Qui dit voyage, dit...
Puisque dans des billets précédents, je vous avais déjà entretenu des Chaussettes du Doge de Venise, ainsi que de ces pauvres socquettes disparaissant dans le triangle des Bermudas, jamais deux sans trois... Alors, c'est parti pour un troisième billet insolite sur la lessive !
A bord d'un navire, un des défis de toute navigation au plus ou moins long cours consiste à conserver quelques tissus relativement secs. Alors, toute pétole ou moments où le voilier ne file pas trop vite sur les flots est propice à transformer les filières, drisses, haubans ou bôme en fils à linge. Dans mon sac de voile, je mets donc immanquablement, des crochets sur ventouse et ... des pinces à linge.
Un retour de voyages, et surtout d'un séjour de voile, implique, de même, irrémédiablement quelques bonnes mannes de linge sale à processer, surtout si les tissus ont fait ménage à trois avec l'eau de mer ou le sel marin ambiant durant une plus ou moins longue période. Rien de plus désagréable que de devoir rentrer dans des vêtements (même propres) bien imbibés d'humidité. Et hop ! Alors, tout vole dans la lessive. Peut-être pas très écologique, mais en tout cas très ergonomique ! Que dire si votre hobby est le vélo tout terrain ou le moto-cross... Et je ne parle même pas des familles nombreuses, où la machine à laver et le fer à repasser tournent en continu... Une industrie du linge à elle toute seule.
La Petite (made) laine de Proust
Aah, le souvenir du linge séché dehors, même en hiver. Un parfum de linge frais. Les grands draps de lit propres qu'on pliait à bout de bras ou en montant sur une chaise (en tant qu'enfant et même encore aujourd'hui, ma taille n'ayant pas énormément changé ! ). Une époque où les séchoirs automatiques n'existaient pas ou très peu et où les draps de bain râpaient la peau après avoir séché au gré du vent (d'accord, ceux sortant du tonneau adoucissant sont bien plus doux, mais c'est bien moins poétique... ). En plus d'être une maniaque de la propreté, l'odeur du linge propre a cet effet envirant sur moi. Je me laisse souvent emporter par les effluves de cette suave drogue.
La Piste des Pinces à Linge
Suivre la piste des pinces à linge, c'est aussi partir à la découverte de la véritable nature d'un pays inconnu. Quoi de plus charmant qu'une ville où les rues sont décorées de centaines d'oriflammes colorés de chemises, culottes, chaussettes ou draps entre les maisons de ruelles étroites. Là où son coeur bat. Là où les gens vivent. Les quartiers non commerciaux. Les fils à pendre le linge entre deux maisons que l'on fait coulisser pour récupérer ses vêtements. Là où les touristes ne vont pas. Là où l'argent ne coule pas à flots. Simplement la ville telle qu'elle est. Après les visites aux grands monuments, sites ou musées, quoi de plus pittoresque que de découvrir un endroit loin des sentiers battus, s'enfoncer dans les ruelles (et s'y perdre ! ) pour s'y retrouver face à la réalité de la vie de tous les jours.
© Photos - Rêvesdemarins
Dis-moi ce que tu fais sécher et je te dirai qui tu es...
Si certains exhibent leurs dessous affriolants au bout d'une pince à linge, d'autres mettent leurs filets de pêche se réchauffer au soleil. A chacun son style et ses priorités de séchage... Dans tous les cas, un fil à linge demeure un objet très révélateur. Il divulgue toute une vie, un niveau social, un métier, un style, un portefeuille, des goûts particuliers ou confesse même une nature secrète haut et en couleurs. Alors, soyons fous et fiers de ce que nos pinces à linges retiennent !
Que vous ayez déjà fait votre lessive ou pas encore ce WE (et si c'est non, rassurez-vous, ce billet ne vous passera pas un savon), je vous souhaite un excellent dimanche, qui fleure bon le linge propre !
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AuteurArchives
August 2023
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