Croyez-vous aux feux follets, esprits et farfadets ? Que diriez-vous d’un billet sur l’étrange et le mystère ce WE ?
Feux Follets
Ceux qui ont la chance d’habiter la campagne, comme moi, reconnaîtront certainement ce récit : une soirée d’été où, dans l’obscurité apparaissent de petites « flammes », jaunes ou vertes, dans les herbes ou près des points d’eau. Comme des esprits bienveillants venus illuminer la nuit de leur douce lueur. Des lucioles ou vers luisants... Charmants petits insectes aux propriétés étonnantes que de pouvoir illuminer leur abdomen grâce au processus de bioluminescence. Toujours une rencontre magique avec ces petits êtres.
Ceux qui possèdent ou habitent près d’un étang, un marais où une région très humide, iront un pas plus loin dans leur rencontre avec le mystère lumineux à travers l’apparition de flammèches vacillantes bleutées, verdâtres, dorées ou même vermillons : les fameux feux follets. Un phénomène naturel dans les milieux anaerobies ou à production de gaz de méthane (notamment les anciens cimetières, d’où la légende des esprits).
Lumières de l’Eau-Delà
En mer ou en l’air, les navigateurs peuvent, eux aussi, observer la présence de phénomènes lumineux étranges. Ainsi, le feu de Saint-Elme est un phénomène physique, ne se produisant que dans certaines conditions météorologiques, qui se manifeste par des lueurs apparaissant surtout aux extrémités des mâts des navires et en l’air. Ce phénomène se crée parfois aussi en haute altitude, près des cumulonimbus. Dans ce cas, on parlera de « farfadets » (à ne pas confondre avec les légendes populaires faisant référence aux lutins, gnômes ou feux follets).
“Il se montre des étoiles dans la mer et sur la terre. “ (Pline l’ancien)
Cette manifestation naturelle est liée à l’activité électrique près de pointes comme des mâts de navires ou ailes d’avions, dues à un violent conflit de masses d'air de températures radicalement différentes. On les appelle aussi « les petits fantômes verts de l'océan » car cette lumière fantômatique transformait alors les larges navires en une brillante lumière verte dissociée de celles des éclairs.
Le feu de Saint-Elme est un effet de couronne, qui se produit lorsque le champs électrique à proximité d'un conducteur est assez fort pour provoquer une décharge dans l'air ambiant et ainsi stimuler les molécules de l'air qui émettent alors une lumière caractéristique. Plus un objet est élevé, plus le potentiel électrique est grand par rapport à son environnement. C'est pourquoi les marins étaient les plus grands observateurs de ce phénomène, leurs mâts étant très élevés, ils créaient une grande différence de potentiel. La couleur des feux de Saint Elme est variable selon l'intensité des charges électriques mais principalement de la densité des charges électriques ; les couleurs les plus fréquentes sont le jaune, le bleu et le violet. Selon des statistiques recueillies dans le nord de l'Ecosse, les feux apparaissent normalement six heures après le passage du centre d'une tempête. Leur présence était souvent associée à des averses de faible grêle (soft hail, graupel). Il était impossible de les voir durant le jour, mais leur présence pouvait être détectée à cause du cillement que l'on entendait au sommet de la station météorologique. (Sources : météo service.be & Wikipedia) Le feu de Saint Elme est souvent indiqué comme un précurseur de l’orage. Ce phénomène proviendrait du personnage Saint Elme (un des nombreux patrons des navigateurs), recueilli par un marin alors qu'il risquait la noyade. Pour le remercier, le Saint dit à l’homme de mer qu'il enverrait une boule de feu pour le prévenir de fortes rafales de vent imminentes.
Les récits de Moby Dick, de Jules Verne (voyage au centre de la terre) et même de Tintin au Tibet (sur le piolet du héros) font mention de ce type de feu.
« Regardez là-haut ! cria Starbuck, le feu Saint-Elme ! les revenants ! les revenants !
L’orage, quant à lui, est un phénomène mystérieux. À la fois attirant et effrayant. L’expérience d’un violent orage en mer ou en montagne demeure parfois un souvenir marquant pour ceux qui l’ont vécu, Un peu comme si le ciel vous tombait sur la tête (nos irréductibles gaulois le savaient depuis bien longtemps). Et les nuits où il frappe, même bien à l’abri chez moi, me laissent toujours un sentiment mitigé entre l’admiration et l’anxiété.
Et si j’ai déjà eu l’occasion plusieurs fois de le vivre en montagne (impressionnant ! ), je n’ai encore jamais été confrontée à cette expérience en mer. J'espère la vivre un jour, tout en l’appréhendant à la fois. Les navires modernes sont souvent équipés d’un déviateur de foudre au moyen d’un câble de terre qui dirige le courant électrique vers la quille et dans l’eau. Cela dit, en cas d’orage en mer, la meilleure solution semble souvent de tenter d’éviter la zone. Et lorsque l’on ne peut faire autrement que de passer dedans, les recommandations indiquent d’enrouler une chaîne en pied de mât ou d’un haubanage jusque dans l’eau pour jouer le rôle de paratonnerre. Dans tous les cas, il ne peut être inutile de se munir de son gilet ou harnais de sauvetage, d'affaler la grand voile, de garder un minimum de toile sur le génois pour conserver un peu de vitesse, et de rester éloigné des parties métalliques du bateau. Éteindre le matériel électronique de bord et rester à l’intérieur me semblent également de bons conseils. À voir donc en pratique. Je vous raconterai le jour où je l’expérimenterai...
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August 2023
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