Une petite anecdote légère ce WE.
Une des choses que je trouve personnellement compliquée à la voile est la gestion du sommeil. Et un des éléments importants pour bien dormir est la literie et ses attributs. Si les vrais marins, les durs à cuire, sont eux capables de dormir n’importe où et n’importe comment. Ce n’est pas (encore) mon cas. J’ai besoin d’un certain confort : pouvoir étendre mes jambes, du silence, un peu d’obscurité, un semblant d’oreiller et de quoi me couvrir, même légèrement. Dormir quand on est mouillé ou qu’on a froid est vraiment difficile. Et en mer ou en montagne, ce n’est pas toujours donné. Pour moi, trouver le sommeil en solo est déjà une performance en soi. Mais à plusieurs, cela relève souvent de l’exploit. Trait génétique, un rien me réveille et il me faut un temps déraisonnable pour me rendormir.
Qu’est-ce qui vous irrite le plus lorsque vous dormez en compagnie ? Les ronflements ? Le babillage nocturne ? Le somnambulisme de votre compagnon de chambre ? Le manque de place dans le lit ? Les moustiques parce que l’autre souhaite dormir la fenêtre ouverte ? Pour certains, le point crucial est... la couverture ! Et le défi de la garder sur le dos plutôt que de laisser le voisin l’attirer à lui en vous laissant un malheureux petit centimètre carré de tissu pour vous réchauffer.
“Chacun tire la couverture de son bord.” (Proverbe québécois)
Quoi de plus banal qu’une couverture... Un simple morceau d’étoffe. Oui, mais quelques mètres carrés (ou moins) de confort, de chaleur, de douceur... Un espace à soi, Un coin de repli, de protection, d’isolation, de privatisation. Un refuge loin des regards, de la fatigue, des larmes. Un cocon pour récupérer, se retrouver avec soi-même et épancher ses fatigues.
Une odeur, une sensation particulière. Certains l’aiment légère, aérée. D’autres la rêvent soyeuse, brillante, chatoyante. De plumes, de flanelle, de laine ou de coton. Étoffe super légère ou lourde de couches superposées qui vous clouent au matelas. Duvet douillet bien épais ou polar éthéré. Toile rêche et solide ou édredon fluide. Une couverture en dit long sur celui ou celle qu’elle recouvre. “Savoir qu'il y a quelqu'un quelque part qui pense a vous, qui vous réserve un petit coin dans son cœur, au chaud, à l'abri de tout, c'est comme une couverture toute douce qui vous enveloppe et vous protège du froid.“ (Agnès Ledig)
La couverture, dans ma maison, c’est plus qu’une anecdote, c’est une véritable pièce de théâtre journalière. Une compétition entre le chien et le chat pour être le premier sur LA couverture, celle bien épaisse, douce et surtout placée à la place stratégique : celle à côté de mon siège. Parfois, l’un s’y place lorsque l’autre ne regarde pas ou est occupé dehors. C’est un jeu à celui qui sera le premier et surtout à qui prendra le plus de place dessus. C'est la couverture du chat, que le chien a chipé, puis que le chat a récupéré, et que le chien tente à présent de rechaparder. Bref... Toute une histoire. Oh, des couvertures, il y en a pour tout le monde. Mais c’est celle-là en particulier qu’ils se disputent, un peu comme un vieux couple de vieilles dames avec leurs habitudes desquelles elles n’aiment pas être dérangées.
Il y a quelques mois, j’ai passé quelques nuits au chevet de ces bêtes après une opération médicale délicate (je sais, certains trouveront cela idiot, mais je suis ainsi... ). J’ai donc dormi (très peu) sur un matelas de fortune dans mon sac de couchage de voile dans la buanderie à côté du panier du chien. Et devinez ce que j’ai retrouvé sur ma couverture ? Un chien et un chat, Si je n’ai pas trop fermé l’oeil, je n’ai en tout cas pas eu froid ces nuits-là :-) !
© Photos – Rêvesdemarins
Alors, en vous mettant au lit, regardez bien si elle ne cache pas une petite (ou grosse) boule de poils affectueuse avide de vous chiper votre couverture douillette. Un excellent dimanche à tous et bon long congé si vous ne travaillez pas lundi.
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AuteurArchives
August 2023
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