Voici maintenant quelques mois que ce blog est resté silencieux. Et quelques messages bienveillants de lecteurs fidèles inquiets quant à la raison de ce vide littéraire. Alors, un petit billet histoire de rassurer les amateurs du billet dominical et de reprendre le flambeau peu à peu.
Du travail à gogo, quelque temps de maladie pour enfin parvenir à me débarrasser des vilaines petites bébêtes, une situation privée quelque peu compliquée à gérer et tout cela entre près de la moitié de mon temps à l’étranger pour mon métier. Bref, de quoi remplir 78h par jour. Mais, l’activité m’a toujours mieux convenu que l’oisiveté ou la dépendance. Donc, je m’estime chanceuse en cette période globalement chahutée.
Ces deux dernières années m’ont emmenée sur les pas de nombreuses capitales européennes. Et même si mes horaires ne m’ont pas vraiment permis de visiter les différentes villes à mon aise, le fait de me trouver ailleurs recèle cet indicible charme de se sentir dans un autre monde: autres teintes, senteurs, goûts. Autres accents, couleurs d’yeux et de chevelures. Autres architectures et rythmes de vie. Autres climats, cultures et modes de vie. C’est une joie de marcher en rue et de découvrir de nouvelles façades, de survoler les frontières de notre Europe et de voir le soleil se lever sur les ailes d’un avion au lieu de la fenêtre de ma cuisine. C’est un privilège de dormir dans une chambre d’hôtel cossue même si ce n’est que quelques heures entre deux réunions et que mon lit douillet familial me manque. C’est un luxe de rester à table devant un repas copieux pour une discussion professionnelle même si je ne rêve que d’un simple morceau de pain et de fromage au lieu d’un festin interminable de plats. C’est une bénédiction de pouvoir rencontrer des nouvelles personnes dans un pays qui n’est pas le mien en m’y sentant accueillie avec gentillesse alors que je serais bien auprès des miens. C’est tout simplement une richesse que de pouvoir découvrir le monde malgré la fatigue que les voyages d’affaires entraînent inexorablement. Les voyages forment la vieillesse…
Lorsque je rentre éreintée avec ma valise et que je dois déjà repréparer la suivante, je me demande parfois quelle drôle de vie je vis. Et parfois, je doute… Mais, si je suis honnête avec moi-même, je pense à tous ces gens qui ne pourront jamais voir d’autres choses que leurs quatre murs ou le même quartier toute leur existence. Je pense à tous ces rêveurs qui ne pourront jamais voler ni naviguer. Je pense à tous ceux qui n’auront pas mon aubaine de pouvoir être fatigué d’avoir parcouru les sept lieues… Et mes soucis me semblent alors tellement insignifiants.
Notre famille internationale (dont je suis très fière) et notre grand-père nous ont légué leur amour pour les voyages et les découvertes. C’est dans notre sang, mon ADN. Ils ont inlassablement poursuivi leurs périples jusqu’à un âge relativement avancé. Alors, tant que ma situation me le permettra, je continuerai à jouir de cette chance incroyable que celle de pouvoir parcourir les chemins, ouvrir mon esprit au reste du monde et de partager ainsi mes émerveillements.
Je vous souhaite telle chance. Un excellent dimanche à tous et à très vite.
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Un endroit sur ma liste de souhaits depuis des lustres... Je vous l'avais promis il y a quelques billets. Ce mois-ci, je suis enfin parvenue à destination. Alors, pour lire ce blog, enfilez tout d'abord une bonne veste contre la pluie et le vent, des sous-couches, un bonnet, des gants et de grosses chaussures de marche. Je vous emmène au pays des trolls, des volcans, des geysers et des glaciers... Une combinaison magique entre Açores, Yellow Stone, Rockies, Highlands écossais et Grand Nord, à savoir : l'Islande.
Là où tout a débuté...
Certaines mauvaises langues vous diront qu'il n'y a rien d'autre sur cette terre aride, particulièrement inhospitalière et sauvage : que de la lave, de la glace, des moutons obèses de laine et des solides canassons au poil dru et au look punkie, la crinière volant dans le vent glacial. Cependant, ces langues-là auront tort. L'Islande renferme bien plus de richesses que l'on ne l'imagine.
l'île de feu et de glace se veut la mère de toutes les nations vikings. Là où tout a commencé. Ainsi, la langue islandaise se targue d'être la première et seule langue nordique "pure", n'ayant pas été contaminée par les diverses transformations au fil des siècles. L'Islandais demeure la langue la plus proche du vieux norrois, à l'origine de toutes les langues scandinaves (à ne pas confondre avec le Finlandais, venant d'un autre souche). Son alphabet compte quelque signes particulièrement jolis à regarder (avec un gros point d'interrogation quant à leur prononciation... ). Mis à part les traditionnelles voyelles à signes nordiques comme le "á", "æ", "ó", "ö" ou encore le "ý", il comprend notamment le "Þ" (comme "thing" en anglais) ou encore le « ð » (comme “this” en anglais). Finalement, pas si imprononçable que cela lorsqu'on fait un petit effort…
C'est en Islande également que fut fondé en 930 à Þingvellir le plus vieux parlement d'Europe, voire du monde : le "Althing", qui était une assemblée générale durant quinze jours en juin, où se discutaient et se jugeaient les affaires courantes judiciaires et législatives. Même en l'absence de lois écrites, les Vikings avaient mis en place un système de gouvernement. Les hommes libres se réunissaient au sein de leurs communautés pour créer de nouvelles lois et décider des cas et des peines le cas échéant. Ces réunions étaient appelées une «Thing», et chaque communauté viking avait sa propre "Thing".
Enfin, l'île résulte d'activités géologiques et volcaniques hors normes. Elle est constituée d'un énorme champs de volcans avec plus de trente systèmes actifs. 99,7% du pays est volcanique, un cas unique sur notre planète. Elle constitue également un des seuls endroits au monde, avec l'Afar en Afrique de l'Est, où l'on peut apercevoir un rift immergé entre deux plates tectoniques : celle de l'Amérique et celle de l' Eurasie. Les deux plaques s'écartent lentement l'une de l'autre (1 à 2 cm/an), ce qui provoque de légers tremblements de terre et donc de l'activité volcanique : CQFD. Et cerise sur le gâteau : nous logeons dans une ferme équestre avec une vue imprenable sur pas moins de quatre volcans actifs : Hekla, Eyjarfjallajökull, Tindfjallajökull et les îles Westman : imbattable pour les photos.
© Photos – Rêvesdemarins
Un décor de film fantastique
Sa nature époustouflante et ses paysages fantasmagoriques n'ont pas manqué d'inspirer les plus grands cinéastes : James Bond (A View to a Kill, Die Another Day à Jökulsárlón, la lagune en bas du glacier du Vatnajökull), Batman (à Skaftafell), Tomb Raider, Game of Thrones, Flag of our Fathers (Clint Eastwood) ou Interstellar. Paysages aux allures extra-terrestres: cascades, déserts noirs, champs de roches volcaniques, étendues de mousses vert fluorescent, falaises déchirées plongeant à pic, caves de glace et icebergs bleutés. A mi-chemin entre les continents américain et européen, l'île est très en vogue pour les réalisateurs de grandes productions cinématographiques.
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Les diamants sont éternels...
S'il y avait un endroit que je rêvais d'atteindre, c'était certainement celui où les diamants rejoignent la grève : Jökulsarlon, la langue du lagon glaciaire du Vatnajökull et sa plage de diamants glacés (voir le blog précédent "Les diamants sont éternels").
Les seuls hics, c'est que cet endroit se trouve à plus de 4,5h de route de notre endroit de résidence. Qu'importe pour réaliser mon rêve. Alors, c'est parti pour 9h de route sur une route nationale (la seule du pays) dans des conditions météorologiques particulièrement très changeantes sur quelques heures. Et l'affluence des touristes... Mais le jeu en vaut la chandelle : l'endroit est tout simplement prodigieux. Rien au monde ne ressemble à cette plage de sable noir où se posent nonchalemment des centaines de glaçons de toutes tailles et teintes entre le ressac de vagues glacées. Et comme il y fait absolument givrant, les touristes légèrement habillés en mal de selfies n'y restent que quelques minutes. Amplement l'occasion d'une longue promenade le long de l'eau boréale sur le sable noir et d'y prendre toutes les photos souhaitées (et je ne compte pas mes efforts pour une belle prise... Vive le digital. ). Un moment magique ! Ensuite, de l'autre côté du pont de la nationale, petite approche du glacier et de sa lagune pour y trouver une série d'icebergs turquoises dans une eau proche de la glaciation où barbotent gentiment quelques phoques. Un bain dans une température de l'eau à quasi 0°-C semble parfaitement idéale à ces peluches marines aux doux yeux d'ébène et aux longues moustaches. Les oiseaux locaux, eux non plus, n'ont pas l'air de se plaindre des températures arctiques. Il n'y a que mes petits doigts qui trouvent cela un peu trop frisquet après une très brève trempette dans l'eau du lagon. Oui, oui, je suis frileuse, je sais ;-).
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Le Pays de l'eau
Et la mer, me direz-vous ? La culture islandaise, même si la pêche fait partie des activités économiques principales avec l'élevage de moutons et de chevaux, ne semble pas particulièrement poussée sur le maritime (mis à part la chasse à la baleine, qui a récemment été stoppée). Cela dit, il fut une époque où les marins normands venaient pêcher en Islande. On y trouve d'ailleurs encore le musée français de la marine dans les fjords de l'Est.
Tout d'abord une petite excursion ... en bateau, bien évidemment... , s'imposait vers les îles Vestman que l'on aperçoit de notre résidence. Les Vestmannaeyjar, ou "les îles des hommes de l'Ouest", tiennent leur surnom des esclaves irlandais s'y étant réfugiés au XIe siècle, l'Irlande étant à cette époque, la terre la plus à l'Ouest du monde connu, Une réserve naturelle pour les bélugas et la faune aviaire dont les fameux macareux au bec coloré. Un archipel de quinze îles dont une seule est habitée par les hommes. Sur les autres, on y monte parfois sur les parois rocheuses escarpées, quelque moutons avec des cordes, pour les laisser paître dans un environnement solitaire (nul besoin de berger pour les garder, ceux-là... On sait toujours où les retrouver). Suðurey, la quinzième de ces îles est la dernière île formée au monde par une éruption volcanique sous-marine, en 1963. La tradition locale raconte que les jeunes mariés devaient autrefois passer leur première nuit ensemble sur une des plages de sable noir d'une de ces îles. La localité compte aujourd'hui plus de 4.400 habitants. La plage a bien fait son office ;-).
Ensuite, les plages de sable ou de galets noirs et de rocs basaltiques aux formes diverses (éléphants, monstres, requins... ) donnent au littoral un charme particulier.
Enfin, l'Islande, c'est le pays de l'eau, par excellence... Les cascades y font foison. Et l'eau y est incroyablement douce... Un véritable régal pour la peau et les cheveux longs. Certaines sont plus fascinantes que les autres. Pour n'en citer que quelques unes sur notre route : Seljalandsfoss, Kogafoss, Gulfoss, Urriðafoss. Et en prenant une bonne douche derrière le rideau de la première, on se serait cru dans Tintin et le Temple du Soleil, sans les lamas.
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Il y a tant à raconter quant à la géologie et les merveilles naturelles de l'île... La suite de ce récit de voyage sera pour la semaine prochaine dans un prochain billet haut en images et en couleurs. Histoire de vous tenir un peu en haleine. Ce soir, j'observe le ciel en espérant apercevoir une aurore boréale... Je vous raconterai !
Un excellent dimanche soir à tous et bon courage pour la semaine à ceux qui travaillent.
Après une série d’imprévus estivaux, suivis par quelque temps de convalescence pour retrouver des forces, un petit billet pour reprendre la plume. De toute manière, l’été est une période plus calme, bordée d’absences et de plannings chamboulés, appropriée pour une petite pause de ce blog.
L'Or Bleu, miroir de nos vies
L’Or Bleu est une richesse en perpétuel mouvement. La mer de demain ne ressemble jamais à celle d’hier. Tout dans sa teinte, sa forme, sa force, se métamorphose à chaque instant. Un moment, elle est douce et azurée pour se déguiser subitement en abysses et en crêtes d'ébène et d'ardoises. Un autre instant, elle se fait de bronze, d'or ou de pierre de lune. De son aspect d’amazone sur des chevaux nacrés, elle se transfigure en lac d’émeraude paisible. Elle est et reste imprévisible.
L’océan est le miroir de nos vies. La seule constante dans la vie est le changement…”
Tout comme l’Or Bleu, tout dans l’existence se modifie constamment : les endroits, les vies, les gens, les sentiments, les humeurs, les carrières, les santés, les saisons… Rien ne demeure permanent. Lorsqu’on pense avoir enfin trouvé la paix et le calme dans un univers immuable, c’est alors que le sort semble se déchaîner pour modifier une existence trop stable à son goût. Chaque jour apporte son lot de nouvelles surprises. Que ce soit dans la vie de tous les jours: de nouveaux sens uniques, des endroits qui changent, des services qui stoppent, des voisins qui emménagent, des amis qui déménagent, des proches qui tombent malades, des amours qui fanent, des amitiés qui naissent, des activités qui disparaissent, des nouveaux patrons, des sociétés qui ferment, des horaires de trains qui se modifient et j’en passe. Bref, toute une panoplie de petits et grands bouleversements qui se font et se défont, et mettent nos certitudes sans dessus dessous, et notre résilience à rude épreuve.
Nos certitudes volent en éclats. Nos petits mondes sont chamboulés. Nos habitudes sont réduites à néant. Malgré tous nos efforts pour conserver les choses dans leur même état. Et souvent, se rebeller contre les changements qu’on ne peut contrôler sont des batailles contre des moulins. A quoi bon s’essoufler sur des géants qu’on ne peut atteindre. Autant tenter de leur emboîter le pas plutôt. “Go with the flow”
Alors, l’art réside en notre capacité à épouser les caprices de la vie et à passer à travers les vicissitudes du hasard. Se repenser, trouver d’autres alternatives. Chérir les petits bonheurs. Revoir ses opinions préconçues si nécessaire. Ouvrir son esprit à de nouvelles idées, accepter d’autres principes et prendre la réalité comme elle vient. Oublier nos besoins compulsifs de vitesse, de réponse à nos envies et d’obtention de nos souhaits. Fini le contrôle de notre agenda. Terminé la maîtrise de nos heures. Des choix dictés par d’autres, des lois imposées par la nature. Tout un royaume qui file entre nos doigts. En un jour, une heure, une seconde. Un univers en mouvance constante. Aisé à édicter, mais pas toujours évident à réaliser, cela dit.
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En musique, les plus grands compositeurs ont bien reflété cet adage. Von Weber, Beethoven, Paganini, Tchaikovsky, Mendelssohn, Debussy, Rimsky-Korsakov et bien d’autres… Tous ces artistes ont traduit cet éternel changement dans les notes. Tous des morceaux époustouflants en termes de virtuosité et d’endurance de leurs interprètes. Un beau message pour passer à travers les turpitudes du changement intemporel : patience, persistance, agilité et adaptation. Derrière chaque changement se cache une opportunité.
Les vagues de ce monde sont plus aisées à franchir lorsque l’on se laisse flotter et les enlace plutôt que de les prendre en plein visage. Et jamais l’océan ne cessera de produire des vagues… Qu’elles soient vaguelettes ou tsunamis, laissons-nous porter par les flots. Et qui sait, nous amèneront-elles vers un rivage plus doré et plus tranquille après avoir suivi leurs crêtes d’écumes.
Je vous souhaite un excellent dimanche, plein de bons changements :-). Et profitez bien des derniers jours de l'été.
"Il n'y a pas si longtemps, c'était magnifique d'être le vent. Vous apportiez des senteurs selon les saisons, effeuilliez des roses, courbiez des blés, faisiez faire des loopings aux oiseaux, arrachiez les feuilles mortes, séchiez le linge. C'est aussi vous qui faisiez grincer les girouettes, claquer les oriflammes des champs de bataille et dans certains pays tourner des moulins.
Que seraient les navires sans le vent ? Que seraient les hommes sans en connaître la direction? Nous partons à la découverte des marionnettes du vent, ce week-end : les girouettes.
Des danseurs hors pairs
Jules Renard nous aurait dit dans son journal que si la girouette pouvait parler, elle dirait qu'elle dirige le vent...
Telles des acrobates perchées au faîtes des toits et des mâts, nos marionnettes d'acier jouent avec Eole. Elles se laissent tourner, virer et pirouetter en tous sens. Bien installées sur leur perchoir, elles ne se lassent jamais de leur valses incessantes dans les bras du dieu au souffle d'or. Elles tournoient, virevoltent et font volte-face au gré de ses avances. Et leurs ballets varient à chaque jour et chaque heure qui passe : de douces pavanes en tarentelles joyeuses, de polkas effrénées en valses lentes, de bourrées saccadées en slows langoureux selon les humeurs du temps. Mais ne seraient-elles donc pas celles qui mènent la danse ? « Du nord au sud, de l'est à l'ouest, elle vire
Depuis la nuit des vents...
Revenons brièvement en arrière et explorons l'origine de ces objets insolites.
Si l' on en croit les dires, elle aurait été imaginée dans l'Antiquité par Andronic de Cyhrre à Athènes. L'ingénieur grec fit élever une tour octogone et y fit graver sur chaque côté des figures représentant les huit vents principaux ; un triton d'airain tournant sur un pivot au haut de la tour, posait la baguette qu'il tenait à la main sur le vent qui soufflait. En France, la girouette semble remonter à l'époque des Vikings (encore ceux-là... ). Les navigateurs scandinaves en avaient équipé la proue et le mât de leurs navires. Au départ, il s'agit de petites pièces d’étoffe, soit toile ou étamine, servant à marquer d’où vient le vent. Mais au cours du temps, elles deviennent des objets travaillés, souvent à la dorure. Au Moyen-Âge, elle représente l'emblème du pouvoir, du statut de leur propriétaire et seuls les nobles ont le droit d'un posséder une sur leur logis. On la retrouve ainsi également sur les riches demeures ou encore sur les beffrois, sous le nom de "panonceau". Sa vocation change ensuite pour représenter le métier ou la vocation du bâtiment qu'elle décore : de l'auberge au semellier. Ainsi, un cheval cabré indiquait un relais, un boeuf la maison d'un éleveur, un moulin celle d'un meunier... Elle retrace ainsi l'activité des villages et de ses habitants. D'autres encore relevaient des fonctions protectrices pour conjurer ses habitants du mauvais sort. Bien des siècles plus tard, elles prendront des fonctions plus techniques qui donneront naissance aux instruments de mesure que nous connaissons aujourd'hui (anémomètres).
Virevittes
Une fois de plus, les Scandinaves semblent nous avoir légué une partie de leur héritage linguistique : en vieux norrois, veðr-viti (temps, weather - signal/montrer) et en ancien normand sous les formes wirewire, wirewite, virevite. Fort lointain, me direz-vous ? Pas tant que cela. Le dialecte de la Loire "guiroie " (de girer les proues), et sa phonétique ayant peu à peu évolué.
« Les vents abattirent toutes les virrevittes des maisons, pierres et bois où elles étaient affichées, et les coquets de dessus les Églises. » (Charles de Bourgueville, 1588).
Les coqs et les autres
Leur personnage favori demeure indubitablement le coq. Qu'il soir doré ou de noir vêtu, il siège et parade sur son trône au sommet du village, d'où il peut apercevoir toutes ses ouailles. Au IXe siècle, le pape Nicolas Ier décide de rappeler aux chrétiens la phrase de Jésus à Pierre : « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois » en installant un coq au sommet des clochers, qui étaient déjà souvent couronnés d'une girouette.
Le coq est parfois remplacé par canards, cigognes, cervidés, chats ou encore bovins selon la région d'où ils viennent. Dans d'autres contrées, ce sont les sorcières, dragons, sirènes ou autres animaux fantastiques qui se pavanent en haut des tours. L'imagination des hommes n'a pas de limites lorsqu'il s'agit de fournir à Eole son partenaire de danse. Mais, celles que je préfère sont celles qui naviguent tout en haut de leur perchoir : les girouettes navires... La girouette de chez mes voisins possède les traits d'une vache. Je vous donne leur métier en mille ;-).
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Impossible de ne pas citer W.H. Auden lorsqu'il s'agit des quatres coins cardinaux...
"... He was my North, my South, my East and West,
Alors, lors de vos prochaines balades, en mer ou ailleurs, regarderez-vous peut-être les girouettes d'une manière un peu différente à l'avenir ? Elles valent la peine d'être remarquées ! Une excellente fin de week-end à tous.
Et si nous partions à la rencontre d’une somptueuse destination, ce week-end ? Une cité qui fut la demeure des plus grands artistes. Entre fleuves et montagnes. Entre classiques et contemporains. Je vous emmène dans la capitale des plus élégants bals au monde : Vienne.
Le Bel Habit Rouge
1784, Domgaße (ruelle de la cathédrale), une venelle pavée éclairée de lampadaires au galbe forgé. Une demeure au large porche et aux fenêtres à doubles croisillons. Des planchers qui craquent. Des murs décorés de fresques. Des notes et des partitions. Partout. Et des concertos, symphonies et airs d’opéra qui continueront à charmer nos oreilles à l’infini… Il fait nuit. Et Wolfgang ne peut fermer l'oeil. Il songe encore à ce bel habit rouge qui hante ses pensées depuis des semaines. Il s'imagine déjà, ainsi habillé, mener son prochain concert et se couvrir de gloire. Mais les finances lui manquent pour se le procurer. Qu'à cela ne tienne, il en parlera à une des comtesses du cercle de ses mécènes.
Le jeune Wolfgang a quitté Salzburg pour trouver sa voie comme musicien indépendant auprès des plus grands mécènes dans la capitale autrichienne. Et son succès n'a pas de mesure. Tout comme ses dépenses d'ailleurs. Il y rencontre et prend Contanze Weber en épousailles. Les noces de Figaro, la flûte enchantée, Cosi fan Tutte, Don Giovanni et tant d’autres chefs-d’œuvres verront le jour dans cette maison du centre de Vienne. Son appartement au premier étage y est relativement grand, comptant quatre grandes chambres, deux petites et une cuisine. Toute sa vie, il attache une grande importance aux apparences extérieures, comme son standard de confort, ses vêtements, perruques, parures, chaussures à boucles. Comme ce bel habit rouge aux boutons de nacre, qu’il se fera finalement offrir et que l’on peut encore admirer dans son ancienne demeure. Was in unseren Zeiten niet erlaubt ist gesagt zu werden, wird gesungen…
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Wolfgang Amadeus a probablement passé les années les plus heureuses de sa vie à cet endroit. En tout cas, il a y vécu plus longtemps que dans tout autre appartement. En particulier pendant cette période, Mozart est un compositeur célèbre, entretenant un cercle illustre d'amis et étant invité à donner d'innombrables concerts dans les maisons de noblesse. Il décèdera dans la cité autrichienne à l'âge de 35 ans... Trop tôt et pourtant, il nous a légué tant de merveilles en si peu d'années.
Mozart a vécu dans toute une série d'appartements lors de son séjour à Vienne. Un d'eux est aujourd'hui un petit hôtel près de la cathédrale Sankt Stephan, où j'ai eu la chance de résider quelques jours et ayant jadis accueilli d'autres invités célèbres tels que Franz Liszt, Richard Wagner, Anton Bruckner et Edward Grieg.
Vienne, c’est aussi le monde des valses au son d’Offenbach, des père et fils Strauss, ou encore le concert annuel au Musikverein se terminant sur les notes de l’immanquable marche de Radetzky dans un décor somptueux.
L'Homme des Milles Eaux
This is the house where for the first time in history human beings and nature live together with equal rights. We must restore to nature territories which man has illegally occupied. (Friedensreich Hundertwasser, April 1991)
Friedensreich Hundertwasser (de son nom originel "Stowasser") : peintre, architecte, activiste environnemental et philosophe. Il lance un nouveau genre dans l'art graphique. Il abolit la ligne droite et se lance résolument dans l'architecture écologique, en harmonie avec la nature. Il crée ainsi un quartier de maisons organiques portant son nom à Vienne, dans un concept novateur. Il y allie plantes, arbres d'intérieur, matériaux naturels et lignes courbes. Si plusieurs bâtiments du concept verront le jour, son projet de quartier rénové selon les normes organiques ne sera, lui, malheureusement jamais finalisé. Il demeure néanmoins un des grands artistes de ce siècle de la ville autrichienne.
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The flat floor is an invention of the architects. It fits engines, not human beings. The straight line is God less. (Friedensreich Hundertwasser, April 1991)
Grandeur et Faste
Ce qui frappe à Vienne, c’est son faste et la richesse de son passé. Du palais impérial à son école équestre, dans ses églises, ses bâtiments citadins ou ses résidences secondaires. On peut ainsi imaginer pourquoi des idées révolutionnaires ont pu germer dans l’esprit de certains. Le récit de la vie de l’impératrice Elisabeth (« Sissi ») ne laisse point indifférent. Cette jeune beauté reclue dans une cage impériale dorée, regrettait sa Bavière natale, et poursuivait constamment sa recherche d'une autre place, d'un autre bonheur, à travers d'innombrables voyages à travers l'Europe, telle un oiseau de mer sans jamais pouvoir se poser. Quel contraste dans sa mélancolie avec le faste infini de la cour austro-hongroise.
Marcher le nez en l’air
Impossible de se promener à Vienne sans lever constamment les yeux : les façades sont éblouissantes. A chaque coin de rue, une nouveauté, une enseigne, un fronton, des lampadaires richement décorés, d’autres teintes, un quartier plus charmant. Si la ville m’a moins marquée que Prague (ayant vu les deux capitales à deux reprises), elle ne n’a pas manqué de me plaire. Du baroque à l’art nouveau (Jugendstil), l’architecture ne cesse de surprendre le passant. Et pour les amoureux des jolis costumes, les Viennois sont friands de leurs habits nationaux. Vous y trouverez en chemin de nombreuses boutiques où vous pourrez vous fournir en "Lederhosen" (culotttes de cuir brodé) et robes de décolletés brodés très élégantes.
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"If we do not honor our past, we lose our future. If we destroy our roots, we cannot grow." (Friedrich Hundertwasser, April 1991)
Trésors cachés
En complément de son architecture splendide, la ville recèle un large nombre de musées incomparables. Ces derniers renferment des véritables joyaux. Pour n'en citer que quelques uns : Gustav Klimt, Schiele, Kokoschka, Kandisky, toute la collection des Breughel l'ancien, Monet, Chagall, Picasso, Dürer, Arcimboldo, Donatello, Le Titien et tant d'autres. Un véritable festin pour les yeux pour les amoureux de l'art. Quelques exemples ci-après. Je me suis régalée sans indigestion ;-). Et pour les gourmands, les tartes locales (dont le fameux chocolot Sacher) ne vous laisseront pas sur votre faim.
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Envie de vacances et de dépaysement ? Pas les moyens ou le temps de partir ? Vous n'aimez pas les files ni les foules ? Aucun souci. Je vous propose alors une toute petite excursion en Toscane. Mais une Toscane différente de celle des guides touristiques…
Cyprès et collines
Une Toscane pas chère, sans touristes, verte et jolie à souhait, tout près de chez vous. Notre petit pays n’est pas si plat et se prouve souvent digne d’intérêt lorsque l’on prend la peine de regarder autour de soi. En roulant pour le travail, j’ai ainsi découvert quelques petits bijoux de paysages m’ayant emmenée tout droit dans les collines toscanes. Ne manque juste que le soleil de temps à autre.
Cyprès, collines, routes ondulantes et charmantes chapelles. Sans oublier les champs dorés ou encore les vignobles rougeâtres. Des petits havres de paix pour les amoureux de calme et de paix loin du monde de la route du Sud. Où les trouver ? Un peu partout, il suffit d’ouvrir les yeux. Quelques exemples en images ci-après, notamment en Hesbaye. Où ? Le long de la E42 entre Liège et Namur, comme la petite chapelle de Saint Donat à Héron. Autre coin admirable dans le Brabant flamand, près de la nationale entre Lennik et Ninove, lorsque vous êtes sur la chaussée de Asse. Un peu plus au Sud, prenez la E25 entre Genappe et Mont-St-Guibert, près de Louvain-La-Neuve. Vous y passerez par des collines avec un petit air de Crete Senesi. Et si notre vin belge n'y vaut pas (encore) le Brunello di Montalcino (un de mes préférés, avec le Barolo piémontais, mais pour lequel il faut casser sa tirelire... ), il est de nombreux petits producteurs belges qui offrent un nectar de raisin tout à fait agréable à déguster (ou tout simplement ses fruits comme à Overijse). Quant à l'antipasti traditionnel, que diriez-vous de succulentes bruschette aux tomates et origan frais de mon jardin ?
Je vous invite à vous balader hors des sentiers battus de vos régions et vous souhaite de jolies découvertes toscanes tout près de chez vous. Un excellent dimanche à tous. Et bonnes vacances si vous en avez l’occasion.
À l’aube d’un nouveau printemps le mois passé, j’ai eu la chance d’une petite escapade de quelques heures entre deux journées de travail. Ce week-end, je vous emmène en bord de mer Baltique… Cap sur Helsinki !
Port baltique
Têtes au teint blond-blanc, regards d’azur en amande, profils taiseux ou conversations dans une langue aussi exotique qu’incompréhensible pour mes oreilles pourtant à présent habituées aux consonances nordiques. Mais le finnois s’apparente au hongrois et non à ses voisines. Le mystère finnois a titillé mon intérêt. Et je suis partie explorer ces quelques endroits que j’avais entrevus en venant de l’aéroport. Quelques mâts de bois discernés entre les buildings. Bleu baltique brillant sous un ciel du même ton. Murs colorés aux fenêtres à croisillons. Et des températures estivales !
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Au pays de Freyja
Freyja est la fille de Njörd, dieu de la mer et des océans dans la mythologie scandinave. De longs cheveux blonds, des yeux couleur d’océan, elle se déplace sur un char tiré par deux chats des forêts nordiques.
En vieux norrois comme en islandais moderne, Frú a pour sens « maîtresse, dame, femme ». Dans les autres langues modernes, le vocable est devenu Frue (danois), Fru (suédois), Frau (allemand), Vrouw (néerlandais). (Source : wikipédia)
Les attributs de Freyja ont également un lien avec la mer dans son nom "Mardöll". Tout comme les sirènes, Freyja est réputée pour voler le cœur des marins et les attirer irrésistiblement vers elle. A ce point, elle est souvent désignée comme représentante de l’amour, la luxure, le désir, mais également de la guerre, les prétendants ayant guerroyé pour obtenir ses faveurs.
Les marins finlandais, amoureux des belles dames de bois blond (et aux vingt couches de vernis pour les protéger de l’eau salée… ) n’ont donc pas hésité à doter leurs navires du nom de cette déesse de beauté nordique hors du commun.
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St Petersburg scandinave
Un petit air slave plane sur la capitale finlandaise. Une architecture citadine qui replonge entre Prague, Paris et St Petersburg. Des bâtiments imposants entre des rues aux maisons colorées. Les coupoles dorées de la cathédrale orthodoxe d’Uspenski, en bord de mer. Un bijou architectural aux allures moscovites, ayant souvent servi de décor à des films sensés avoir lieu en Russie. Une ville en bord de Baltique au charme indéniable.
Par contre, y trouver un restaurant libre un premier vendredi soir d’été, par beau temps après les mois de confinement, et surtout un tant soit peut payable, est une autre affaire… Pas une seule place de libre. Des établissements et des terrasses bondés. De la musique partout, comme lors d’un festival estival. À la carte traditionnelle : du renne et… de l’ours au menu. En souvenir de mon Teddy en peluche, j’avoue ne pas avoir tenté l’aventure. J’ai fini par dénicher une petite cave à vin espagnole où la charmante serveuse originaire de Barcelone (non, je n’y ai pas vu Manuel ;-))) pour les adeptes de Fawlty Towers) a accepté de me servir ses derniers tapas avec un excellent vin de sa région. Pas très finlandais comme repas, mais plus sympa pour les Paddingtons locaux. Et surtout, une addition moins salée.
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Art moderne aquatique
Enfin, ma balade le long du port entre les navires boisés m’a paru un peu comme une visite dans une exposition de peinture contemporaine. Le soleil de fin de journée y jouait sur les eaux du port et le transforme en musée d’art moderne géant en plein air. Ses palettes surréalistes étaient fascinantes de beauté.
© Photos – Rêvesdemarins
Kippis !
« Kippis », c’est le nom que j’ai décidé de donner à cette sympathique petite mouette locale qui a pris la pose sous mon objectif pour un photoshoot, pas impressionnée pour un sou. Je vous arrête déjà vous imaginant la raison de son sobriquet. Et non, ce n’est pas ce que vous pensez… « Kippis! » signifie tout simplement « Santé ! Cheers ! A la bonne vôtre ! Salute ! » en langue finlandaise. (Oui, toutes ces photos m’avaient clairement donné soif ;-)). Ce mot est le seul terme local que je sois parvenue à comprendre et à surtout à retenir!
© Photos – Rêvesdemarins
Je vous laisse donc découvrir cet endroit que je tenterai de revoir pour une visite privée plus longue. Et vous souhaite un excellent dimanche, en mer ou ailleurs, en bonne compagnie. Kippis !!!
Quelques semaines de silence du blog. Horaires de galérien, courtes nuits, manque de temps, fatigue intense. Même si l’envie était bien là de pousser quelques lignes. Alors un petit billet tout de même, ce week-end, pour partager quelques impressions de mes derniers voyages.
Agoraports
Cette semaine, j’ai littéralement louvoyé entre les diverses grèves et les retards du secteur aérien pour parvenir à remplir mes obligations professionnelles à Copenhague. À Helsinki, début juin, je suis probablement passée à la télévision locale qui filmait un aéroport bondé, avec une file de quasi 3 heures d’attente, s’étendant jusque dehors, pour passer un portail de sécurité où seulement trois des onze entrées étaient staffées avec du personnel totalement dépassé par les événements et au bord de la crise de nerfs.
Quelques semaines auparavant, c’était entre les caprices et les facéties du secteur ferroviaire que j’avais dû redoubler d’ingéniosité pour rejoindre la ville d’Hambourg pour mon travail et rentrer chez moi après plus de 11 heures de pérégrination suivant plusieurs journées de travail intense. Partout, les mêmes images de halls bondés, de valises en tas, de passagers énervés et de personnel éreinté qui tente bon gré mal gré de garder son calme et sa gentillesse face aux foules qui l’agresse en raison des circonstances. Partout, les mêmes scènes désolantes d’un secteur en pleine crise. Manque de personnel. Logistique qui flanche. Incapacité des services à recruter suffisamment de volontaires prêts à travailler des horaires compliqués. Et pourtant, ce n’est pas le nombre de mains sans travail qui manque dans de nombreux pays. C’est souvent la difficulté à trouver les bonnes personnes, ou du moins celles prêtes à mettre la main à la pâte.
© Photos – Rêvesdemarins
Digiports
Sans oublier le souci des sociétés à réduire leurs coûts en digitalisant à outrance le service. Nous finirons pas avoir des aéroports et des gares glaciales sans plus aucun visage humain, où tout est informatisé. J’ai expérimenté à Copenhague un magasin « digital », sans personnel, où j’ai espéré que la porte se rouvrirait bien après mon paiement électronique. Il est vrai que tout va plus rapidement et que ces nouveaux systèmes permettent une certaine efficacité. Mais jamais des machines ne pourront remplacer la chaleur d’une voix, la gentillesse d’un regard ni le service au client. Il en est de même dans les banques pour particuliers dont les guichets ont disparu depuis bien longtemps et les horaires sont réduits au strict minimum. On n’y répond même plus au téléphone, remplacés par des répondeurs automatiques. Plus aucun service au client, sensé tout opérer via son smartphone ou son pc… Une déshumanisation affligeante. Ce monde tourne tout de même dans une drôle de direction.
Bref, les mois d’été s’annoncent « intéressants » en matière de déplacements professionnels entre les vacanciers en mal de bains de foule (je deviens très asociale lorsqu’il s’agit de grands groupes et je recherche avidement à quitter les troupeaux). J’avoue que je me prends parfois à regretter la période juste après la crise du covid où les gares et les aéroports étaient quasiment vides.
Sur ces quelques lignes, je vous souhaite un bon dimanche et bonne chance dans vos projets de voyage cet été. On se croisera peut-être dans une file d'attente ;-) ?
La mer peut prendre des formes et des teintes multiples. Et tout l’art consiste à parvenir à capter ces moments fugaces où l’eau se transforme en un être de couleurs et de géométries variables. De gouttes en géants, de vagues en glaciers, de cratères de lave aqueuse en miroirs dorés, jusqu'aux ardoises d'acier, en passant par des lacs turquoises ou des chaudrons infernaux de lait en ébullition.
Un petit billet découverte d’un autre photographe ce week-end. Je vous emmène dans la voie lactée de l’univers marin surréaliste de Delaney Allen.
Delaney Allen est né au Texas aux Etats-Unis. Allen a créé son propre langage visuel, jouant souvent avec la notion de confusion et de camouflage pour perturber les perceptions du spectateur. Il a exposé à l'international, notamment au FOAM Museum et au Crystal Bridges Museum of American Art. Sa première publication, Between Here And There (auto-publiée, 2010), est rassemblée dans diverses collections de bibliothèques du monde entier, dont le Museum of Modern Art (MoMa) de New York. Il est aujourd’hui basé à Portland, en Oregon.
Ce jeune photographe est fasciné par la nature. Il en capture l’essence d’une manière hors du commun. Ainsi, dans ses images de la mer, l’océan apparaît résolument sauvage, rugueux, éblouissant. Allen capte ses explosions souvent en gros plans qui tirent vers l'abstraction. Le spectateur n'est alors pas toujours très sûr de ce qu'il regarde. Un zoom sur l'écume laiteuse et elle se transforme en montagne enneigée. Une autre sur l'explosion de la vague et elle se transforme en geyser. Ses clichés sont surprenants de perspective croisée entre fiction et réalité. « Parfois, le sujet du portrait peut se fondre dans l'arrière-plan. Dans d'autres, la nature morte apparaît comme un découpage fusionnant avec d'autres éléments de l'image. » (Delaney Allen)
© photos- Delaney Allen
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,
© photos- Delaney Allen
Je vous invite à aller consulter son site web (www.delaneyallen.com), ou son compte Instagram (Delaney_Allen), pour admirer son oeuvre artistique au style particulier.
En espérant que ces quelques clichés vous aient mis l’eau (ou plutôt le lait dans ce cas-ci;-)) à la bouche. Un excellent dimanche.
Ces dernières semaines, un air voisin souffle dans l'air. Toute une série d'évènements me portent de retour vers les Pays-Bas, où j'ai travaillé avec plaisir durant plus de quatre ans dans le passé. Alors, si nous partions à la découverte d'un petit trésor de nature pas si loin de chez nous : la Frise, ce week-end ?
Les Îles Wadden
Tout débute à chacun de mes voyages mensuels vers Copenhague pour mon travail. Je m’arrange toujours pour obtenir un siège côté hublot pour avoir le bonheur de voir le coucher du soleil, et en particulier lorsqu’il se pose sur les îles de la Frise. Petites taches sablées et dorées éparpillées dans les flots, brillant sous les derniers rayons du jour. Une image magique. Par temps clair, c’est un peu comme si je regardais un atlas de géographie en direct. Un plaisir que j’avais oublié depuis quinze ans mais dont ma mémoire avait enfoui le souvenir pour le faire réapparaître plus vif encore après ces longues années d’ombre. Des formes fantasmagoriques à souhait. Et à chaque fois, je me dit qu'y naviguer à la voile devrait être une belle aventure (y compris pour y slalomer entre les divers bancs de sable... ).
Huit îles sauvages reconnues comme patrimoine de l'Unesco, dont cinq sont habitées, situées entre la Mer du Nord et la mer de Wadden, sur la route du Danemark : Texel, Vlieland, Terschelling, Ameland, Schiermonnikoog - inhabitées: Noorderhaaks ou Razende Bol, Rottumerplaat et Rottumeroog. Un archipel hors du commun et des sentiers battus pour les amoureux de nature : vieux phares, zone aux activités de marées intenses, faune riche et églises marines, villages de pêcheurs, parcs naturels, phoques, oiseaux marins, moutons, balades dans les dunes... Sans, je l'espère, trop de touristes... (Même si ceci n'est plus gagné d'avance nulle part de nos jours). « Friesland... Not suitable for couch potatoes, box-set binge-watchers, landlubbers, speed demons, city slickers, Sunday drivers, homebodies and people who don’t like nature. » (source : www.friesland.nl)
La semaine dernière, ma nouvelle personne de contact pour une plateforme informatique de recrutement se présente : sa voix, mélangeant des accents résolument danois, néerlandais et allemands, me rappelle subitement que cette région du Nord des Pays-Bas, demeure encore sur ma liste de régions à visiter (plutôt que de me contenter de la survoler... ). Elle explique être danoise du Sud, mais aux origines frisonnes et au dialecte reflétant un subtil mélange de trois régions limitrophes, aux tonalités que j’aime (même si ce dernier - tout comme le danois - semble absolument incompréhensible pour la plupart des gens normaux ;-)).
© Photos – www.Friesland.nl
Tjalks
J’avais déjà poussé ma voile d’Amsterdam à l’IJsselmeer et l’envie de rejoindre le cap Hoorn néerlandais avec des amis gantois, il y a des années. Une adorable petite ville typique, maisonnettes aux façades en escaliers volutés le long de charmants canaux, bordées de ponts basculants. Et une ambiance chaleureuse pour une brève relâche. Sans oublier les innombrables vélos. Un amarrage à couple contre un de ces magnifiques navires « Tjalks » locaux, ces navires de transport à fond plat, aux dérives latérales extérieures, à voile aurique et dont le mât est amovible pour le passage de ponts grâce à un treuil. Manoeuvre qui peut s'effectuer seul ! De véritables petits bijoux de conception.
© Photos – www.Friesland.nl & wikipedia
Mais la Frise, c'est également le terrain de jeux des voileux en mal de compétition. Un ami kiné, voileux acharné (et surtout très doué), de qui nous avions d'ailleurs acquis un F18 il y a quelques années, m'a récemment raconté avoir participé à la plus grande régate de catamarans de sport au monde : le Tour de l'ïle de Texel. Cette régate existe depuis 1978. La prochaine aura lieu ce 18 juin 2022. Plus de 600 catamarans sur la ligne de départ en mer du Nord, piaffant et hennissant pour parvenir à franchir les rouleaux (ou non... ) qui leur fera faire le tour de l'île frisonne en ruant dans les brancards marins sur plus de 100 km en un temps donné. Les écoutes de voiles au bout des doigts, tels des coureurs de chars romains, les rênes en main, qui se croisent dans un stade nautique, penchant dangereusement plus leurs coursiers prennent de la vitesse. Beaucoup de casse et d'embouteillages à prévoir. Départ donné en hélicoptère. Une compétition à ne pas manquer pour les passionnés de cette voile sportive (petite voile, d'accord, mais rapide ! On y monte à plus de vingt noeuds au raz de l'eau, voyez plutôt dans la vidéo ci-dessous). Cela me tenterait bien... Mais pour se faire, il va falloir sérieusement retravailler les abdos et dérouiller les muscles pour se mettre au trapèze (dixit mon kiné ci-avant ;-) ).
Pour terminer ce billet, je ne pouvais m'empêcher de partager quelques extraits d'un groupe local dont les mélodies m'ont souvent fait rêver : le groupe Twarres. Un jeune duo aux harmonies rafraîchissantes en dialecte frison (notamment). Ils remportèrent un prix musical pour leur interprétation de "Wêr bisto" en 1999. J'espère que leur musique vous plaira autant qu'à moi.
Je vous souhaite un excellent dimanche, et comme on dit en frison " lokkige snein en goed gelok ! ".
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August 2023
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