Notre second billet sur le sujet (juin) s’est terminé sur une longue pause-repos aux Açores, un de mes coins préférés. Mais le temps passe et l’appel du large retentit. Alors, prêts pour la troisième partie de ce périple imaginaire ?
Nous voici donc repartis en mer pour une dizaine de jours de traversée atlantique avant de revoir une côte. Direction Madère. Les côtes verdoyantes et vallonnées des Açores disparaissent doucement à l'horizon, pour ne laisser qu'un souvenir féériique d'un séjour au pays des volcans portugais.
Des soirées infiniment étoilées (sans pollution lumineuse) avec Vénus pour tout soleil de nuit. Le vol des oiseaux de mer. La mélodie du vent et des vagues. Quelques dauphins joueurs devant l'étrave. Mis à part une ou deux rencontres nocturnes avec des cargos sur une potentielle route de collision qui n'ont pas vu le voilier ou n'ont pas directement l'intention de se dérouter pour un rafiot à voile (vive l'AIS et la VHF... ), pas grand'chose pour déranger la traversée jusqu'à l'arrivée à la première terre visible. Une belle navigation en gros.
Madère. Verdoyante, luxuriante, majestueuse par sa nature. Idéal pour reprendre son souffle avant de viser l'Afrique, la grande. Ensuite, on met les voiles (celles du bateau et les autres... ) pour une petite balade au Maroc. Bon, d'accord, les ports et les marinas, ce n'est pas le pied. Un peu rudimentaire. Et les tergiversations pour la paperasse et le ravitaillement ne sont pas toujours de tout repos. Mais, après tout, cela fait partie du charme local, non ? Ensuite, petite pause à terre pour rejoindre le pays des Berbères et passer quelques nuits à la belle étoile en bivouac dans les immensités désertiques.
© Photos – Wikipedia
Ensuite, on repart vers le Nord. Cap sur Carthage, Tunisie. J'ai toujours eu envie de découvrir ses ruines. Cependant, l'Afrique est dans le chemin pour y parvenir. Il va falloir contourner. On remonte donc vers l'entrée de la Méditerranée, via le détroit aux singes.
Plus on avance, plus la couleur de l'eau change. Elle devient plus grise, moins bleue. Et on croise un peu plus de navires. Gibraltar n'est plus loin. La tentation est grande de mettre le cap sur le Nord déjà pour une escale à Cadix. Mais, non, ce sera pour le retour. Bien vérifier que le courant et le vent soit avec nous. Sinon, impossible de rentrer dans le fameux détroit. Et alors, il faudra attendre le bon vouloir des dieux marins. Mais toutes les conditions semblent idéales pour une fenêtre de passage. Alors, on y va ! Sur bâbord, les côtes espagnoles. Sur tribord, c'est l'Afrique. Les montagnes de l'Atlas se devinent dans la brume. Le rocher aux singes pointe son nez au bout de la longue vue. Au nord de Tanger, les cargos se multiplient. Nous voici sur la route commerciale. Il va falloir faire gaffe.
Pas trop envie de m'y arrêter. Trop de touristes anglais et espagnols... Pourtant, cette mini-Londres au soleil avec ses cabines téléphoniques rouges à deux pas des bars à tapas, c'est assez rigolo après tout. Puis, une longue navigation s'en suit alors le long des côtes marocaines jusqu'à la pointe du continent africain. Et bientôt les premières pierres de sable apparaissent le long de la côte tunisienne. Nous voici au pays des Phéniciens et des Romains. Carthage, la rivale d'Alexandrie, est à nous. Visite archéologique ! Je continue ma route vers Malte pour une courte escale puis je repars vers la Crète que j'ai envie de revoir. Le palais de Minos, Cnossos et ses ruines colorées, ses gorges d'enfer et ses jolis petits ports. Le tout, c'est d'y aller en dehors de la période touristique (comme partout... ).
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Je fais le tour de l'île au Minotaure pour redescendre tout droit sur Alexandrie. Histoire de ne pas faire de jaloux après Carthage et d'aller à la recherche de son phare et ses trésors engloutis à l'entrée du port. Me voici en chemin vers une des sept merveilles du monde. Et là, je me pose pour un bon bout de temps. Je troque le voilier pour un felouque pour une remontée du Nil. Cela fait bien trop longtemps que les piramides, le sphinx et les nombreux temples m'appellent. Et le temps s'arrête... Les aiguilles de ma montre tournent soudain à l'envers, de presque 6.000 tours-années.
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Les yeux pleins d'étoiles et de retour dans la Méditerranée, je poursuis mon périple pour visiter les contrées du croissant fertile : Jaffa, le plus vieux port de la région, puis Jérusalem, Acre, Jordanie, avec une pointe dans les sites les plus beaux de Syrie, d'Iraq et un long périple à travers l'histoire de l'Iran et ses merveilles passées (ou du moins ce qu'il en reste).
Arrivée ensuite à Beyrouth, par la mer... Les derniers événements ne le permettront peut-être pas. Mais, comme ceci est un rêve, tout devrait donc y être possible. D'ici la réalisation du rêve, le petit Paris du Moyen-Orient, sera reconstruite. Et je pourrai faire escale dans le petit port de Jbeil (Byblos).
Après ces étapes moyen-orientales, petit détour pour revoir Chypre. Je ne l'ai vu que pour le travail, il y bien des années et j'ai été sous le charme (avec en prime une représentation d'Aïda dans les ruines d'un vieux port au soleil couchant. Magique... ). Base idéale pour rallier la Turquie où je souhaite faire de très nombreuses balades : Antalya, Termessos, Phaselis, Mira, Fethyie, Side, Marmaris, Bodrum, Pergame, Aphrodisias, Didyme, sans oublier de revoir les fabuleuses Ephèse et Pammukale. Combinaison de la joie vélique, de la beauté marine et des plus fabuleux vestiges antiques de toute la Méditerranée. Dommage, tout comme au Moyen-Orient, que les politiques et les religions se mettent si fréquemment en travers de la préservation culturelle de notre passé. La Cappadoce serait un détour fabuleux. Il faudrait alors compter quelques vols d'avion en plus pour y passer un peu de temps. A réfléchir.
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Après ces visites, je ne suis toujours pas rassasiée de voile ni de culture. Remontée alors le long de la côte ouest turque pour rallier un bijou sans pareil... La cité à la croisée des cultures : Istanbul. En espérant que Hagia Sophia sera encore visible pour les touristes... Une étape dont je me délecte. Visite à des amis danois (et voileux) qui viennent de s'y installer dans un appartement donnant sur la baie... L'occasion de flâner dans les bazars, le long des palais (Dolmabahçe, Topkapi, Basilique cisterne... ) donnant sur l'eau, et de rêver à une époque lointaine où les diverses couleurs de peau et religions s'y côtoyaient sans animosité et avec grand respect. Quel plaisir que d'entrer dans le Bosphore à la voile et d'y croiser la jolie Tour de Léandre (Maiden tower)...
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Bon, hé bien... Lorsque je rêve, je rêve grand manifestement... Il va falloir une 4e partie de ce billet pour parvenir à terminer ce périple imaginaire... Le chemin d'Istanbul à Nieuport est encore long. Et surtout riche en endroits de pélerinage vélique ! (Ma bucket list est décidément très longue... )
Je vous souhaite ici un excellent dimanche. Rêvez bien de votre liste à vous ! Qui sait, si nos listes se recoupent, nous croiserons-nous dans un monde imaginaire !
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AuteurArchives
August 2023
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