Nous voici presque au crépuscule de 2019 et à l’aube d’une nouvelle année. Je pourrais suivre les traditions et vous acter ici une rétrospective de ces douze derniers mois. Cependant, cette année a porté son lot de difficultés sans vraiment beaucoup de choses ni drôles, ni utiles à vous raconter. Alors, pourquoi pas un petit billet posé vers le bleu infini plutôt que le gris du passé pour terminer l’année ?
Aéro-nautique
Mon premier cours de voile m’a appris que les voiliers avancent en mer selon une série de principes similaires à ceux qui propulsent les avions dans les airs. Les voiles sont les ailes des navires. Il existe de nombreuses similitudes entre les navigations célestes et maritimes. À commencer par leur sémantique et leur vocabulaire. Nauticus (naval), nauta (matelot), navis (navire), cockpit, pilote, cabine, jusqu’ à même nausea (nausée), alias mal de mer... Tout un monde autour de la notion de navire et de voyage. L'aéronautique est confrontée aux mêmes difficultés de positionnement et de définition de route, avec une troisième dimension en plus. Il semble donc logique que leurs terminologies soient assez proches.
Le principe qui fait avancer les navires à voile (appelé en physique principe de Bernouilli) repose sur la différence de pression entre les deux faces de la voile. Un voilier, le côté qui pointe vers le vent, crée plus de pression du côté face au vent et fait baisser la pression du côté sous le vent. La voile incurvée comme une aile, se déplace ainsi vers la zone où la pression est moins grande, et tire le bateau avec elle. La portance causée par la voile fait avancer le bateau, comme dans un avion. Enfin, pour que le bateau n’évolue pas en crabe; de côté, il lui est nécessaire d’avoir un moyen de contrer cette poussée dans l’eau grâce à une quille (ou dérive) et un (ou plusieurs) safran(s). Ces appendices créent ainsi un frein dans l'eau qui limite le glissement du bateau sur l'eau et une force anti-dérive. La combinaison des vecteurs de poussée vélique et de dérive génèrent alors un vecteur vitesse de propulsion du bateau. C'est aussi simple que cela.
Dès lors, un pilote d’avion mis à la barre d’un bateau retrouverait, en toute logique, rapidement des similarités avec son cockpit et se débrouillerait relativement vite sur un voilier (comme j’ai pu le constater avec mes amis pilotes ! ).
Les voiliers du ciel
Parfois, le matin, j’ouvre les rideaux et j’aperçois des traces dans le ciel endormi, qu’on pourrait méprendre pour des météorites. Deux, trois, cinq, jusqu’à plus de dix simultanément à l’horizon parfois. Et les teintes du petit matin les font flamber, rosir ou les rendent écarlates selon l’humeur du soleil levant. Et je me dis que la troisième dimension doit être bien large pour permettre un tel trafic aérien sans qu'ils ne se croisent jamais de trop près. Un peu comme si le ciel s’était transformé en une immense mer suspendue où voguent en l’air tous ces voiliers d’acier. Seule différence, les rejets de ceux-là sont moins inoffensifs pour notre planète que ceux de voileux responsables et respectueux de la nature. Et bien plus de gens y naviguent chaque jour pour rejoindre l’autre côté de la planète. Il est vrai que les billets d’avion « low-cost » permettent à des millions de jeunes (et de moins jeunes) de voyager aujourd’hui pour des prix défiant les porte-monnaies anorexiques.
© Photos - Rêvesdemarins
Depuis quelques années, la recherche technologique évolue vers le développement d’avions fonctionnant sur des énergies vertes, par exemple le Solar Impulse (piloté par Bertrand Piccard et André Broschberg pour un tour du monde en autonomie verte) ou encore le futur Odysseus actuellement en préparation par les ateliers Boeing. Mais, nous sommes encore loin de solutions à grande échelle. D’ici-là, je continuerai d’admirer les jolis dessins qu’ils tracent devant ma fenêtre dans les rayons du levant.
© Photos - Rêvesdemarins & B. Ryckmans
À Tire d’aile
Je vous souhaite d’ores et déjà une excellente année 2020. Qu’elle soit sereine, vous garde avant tout en bonne santé ou vous en épargne du moins les gros ennuis. Et puis surtout, de l’amitié et de l’amour, du vrai, du profond. Un parent, un ami, un compagnon, un animal... Le secret réside dans la qualité et non dans la quantité. Un seul être suffit pour vous prouver que vous en valez la peine, que vous n’êtes pas seul(e) au monde. Que ce dernier soit proche ou lointain, exprimé ou silencieux. Cette âme-là vibre quelque part pour chacun et en 2020 aussi.
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August 2023
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