La veille d'une nouvelle grande lune...
Une soirée où, conventions insistent, il faut faire la fête... Et pourtant, cette date ne signifie pas grand' chose pour certains. Ceux qui travaillent cette nuit, les pompiers, les infirmiers, les urgentistes, les pilotes, les pêcheurs. ou encore les navigateurs en mer. Ceux qui sont seuls, dans un lit d'hôpital ou ailleurs... Ils n'en ont probablement rien à faire d’être le 1er janvier, un samedi ou un lundi. Avec pour feux d'artifices? Les étoiles filantes, les loupiottes des navires, terrains d'atterrissage ou appareils médicaux. Et pour bulles? Celles de l'eau salée, des tablettes effervescentes ou de la pluie sur les hublots. Pour ces autres, la nouvelle année a pour nom "guérison", "ligne d’arrivée", "rémission", "port", "retrouvailles", "terre" ou encore "jour de repos"... Et c'est ce jour-là où ils l'atteindront qu’il faudra leur souhaiter "Bonne Année ". A mon sens, ce sont ces moments-là qui valent d'être célébrés en lieu et place d'une date factice. " Ils ne tendront pas l’oreille aux klaxons du réveillon mais au mugissement de leur coque indiquant la vitesse, au claquement des voiles qui leur souffle un réglage ou au fâcheux craquement symptomatique d’une avarie. " (Isabelle Autissier)
Cela dit, toute date vaut la peine d'une célébration. A chacun sa liberté, n'est-ce pas? Et ce soir, hé non, vous ne me verrez pas danser un tango endiablé dans une fiesta mémorable. Je ne résiste toutefois pas à l'envie de jeter un petit coup d'oeil attendri en arrière sur ces douze dernières lunaisons...
J'ai beaucoup de chance... 2016 fut une très belle année pour moi, qui a vu la réalisation d'un incroyable nombre de mes rêves de marins. Je voulais 2016 différente. Et bien, elle l'a été. Mission accomplie.
Tout d'abord, mes premiers bords un peu plus sérieux à la voile avec des équipages fabuleux. Des cours que je voulais suivre depuis des années. De nombreuses journées en mer. Des voyages vers des destinations qui hantaient mes songes: un passage au Danemark, en Suède. La Norvège à la voile. Les vacances avec des êtres chers. Des séjours féériques à Ravenne, Bologne, Paris, Ramsgate, Bergen, Oslo, la Normandie, la Bretagne Nord, St Malo, Le Mont Saint Michel, Honfleur, Etretat, Bayeux, Rouen... Sans oublier de nombreux retours à ma chère mer du Nord et Nieuport.
La création de nouvelles amitiés solides avec des gens de mer fabuleux, que je ne voudrais perdre pour rien au monde. Des retrouvailles avec des proches après plus de vingt ans d'absence. Une seconde vie comme volontaire à l'hôpital qui me procure des moments qui me ressourcent incroyablement en énergie positive (contrairement à ce que la plupart d'entre vous pouvez imaginez) et m'ont permis des rencontres improbables.
Malgré des événements politiques et sociétaux inquiétants, cette incroyable chance qu'aucun de mes proches ou amis n'ait été gravement impacté par les terribles événements qui ont frappé notre monde cette année. Seule inquiétude qui ne me quitte point: l'état de santé de ceux que j'aime et la crainte perpétuelle que ce dernier ne se détériore. Et je ne peux qu'espérer que l'an 2017 sera clément à ces êtres chers à mon coeur... Sans compter, en outre, des réalisations professionnelles, dont je ne peux franchement pas me plaindre dans cette époque chahutée, bien au contraire, malgré un rythme de travail plus que soutenu et un planning avec lequel il faut constamment jongler pour parvenir à tout mener de front.
Des moments musicaux de folie... Jouer ce fameux concert en live à la radio au Festival Musiq3 au studio Flagey, ou encore ce concert de Noël celtique à l'Université de Namur, des répétitions rythmées de fous-rires. Des instants inoubliables de musique en mer, que ce soit dans les fjords scandinaves ou à l'arrivée de nuit à la voile en Grande-Bretagne, en accompagnement d'une gigue écossaise endiablée des équipiers à bord.
Et puis... 2016 fut aussi surtout... La naissance de ce blog...
Mon passage des quarantièmes rugissantes: neuf mois depuis la création de ce blog et mon 40e billet... Quel beau cap pour débuter une nouvelle année...
Une navigation de soirée ou de nuit souvent, dans un planning professionnel et privé ultra chargé. Ah, si les journées pouvaient avoir 78 heures... (Cela dit, je parviendrais probablement encore à les surbooker! ) Mais une très belle nav...
Et pourtant, si ce périple à travers les mots et les sujets de ce blog a été passionnant et m'a apporté une grande satisfaction, il n'a pas toujours été aisé... Non pas que j'aie crainte de tomber à court d'inspiration (la page blanche viendra probablement un jour, cela dit... ), mais plutôt la difficulté de poser les mots, de les peser, de parvenir à exprimer des sentiments ou aborder des thèmes plus personnels de manière délicate, discrète, avec finesse si possible, mais sans jamais tomber dans l'intime, l'apitoiement, ou encore l'exhaltation excessive. Pas évident de se proclamer écrivain!
Mais, surtout... Si ce blog vit et prend toute sa raison d'exister, c'est surtout grâce à vous, chers lecteurs...
A quoi bon écrire, si personne ne me lit... Pour la satisfaction de la plume? Mais ce plaisir-là, comme de nombreux plaisirs, doit se partager. Alors, il en devient deux fois plus intense. Le but était de créer un médium qui permettait la liberté totale au lecteur de le découvrir en toute anonymité ou non, de le commenter ou non. Je ne sais donc, jusqu'à aujourd'hui, pas vraiment qui lit mes billets. Et c'est très bien ainsi. J'en apprécie d'autant plus la surprise de découvrir par hasard que quelqu'un a pris la peine de parcourir ces quelques pages à un moment donné. Ce serait vous mentir que d'affirmer que vos commentaires et vos "like" me laissent indifférente. Ils me remplissent de joie à chaque fois et me donnent le sentiment d'exister. Et l'idée que certains d'entre vous se mettent un jour à attendre avec impatience la parution dominicale du petit billet du "Moussaillon Enchainé" me procure un sentiment particulièrement agréable. Mais, il s'agit là plutôt d'un bonus... En rien de la raison de la présence de ce blog.
Alors, ce quarantième billet s'adresse à vous, mes amis. Pour vous remercier de vos lectures, de votre fidélité à regarder ces petits billets, et parfois même de me gratifier de vos commentaires et de vos encouragements à poursuivre mon écriture en cette nouvelle année. Merci d'être là pour moi, dans l'ombre de ce blog.
Alors, que l'aventure de ce blog continue donc en 2017! Et que cette nouvelle année vous soit emplie de belles navs, en mer ou ailleurs, vous protège de tout aléas et souçis majeurs et vous gratifie d'une douce clémence... Bonne Année à tous!
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"... Et quant à toi, tu seras sage, si à tes enfants, de ton mieux, tu leur contes l'histoire des Mages, pour que l'Etoile brille en leurs yeux... " (Les Poèmes de Monseigneur, Willy Burguet père)
Les Etoiles... Elles sont là, par milliers, que ce soit au-dessus de nos têtes dans le firmament, au fond des océans ou encore dans nos yeux... Des myriades de petits points brillants, aux coloris variant du bleu au doré en passant par l'orange vif ou le rouge vermillon, selon leur origine, leur nature, leur âge ou encore leur taille.
Etoiles de Mer
Petit port de Hjellestad, Norvège. Tout contre les piliers en bois couverts d'algues du ponton, une vision surprenante: celle d'un de mes animaux marins favoris... Asteroïdeas, Asterias, Stella di Mare, Stered-Mor, Starfish, Crosóg Mhara... Diverses dénominations pour une et même créature emblêmatique et symbolique depuis des millénaires, que je ne me lasse pas d'observer.
Etoile du Berger
Elle était la préférée de ma grand-mère: la première qui apparaissait dans le ciel. Celle qui conserve une place toute particulière dans ma mémoire d'enfant... Ma bonne étoile, celle qui me rappelle ceux qui m'ont fait m'extasier sur le firmament, ses milliers de petites loupiottes et qui veillent sur moi, d'ici ou de là-haut. Mes préférées: Orion, les Pléïades, Cassiopée, Alpha du Centaure, l'Etoile du Nord... Je me remémore tous ces récits fabuleux de mon petit papa, de mes amis marins, montagnards ou encore pilotes d'un grand oiseau de fer. La lune, les constellations et tous ces astres mystérieux n'en finissent pas de me fasciner. Leur lueur bleutée dans les hautes latidudes scandinaves conserve pour moi un souvenir particulièrement féérique. Me reste encore à apprendre à les lire et les laisser me guider sous le sextant lors de mes prochaines navigations de nuit à la voile. Un rêve et défi de plus en devenir. Et une bonne excuse pour repartir "voiler" en mer très bientôt!
Rayon de Lune
A propos de Lune, cet astre semble singulièrement correspondre à une partie de moi. C'est du moins ce que mon entourage a jugé en définissant "Rayon de Lune" comme qualificatif complémentaire à mon totem scout (ce dernier étant bien loin d'être un animal extra-terrestre, je vous rassure! Mis à part la ressemblance de la tignasse avec "Chewbacca" au sortir de la douche peut-être... ). Je vous laisse rêvasser sur les raisons du choix de ce qualificatif, et non, ce n'est pas parce que je suis souvent distraite... Il faut croire que la pomme n'était pas tombée trop loin de l'arbre puisque mon paternel avait précédemment été nommé "Prince de Lune" par ses proches. Je dois être née sous une Bonne Etoile...
Etoiles Filantes
A chacune de leurs apparitions, je reste sans voix. A chaque traversée du firmament, un même sentiment de magie m'enveloppe. Un peu comme si un petit bout d'espoir venait de prendre forme à travers leur trajectoire lumineuse. Et je fais et refais un seul voeu... Toujours le même depuis toutes ces années... " Que les Etoiles te soient clémentes et veillent encore très longtemps sur toi... "
Voici tout ce que je désire pour cette nuit de Noël... Ce serait mon plus beau cadeau...
Ce soir, nous placerons du pain et un verre d'eau dehors pour qu'ils reçoivent une petite grâce des astres et de leurs anges célestes. Et après minuit, nous en partagerons quelques gorgées. Belle vieille tradition de notre grand-père, que je ne manquerais pour rien au monde, peu importe nos croyances religieuses ou non... Je vous souhaite une très belle veillée ce soir si vous célébrez cette fête. Et si cette date ne fait pas partie de vos traditions, que cette soirée vous soit tout simplement un moment de trêve, de paix et de bonheur simple, où les étoiles vous guideront... Je serai avec toi, avec vous... Joyeuses fêtes des Etoiles...
Rien de tel pour vous faire rêver que de vous parler d'Anges... Mais, y croyez-vous? Quelques soient vos convictions religieuses ou philosophiques, nous affirmerons ici qu'ils existent bien, si, si... De Grands Voyageurs eux aussi... Ils viennent d'un pays lointain et ne cessent de parcourir l'univers. Et parfois, l'un d'eux pique une tête jusque dans le monde des humains... Selon les endroits, bien entendu, ils portent des noms divers et se matérialisent sous différentes formes. Il suffit de savoir les discerner sous leur déguisement terrestre et alors, vous saurez qu'il s'agit bien d'un Ange... Ou serait-ce d'une Ange? Je vous propose d'en découvrir un peu plus à propos de leur vraie nature à travers ce billet.
Lorsqu’un Ange, de son Ombre, se détache un matin,
Mais commençons d'abord par un peu d'histoire, comme de coutume.
On retrouve des références aux Anges depuis des millénaires. De nombreuses religions mentionnent l'existence de ces êtres un peu particuliers avec des points communs à ces différentes traditions. On les retrouve notamment dans les trois religions abrahamiques ainsi que dans l'Avesta (rites mazdéens et traditions zoroastiques), ainsi que dans les mythologies gréco-romaine ou étrusque (Eros/Cupidon, Vanth, les Harpies...). Ils jouent pratiquement toujours un rôle de messager entre le Céleste et les humains. L'ange est normalement invisible, mais lorsqu'il se laisse voir, il prend une apparence humaine. Dans l'Islam et le Judaïsme, on les nomme "Malâkh" (ce qui signifie "messager") ou "Malaïkas" et interviennent souvent en tant qu'émissaires de Dieu, gardiens ou scribes: Gabriel, Mikaël, Raphaël... La religion chrétienne en fut particulièrement friande. Un second point commun réside dans l'existence d'une hiérarchie entre ces être célestes: archanges, anges, angelots, chérubins (Keroubim), séraphins, selon laquelle ils portent une mission plus ou moins importante. Troisièmement, les anges sont toujours pourvus d'ailes, dont le nombre varie selon leur rang (c'est évidemment plus commode que la voiture ou même les transports en commun pour se déplacer de nos jours...). Le quatrième point commun entre les traditions à ce propos est que les anges n'ont le droit ni d'être vus, ni de tomber amoureux d'un humain au risque de perdre leurs pouvoirs célestes et leur immortalité. Et enfin, sujet de départ de ce billet, ces êtres sont, selon la légende, asexués. Mais nous reviendrons sur ce point un peu plus tard.
Les plus grands artistes les ont dépeint selon multiples modèles: des mosaïques byzantines, aux tableaux de Fra Angelico (un nom approprié, n'est-ce pas?), en passant par Giotto, Boticelli, Memling, Van Eyck, sans oublier la magnifique tradition des icônes dans l'orthodoxie.
A propos d'icônes et d'orthodoxie, je revois encore dans mon enfance, le vieux père de ma gardienne (souvenez-vous, dans un billet précédent, je mentionnais qu'il était diacre à l'église orthodoxe russe). Imaginez ce tableau: une ancienne maison de ville aux planchers qui craquent, un grenier arrangé en bibilothèque sur les quatres murs, une grande table au milieu de la pièce croulant sous les incunables et autres précieux ouvrages d'époque reliés de cuir. Il fait sombre. Sur la cheminée, un portrait iconographique d'une madone russe. L'artiste aux cheveux blanc et épaules voûtées, penché sur son petit bureau près de l'unique fenêtre à croisillons, à la lueur d'une lampe vacillante, en train de peindre des icônes avec des feuilles d'or. L'odeur de la peinture à l'huile et nées du talent de ses mains toutes ridées, des images dorées d'anges aux grands yeux noirs et au visage doux, très doux...
Mais tout cela ne vous dit toujours pas quel est le vrai sexe des Anges... Si les sujets de la nudité et du plaisir du corps furent considérés comme tout à fait naturels dans les civilisations antiques (regardez les représentations gréco-romaines, égyptiennes ou perses), il est vrai que le sujet resta longtemps tabou dans la religion catholique principalement. Et la nudité des Anges, des Saints ou pire (on criait au sacrilège...), de la Sainte Famille, n'apparut dans l'art que relativement tardivement, à savoir à partir de la Renaissance italienne (pour ceux de mes lecteurs spécialistes en histoire de l'Art, pardonnez moi si mes dires dans ce billet sont imparfaits).
Lors d'un récent voyage en Italie ces dernières semaines, j'ai eu le grand bonheur de découvrir des merveilles d'art byzantin à travers les mosaïques de Ravenne, Et si vous avez déjà feuilleté les onglets "rêves en images" de ce site, vous aurez remarqué que j'aime photographier des détails. Comme d'habitude, j'ai donc tenté quelques clichés en zoom des superbes plafonds colorés. Et, à ma grande surprise, j'y ai découvert des véritables petits joyaux, des représentations, on ne peut plus claires quant à la nature des Anges et des personnages célestes. Cette surprise insolite à l'objectif s'est d'ailleurs suivie d'un fou-rire juvénile dans un lieu de culte sacré, au grand dam du gardien très sérieux de cette magnifique église. Quelques images pour illustrer...
Vous trouverez plus de photos sur cette magnifique cité classée au patrimoine mondial et ses chefs d'oeuvre d'art byzantin, dans l'onglet "Rêves en Images/Rêves de Voyages/Rêves Byzantins" (http://www.revesdemarins.com/recircves-byzantins.html).
N'allez surtout pas à présent croire que je confirme ici le genre masculin du mot "Ange"... Non, c'est un peu plus compliqué que cela... A mon sens, le Sexe des Anges n'est ni masculin, ni féminin: il est ... "variable". Des Anges hermaphrodites??! Grands Dieux! Qu'est-elle en train de nous raconter dans ce billet! Je m'explique...
Croyez-le ou non, des Anges, nous en rencontrons chaque jour dans notre vie. Ils se cachent sous diverses identités, incognito: L'adolescente qui vous aide à traverser la chaussée lorsque vos jambes ne vous portent plus. L'inconnu qui vous arrête en rue pour vous demander l'heure, puis vous avoue en rougissant un peu qu'il vous trouve ravissante. La vieille tante qui vous embrasse les larmes aux yeux lorsque vous lui apportez des chocolats. - Cela vous parle? L'enfant qui vous prend par la main et vous dit candidement "je t'aime, tu sais". L'être autrefois cher, sorti de votre vie depuis des années, qui débarque inopinément pour vous soutenir, au moment où le destin vous défie rageusement. L'Ange qui vous envoie une carte postale ou un message sans autre raison que de vous intimer que vous comptez pour lui. - Toujours pas rencontré ces Anges-là? L'homme qui vous ramène un soir un bouquet de roses rouge carmin, juste comme cela. L'anonyme qui vous cède sa place dans le tram bondé alors que vous êtes éreinté. Le voisin de ponton qui vient spontanément vous aider à amarrer alors qu'il était confortablement assis à déguster son apéro dans le cockpit. La compagne qui a déjà rangé la vaisselle d'enfer que vous avez laissé traîner le soir d'avant après une soirée tardive et que vous faites encore la grasse matinée. La personne qui vous recommande pour un emploi alors que vous ne vous doutiez même pas qu'elle vous appréciait. L'ami qui annule tous ses rendez-vous le jour où vous l'appelez en larmes pour vous serrer dans ses grands bras et vous consoler. - Et tant d'autres encore... Je suis certaine que vous aussi, vous les avez un jour croisés dans votre vie.
Pour conclure ce billet, le Sexe des Anges varie donc selon l'identité qu'ils décident d'emprunter. Et peu importe leur véritable nature, j'ai beaucoup de chance d'en avoir rencontré quelques uns et quelques unes dans ma vie...
Merci à vous, ces Anges qui veillez sur moi...
En ce premier week end de printemps, je ne pouvais bien évidemment manquer de vous parler... d'oeufs! Et chacun sait que les oeufs de Pâques sont de Grands Voyageurs!
La coutume d’offrir des oeufs décorés, teints ou travaillés, existe depuis la nuit des temps. Comme le printemps est la saison de l’éclosion de la nature, l’oeuf, représente la vie et son renouveau. Que ce soient les Égyptiens, les Perses, les Gaulois, les traditions païennes les Juifs ou les Chrétiens, on les retrouve dans multiples cultures et religions.
Selon les cultures, il est d'usage d'orner cette emblême de diverses manières plus originales les unes que les autres. Les oeufs de Pâques russes et ukrainiens sont de véritables oeuvres d’art, aux motifs et aux couleurs très symboliques et géométriques, avec des représentations chrétiennes. En Pologne, il est de tradition de décorer les oeufs de Pâques, que l'on nomme les Pisanki (ou Kraszanki) selon le principe du "batik " (avant de teindre l'oeuf dans une couleur, on protège le coloris obtenu par une couche de cire. Puis l'on utilise successivmenet des bains de teintures différentes).
D'ailleurs, toute une série d'autres habitants du coin ont décidé d'aider notre ami Roger dans son labeur pascal en nous préparant de futurs cadeaux de diverses tailles et coloris, que nous découvrirons un peu plus tard dans le jardin... Le premier jour du printemps ne chante-t-il donc pas l'amour?
Pour terminer cet article, venons-en au titre du billet: Connaissez-vous "l'Oeuf de Colomb" ?
Cette expression en réfère au principe d'un idée novatrice ou d 'une prouesse, mais simple: " C'est simple, il suffisait d'y penser". Elle fut attribuée au navigateur génois dont nous avons parlé dans un billet précédent. Lors d'un festin au retour de sa première expédition de l'autre côté de l'Atlantique (1493 environ), il aurait fait cette réponse à des convives admiratifs quant à sa découverte du Nouveau Monde. Et pour illustrer ses propos, il aurait défié l’assistance de faire tenir un œuf debout sur la pointe, dont il écrasa la pointe pour lui donner de la stabilité. (Espérons que l’œuf ait été dur !)
Entre-temps, cette anecdote fut remplacée par un récit probablement plus exact, attribuant l'expression à l'architecte florentin Filippo Brunelleschi. En 1420, Brunelleschi participe à un concours pour élever le dôme de Florence, où il propose une coupole ovoïde qui, pour tous ses concurrents, n’a aucune chance d’être construite sans cintre ni armature reposant sur le sol. Brunelleschi refuse de produire un modèle, craignant qu’on lui vole ses plans et propose que le chantier soit confié à celui qui pourra faire tenir un œuf sur la pointe. Vous connaissez la suite. Récit discutable également, mais cette fois lié à la forme ovoïde de la coupole et qui circulait en Italie avant la première attestation de l’œuf de Colomb. On peut imaginer que cette anecdote a été reprise dans la polémique entre Italiens et Espagnols. Qu’il s’agisse de l’œuf de Colomb ou de celui de Brunelleschi, l’anecdote réduit l’exploit à une idée... D'ailleurs, nous reviendrons dans un prochain billet à notre ami Colomb dont l'origine italienne mérite un nouveau regard.
Enfin, si les semaines à venir sont placées sous le signe du renouveau pour vous (santé, naissance, amour...), je vous envoie ici quelques uns de ces petits oeufs printaniers pour vous porter bonheur dans vos espoirs. Sur cette note, je vous souhaite d'excellentes Pâques (que vous les célébriez ou non) et un agréable long week end! |
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August 2023
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