Ma bibliothèque recèle quelques ouvrages que je garde précieusement à l’abri des poussières et du temps. Quelques belles éditions reliées à l’ancienne (je demeure une indécrottable sentimentale des vieux papiers) au carton, reliées sur la tranche et aux lettrines dorées. De ces livres que l’on aime toucher, caresser et dont on tourne encore les pages avec émerveillement. Des petites beautés héritées d'un amoureux des belles lettres. Dans mon petit trésor littéraire, se trouve la collection des œuvres d’un des plus grands maîtres des lettres françaises… Un billet en son honneur ce week-end.
Shakespeare français
Il y a toute juste 400 ans, ce 15 janvier, naissait rue St Honoré à Paris, un certain Jean-Baptiste Poquelin. Son nom de plume : Molière. Il allait révolutionner la littérature française. Tout comme William Shakespeare, il va écrire et écrire encore. Pour le théâtre, pour le public, pour le monde entier. Il n'a malheureusement pas connu son homologue britannique, mais nul doute qu'il fut inspiré par quelques unes de ses oeuvres. Tout comme William s'attache au Théâtre du Globle, Molière fait nâitre l'Illustre Théâtre à Paris, avec une troupe de neuf autres comédiens.
Si ses débuts ne sont guères fastes, il obtient les faveurs du public et du frère du souverain Louis XIV, au fur et à mesure de ses écrits. Molière porte un regard aiguisé sur les moeurs et les comportements de son époque, pour en faire un portrait juste, mordant et parfois grinçant. Ses grandes comédies remettent en cause des principes d'organisation sociale bien établis et des classes telle que la bourgeoisie ou le clergé. Il s'inspire abondamment de la comedia dell'arte, ainsi que du théâtre espagnol. Il est lui-même comédien et cela s'en ressent dans ses textes : il les vit. Il jouera d'ailleurs sur scène jusqu'à son décès, quelques heures seulement après avoir tenu le rôle du Malade Imaginaire. Faire du rire une arme...
Il décède le 17 février 1673, d'une affection pulmonaire (tout comme en souffrait son "avare") à la rue de Richelieu, près du Louvre à Paris, où l'on trouve encore aujourdhui une statue à son effigie. Plus loin, dans la rue se situe ainsi la Bibliothèque Nationale de France, un des joyaux pour les amoureux des belles lettres et des merveilles architecturales. Un endroit à rajouter à votre liste de visites lors d'un séjour dans la ville de Molière. Sept ans après son départ de la scène, sa troupe de comédiens se joint à celle de l'hôtel de Bourgogne et ils fondent ensemble la Comédie Française, au coeur du Palais Royal, à l'entrée de la même rue. Cette institution demeure à nos jours la plus grande institution culturelle dans l'art théâtral en France.
Le Maître des Lettres laisse derrière lui un legs d'une trentaine d'oeuvres, dont le Tartuffe, le Malade Imaginaire, L'Ecole des Femmes, Don Juan, Le Bourgeois Gentilhomme, Les Fourberies de Scapin, Les Précieuses Ridicules, L'Avare, Les Femmes Savantes, Le Médecin malgré lui ou encore le Misanthrope. Certaines d'entre elles seront interdites de jeu et révisitées pour pouvoir être jugées "acceptables". Elles traitent de sujets et critiques aussi diverses que la fausse dévotion, la médecine de l'époque, les mariages forcés, l'hypocrisie, la prétention bourgeoise, l'amour, la vie à la cour et bien d'autres.
© Photos – Rêvesdemarins
D'accord, Molière n'était pas marin et n'a pas écrit d'oeuvres majeures concernant la mer. Mais, il a été baptisé dans l'église Saint Eustache à Paris. Vous vous souvenez, celle qui comprend la devise de Paris "Fluctuat nec mergitur" dans ses vitraux... (voir le billet correspondant). C'est tout de même une prémonition pour ce blog, non ?
Mes Molières à moi
Molière a fait des émules. Et j'ai le privilège d'en compter quelques uns dans mes proches. Pour n'en citer que quelques uns : mon grand-père, bien entendu, et mon papa, qui ne cesse de m'épater à chacune de ses publications. Mon regretté ami Alexis, marin-poète, qui nous a quitté il y a presque un an déjà, mais donc les magnifiques écrits nous trottent toujours en tête... Ou encore ces quelques grands ou petits écrivains marins dont les lignes semblent avoir été écrites à l'eau de mer : indélébiles sur ma peau et ma mémoire. Beaucoup de Molières m'ont inspirée, certains plus que d'autres. A tous ces Molières de mon coeur, merci de m'avoir un jour prêté votre belle plume.
Alors, je vais me permettre d'emprunter quelqu' inspiration à mon cher papa, qui l'a dédiée à mon 18e printemps et dont le texte s'est fait tradition familiale. Ces quelques vers pour célébrer un de mes Molières à moi, ami d'enfance, qui fête une nouvelle lune ce lundi. Maître des lettres de par son métier, et à l'écriture gracieuse puisqu'il apprend cet art à nos tout petits dès leur plus jeune âge. Et puis aussi - mais peut-être l'aura-t-il quelque peu oublié - qui, à une époque, fut mon auteur-écrivain favori, alors que moi, je me contentais de composer des musiques sur des portées, pour accompagner ses jolies oeuvres sur le papier.
Ce soir, c'est ainsi que j'écris pour ton anniversaire,
Je vous souhaite un excellent dimanche, aux écrivains et aux autres !
0 Comments
Leave a Reply. |
AuteurArchives
August 2023
Catégories
All
Suivez Rêves de Marins sur Twitter
|