Aimez-vous faire des photos ? Moi oui ! Mais pas à n'importe quel prix... Que diriez-vous d'un petit billet de bonnes résolutions pour bien débuter l'année ?
Mon royaume pour un selfie
Les hommes leur avaient donné un nom. Ils avaient nagé des milles et des milles dans une direction qui les avait emmenés loin de chez eux. Et ils s’étaient retrouvés piégés dans des eaux dont la couleur et le goût leur étaient inconnus. Perdus au milieu des hommes. Égarés loin de leur milieu naturel et de leur mer…
Les dernières années ont vu en Europe des animaux marins quitter leurs routes de migrations habituelles et remonter les cours d’eau ou encore s’installer dans des ports pour le plus grand amusement des touristes en mal de reportages à sensations. Un spectacle malheureusement tragique pour les créatures coincées dans les eaux étrangères. Des jours et des nuits d’errance à la recherche du chemin de leur mer. Des heures d’épuisement malgré les efforts des hommes pour les renvoyer vers leurs patrie. Un béluga (“canari des mers”), à bout de forces dans ces flots au parfum trop doux pour son palais. Des curieux sur les quais. Du bruit. Du monde. Des gens agglutinés autour de lui, leur téléphone à la main pour une photo à poster sur leur compte Instagram. Tout un monde effrayant et assourdissant pour ces beautés marines. Un éléphant de mer - Freya - qui finira par confondre plage de sable et plage arrière des bateaux pour y faire sa sieste au soleil norvégien. Et tout autour, des hommes, des centaines de curieux, encore et encore. Alors, pourquoi repartir vers le large lorsque l’on a tant de succès auprès du public ? Cependant, qui dit près des hommes, dit loin des siens et de la liberté retrouvée… Malheureusement les lobby’s norvégiens de l’industrie maritime ont eux clairement choisi la solution de facilité pour se débarrasser de cet hôte quelque peu encombrant, à savoir... l’euthanasie… Toutes les excuses sont bonnes pour satisfaire les besoins commerciaux au détriment de la nature. En France, jusqu'au coeur de Paris, même histoire avec un orque. Les autorités françaises tenteront de diverses manières de renvoyer leur hôte marin vers l’estuaire (avec des sonars et autres technologies de pointe). Sans succès, là également.
Autre exemple : les bébés phoques en baie de Somme font également les frais des touristes, trop empressés de faire un selfie avec les adorables petites boules de poils aux grands yeux d’ébène ou de les caresser. Effrayés par les observateurs trop entreprenants, ils paniquent, s’enfuient et sont séparés de leur mère ou du groupe. Incapables de subvenir seuls à leurs besoins, ils finissent ainsi par dépérir ou pire.
L’orque récemment échoué sur le rivage de Cadzand en mer du Nord en est un autre triste exemple, les efforts des hommes pour la renvoyer à l’eau ayant été vains. Sa condition physique dépérissant heure après heure. Et autour de sa carcasse agonisante, des centaines de touristes en mal de spectables morbides, venus parfois de loin pour assouvir leur plaisir macabre.
Trop d'histoires qui malheureusement se terminent rarement en happy ending... Alors, si vous aimez réellement la nature, oubliez Tiktok, Instagram et autres médias à sensations. Et si vous souhaitez tout de même photographier ces petites merveilles, faites-le à large distance avec un grand zoom ! Il leur importe peu de faire la une de votre cercle d'amis ou d'obtenir le plus grand nombre de "likes" dans un post.
Un très agréable dimanche à tous.
0 Comments
Leave a Reply. |
AuteurArchives
August 2023
Catégories
All
Suivez Rêves de Marins sur Twitter
|