L'humour marin est particulier à ceux qui naviguent. Alors pourquoi pas un petit billet léger pour vous faire sourire ce dimanche....
Ever wonder why we do it ?
Mike Peyton. Sans aucun doute, le plus grand humoriste marin... Succulent à apprécier lorsqu'on a navigué et connu les adversités et vicisscitudes d'une sortie en mer en voilier. Evidemment..., un peu plus abstrait aussi pour les non-voileux.
Mike est un caricaturiste britannique qui dessine à l'encre de Chine et à la carte à gratter. Ce passionné de voile a également été le propriétaire de pas moins de 13 bateaux... Des milliers de milles nautiques et de sorties en chartering à son compteur. Et autant d'expériences désopilantes. De quoi donner de l'inspiration à revendre. Son dernier voilier s'appelait "Touchstone", ce qui l'amenait à dire en plaisantant que le suivant s'appellerait "Tombstone" (pierre tombale). Dans ses dessins, on est toujours proche du désastre... S'il avait crainte de la panne d'inspiration, la vie lui en toujours donné à revendre.... Du bon humour britannique. Mike nous a quitté en 2017 à l'âge de 96 ans. Mais ses dessins continueront toujours de nous faire sourire.
Mike Peyton : the world’s greatest yachting cartoonist...
© Photos – Mike Peyton
Du vécu, rien que du vécu...
Cette semaine, lors de ma mission à l'hôpital, je parlais avec trois patients. De tasses à café en plastique, en discussions environnementales, nous en sommes arrivés au thème de la mer. Et nous nous sommes aperçus que nous aimions tous les trois la navigation. Il est assez fascinant (et surtout drôle), de réaliser que les sujets qui viennent alors naturellement à raconter, sont ceux des aventures, ou plutôt des mésaventures en mer. Cela crée immédiatement un lien entre les interlocuteurs et une ambiance bon enfant dans la conversation. Chacun a bien une anecdote dans sa manche et surtout une grande dérision de soi pour narrer les bêtises ou les erreurs que l'on peut réaliser sur un bateau. Il est alors étonnant comme les conteurs dévoilent sans hésitation et sans honte aucune leurs erreurs dans leurs histoires de marins. Les tribulations et déboires en mer (ou au port) semblent faire partie de l'apprentissage de la navigation et les choses les plus naturelles au monde.
Ceci explique probablement pourquoi les liens se tissent aisément entre marins (qu'ils soient amateurs ou non). Et pourquoi, je me sens bien à ma place dans ce milieu ! "Heureusement, quand on navigue, il se passe toujours quelque chose. N’importe quel plaisancier avec qui l’on parle assez longtemps a toujours des choses incroyables à raconter. Presque tout ce que je représente dans mes dessins est arrivé ou vient de ma propre expérience." (Mike Peyton)
Qui n'a jamais eu une anecdote à raconter concernant une prise de coffre ou de pendille laborieuse, un amarrage épique, un largage d'ancre fastidieux, le passage d'un banc de sable (ou plutôt son échouage), un (mauvais) calcul de marées ou encore une prise de ris un peu musclée, et j'en passe ?
© Photos – Mike Peyton
Comme cette fois, où nous cherchons désespérément un endroit pour faire une petite pause escale, dans un endroit isolé de la Turquie du Sud.
Après avoir arpenté les côtes, nous décidons de nous amarrer le long d'une plage déserte, en eaux peu profondes mais magnifiquement turquoises. L'endroit idéal ! Nous larguons donc l'ancre. Cependant, Il y a pas mal de vent qui pousse le voilier vers le large. Le skipper, comme tout bon capitaine, décide alors de sécuriser le voilier avec une amarre à terre, en plus de l'ancre. Bonne idée ! A bord, nous avons, entre autres, une mathématicienne et un ingénieur. Après avoir savamment calculé la longueur de la distance nous séparant du pieu d'amarre terrien (en l'occurence, un arbre local derrière la plage) - théorème de Pythagore à l'appui - , le skipper - très sportif - saute à l'eau. Un bout autour de sa taille. Il nage, nage et nage encore. L'équipier à la barre tient, tant bien que mal, le voilier à distance raisonnable du rivage, histoire de ne pas s'échouer ni de repartir vers le large. Une fois arrivé à terre, notre brave skipper entreprend de faire le tour de l'arbre-amarre et d'y faire un solide noeud marin. Et là... Il s'aperçoit qu'il lui manque tout simplement quelques centimètres pour y parvenir. A bord, nous sommes tous en train de lui crier qu'il doit tirer plus fort sur le bout (avec un bateau de huit tonnes à son autre extrémité ! ), sans réaliser que le pauvre est arrivé à la fin de la longueur ! Ce n'est qu'après moultes efforts, quelques décilitres de transpiration et longues minutes plus tard, qu'il parviendra tant bien que mal à réaliser un noeud dans le bout pour sécuriser notre voilier. Bref... une histoire que nous raconterons encore longtemps. Et qui aurait valu une bonne caricature !
© Photos – Mike Peyton
Ceux d'entre vous qui ne naviguent pas doivent prendre les marins pour des fous ! Qui a envie de vivre des situations précaires, inconfortables ou de se faire passer pour un idiot ? Les marins ! Mais, je vous rassure, ce privilège n'est pas réservé à la communauté des bérêts à pompon rouge... Je suis certaine que des dizaines d'autres activités (le camping, la plongée, la mécanique, etc. ) réserve tout autant de surprises drôlesques à ses adeptes. C'est juste qu'ils n'osent peut-être pas déballer aussi ouvertement leurs prestations !
Les Marins de l’Absurde
Qui de vous se souvient des Shadoks (série télévise des années 70) ? Un tout autre style...
"Je pompe donc je suis ! Ga ! Bu ! Zo ! Meu !"
Le Marin Shadok est « poète en météorologie », « planteur de phares », « contrôleur des vents et marées » et « dompteur de goémon ». Il cultive en effet le goémon pour en faire une liqueur dont il se nourrit exclusivement, ce qui fait qu'il est assez souvent « goémoné », c'est-à-dire pris de boisson.
Il est également l'inventeur du système qui consiste à récupérer l'eau qui se trouve derrière le bateau pour la remettre devant le bateau, système employé pour traverser le cosmos jusqu'à la planète gibi. (Source : Wikipedia)
J’ai une tendresse particulière pour ces petites créatures qui n’ont pas de manières... Ces drôles de bonshommes faits de quelques lignes et ronds, dont l’humour décalé et désopilant demande un peu de détachement pour rire de leurs vérités spirituelles au second, voire troisième degré. Leur référence à ceux qui pompent sans répit (et ainsi une critique du souci de productivité à outrance) vaudrait toujours, quelques cinquante ans plus tard...
Je vous laisse apprécier ci-après le graphisme et l'humour par l'absurde de Jacques Rouxel.
© Photos – Jacques Rouxel
Sur ces quelques notes d'humour marin, je vous souhaite un excellent dimanche. Et pour ceux qui ont profité du beau temps de l'arrière saison pour une sortie en mer, j'espère que vous aurez une anecdote amusante à raconter bientôt !
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AuteurArchives
August 2023
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