Dans une actualité où les médias ne parlent plus majoritairement que de séparations, de mécontentements et de crises, pourquoi ne pas mettre une pincée de nouvelles positives au menu de notre billet dominical ? Alors, c'est parti pour vous parler de ... Nemo... ce dimanche.
Nemo, un nom qui rassemble
Nemo... Un nom mythique pour un capitaine de navire fantastique, ou encore pour un petit poisson-clown en quête de retrouver les siens. Le nom également d'un réseau réunissant plus de 30.000 musées en Europe (Network of European Museum Organisations).
Un nom qui rassemble... Un nom donc idéal également pour nommer un projet visant à relier, contre vents et marées, une île à un continent. D'autant plus lorsqu'une majorité des habitants de cette même île a décidé de se séparer de ce fameux continent.
La prise de conscience verte pour le climat et les énergies renouvelables monte en force ces derniers mois. Ce que l'on sait moins, c'est que certains acteurs énergétiques tentent, depuis bon nombre d'années déjà, de partager cette énergie entre différentes nations, de manière à pourvoir aux divers besoins de manière durable, malgré les distances et les politiques désunies. C'est ainsi qu'une entreprise belge a lancé un ambitieux projet d'intérêt commun ayant pour objectif la création d'un lien transfrontalier permettant l'acheminement d'énergie verte vers ses voisins, notamment vers l'Allemagne. Le projet d'interconnexion "Nemo Link" a ainsi réalisé la pose de cables énergétiques sous-marins et sous-terrains entre la Belgique et le Royaume-Uni via la Mer du Nord. Même en cas de Brexit dur, les Britanniques ne seront pas obligés de retourner à la lampe à huile pour s'éclairer ;-).
Le projet est un joint venture entre les sociétés Elia (BEL) et National Grid (UK). Elle prévoit 140 km de cable entre Richborough (Kent) et Herdersbrug (Bruges), dont 130 sous la mer, avec une capacité énergétique de 1.000 MW. Le projet, débuté en 2017, vient de prendre forme par la finition de ses deux plateformes en mer (le MOG - Modular Offshore Grid). Ces plateformes, d’énormes "prises d'électricité/plugs", situées environ à 40 km de Zeebrugge, permettront le lien avec les parcs éoliens en mer et les régions concernées. La technologie utilisée ici est le HVDC (High Voltage Direct Current) vu le fait que les deux réseaux électriques ne sont pas synchronisés et offre l’avantage de mieux régler les flux. Il s’agit ici aussi du premier câble de ce type dans le monde. Conçu au japon, il est unique par son niveau de tension (400 kV) ainsi que le matériel utilisé pour son isolation.
© Photos - Elia.be
Le projet a eu à relever quelques défis supplémentaires à ceux liés à la technologie : certaines surprises archéologiques, notamment. Les équipes ont en effet été confrontées à leur rencontre avec les restes d’un bombardier B17 datant de la dernière guerre mondiale encore présent sur la zone de construction, les obligeant ainsi à un déroutement de 14km du trajet originalement prévu. Un poste de conversion et une station de transformation viennent récemment d'être inaugurés en Mer du Nord. On leur espère une durée de vie de 25 ans. Une goutte d'eau à l'échelle de l'âge de la planète, mais un début tout de même (et une longévité certainement meilleure que celle de votre gsm, lave-linge ou grille-pain actuel ! ).
(...) Sail on silver girl, Sail on by
Un petit pas de transition énergétique vers un avenir plus vert et un effort de rassemblement entre les nations au milieu du bleu de la mer.
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August 2023
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