Avec la fin de l’été reviennent nos compagnons à plumes plus près de nos habitations. Et ils sont particulièrement nombreux autour de la mienne. Les oiseaux de mer et mouettes s’éloignent du large pour rejoindre nos campagnes. Alors, pourquoi pas une petite histoire de plumes, ce WE ?
Les Oiseaux dans la Tourmente
Savez-vous comment font les oiseaux par gros temps lorsqu’ils ne peuvent pas l’éviter ? Peuvent-ils encore voler ? Se font-ils emporter par les bourrasques des vents furieux ? Leur corps léger résiste-il aux assauts des trombes d’eau ? Ou font-ils simplement le gros dos au mauvais temps ? Tant de questions auxquelles j’ai tenté de trouver quelques réponses sensées.
Comme des marins prudents, en cas de trop mauvais temps, les oiseaux ne prennent pas toujours le large. Des vents excessifs et ou de travers peuvent les inciter à rester temporairement au sol, s'abriter dans des cavités, ravines, derrière des rochers, troncs ou autres refuges où le vent est moins fort. Une fois en l'air, ils peuvent également voler très bas pour donner moins de prise aux courants d'air.
Mais lorsqu'ils sont coincés dans une tempête, ils n'ont pas trop le choix. Et certains volent alors quelques milles à l'intérieur de l'oeil des cyclones, un endroit relativement calme au centre des ouragans. On a ainsi observé des oiseaux de mer sur les images des radars de l'ouragan Matthew en 2016, une tempête de catégorie 3, sur la côte Est des Etats-Unis. Lorsque l'ouragan atteint la terre, les oiseaux peuvent commencer à affronter les rafales de vent. Malheureusement, parfois, lorsqu'ils sont piégés trop longtemps dans la tourmente sans pouvoir la fuir, les oiseaux marins doivent affronter des vents de plus de 120km/h, des vagues de huit mètres et des turbulences dans la colonne d'eau qui perturbent le plancton et les bancs de poissons dont ils se nourrissent. Ils sont alors pris dans une grosse "machine à laver" les empêchant de se nourrir en sus du risque d'hypothermie ou d'épuisement. Certains migrateurs prendront de l'altitude à l'aide des courants ascendants. Ils y profitent de courants forts les aidant à se déplacer sur de longues distances. Ils bénéficient parfois de particularités physiques leur permettant de faire face à de grosses variations de pression atmosphérique (notamment divers types d'hémoglobines fixant l'oxygène dans le sang). La plupart des oiseaux ne franchissent jamais la limite des 1.500 m d'altitude. Exception à cette règle : les rapaçes, dont les vautours, dont on a croisé certains exemplaires à plus de 11.300 m, ainsi que les oies et les cygnes ayant dépassé les 8.000 m d'altitude...
Sixième Sens
Les oiseaux sentent le vent tourner avant tout le monde. Quelques espèces, dont certains passereaux, peuvent faire preuve d'un sens aigu de l'anticipation météorologique. Ainsi, en 2014, certains de ces oiseaux ont fui quelques jours avant l'arrivée d'une très forte tempête dans le Tennessee au USA, qui allait provoquer plus de quatre-vingt tornades meurtrières dans la région. Les scientifiques pensent qu'ils sont capables d'entendre les infrasons, le signal pour détecter les tempêtes à l'avance. Ces sons à très basse fréquence se propagent sur de très longues distances et sont notamment générés par des perturbations météorologiques sévères.
Souvenez-vous des augures romains qui "lisaient" l'avenir dans le vol des oiseaux : les "auspices" (de 'avis = 'l'oiseau et 'specere' = 'regarder'). Les agriculteurs s'en sont inspiré durant des siècles (par exemple : des hirondelles volant bas signifiant une pression atmosphérique basse, d'où des insectes plus nombreux en basse altitude et donc un signe de pluie... ). L'humidité se collant à leurs plumes rend leur vol plus déséquilibré et les pousseront à voler plus bas. Ils possèdent une sorte de baromètre interne - l'organe pratympanique - qui leur permet telle anticipation. Ces petits boules de plumes se prouvent donc être de bons révélateurs de changement climatique.
En automne, la mer vient à moi avec les mouettes (et la pluie et le vent... ). Mon ami Georges, le rouge-gorge, vient nous payer une visite de plus en plus souvent, ce qui signifie que le temps est en train de se refroidir. Nous avons une diversité de faune assez extraordinaire là où nous vivons. Et j'en profite chaque jour. Des plumes, il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Saurez-vous reconnaître les 25 diverses sortes (et ce ne sont que ceux qui se sont laissés prendre en photo) que j'ai croisées ci-après en mer ou chez moi ?
© Photos – Rêvesdemarins
A ces oiseaux qui ne peuvent pas voler en raison de la tempête qui sévit, patience et courage... Restez bien à l'abri. Les temps redeviendront plus cléments pour reprendre votre envol, encore plus haut qu'avant. Une excellente fin de WE et une bonne semaine à tous, sans trop de vent ni pluie.
1 Comment
JF
19/9/2021 10:39:35 pm
Intéressant, merci !
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AuteurArchives
August 2023
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