Quoi de mieux que d’un peu de soleil pour nous consoler du froid et de la grisaille des mois d’hiver... Alors, je vous emmène dans le Sud ce WE, au pays des tapas et des castagnettes. Et plus précisément dans le grand Sud pour y découvrir quelques unes des merveilles de l’Andalousie.
Tout commence à Gibraltar...
Septième siècle après JC. Détroit de Gibraltar. Tariq Ibn Ziyad inspecte l’horizon. Un gigantesque rocher se dresse dans la mer, tel un magistral portique ouvrant la route vers le monde occidental. Le fameux rocher tient son nom de l'arabe « Djebel Tarik », qui signifie « La montagne de Tarik ». Après les Ibères, Celtes, Tartessiens, Phéniciens, Carthaginois, Romains, Wisigoths et Byzantins, les Maures prennent ainsi possession de l’Andalousie. La culture et l’art mauresque exerceront une influence majeure sur la région. Les arabo-berbères y demeureront jusqu’en 1492. Les chrétiens, dont Ferdinand III de Castille, reprendront Cordoue en 1236, Séville en 1248 et Grenade en 1492.
Les cités andalouses comptent un lien indéniable avec la mer... Les Phéniciens, marins expérimentés, fondent Cadix. Christophe Colomb, autre marin mémorable, découvre ce qu’il croit être les Indes et Séville devient alors le principal port espagnol pour les voyages avec le Nouveau Monde, car il est le seul à avoir le droit de commercer avec les Amériques, jusqu’à ce que Cadix le remplace trois siècles plus tard. En 1802, c’est au large de Cadix, encore, qu’aura lieu une des plus grandes batailles navales, à savoir, celle de Trafalgar (sous le commandement de Sir Horatio Nelson pour la flotte anglaise).
Au Carrefour des Cultures
L’Al-Andalus, devient le lieu des croisées des cultures par excellence. Philosophes, mathématiciens, scientifiques, poètes, architectes de toutes obédiences se côtoient et échangent. Juifs, chrétiens et musulmans y vivent en communauté pacifique. Cordoue devient la plus grande ville d’Europe au Xe siècle et brille par son essor scientifique. La période médiévale dans la péninsule ibérique constitue un épanouissement culturel et intellectuel sans précédent.
Les vestiges architecturaux y sont un des seuls au monde où les diverses cultures et religions cohabitent et sont encore visibles sur un même site. Alors, que partout ailleurs, les architectes commandités par les divers pouvoirs religieux ou politiques ont successivement toujours eu grand soin de détruire toutes traces des religions ou régimes antérieurs, anéantissant ainsi des merveilles architecturales. Rien que pour ce point précis, l'Andalousie constitue un joyau universel.
© Photos - Rêvesdemarins
L’Alhambra, Palais de Légendes - Grenade
La Forteresse rouge au pied de la Sierra Nevada devrait son surnom dû à la teinte de ses murs (à moins que ce ne soit à celle de la barbe de son fondateur Mohammed Ben Nasr). Elle était réputée imprenable. Arcades, colonnes, azuléjos, fontaines, plans d’eau, jardins luxuriants, architecture d’une finesse extrême. D’après des écrits arabes datant du XIVe siècle, le Mexuar présentait à l'origine un toit entièrement fait de cristal, reflétant la lumière du soleil andalou. Seule une fenêtre en demeure encore visible, au plafond du mirador de Lindaraja. Si les diverses bâtisses n’ont pas été élues au rang de la huitième merveille du monde, elles en valent toutefois entièrement leur réputation. On raconte que les émirs nasrides cherchèrent à y recréer un paradis sur terre (probablement pour se consoler de leur pouvoir déclinant). Un endroit exceptionnel, digne d’un conte des mille et une nuits. Impossible de ne pas tomber sous le charme. Washington Irving y écrira d'ailleurs ses "Contes de l'Alhambra ".
"Perhaps there never was a monument more characteristic of an age and people than the Alhambra; a rugged fortress without, a voluptuous palace within; war frowning from its battlements; poetry breathing throughout the fairy architecture of its halls." (Washington Irving, Tales of the Alhambra)
Sur la colline en face, le mirador de St Nicolas. La montée à travers les ruelles blanches en vaut plus que la peine, pour atteindre le parvis de l’église donnant une vue imprenable sur l’Alhambra et les montagnes enneigées a l’arrière-plan, sa petite place ombragée et l’occasion d’une pause pour goûter à la gastronomie locale dans un décor féerique.
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Les Trois Grâces
Cordoue, la ville des cordonniers. Sa Mezquita (mosquée/cathédrale) et sa forêt de colonnes bariolées. Plus de 850 colonnes de granit, jaspe et marbre, qui convolent en noces architecturales avec le mirhab (niche à prière) richement décorée, Son charmant quartier juif (Juderia) et sa synagogue. En passant par l'Alcazar de los Reyes Christianos et ses jardins rafraîchissants. Ici encore, un exemple de mélange subtil de cultures. Réminiscences d'une époque d'ouverture.
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Séville, la cité aux milles balcons. Les loggias colorées y ont pignon sur rue. Sa cathédrale fabuleuse, ses innombrables cafés, ses rues couvertes, son Barrio Santa Cruz, son Museo Palacio de la Condesa de Lebrija et puis, un endroit moins connu - La Casa Pilatos - mais époustouflant si vous aimez les endroits insolites et les azulesjos... Et enfin, son Alcazar (amoureux de l'art mauresque, à ne manquer sous aucun prétexte ! ).
Encore une référence à la mer et aux navigateurs... Qui sait, y rencontrerez-vous, comme moi, peut-être Christophe Colomb et Rodrigo de Triana (voir le billet du blog "Frère Rodrigo, ne vois-tu rien venir ? " ) au détour d'une abside de la cathédrale ou d'une place citadine.
© Photos - Rêvesdemarins
Cadix, enfin, pour ceux en manque d'air marin et de calme, Une perle de sérénité. L'occasion de flâner dans le plus vieux marché couvert d'Espagne, celui aux poissons (avec des exemplaires de bébètes marines sortant tout droit d'un roman de Jules Verne ! ). La certitude d'une promenade le long de la mer (par exemple au départ de la Caletta en passant par son château de Santa Catalina), les pieds dans l'eau salée au soleil couchant, entre les nombreuses petites barques colorées de pêcheurs locaux. Pour ceux qui veulent faire un peu de sport, la Torre Tavira avec ses centaines de marches pour atteindre la Camera Obscura. Mais qui vous donnera une vue imprenable à 360° sur la ville. Son hôpital des femmes, sa cathédrale ou son Oratorio de la Santa Cueva. Bref, impossible de s'y ennuyer. Et une bonne idée de fin de séjour après un bain de foule dans les autres villes andalouses. Pour plus de photos, jetez donc un coup d'oeil à l'onglet "rêves andalous" de ce site web.
Alors, peut-être l'occasion ce week-end, d'une bonne auberge espagnole ? Que vous soyez chez vous ou que ce billet vous ait convaincu de prendre un vol de dernière minute pour l'Andalousie. Au son du flamenco et devant un bon plat de tapas... Un excellent dimanche à tous !
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AuteurArchives
August 2023
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