Et non pas de billet dimanche passé... Une entorse à la fréquence de notre billet dominical pour une bonne cause. J’ai en effet passé mon WE entre le Festival de la Mer de Bruxelles - Into the Blue - festival organisé par Yachting Sud (le magazine belge de voile auquel j’ai l’honneur et le plaisir de collaborer comme journaliste à mes heures perdues) et des festivités familiales. Bref : un WE bien rempli.
Deux jours de beau spectacle, de courts-métrages magiques et surtout de rencontres avec des personnages sympathiques et fabuleux. Un voyage enchanteur à travers la Grande-Bretagne et l'Ecosse avec Jean Magnus à bord du "Passe-Partout" (les Highlands et Hébrides demeurant irrémédiablement une destination de voile à ne pas manquer sur ma wishlist personnelle ! ). Une découverte en famille de la Scandinanvie à travers les yeux de "Kids for Sea". Une rencontre avec Roland Jourdain (Bilou) et des champions belges de la voile tels que Jonas Gerkens (Volvo Ocean Race) et Martin Callebaut (Mini Transat). Sans oublier Denis Van Weynbergh, qui représentera nos couleurs dans le prochain Vendée Globe avec son project Eyesea, et j'en passe de nombreux autres. Tous ces invités seraient plus que dignes d'un billet dédicacé à part entière. Cela dit, je me contenterai de vous narrer ici deux de ces grands moments du WE.
© Photos - Rêvesdemarins
Yvan le Terrible
Yvan IV Vasilyevich, Grand Prince de Moscou, premier tsar de Russie ? Qui dit Russie, dit froid et grands espaces glacés. Qui dit terrible, dit hardiesse et un peu de folie aussi... Mais, celui que j’ai croisé ce WE n’etait autre que Yvan, l’enfant terrible de la voile... À savoir, Yvan Bourgnon, navigateur émérite, qui vient tout juste de terminer un tour à la voile hors du commun et des sentiers battus dans les mers les plus septentrionales de notre planète.
Ne vous détrompez pas sur mon choix de qualificatif à son égard: il n'est en rien une critique. Bien au contraire ! Certains le qualifient de farfelu ou d’irraisonable, à commencer par lui-même. Moi, j’aime mieux le voir comme un audacieux, tenace et indécrottable passionné des grands défis à la voile. Précédemment, le navigateur surnommé "le Gladiateur des Mers" avait réalisé avec brio un tour du monde en solitaire en catamaran de sport de 6m non habitable en passant le Cap Horn. Navigation à l'ancienne, au sextant, sans GPS et avec une sacrée dose de créativité et de courage.
En 2017, il remet cela : le Passage Nord-Ouest de l'Alaska au Groënland en solitaire sur sa même "Louloutte".
Imaginez l'exploit : 7500 km dans les eaux glacées de l'Arctique du passage Nord-Ouest. 70 jours de folie entre les icebergs, la neige et une eau à quelques degrés, où un seul déssalage aurait pu lui coûter la vie. Pour seul abri, une mini igloo de tissu anti-froid de 50 cm de diamètre (qui ressemble plus à un sac de couchage géant. Avec l'obligation d'y tenir son téléphone satellite, sa bouteille d'eau et ses mains contre son corps, pour éviter qu'ils ne se transforment en glaçons. Nourriture liophylisée en plus de ses pêches quotidiennes. Pauses sommeil d'environ 10 minutes. Des condtions extrêmes, rendues encore plus pénibles lors de sa prise au piège, durant de longs jours, dans les glaces arctiques.
Un défi pour interpeller la problèmatique du réchauffement climatique et la pollution plastique des océans. Un passage maritime en principe non navigable il y encore quelques années. Cependant, la fonte partielle de la banquise due au réchauffement climatique a dégagé une route maritime quelques mois par an, que notre chasseur de rêves a ainsi pu emprunter pour son expédition. Une rencontre avec un personnage qui ne m'a pas laissée indifférente et qui m' a inspiré le respect.
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Le Retour du Grand Jacques
Ensuite, un édifiant reportage sur Jacques Brel, que j'aime tant. Un chanteur passionné de voile. Plus de détails sur cette partie de sa vie et sa passion pour les flots dans un billet précédent de ce blog : le Rêve du Grand Jacques (cliquez sur le titre du billet pour le lien).
Mais surtout un superbe reportage sur son voilier : l'Askoy II. Un ketch de 19m, construit en Belgique, par Hugo Van Kuyck, un architecte anversois. Un voilier malmené par le destin à la disparition de Jacques aux Maldives. Vendu, perdu, transformé en navire de transport, puis abandonné dans un port en piteux état. Ensuite repris par un marin qui lui rend une première vie, pour aller ensuite s'échouer sur une plage de Nouvelle Zélande.
Un rêve titanesque qui n'a pas encore trouvé sa conclusion puisque l'Askoy II est toujours en rénovation dans un chantier naval à Zeebruges. Avis aux généreux mécènes : il manque encore environ 400.000€ pour sa finition (l'autre moitié de l'investissement déjà entrepris par les deux frères), à travers l'association Save Askoy II.
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Bref, un très beau moment. Et qui sait, ce billet vous aura-t-il peut-être donné l'envie de venir me rejoindre à la prochaine édition du Festival de la Mer prévue tout début 2019...
Je vous souhaite un excellent dimanche. L'occasion de rédiger votre liste de prochains voyages ? Et j'en profite pour d'ores et déjà souhaiter un très joyeux anniversaire à mon cher papa, qui, lui aussi, doit aujourd'hui être en train de voyager !
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AuteurArchives
August 2023
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