Faute de pouvoir goûter aux joies de la mer pour l’instant, on se console comme un peu... Alors, on réessaie les combinaisons de navigation (celles de catamaran de sport pour commencer), histoire de leur faire goûter à nouveau l'eau, vérifier si elles sont toujours étanches et surtout de voir si on rentre encore dedans ;-). Alors, à l'occasion, pourquoi pas un petit billet sur l'histoire de la mode sous-marine ce WE.
A la découverte des fonds marins
Tout commence en Egypte ancienne, où l'on a retrouvé des motifs de coquillages recueillis sur les fonds marins lors de plongées. Suivent les exploits des hommes du roi Xerxès, engagés pour retrouver des trésors sous-marins ou saboter des navires en en trouant les coques ou coupant les amarres. Pour ce faire, rien d'autre qu'un pagne ou une très modeste tenue de plongée constituée d'un simple linge ceint autour des reins. Dans certaines cultures (tunisiennes, polynésiennes, asiatiques... ), les enfants sont habitués à nager sous l'eau dès leur plus jeune âge, pour pratiquer la pêche sous-marine en apnée (huîtres, perles, éponges, algues... ). Nous reparlerons d'ailleurs de leurs exploits nautiques dans un blog à part.
Ensuite, les écrits relatent qu'Alexandre le Grand imagine un tonneau-scaphandre (une sorte de bathyscaphe partiellement en verre) lui permettant de s'immerger et d'aller explorer les grands fonds tout en maintenant une bulle d'air. Pas besoin de tenue particulière pour le grand roi puisqu'il était censé rester au sec...
Vient alors Léonard de Vinci, avec son invention de cloche de plongée, avec un appel d'air pour explorer les fonds marins ou cet autre appareil ingénieux ressemblant à des pattes palmées pour pouvoir avancer dans l'eau.
© Photos – Wikipedia
Boîtes à sardines
Au début du XVIIIe siècle, John Lethbridge met au point une combinaison étanche ayant la forme d’un tonneau pourvu de deux manchons et d'une visière. Cet étrange costume marin avait pour mission la récupération d’objets immergés ou celle des très convoités trésors d'épaves.
En 1914, Chester Mac Duffy, à New York, développe des scaphandres de descente en profondeur, avec un système de roulement à billes pour permettre les mouvements des articulations. Il sera suivi par divers autres inventeurs tels que Neufeldt, Kuhnke, Peress ou encore Bowdoin. Ces jolis articles de mode n’en pesaient pas moins de 250 à 350kg... Claustrophobes s’abstenir... Les modèles les plus sophistiqués comprenaient même des lampes et un téléphone intégré. La structure rigide leur permettait de résister à la pression sous-marine jusqu’à des profondeurs d’une bonne centaine de mètres.
Nager dans les glaçons
En 1930, au départ avec pour objectif de la recherche industrielle, Wallace Hume Carothers invente deux matières qui révolutionneront les applications maritimes, le néoprène et le nylon. En 1952, un certain Jack O’Neill, un surfer californien, utilise le néoprène pour fabriquer des combinaisons marines résistantes au froid. Après pas mal d’essais, il crée une ligne de combinaisons pour le surf dont il fait la promotion avec ses enfants en les faisant nager dans une piscine emplie de glaçons.
Au départ, les combinaisons de néoprène ne contiennent pas de nylon et sont donc très difficiles à enfiler (cela n’a pas trop changé vu mes derniers essais ;-)) et c’est à grandes doses de talk que les surfers parviennent à s’y glisser. Ensuite, on leur ajoute une couche interne qui facilitera l’enfilage et évitera les irritations aux extremités. En 1945, les recherches militaires font des essais sur un costume que nous connaissons aujourd’hui sous le nom d’ “homme-grenouille”. En 1953 en France, Georges Beuchat invente la première combinaison isothermique en caoutchouc, puis sa version mousse, plus malléable, qui sera adoptée par les équipes du commandant Cousteau, reconnaissables à leur bandes jaunes. Ce n’est qu’en 1966 que verra le jour la première combinaison sous-marine pour femme...
© Photos – Rêvesdemarins
Dans les années qui suivirent, les développement permettront la création de matériel, qu’il soit d’usage militaire ou de recherches, à des profondeurs bien plus larges encore. Le progrès n’arrête pas. Et ce billet est tout à fait incomplet pour relater les nombreuses évolutions de la mode sous-marine. Une chose est certaine, lors de mon premier plongeon de l’année dans l’eau glacée, j’ai été très heureuse que certains scientifiques ait un jour décidé d’inventer cette mode en honneur au capitaine Nemo ! (PS. Je dois me souvenir d’enlever l’air de ma combinaison sèche avant de l’immerger, histoire de ne pas avoir l’air d’un bonhomme Michelin :-))).
Alors, si vous comptez faire un petit plongeon ce WE, bon amusement. Un excellent dimanche à tous !
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AuteurArchives
August 2023
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