Blessures en mer : une matière dont les siècles d'or de la navigation ne parlent même plus tellement ils font partie du quotidien de la vie des marins d'alors. Estocades, balafres, ravage d'une main, jambe, oeil... : une pacotille et une banalité par sa fréquence à l'époque. Examinons tout de même le sujet le temps d'un petit billet.
Pirates de bois
Au XVIe siècle, François Leclerc, un corsaire et pirate d'origine normande est surnommé "Pata de Palo" (jambe de bois) par les Espagnols. Il perd en effet une jambe lors de combats navals puis subit une blessure grave au bras au cours de sa carrière. Son infirmité ne l'empêche pas d'écumer les mers et de poursuivre ses raids sur les territoires et navires espagnols (La Palma, Canaries, Portorico, Santiago de Cuba, Panama... ). Il est le premier Européen à s'installer à Sainte Lucie avec ses équipages et termine sa vie aux Açores.
Le grand amiral britannique Horatio Nelson, lui-même fut victime d'un bombardement et perd l'usage de son oeil droit en 1794 pendant le siège de Calvi lors d'un combat opposant les forces françaises. Le nom de Long John Silver vous dit-il encore quelque chose ? Ce pirate borgne à la jambe de bois, portant un perroquet sur son épaule. Né de l'imagination de Robert Louis Stevenson dans l'île au trésor. Un personnage inquiétant. Vous le découvrirez dans le roman "John Long Silver" d'un auteur suédois que j'apprécie particulièrement : Bjorn Larsson. Souvenez-vous également du beau Geoffrey de Peyrac (Robert Hossein), le navigateur balafré, dans la série cinématographique Angélique Marquise des Anges. Le capitaine au visage si particulier et pourtant très charmant malgré son imperfection. D'accord, un peu désuet, mais un agréable souvenir tout de même. Que dire de l'ineffable Capitaine Crochet (alias Hook avec l'excellent Dustin Hoffman) de Peter Pan. Et de la main qu'il a laissée en pâture au crocodile de l'île du pays imaginaire (Neverland). Ou encore le capitaine Thomas Bartholomew Red de la saga "Pirates" de Roman Polanski (Walter Matthau). Triple Patte, le pirate philosophe à la jambe de bois des aventures d'Astérix et Obélix et ses inéluctables répliques latines (dont " O tempora o mores... "). Ou encore l'inoubliable Lieutenant Dan (Gary Sinise) dans Forrest Gump, amputé des deux membres inférieurs au Vietnam mais qui devient malgré tout un excellent second capitaine de pêche à la crevette sur chalutier. La liste est longue.... Tous sont des héros (réels ou fictifs) ayant prouvé que leur infirmité ne les a pas empêchés de poursuivre leur vie ni leurs rêves de marins.
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Médecine de bord
La médecine à bord d'un navire demeure néanmoins un art précaire. Circonstances complexes, isolation, manque de moyens et d'hygiène. Des siècles durant, les médecins de bord avaient souvent des rôles divers : docteur, barbier, chirurgien, scientifique ou même cosmographe. Un peu comme les médecins de l'armée, ils doivent prendre des décisions rapides, drastiques et radicales. Les épidémies sont légion à bord et les blessures souvent implacables. Les médicaments sont rares et il est plus aisé de couper que de tenter de soigner un membre abîmé. Certains les traiteront dès lors de bouchers (les techniques de l'époque n'étaient, certes, pas les plus douces). Cependant, ces hommes de science à la fois marins, ont, dans tous les cas, contribué au progrès des sciences médicales comme à la découverte du monde. L'occasion de voir ou de revoir l'excellent film "Master & Commander", le courageux jeune Midshipman Lord Blakeney (Max Pirkis), qui se voit privé d'un avant-bras à l'âge de 13 ans à peine et le fidèle médecin de bord Stephen Maturin (Paul Bettany), scientifique, naturaliste, musicien et habile chirugien.
Le sujet de la médecine marine vaut, à mon sens, d'y consacrer un billet en soi. Nous y reviendrons donc ultérieurement dès que j'aurai trouvé l'occasion d'approfondir la matière et de consulter des sources historiques un peu plus sérieuses pour vous en reparler.
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Repousser les limites
Ils évoluent comme sur des ressorts.... Ressorts par rapport au sol, à la vie, à l'adversité qui les a frappés. Ils rebondissent pour repartir. Ils n'abandonnent jamais. Je ne suis vraiment pas une fan de sports. Mais je ne dédaigne pas visionner certaines catégories des jeux olympiques. J'ai ainsi beaucoup de respect pour ces athlètes qui repoussent leurs limites pour poursuivre leur quête paralympique. La technologie moderne, les prothèses incroyables et la médecine actuelle, permettent des miracles dont on n'osait pas même rêver il y a quelques siècles. L'effort n'en reste pas moindre et la volonté de dépasser leur infirmité physique demeure admirable. Bravo à tous ces athlètes hors du commun, que ce soit à la voile, au ski, à la course, au volley-ball ou encore aux poids et haltères.
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Trois pattes
Je vous souhaite un bon dimanche à tous.
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March 2023
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