur - le Danemark - ce dimanche pour une mini-aventure, si très brève, du moins hors du commun.
Au Bord du Gouffre
Il regardait fièrement la Mer du Nord. Haut de sa tour de 23 mètres, perché au bout de la côte. Et chaque jour, il se disait... “Le sable monte, monte et finira par m’emporter au large dans les vagues glacées... Et l’on n’y peut rien faire. La nature peut parfois se montrer impitoyable, même avec ses gardiens... “
Le phare de Rubjerg Knude voyait le sol se dérober sous ses fondations sous les assauts de l’érosion, du sable, du vent et de la mer, Construit en 1900 à deux cent mètres du rivage, il se trouvait cette année à seulement 6 mètres du gouffre. Il n’était plus en activité depuis bien longtemps. Mais sa beauté et sa localisation à Hjørring (Jutland, ouest du Danemark) avaient fait de lui un musée et une attraction touristique auxquelle les Danois tenaient précieusement. C’était donc sans compter sur la passion et le génie des ingénieurs et maçons scandinaves... (Aah, ces vikings... )
Un phare à roulettes...
Les autorités locales avaient ainsi décidé de sauver leur phare symbole de la montée des eaux. Ne restait plus qu’à trouver le moyen de faire reculer le colosse au poids plume de plus de 700 tonnes, quelques dizaines de mètres plus loin vers l’intérieur des terres. En octobre cette année, à l’aide de roues et de rails, les ingénieurs danois ont alors entrepris de faire glisser le géant sur une distance de 70 mètres vers son havre de sauvetage. En seulement quatre heures et demies, le Titan avait rejoint sa nouvelle position. Une opération du même type avait déjà été entreprise pour le déplacement d’une poudrière (un projet à plus petite échelle), à Skagen, à grands renforts d ‘ingéniosité des maçons et pas moins de cinq millions de couronnes danoises de subsides gouvernementaux,
© Photos – Wikipedia
Un pas de géant pour un refuge temporaire car dans trente à quarante ans, il faudra le re-déplacer à nouveau un peu plus à l’intérieur des terres pour reculer face aux éléments qui, inlassablement, grignotent peu à peu la côte danoise.
Un peu plus loin, tout au Nord, une petite église se bat contre les avancées du sable. L’église Saint Laurent (patron des marins) de Skagen. Ne reste de l'édifice du XIVe siècle que son clocher, émergeant des dunes. Un endroit magique, mais qui finira un jour, lui aussi, englouti par la nature. L’occasion d’aller la visiter avant qu’il ne soit trop tard.
La Montée des Eaux
Selon un rapport du GIEC, pas moins de 190 á 640 millions de personnes seront victimes d’inondations côtières d’ici à la fin du siècle selon les pronostics les plus alarmants. Les régions asiatiques seront les premières touchées et en particulier huit pays : la Chine, le Bangladesh, l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines et le Japon. Cependant, le Nord de l’Europe ne serait pas épargné non plus...
L’exemple danois nous rappelle que le temps presse et que les solutions aux modifications du climat se doivent permanentes et surtout globales...
Alors, je vous laisse ajouter le Danemark et ses beautés ensablées sur votre liste de voyages à venir (il est en tous les cas sur la mienne). Et qui, sait, nous nous y croiserons peut-être au détour d’une dune. Un excellent dimanche à tous.
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AuteurArchives
March 2023
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